Chapitre 19 : Pensées occupées
La nuit était presque finie et l'aube arrivait, Sans se réveilla soudain dans le lit de Frisk, l'esprit encore embrumé, il essaya de se souvenir comment il avait fini ici, il se rappela alors qu'au moment où ils étaient rentrés et qu'ils allaient se quitter pour dormir, ils s'étaient embrassés jusqu'à ce que la demoiselle le supplie de rester avec elle. Le squelette se tourna vers l'humaine endormie à côté de lui, elle était vraiment très belle malgré ses cheveux quelque peu ébouriffés. Il fixa le plafond, comment avait-il pu lui dire oui ? Elle savait aussi bien que lui qu'il fallait rester discret, c'était même elle qui l'avait souhaité, si ça ne tenait qu'à lui, il se serait dépêché de lui attribuer le statut qu'elle méritait et aurait lancé un avertissement pour quiconque oserait lui faire des avances. Il grogna au souvenir de plusieurs de ses hommes de main qui se permettaient de la draguer et certains allait même jusqu'à lui offrir des cadeaux, bien sûr c'était avant que leur relation évolue mais étant donné qu'il avait déjà un faible pour elle, ça lui était vite insupportable. Le Don tourna la tête vers elle, bien qu'il avait eu quelques conquêtes avant l'humaine, il n'avait jamais dormi avec l'une d'elles, jamais ! A cette époque il mettait un point d'honneur à ne pas s'attacher à elles, en fait quand il sortait avec ces dernières c'était juste pour le business, pour que la marchandise soit moins coûteuse, pour qu'elles servent d'appât, etc...mais jamais par amour, Frisk était bien la première pour ça. Il se souvint du conseil que son prédécesseur lui avait dit un jour « Dans ce business quand ton cœur s'emballe c'est là que tu prend une balle ».
- « Désolé Patron mais malgré mes précautions j'ai pas réussis à respecter votre conseil » pensa-t-il en se le rappelant.
Sur ce, il glissa sa main dans les cheveux de Frisk avant de poser délicatement ses lèvres sur les siennes avec toute la douceur dont il pouvait faire preuve. Il sentit soudain la jeune fille lui répondre, celle-ci mit sa main sur l'arrière du crâne du squelette pour faire durer un peu plus longtemps le baiser. Quand ils se séparèrent, il dévisagea l'humaine qui avait fait revenir sa main sur sa joue, lui caressant cette dernière de son pouce, Frisk lui souriait les yeux mi-clos, prête à se rendormir de nouveau.
- « Pardon, je ne voulais pas te réveiller »
Elle secoua doucement la tête.
- « C'est pas grave, par contre si vous me réveillez tous les jours comme ça je veux bien, à condition que vous attendiez qu'il fasse jour »
Il sourit.
- « Je voulais juste t'embrasser avant de rejoindre ma chambre, il me reste quelques heures de sommeil, autant les utiliser »
Sur ce, il lui embrassa le front et s'extirpa du lit pendant que la demoiselle se cala confortablement pour se rendormir, serrant l'oreiller que Sans laissait libre pour en respirer l'odeur.
- « Bonne journée » murmura-t-elle.
Le squelette ouvrit la porte puis lança sur le même ton, un sourire en coin en la voyant serrer l'oreiller contre elle.
- « J'ai hâte d'être à ce soir »
Frisk sourit les yeux fermés pendant que celui-ci refermait la porte derrière lui.
Pendant ce temps, à l'autre bout de la ville, dans une usine désaffectée, un monstre recevait une femme dans son bureau, celle-ci avait l'apparence d'une biche avec une superbe crinière noire ondulée, habillée d'une robe courte violette lui allant jusqu'à la moitié des cuisses ainsi que de talons violets également.
- « Romy, comme je suis heureux que tu ai répondu à mon invitation »
- « Invitation ? » grimaça-t-elle « J'aurais plutôt appelé ça un ordre mais je suis également heureuse de te revoir aussi Crazy »
- « Je t'en prie assied- toi, tu veux quelque chose à boire ? »
- « Non merci »
- « Un cigare alors ? »
- « Et bien...Si tu proposes c'est pas de refus la nuit a été longue pour moi »
- « Toujours à travailler dans ce bar à catins ? »
Il lui offrit un cigare et un briquet qu'elle s'empressa de prendre pour allumer le bout de ce dernier et de le fumer avec un soupçon de soulagement.
- « Ouais mais je gagne plus que de faire la mule et au moins je m'éclate un peu »
Elle laissa échapper une bouffée.
- « Bon dis-moi ce que tu veux ? Je te connais tu sais ? Je ne suis pas là pour que tu m'offres juste un cigare, ça serait trop beau »
- « Tu as raison ma chère, passons aux choses sérieuses »
Le monstre s'installa au fond du fauteuil déchiqueté où il était assis.
- « J'aimerais que tu me rends un service »
- « De quel genre ? »
- « Du genre informatif »
- « Je t'écoute »
- « Tu te souviens de Don G ? »
- « Bien sûr comment l'oublier ? »
- « Il détient quelque chose, ou plutôt quelqu'un, que je veux et j'aimerais que tu te renseignes sur les sorties de cette personne afin que je puisse la kidnapper »
La biche lâcha une bouffée avant de ricaner.
- « Qu'est-ce que ce squelette possède pour que tu le veuilles au point de faire appel à moi ? »
- « Ça ne te regarde pas ! »
- « Oh que si étant donné que je vais perdre mon temps à te fournir des renseignements sur une personne dont j'ignore complètement l'identité »
- « Tout ce que tu as à savoir c'est que la personne que je veux à l'honneur d'être sa protégée, la Protected de la Famille, et qui dit protégée dit protection extrêmement rapprochée aussi l'approche subtile est plutôt préférable »
- « Je vois »
Elle fuma encore avant d'écraser le bout du cigare dans le cendrier en face d'elle.
- « Je vais y réfléchir »
- « Bien mais fais-le vite ! Bien que j'ai tout mon temps »
La biche se leva puis le salua avant de repartir comme elle était venue.
Pendant ce temps, au repaire de Don G, la journée passait d'une lenteur accablante, il avait de grandes décisions à prendre mais il n'arrivait pas à ce concentrer, complètement dans les nuages.
- « Don G, qu'en pensez-vous ? »
Le squelette leva la tête vers son Consiglière qui était en face de lui, un peu confus, il n'avait absolument rien écouté de ce que le monstre enflammé lui avait dit Chara qui était à côté de lui protesta avant qu'il ne dise quoi que ce soit.
- « C'est ridicule ! Pourquoi parlementer alors qu'ils ont clairement dit qu'ils s'en fichait royalement d'être protégés ? Pour moi il faut frapper ! »
- « On risque une révolte de leurs part »
- « Un révolte ? Vous rigolez Consiglière ? Si ils font vraiment ça, je les attends de pied ferme ! »
Ils se tournèrent vers le Don qui se rappela par miracle de quel sujet ils parlaient.
- « Décidez Don G, c'est soit on essaye encore de parlementer soit on fonce dans le tas pour les décimés » conclut Chara.
Sans réfléchit.
- « Vous avez vraiment tout essayé pour leur faire entendre raison Grillby ? »
- « Hélas tout Don G mais tout ce qu'ils m'ont répondu c'est qu'ils n'avaient pas besoin de protection et qu'ils...Euh...Désolé du terme, qu'ils vous pissez à la raie »
Le squelette eut un rictus de contrariété.
- « Et ils ont rajoutés, dans un langage très délicat, que la Protected était une suceuse de queues ! » ajouta Chara, se retenant de ne pas exploser en prononçant ces insultes qui étaient envers sa cadette.
Ce fut l'argument de trop pour Sans qui cracha son verdict d'une voix où la colère était très peu contrôlée. De quel droit ils mêlaient Frisk dans leurs insultes ? Si c'était lui il s'en fichait mais elle !
- « Très bien méthode forte alors, même plus que radicale »
Un sourire satisfait apparut sur le visage de la Dirigeante.
- « Comme vous voudrez mais je ne vous cache pas que même sans votre accord je ne me serais pas gênée pour aller les buter rien que pour l'insulte envers ma sœur »
- « Je comprends mais néanmoins fais en sorte que ce soit discret »
- « C'est comme si c'était fait »
- « Bien »
Il se cala dans son fauteuil.
- « Autre chose ? »
Le Consiglière jeta un coup d'œil aux notes qu'il avait prise pour les tâches d'aujourd'hui.
- « Et bien il y a le chargement de « Daddy Boar » est prévu ce soir »
- « Aussi tôt ? Vous ne m'aviez pas rapporté que ça serait la semaine prochaine au plus tard ? » s'étonna le Don.
- « Si mais il a sans doute réussit à négocier avec son fournisseur pour que la livraison vienne plus vite »
- « Possible, GreenDead... »
- « Inutile d'en dire plus Don G j'ai compris, j'irais surveiller et superviser les opérations concernant le déchargement »
- « Parfait mais au moindre problème, appelle immédiatement je t'enverrais des renforts »
- « Vous devez y aller pour environ 21h »
Elle hocha la tête, un air sérieux sur le visage.
- « Bon encore une chose de faite »
Il se tourna à nouveau vers le monstre enflammé.
- « Vous avez des nouvelles de mon frère ? »
- « Oui, d'après les hommes de main qui l'accompagne tout se passe très bien pour lui »
- « Tant mieux »
- « Normalement il doit revenir demain »
- « Très bien »
- « Bien si vous le permettez messieurs je vais régler le compte d'un certain gang »
Sur ce, elle s'inclina devant son Parrain et son Consiglière avant de quitter le bureau. Sans fixa la fenêtre qui était proche du fauteuil où Frisk était hier d'un air absent il ressentait encore le contact de la main de celle-ci sur sa joue, d'instinct il toucha cette dernière espérant presque que ce ne soit pas qu'un sensation imaginaire.
- « Don G ? »
Le squelette fut brusquement tiré de sa rêverie.
- « Mmmh ? »
- « Vous avez l'air pensif, est-ce que c'est notre Dirigeante qui vous inquiète ? Vous avez des soupçons sur sa fidélité envers la Famille ? »
- « Non Grillby, au contraire j'ai foi en elle autant qu'en vous mais... »
- « Mais ? »
- « Sa sœur devient compliqué à gérer en ce moment »
- « En parlant de cela, c'est bientôt l'heure du déjeuner »
- « Je sais »
Le Don soupira mais à l'intérieur de lui, il se réjouissait d'avance de la revoir attendant inlassablement l'heure où elle viendrait.
- « Je vais chercher les documents qui on besoin de votre signature »
Sans leva la tête vers lui incrédule, encore une fois il n'avait pas écouté ce que lui avait dit son Consiglière.
- « Les documents de quoi ? »
- « Pour les engagements des hommes envers vous et la Famille, étant donné que ce mois-ci nous avons eu quelques recrues il faut que vous signez comme quoi ils sont bien à vos ordres »
Sur ce, le Consiglière sortit pour lui ramener les papiers qui devait porter sa signature. Quand il revint le monstre enflammé ne pu s'empêcher de lui dire.
- « Permettez-moi de vous dire que vous avez bonne mine ces derniers temps »
- « Je...Euh merci »
- « Vous dormez mieux ? »
- « Je vais bien Grillby »
Le ton froid qu'avait employé le Don rendit perplexe Grillby. Il ne l'avait jamais vu aussi distant et aussi froid. Cette fille, Frisk, devait le rendre complètement fou quand il retournait dans ses quartiers. Depuis que Sans était devenu le Don le plus influent de la ville, le Consiglière en avait vu des filles portait le titre de « Petite amie » du Parrain mais ce dernier n'était pas du genre à rester en couple très longtemps, trois jours à peine. Frisk était bien la première, et sans doute la seule fille à tenir tête à celui-ci sans pour autant être en couple avec lui, ce qui devait dépayser le Don. Après il trouvait que l'humaine avait un bon fond, ayant discuté deux, trois fois avec elle, elle était tout à fait charmante et si il n'y avait pas ce différent entre elle et le Don, il la voyait très bien sortir avec ce dernier.
- « Bien je vous laisse, je dois encore m'occuper des cargaisons qu'on nous livre prochainement »
Il s'inclina avant de sortir, laissant le Don signer et remplir la pile de papier qu'il lui avait apporter. Quelques heures plus tard, on toqua à la porte, concentré il lâcha un bref « Entrez », on ouvrit alors la porte et un des gardes passa la tête dans l'entrebâillement.
- « Votre déjeuner est là Don G »
- « Faites entrez »
L'homme ne se le fit pas dire deux fois et laissa entrer la demoiselle avec le plat. Quand la porte se referma derrière elle, le Don leva les yeux de la feuille qu'il lisait puis la vit, le regard baissée, s'incliner devant lui.
- « Je t'en prie Frisk tu n'est pas obligé de faire ça quand je suis tout seul »
Elle continua cependant d'avancer le regard baissé.
- « Tu m'as entendu ? Frisk ? »
- « Oui mais... »
Elle posa l'assiette.
- « Je ne fais qu'obéir aux règles »
- « Ah bon ? » fit Sans, intrigué.
Il se leva et contourna son bureau avant de la prendre par les épaules.
- « Depuis quand ? »
- « Ben depuis que j'habite chez vous avec ma sœur »
- « Chez toi Frisk, c'est aussi chez toi »
- « Non... »
Elle baissa un peu plus la tête.
- « Ce sera toujours chez vous ici Don G, tout vous appartient ici même ma chambre, je vois même pas pourquoi vous me demandez la permission pour y entrer »
Frisk se rendit compte qu'elle avait un peu trop parlé, étalant trop sa pensée.
- « Je vais y aller... » commença-t-elle en reculant.
Le Don ne lui lâcha pas les épaules.
- « C'est ta chambre Frisk et je n'ai pas à y rentrer si tu ne veux pas »
Elle fixa le sol. Ne pouvant pas supporter de la voir tête baissée comme une soumise ou une prisonnière il lui saisit le menton pour croiser son regard.
- « Je suis désolée, je respecte juste les coutumes de la Pègre, ne soyez pas fâchez »
Le squelette la dévisagea avant de lui remettre une mèche derrière son oreille. La jeune fille ne cligna pas des yeux observant ses faits et gestes avec attention.
- « Je suis pas fâché mais je ne veux plus t'entendre dire que tu n'est pas chez toi ici »
Elle acquiesça rapidement, il fut tenté de la prendre dans ses bras, c'est fou comme il hésitait dans ces moments là, il n'osait jamais ou hésitait toujours à la toucher, l'embrasser ou encore l'enlacer. De son côté Frisk était pareille bien qu'elle entreprenait plus mais à chaque fois elle s'attendait à être repoussée comme quoi ce n'était pas le moment ou que c'était trop déplacé de sa part.
- « Je...Est-ce que c'est déplacé de ma part si... »
Elle ne termina pas sa phrase, le Don la regarda, intrigué.
- « Oh et puis merde ! » pensa-t-elle avant de l'embrasser.
Sans n'osa plus bouger, surprit puis lui rendit son baiser, ils se séparèrent quand ils n'eurent plus de souffle.
- « Pas du tout déplacé » chuchota-t-il en posant son front contre celui de l'humaine.
Elle sourit, quelque peu rassurée.
- « Je vais vous laisser manger et travailler maintenant, on se voit ce soir si vous voulez »
- « C'est à moi que tu poses cette question ? »
Frisk s'écarta, fit une petite révérence puis s'en alla.
- « A ce soir alors »
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