Guet-apens 1
Vu qu'il sagissait d'un remariage à fortiori celui de deux grandes personnes, Celine avait opté pour la simplicité et la sérénité avec quelques invités et une décoration simpliste mais magnifique dans la salle de conférence. Elle avait retrouvé son homme et c'était ce qui comptait...
Loin d'être l'idée de Cheikh Diagne ; Anhniyam, sa femme , avait jugé nécessaire de lui faire la proposition d'épouser Celine. Elle avait eu bon nez; elle avait fait la juste remarque que son époux réagissait avec beaucoup d'ardeur et d'enthousiasme aux appels de son ex femme. Il n'y avait que l'amour capable de faire vibrer un cœur tel un Nokia 3310 qui criait. La deuxième raison était qu'eux deux, Cheikh et Celine, avaient déjà créé une famille, séparé par un cas de force majeur : le tragique crash d'avion. Rien que pour cela , Anhniyam malgré sa jalousie maladive interne avait décidé elle-même de prendre les choses en main : demander le remariage de ces deux tourtereaux. Jamais, Cheikh n'allait prendre une telle décision; son cœur l'avait pris mais sa raison mâchait impetueusement cette idée.
Il n'en revenait pas qu'on lui proposât ça sur un plateau d'argent sans la moindre condition. Il allait sauter de joie, prendre sa femme entre ses mains et lui faire la grosse bise pour la remercier mais cette attitude ne serait-elle pas incongrue voire vexante? À l'annonce, il avait réprimé la grande surprise et épongé tant bien que mal toute émotion susceptible de faire une randonnée sur son visage et prît deux profondes expirations .
- Are you serious, baby?
- Of course. I thought you will be happy if i suggest you it.. I mean it should be your pleasure.
- I'm not unhappy baby, i'm just surprised, ooh yes .. Okay, we will see.
- You have to think seriously about it... It's your family. By this way, you could build it again.
Ainsi, Cheikh accepta et fit la demande à Céline qui avait réagi avec beaucoup d'émotions. Ses enfants en furent plus que ravis. Nafi avait insisté pour acheter la robe et sa maman avait tenu à ce qu'elle soit simple et sobre sans beaucoup d'artifices.
Le merveilleux couple Chérif et Sophia étaient revenus de leur lune de miel deux semaines après leur mariage avec beaucoup de cadeaux. Sophia était plus que radieuse, la mine plus joviale...
- Lo nameu, madame Diagne? Lui faisant la bise
- Ah louma wara nameu rek? Repondit Sophia en s'eclatant de rire
- C'est LA Belle soeur à qui ça? Ohlalah, tourne toi. Mais regardez-moi ça, t'es beaucoup fessue là en ces deux semaines.
- Topato rek... Quand on prend soin d'une femme.
- Mane dal contane na! Je vais aller prendre la robe de ma maman chez le tailleur Mor, tu m'accompagnes?
- Oh j'aurais tant aimé mais je dois sortir dans une heure voir ma maman.
- Oh pas grave chérie, tu la salueras de ma part... Ay yaw dii, Ray ma! Je t'ai pas racontée. Ma langue gratte depuis hier pour te le dire, ton Babacar et moi niongi doundou lou reuy ( Babacar et moi, on est ensemble) .
- Oh oui, je suis contente pour toi ma chérie. Babacar est un homme superbe. Tu as de la chance. j'espère que tout ira bien entre vous deux , balbutia Sophia d'un sourire jaune avec le visage manifestement surpris.
- Lolou dé moy guéth dji amna nokh ( ça, c'est dire que la mer a de l'eau). Babacar, il ne va pas m'échapper d'un iota. J'ai l'initiative de lui faire beaucoup de bien, c'était le prince charmant que j'attendais . C'est mon terrain, toi regarde rek.
- Ah ça, c'est ma belle-soeur, s'eclata t-elle rire qui sonnait totalement faux.
- MoO yaw nassa xol sedd, mane douma moromou béne khalé bou perte .
- Ca joue plus, Ohlalah.
- Sinon dis-moi; vu que c'est ton pote, il a du sûrement te parler de moi? Du genre que je suis très belle et qu'il m'aime tellement et prevoit l'avenir avec moi... Du type quoi! Tu comprends? Dis moi, demanda t-il toute subjuguée comme une enfant qui demandait l'existence du père Noël
- Euh, c'est-à-dire... Oui il m'a au début parlé de toi, que tu étais sympa et adorable.
- Et surtout belle? Dit-elle en clignotant les yeux d'admiration.
- Oui oui, ma belle. Bon je vais me préparer pour aller chez moi..
< c'est ca, ouais! > susurra Nafi.
- Pardon? Demanda Sophia toute interloquée
- Euh non excuse-moi, je soliloquais. Donc à toute à l'heure, fais la bise à maman, dit-elle en prenant son sac pour partir.
Elle prit sa voiture puis démarra. Elle appela Babacar qui décrocha quatre sonneries après.
- Baby, ne me dis pas que tu dors toujours...
- Mon amour, oui! Je me suis couché tardivement hier soir.
- T'as bien dormi, j'espère ? Je suis pas loin de chez toi, je pensais t'amener ton petit déjeuner avant d'aller chez le tailleur.
- Oui bien sûr bébé, ce serait un plaisir.
- D'accord j'arrive, bisou.
Des qu'elle raccrocha, elle reçut le message de Babacar qui demandait à Sophia de retarder son arrivée et lui exposa la situation. Nafi sourit passa au marché ensuite au Grain d'or avant d'aller chez Babacar.
Elle monta et sonna; il ouvrit en l'embrassant le torse nu. Nafi defila son index sur ses pectoraux saillants puis se frotta sur lui en l'embrassant fougueusement. Sa virilité attisée, il la tira vers elle et répondit à son baiser. Il caressa ses seins en créant chez elle une vague d'ondes divines; il se montra beaucoup plus aventurier en faisant promener sa main sur ses jambes, dégageant sa robe pour saisir ses cuisses chaudes. Nafi fut saisie par un vertige dû à l'excitation forte ressentie; elle s'abandonna dans ses bras et Babacar décida d'être encore plus entreprenant. Sa langue gourmande attaqua son cou et le dévora en inspectant les coins et les recoins et parcourut ses oreilles ; Nafi lâcha un cri. Jamais elle ne fut aussi dominée dans une étreinte sexuelle; elle tentait de réprimer ce sentiment mais Babacar lui saisit à nouveau la bouche et entraîna ses jambes autour de ses hanches, pressa ses seins avant de la jeter sur lit. Nafi souffla quelques secondes avant de remarquer l'engin de Babacar qui voulait defonçer la petite porte sa culotte qui n'arrivait plus à le contenir. Il la rejoignit au lit en s'attaquant à son cou qu'il suca, Nafi vibra de tout son corps comme un éclat de séisme. Il releva ses jambes et lui tapota les fesses perversement et défila ses doigts sur sa culotte soyeuse mouillée et chaude à brûler. Il la caressa tendrement, Nafi sursauta en le bousculant.
- Faut qu'on arrête, Babacar, disait-elle toute essoufflée, le regard hagard.
- Oh .... Tu m'as bigrement excité baby, je vais tomber malade si tu me l'accordes pas.
- Haha non pas pour le moment. Tu sais quoi, on va passer la soirée ensemble et je t'assure ce sera une des soirées inoubliables. Maintenant, prends ton petit déjeuner.
Elle se mit à fouiller son sac de suite et sembla perdue.
- Que cherches-tu, bébé? Demanda Babacar en machant avec appétit le morceau de brioche.
- Je n'ai pas vu la boîte de montre que je t'ai achetée. Sûrement, je l'ai laissée dans ma voiture.
- Oh toi aussi,mon amour... Tu fais tant pour moi.
- T'es fou? C'est le debut einh, tu seras comblé avec moi je te promets. Tu pourrais partir me la chercher, lui demanda t-elle en lui tendant la clé de sa voiture avec un large sourire.
Il acquiesça et lui fit la bise sur son front.
- Je l'ai garée un peu loin quand même, près du supermarché.
- Pourquoi aussi loin?
- Je voulais marcher, dégourdir un peu mes jambes.
Il l'embrassa et sortit. Nafi s'assura d'abord qu'il était bien parti puis inspecta bien la chambre et trouva le coin idéal pour faire ses installations. Faites, elle arrangea ses cheveux en bataille et reçut sur le moment l'appel de son patron
- Mais vous êtes où vous? Cria t-il à l'autre bout du téléphone.
- On a passé la nuit ensemble?
- Mais vous faites insolente pour quelqu'un de votre situation. Je suis votre patron.
- Et ça vous empêche de dire bonjour.
- Vous êtes où?
- Je vous avais dit avoir un mariage ce samedi.
- Et?
- Le mariage de mes parents.
- Euh comment ça? Vos parents qui se marient.
- N'allez pas imaginer que je suis un batard... Je suis pas tenu de vous exposer ma vie. Je vous reviendrai Lundi inchallah; d'ici là, bon week-end, disait-elle en raccrochant.
Il y'avait une semaine qu'elle avait postulé dans une grande entreprise comme DRH et elle avait été directement contactée, quel bol! Elle voulait être indépendante de sa famille et surtout être dans le monde professionnel même si sa maman cherchait à la faire travailler dans l'entreprise familiale mais elle fit niet. Elle envisageait même de déménager et trouver un appartement décidée de voler de ses propres ailes
Babacar entra avec un gros sourire, un gros carton à la main. Il la remercia avec un baiser .
- N'oublie pas à ce soir, je t'aime, dit-elle en prenant congé.
< La conne est partie, tu peux prendre départ > avait-elle reçu le message de Babacar s'adressant à Sophia. Elle en rigola et avant d'atteindre sa voiture, elle reçut l'appel de chérif qui lui demandait sa localisation. C'était vrai, elle avait mis beaucoup de temps et on la réclamait à l'hôtel.
Chérif termina l'appel en soupirant. Il aperçut des gueux faire un rang à l'autre petite porte de l'hôtel. Comme d'habitude, à ces heures, les indigènes faisaient la queue pour recevoir un mets en guise de déjeuner. Chérif s'approcha et sortit des billets de banque et parcourut le fil indien pour faire l'aumône, leurs visages s'eclairaient en recevant la grande somme qu'ils n'avaient l'habitude de voir qui souvent percevaient des pièces. Sur le moment Chérif sentit son cœur se réchauffer de cette joie débordante qui animait ces pauvres indigènes. Pour peu, ils étaient plus qu'heureux! Il jaugea la chance qu'il avait, la chance d'être dorénavant nanti... Même si la vie n'était toujours pas tendre avec lui, il estimait tout de même le devoir de ne plus se plaindre. D'autres certainement vivaient pire, comme la dame dont il faisait dorénavant face qui lui tendait la main. Son visage lui était familier, son visage souriait mais son regard demeurait torve; elle semblait plus vieille que son âge au corps estropié par sa jambe droite amputée jusqu'à la cuisse. Il lui tendait trois billets de 10.000 CFA, les yeux toujours rivés réciproquement. Ses lèvres etaient gercées et le merci réticent sorti de sa bouche laissait apparaître ses dents pauvrement jaunies comme un mur vieilli par l'urine mâle.
- Chérif c'est toi mon fils, disait-elle à demi-mot en relevant davantage son voile
Chérif tiqua et la scruta à nouveau méticuleusement. Il rata un battement, ça ne pouvait être ce demon, essaya t-il de se rassurer dans son tréfonds. Elle ne pouvait pas perdre tant que ça sa beauté et sa jeunesse.
- Chérif c'est moi ta tante, la femme de ton défunt oncle Ousmane , lacha t-elle en sanglots
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro