Enfance compromise 3
Il ne pouvait y exister une pire nuit aussi torride aussi infernale aussi longue que celle que j'avais vécue à cette soirée. Je saignais lamentablement et je me rappelai bien avoir perdu souffle pendant que je debattais infructueusement. Mes efforts restèrent vains par cette étreinte dont il me tenait , il était costaud ; ses mains se solidifièrent autour de mes fesses . L'une se joignit sur ma bouche quand un cri y deboucha , je pleurais ... Je n'avais jamais pleuré de ma vie ; je lui suppliai de me lâcher mais sa respiration retentissante et frénétique noyait ma voix qui devenait inaudible. Son gland tapait fort entre mes cuisses , je refoulais un cri de coeur qui peinait à sortir . Il me pénétra péniblement et je sentis comme mon coeur poignardé. Il émit des va-et-vient en gémissant , le mal atteignit son paroxysme , je finis par m'evanouir.
On me réveilla à nouveau avec de l'eau sur le visage , je le vis en train de nettoyer mon entrejambe en me tournant dans tous les sens comme un vulgaire objet , j'en demeurai impassible ... Je ne savais du tout où se situaient mes sentiments , je ne ressentais absolument rien , j'étais juste pris de haut en essayant de réunir les bribes souvenirs de cette nuit.
- Écoute-moi , ce qui s'est passé dans cette chambre reste dans cette chambre. M'as-tu bien entendu ? Si tu en touches un mot à un autre , je te limogerai comme un mouton de Tabaski . Est-ce que j'ai été clair ? Dit-il en me tirant méchamment le lobe de mon oreille gauche.
Je hochai la tête pris d'une grande frayeur, je n'avais jamais ressenti une si grosse peur de ma vie. J'étais muselé simplement dépaysé .
- Demain , tu accepteras d'être malade . Tu eviteras de te déplacer ,tu resteras toute la journée sur ton lit. Dit-il d'un ton revêche.
Il se detourna de moi et je l'entendais ronfler quelques minutes après , ce Mbaam. Je me lamentai de mal , j'avais mal oui sur tout mon corps ... Il suffisait juste que je fermasse l'oeil pour que tous les événements se defilerent sous la forme de cauchemars. Et même sans dormir , le mal s'accentuais . Je n'osais bouger d'un iota de peur de réveiller l'ogre qui dormait tout près de moi ,j'avais juste envie de prendre mes jambes à mon cou vers Dakar et de rentrer chez moi puis tout oublier . Tout cela ne serait arrivé si mes parents ne m'avaient sacrifiés , je m'en foutais de ce que la bienséance en pensait mais ceux qui me servaient de géniteurs étaient de véritables imbéciles de la plus belle eau . Sûrement ma mère était en train de dormir sur ses deux oreilles après d'epuisables heures de travail à l'hôpital de Grand Yoff , mon papa sûrement dans un avion bien assis l'air coi en train de manipuler cet angin . Je les haïssais ... Je comptais chaque minute , j'ignorais l'heure je n'avais du tout une montre. Je sentis du liquide ruisselait derechef entre mes jambes , je me contentais juste de geindre et je refoulais mes larmes. J'avais envie de rester fort comme toujours , je ne pleurais jamais aussi blessants fussent été les coups octroyés par mon papa . Par contre, cette situation me dépassait outre mesure. J'entendis la voix fredonnante du muezzin qui fit l'appel , sur sa voix on notait la fatigue d'un sommeil troublé. Pourquoi cet appel ? Venir à la prière et vénérer un soi-disant être omnipotent réputé être notre Dieu. N'importe quoi ! Où était-Il toute cette nuit quand je me faisais violer sans merci ? Quand je lui implorai de venir à mes rescousses. Donc moi s'il existait vraiment , il pouvait ne plus me compter parmi ses disciples ; je ne le croyais plus du tout , s'il existait même , il était aussi injuste que ceux qu"il m'avait servi comme parents. Mon bourreau se leva , je fremîs en feignant de dormir.
Le grand maître débarqua suivi de lui en parcourant ses mains sur tout mon corps.
- Mon fils , que t'arrive t-il? Me questionna t-il avec grande inquiétude
Je voulais parler mais mes larmes dominerent, Je m'esclaffa de pleurs. J'avais hyper mal
- Papa , il se plaignait hier de maux de tête j'ai jugé donc qu'il dorme dans ma chambre . Avec ta permission, je vais l'amener au dispensaire.
- Fais ça , mon fils . Cherif , tu es un homme . Sois fort , ça ira. Dit-il en me faisant une bourrade affectueuse.
Il prit congé de la chambre et Abdou Diambar me menaca de la voix en me demandant de quoi pleurais-je. Il m'intima l'ordre de me rhabiller et de me préparer . Je me relevai très difficilement , je ne sentais vraiment plus ces pieds qui me servaient de support. Je m'habillai en hâte et me fis vite la toilette . Je sortis , il me saisit la main et on prit la route . On s'eloigna du village et je commençais à perdre souffle.
- Il nous reste beaucoup de temps pour arriver au dispensaire ? Articulai-je difficilement
- Tu es bête ou tu fais exprès ? Est-ce que t'es malade pour aller à l'hôpital ? Je t'ai amené ici pour qu'on parle.
Je savais , quel démon. Et il commença à debalterer des menaces accompagnées d'injures en me remuant comme un vulgaire objet . Je sautai sur lui et lui assenai un coup fatal d'où je réunis toutes mes forces. Je lui retournais toutes les insultes formulées plus salées , il me saisit et me bastonna sans merci. Je ne pleurai du tout , je me laissais faire , je n'avais force de répliquer ni celle de chialer. Je sentais mon coeur juste tressaillir , rancoeur et haine grandissaient en moi. Il souffla en soupirant harassé de la bastonnade. Je le regardai sans ciller , il m'octroya une grosse gifle qui me fit tomber sur la grosse pierre qui cogna ma colonne vertébrale. C'était tout a fait corrosif , je gemissais pitoyablement.
- Ecoute-moi très bien , soit tu m'obeis, Tu fais tout ce que je veux , tu deviens mon petit protégé . Et si tu te comportes comme un récalcitrant , tu me serviras de souffre-douleur.
Je ne l'écoutais point , je me sentais simplement dépaysé . Justement j'étais en train de contempler le paysage , c'était moche. Tout me degoutait, Je n'avais du tout envie de vivre , rien ne m'enchantait , je voulais juste disparaître , je ressentais du mal partout . Je priais à ce Dieu s'il existait bien-sûr, de me rappeler vers lui , de me faire cet honneur de me récupérer de cette terre rempli de démons. Le diable pouvait prendre sa retraite , l'être humain l'a remplacé et fait convenablement bien son travail. Le Diable s'est fait concurrencer , il n'avait plus rien à faire sur terre ! Il pouvait partir aux cieux et siroter sa boisson tout coi et regarder ses disciples faire . Un de ces disciples m'avait choisi comme cible et ne m'avait épargné , il pouvait bien se féliciter. Well well.
Une autre gifle plus retentissante me ramena à la réalité. Il me jeta un regard froid et me saisit la main pour rebrousser chemin; On arriva à la maison et le vieux marabout nous accueillit l'air soulagé.
- Papa , il va mieux . Le médecin nous a dit que la fatigue l'a tenaillé et qu'il ne doit plus sortir et ne doit plus manger du n'importe quoi sinon la mort l'attend. Donc si tu me le permets , dorénavant son éducation se fera dans ma chambre et il ne dormira plus avec ses autres camarades.
- C'est la meilleure des solutions Alhamdoulilah ... Mon fils , je te le confie occupe toi bien de lui. Il est l'aîné de sa famille.
Je fus consterné par tout ce qui se passait. J'étais condamné , mon destin allait être scellé. Que faire , raconter tout à notre marabout ! Avais-je la possibilité? Je demeurai terrorisé par le regard d'Abdou Diambar. Je tremblai fichtrement comme si je devais sauter d'un trou de flamme. Cela n'était pas moins pire que ce que j'allais vivre . J'apprehendais terriblement la couchée du soleil , car à 21h après la prière de Maghreb était l'heure où tout le monde devait rejoindre sa case après bien-sûr le dîner que j'avais refusé de goûter. J'avais perdu tout appétit , j'avais beaucoup prié pour que le soleil ne se couchasse mais lui monsieur le soleil avait l'air plus pressé d'aller au lit . Dieu avait l'air de se moquer loyalement de mes prières.
L'heure fut grave , je l'entendis ouvrir la porte et la referma. Mon coeur battut la chamade , il me demanda de me tourner et qu'il devait me faire un massage pour que mon corps se vidât de la vive douleur ressentie hier. Il le fit d'une manière sensuelle , je me sentis dénudé comme un ver de terre mais pire. Il introduisit ses doigts aux zones les plus intimes et je sentis un liquide gluant déversé sur mes entrejambes. En une fraction de secondes , je fus pénétré sans états d'âme ; je reprimai le cri qui ressurgissait en moi. Les larmes salées piquées cuisamment mes yeux... 11 ans ,mon âge J'étais devenu l'objet sexuel d'un homme aussi abject . Je continuais de subir ce mal à chaque soirée , c'était devenu une tradition. Personne dans cette demeure n'était au courant de ses execrations et lui il les continuait avec grand plaisir . J'acceptais dorénavant, soumis, sans broncher le moins du monde et je ne ressentais vraiment plus de mal , j'en demeurais blasé . Et pour dire vrai , j'avais commencé à éprouver du plaisir à ce jeu et je ne me faisais plus prier pour mincliner à ses désirs. Tout compte fait, il demeurait toujours l'homme méchant et violent qui me frappait , il adorait me torturer même au lit . Je ne détestais plus tout ce mal qu'il me faisait vivre , je n'en avais rien à faire de la vie. Je prenais tout ce qui m'arrivait avec grand détachement , je changeais en une personne cynique et je le savais très bien , je devenais mechant et mauvais sans le vouloir ... Si si ,les circonstances et les personnes nous changent , on devient une autre personne.
Un camarade vint me trouver dehors enthousiaste et m'annonça que le grand maître me demandait urgemment. J'arrivais et le trouvai avec une mine dépitée. Il me fit s'asseoir et commença avec un discours digne d'une philosophie sur la vie avec des sourates citées de temps en temps, cela n'augurait rien de bon
- Inna lillahi wa inna ilayhi raji'un. Nous venons de lui et cest a lui que nous retournons. Il y'a eu un crash d'avion dans un pays asiatique et ton papa avait été le pilote. Il a rendu l'âme.
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