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♕ chapitre 30

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Depuis trois jours, le palais de Têhothen faisait face au défilé incessant des gardes et des différents corps de l'armée. Le roi avait rassemblé les troupes en urgence, la situation était critique et il avait renforcé la sécurité à la frontière qui séparait Månerthia et Freyrior. Pour le moment, il n'y avait eu aucune attaque, aucune tentative de pénétrer sur le territoire, et les souverains Hwang ne s'étaient toujours pas manifestés alors qu'ils avaient annoncé leur venue quelques jours auparavant. Il ne s'agissait sûrement que d'une entourloupe, pour tenter de les faire tourner en bourrique, pour faire diversion. Leur but premier n'était pas d'attaquer Têhothen, ils voulaient seulement s'en prendre à Seungmin, frapper fort pour affaiblir l'ennemi.

Ils avaient presque réussi.

— Père…

Le roi, debout devant la grande fenêtre qui donnait sur les jardins, se tourna. Une tasse de thé entre les mains, il laissa un sourire compatissant étirer ses lèvres tandis que Seungmin avançait lentement vers lui. Il peinait à marcher correctement, traînant sa jambe droite comme il pouvait.

— Installe-toi Seungmin, tu dois te ménager.

Il l'aida à prendre place sur un des canapés aux coussins colorés, puis il se positionna sur celui d'en face. Ils se fixèrent un moment avant que les larmes embuent les yeux sans éclats du prince. Il avait perdu sa joie de vivre, il avait perdu cette petite étincelle qui faisait vibrer son regard, qui le rendait intense et pétillant. Il avait perdu son soleil.

— Comment… Comment avancent les recherches ? balbutia-t-il.

— Nous mettons tout en œuvre pour le retrouver. Personne n'a pu quitter le pays, et si nous devons fouiller chaque village, chaque maison, nous le ferons.

Le jeune homme serra les poings sur ses cuisses. Il retint ses sanglots du mieux que possible, mais la peine était trop intense. Il avait le cœur en miette, brisé en mille morceaux et piétiné. Il était l'ombre de lui-même, presque mort. Il s'en voulait terriblement, il avait la sensation d'avoir tout gâché, d'avoir fait les mauvais choix. À l'heure actuelle, il ignorait si Hyunjin était encore en vie ou s'il avait péri. Tout ce qu'il savait était que personne n'avait de nouvelles de lui. Aucun soldat royal ne l'avait trouvé, et personne ne l'avait ramené au palais. Il était porté disparu, comme s'il s'était tout bonnement volatilisé. Était-il caché quelque part ? Avait-il fait une mauvaise rencontre ? Impossible de le savoir.

Après que Seungmin l'ait vu s'enfuir à travers la forêt, il avait dû faire face à deux mercenaires assoiffés de sang, prêts à tout pour se débarrasser de lui. Il avait lutté, jusqu'à ce que ses forces s'épuisent, jusqu'à ce qu'il se résigne et se dise qu'il allait rendre son dernier souffle là, dans un lieu qui lui avait apporté tant de joie. Un lieu enchanté où il avait passé d'agréables moments avec son époux, son âme sœur. Il ne pourrait jamais oublier à quel point il avait été heureux à ses côtés, à quel point ils s'étaient aimés. Il ne pourrait plus jamais aimer qui que ce soit. Hyunjin était le seul et unique, pour toujours, jusqu'à sa mort.

Quand il s'était senti sur le point de capituler, après maints coups qui lui avaient été portés — dont un d'une extrême violence dans la jambe droite —, l'espoir était revenu. Une autre imposante silhouette avait bondi de l'obscurité pour se ruer sur les deux hommes de Kryov. En une fraction de seconde, d'un geste précis et expert, ils s'étaient retrouvés à terre, la gorge tranchée, et s'étaient vidés de leur sang. Chan était venu, comme s'il avait su, comme s'il avait senti que quelque chose d'anormal se tramait. Il avait tout d'abord serré Seungmin dans ses bras et leurs larmes avaient coulé d'un commun accord. Le soulagement. Mais pas tout à fait. Si Seungmin avait été rassuré de voir son valet arriver à son secours, juste à temps, juste avant qu'il ne soit frappé par un coup fatal, il ignorait où son époux se trouvait. Chan l'avait porté sur son dos pour l'emmener jusqu'à la monture qu'il avait laissée plus loin dans les bois, et Seungmin s'était époumoné. Hyunjin, Hyunjin, Hyunjin. Il avait crié son nom autant de fois qu'il avait pu, horrifié par les cadavres des gardes royaux qui gisaient çà et là autour d'eux. Il s'était forcé à les regarder, à les analyser, comme s'il allait trouver son bien-aimé parmi eux. Mais rien.

Il avait supplié Chan pour qu'ils partent à sa recherche, mais il avait refusé. Le prince perdait beaucoup trop de sang, et s'il n'était pas soigné rapidement, il ne donnait pas cher de sa peau. Chan lui avait voué sa vie, jamais il ne le laisserait mourir ainsi. Sa mission était de le ramener au palais, sain et sauf, et il ne faillirait pas. Ils rentrèrent et, alors que le médecin royal rendait visite à Seungmin afin de panser sa vilaine blessure, ce fut la gorge nouée par les sanglots qu'il expliqua ce qu'ils avaient vécu. Pour la première fois, la famille royale et les domestiques avaient eu affaire à un prince démuni et faible. Un prince qu'ils ne connaissaient pas. Un prince anéanti. La reine l'avait veillée chaque nuit depuis son retour, il était son fils, son tendre enfant, et elle avait grande peine de le voir aussi abattu. Elle lui avait chanté des berceuses, celles qui l'apaisaient lorsqu'il n'était encore qu'un enfant.

Aujourd'hui, c'était la première fois que Seungmin quittait sa chambre. La première fois qu'il parlait. Il n'en pouvait plus de rester enfermé, sans nouvelle. Pourtant, il savait que si Hyunjin avait été retrouvé, il en aurait été le premier informé.

— Comment se fait-il que nous n'ayons aucune trace de lui ?

Le roi expira longuement et détourna le regard.

— Je n'en sais rien. As-tu au moins une idée du temps qui s'est écoulé entre le moment où tu lui as dit de partir et celui où Chan t'a trouvé ?

Seungmin secoua la tête. Tout s'était passé si vite, il n'avait pas eu le temps de réfléchir. Il avait la sensation que le temps avait filé à toute vitesse, mais qu'il avait aussi eu l'occasion de voir sa mort arriver durant de longues minutes.

— Tout est… si confus dans mon esprit.

Il se pencha vers l'avant et enfouit le visage entre ses larges mains. Il ne savait plus quoi penser, comment réagir, il se sentait à la fois vide et plein d'émotions contradictoires. Il voulait garder espoir, mais il ne voulait pas se nourrir de certitudes. Il déglutit et tenta de contrôler les larmes qui se faisaient de plus en plus menaçantes. Comment allait-il pouvoir supporter l'attente ? Et combien de temps encore ?

— Seungmin, il est impossible qu'il ait quitté le pays. Impossible. Nous finirons par le trouver et le ramener au palais.

— Et s'il… s'il est mort ?

Le visage du roi se para de tristesse et malgré tout, il s'efforça de sourire, comme s'il cherchait à rassurer son fils.

— Nous le ramènerons au palais.

Seungmin avait compris que son père mettrait tout en œuvre pour retrouver son époux, que celui-ci soit mort ou vif. Il ignorait si ces paroles l'apaisaient ou le faisaient encore plus souffrir, mais tout ce qu'il désirait était de revoir un jour le si beau visage de Hyunjin. Peut-être même de pouvoir le prendre dans ses bras. De lui dire un dernier adieu. Il serra les dents à cette pensée, ses lèvres se mirent à trembler. Il ne pouvait pas se faire à l'idée de le perdre à jamais. Sans lui, il était incomplet. Sans lui, il ne serait plus jamais le même.

Le roi se leva, prêt à venir le rejoindre sur le canapé lorsque les portes s'ouvrirent à la volée. Il fronça les sourcils en dévisageant l'homme qui venait de pénétrer dans la pièce, Seungmin se redressa.

— Ne vous a-t-on point appris à frapper aux portes ?

— Majesté, un message de la plus haute importance !

Le sang du prince ne fit qu'un tour et son cœur se mit à battre à tout rompre. L'adrénaline l'envahit.

— Qu'y a-t-il ?

L'homme s'avança d'un pas hâtif et lui tendit une lettre.

— Des nouvelles de la frontière, Majesté.

À cette annonce, Seungmin se renfrogna dans le sofa. Son père se mit à lire la lettre à haute voix, non pas sans une certaine appréhension. Il l'avait toujours vu comme un souverain téméraire et assuré, un souverain qui avait confiance en ses capacités de dirigeant, mais aussi en son armée. Il ne l'avait jamais vu douter, et l'entendre prononcer chaque mot avec autant de crainte avait le don de le rendre nerveux. Les troupes ennemies avançaient, elles étaient sur le point de franchir le mont Onorey, et parmi elles, il était possible de compter des soldats de Kryov. C'était sans doute cela, la cause des tourments du roi Kim. Et puis, les parents de Hyunjin étaient eux aussi présents. Dans quelques jours, ils seraient au palais, prêts à en découdre, prêts à prendre le pouvoir.

— Père, qu'en est-il des escouades envoyées par Månerthia ?

L'homme releva la tête, l'expression fermée.

— Je n'en ai aucune idée.

— Ils ne les auraient tout de même pas…

Il déglutit. Les souverains Hwang étaient prêts à tout pour les affaiblir. Ils auraient très bien pu les emprisonner, ou pire, les tuer. Seungmin avait bien compris que leur stratégie était bien ficelée depuis le départ, ils étaient parés à toutes les éventualités alors que son peuple, que sa famille, leur avait fait confiance. Hyunjin, dans toute cette histoire, n'avait été qu'un moyen de gagner du terrain. Il était leur plan de départ, mais ils en avaient d'autres de secours. Et Seungmin ne leur pardonnerait jamais de l'avoir fait souffrir. La rage ne fit que grimper au plus profond de lui, une aversion si forte pour ces gens qui avaient été la cause des maux de son époux, qui l'avaient tant brisé. Il les détestait. Il les haïssait pour avoir fait du mal à un jeune homme aussi doux et sensible que Hyunjin. Jour après jour, il comprenait un peu mieux la raison pour laquelle il s'était montré si craintif à son égard, et pourquoi il avait eu peur de lui avouer ses sentiments.

Hyunjin avait dû porter beaucoup sur ses épaules et sur sa conscience. Ses parents l'avaient affaibli et pourtant, il avait toujours su se montrer fort, même dans les moments les plus difficiles, même quand il pleurait. Il avait toujours tenu bon. Il avait toujours tenté d'avancer. Seungmin lui avait fait confiance, parce qu'il voyait en lui ce qui avait de bon, de meilleur. En réalité, il n'y avait jamais eu une once de méchanceté dans son cœur. Il n'aurait jamais pu l'assassiner, il en était persuadé. C'était un jeune homme terrifié, qui ne ferait de mal à personne. Même pas à ses propres parents qui l'avaient jusqu'alors malmené. Cette pensée fit grimacer Seungmin de plus belle. Ils ne méritaient même pas de vivre, ils étaient monstrueux.

Il inspira à pleins poumons, la mâchoire et les poings serrés. Il ne les laisserait pas s'en sortir aussi facilement, il ne les laisserait pas tout détruire. Ils en avaient déjà bien assez fait comme ça.

— Prévenez donc les généraux, qu'ils préparent les troupes ! annonça le roi. Que tous les hommes se tiennent prêts à aller au front et à repousser l'ennemi.

— Oui, Majesté.

— Nous partirons avant la tombée de la nuit.

L'homme acquiesça. D'une révérence, il salua le roi et son fils, puis disparut à toute vitesse pour en informer les dirigeants de l'armée.

— Père ! Vous n'allez tout de même pas…

— C'est mon rôle, Seungmin.

— Je viens avec vous ! dit-il en se levant.

Il secoua négativement la tête tout en posant une main sur son épaule.

— Tu dois rester au palais.

— Je n'ai pas envie de rester là les bras croisés.

— Tu es blessé ! Et j'ai besoin de toi ici, et le peuple aussi. Puis, tu dois attendre le retour de Hyunjin.

Seungmin déglutit. Il ne pouvait pas nier l'évidence. S'il intervenait sur le champ de bataille, s'il allait risquer sa vie, qu'adviendrait-il du royaume si son père venait à périr ? Il allait les gêner plus qu'autre chose, avec sa jambe blessée et son esprit embrouillé. Et si Hyunjin revenait pendant son absence ? Et si lui ne revenait jamais ?

— Promettez-moi que tout se passera bien.

L'homme afficha un mince sourire, mais ne répondit pas. Il n'était pas du genre à faire des promesses sans être certain de pouvoir les tenir. Il tapota une dernière fois l'épaule de son fils, puis s'en alla.

Seungmin expira tout l'air de ses poumons. Cette tension était insupportable, et les questions — trop nombreuses —, qui se bousculaient dans son esprit, commençaient à l'épuiser psychologiquement. Il n'en pouvait plus de cette attente insoutenable, et l'annonce d'une guerre sur le point d'éclater ne faisait qu'aggraver son angoisse et sa rage. Il bouillonnait de l'intérieur. Il n'avait jamais eu à faire face à tant d'émotions négatives. Il était un jeune homme posé et calme, qui essayait toujours d'être diplomate afin de contenter tout le monde, de ne contrarier personne. Cependant, à cet instant, il ne parvenait plus à demeurer le prince doux et raisonnable qu'il avait toujours été.

Il releva la tête, jeta un dernier coup d'œil par la fenêtre qui donnait vue sur le magnifique jardin fleuri. Hyunjin lui manquait, Månerthia pouvait se retrouver en mauvaise posture, et les seuls coupables étaient ses parents odieux et sans cœur. Il ne laisserait pas une telle chose se produire. Et il vengerait son époux.

D'un aussi pressé que le lui permettait sa jambe meutrie, il traversa le palais et rejoignit ses quartiers. Devant sa demeure, il y trouva Chan et Minho, installés sur les marches. Aussitôt l'avoir remarqué, ils se levèrent d'un bond.

— Seungmin !

— Entrons, dit-il sans même s'arrêter.

Il poussa la porte de la bâtisse, les deux valets le suivirent à l'intérieur. Il leur demanda de s'installer dans un des salons et congédia les domestiques qui s'agitaient de tous les côtés ; il voulait qu'ils soient seuls. Il planta son regard dans celui de Chan, ce dernier fronça les sourcils.

— Les troupes de Freyrior passeront bientôt la frontière. Des soldats de Kryov sont à leurs côtés.

Minho se crispa des pieds à la tête, le visage de Chan se métamorphosa.

— Qui dirige ?

— Les souverains de Freyrior. Les mercenaires qu'ils ont envoyés ne sont pas les seuls sous leurs ordres. Ils ont constitué une alliance avec Kryov afin de gagner en puissance.

— Ils veulent donc nous écraser, intervint Minho.

Chan tourna la tête dans sa direction, quelque peu perplexe.

— Nous ?

— J'appartiens à Månerthia désormais. Vous avez adopté mon prince comme s'il était des vôtres, et je me sens chez moi ici.

Seungmin et Chan ne purent s'empêcher de sourire aux paroles de Minho.

— Oui, tu es des nôtres, autant que Hyunjin. Et c'est pour ça que je ne permettrai jamais qu'il vous arrive quoi que ce soit.

Il réalisa une fois de plus que dans cette pièce, il manquait quelqu'un qui lui était cher, et il ignorait s'il le reverrait un jour. Son cœur se comprima un peu plus. Il vengerait son époux. Il vengerait toutes les personnes qui, un jour, avaient pu souffrir à cause de souverains vaniteux et avides d'or et de pouvoir. Minho n'avait pas été des mieux traités, au contraire, et le passé de son peuple y était pour beaucoup. Ici, à Månerthia, tout le monde avait sa chance. Tout le monde pouvait être chez soi.

— Chan, les troupes vont partir dès aujourd'hui, avant que le soleil ne se couche.

— Justement…

Il marqua une pause, déglutit, puis alla chercher la main de Minho sans lâcher Seungmin des yeux. Ce dernier lui fit un signe de la tête pour l'inciter à continuer.

— Je voudrais me joindre à l'armée.

— Chan !

Il resserra son emprise sur les doigts de son compagnon.

— Minho, je protègerai ce royaume quoi qu'il m'en coûte, dit-il en le regardant. Et je veux te protéger aussi. Ici, c'est chez nous, et tu portes mes enfants. Quel genre de père je serais si je ne partais pas aider les autres dans l'espoir d'un avenir prospère ?

— Je sais bien, mais… J'ai si peur de te perdre.

— J'ai promis de toujours protéger ceux que j'aime.

Il se retourna vers Seungmin et sourit.

— Tu as quelque chose à me demander, n'est-ce pas ?

Le prince hocha la tête, l'air déterminé.

— Je te connais par cœur. Je t'écoute.

— Je voudrais que tu les fasses payer pour ce qu'ils ont fait.

Chan se redressa, sa carrure déjà imposante n'en parut que plus grandiose. Seungmin n'avait pas besoin de lui expliquer en détail ce qu'il attendait de lui, il savait, il le comprenait facilement. Il pouvait discerner, dans son regard, dans sa façon de se tenir, qu'il était submergé par la haine. Seungmin n'était pas parfait, lui aussi avait une part d'ombre, une part obscure qu'il enfouissait d'une main de maître, sauf quand il était question des personnes précieuses à son cœur. Et aujourd'hui, les circonstances avaient réussi à faire surgir ce côté sombre.

— Je le ferai pour toi, pour Hyunjin, et pour Minho et nos enfants.

Seungmin ferma les yeux un court instant, comme pour le remercier silencieusement. Il se concentra pour ne pas laisser les larmes couler, il en avait déjà trop versé. Ils discutèrent encore quelque temps, de cette guerre qui menaçait d'éclater à la frontière, de leurs peurs, de leurs doutes. Les minutes passèrent, se transformèrent en heures, comme s'il était trop compliqué de se quitter violemment. Mais il fallait le faire, pour le bien de tous.

Chan se leva, Minho le suivi d'un bond et se positionna devant lui. Le laisser partir sur le champ de bataille ne s'avérait pas simple et même Seungmin — qui pourtant l'avait missionné — n'était pas serein.

— Reviens sain et sauf.

Chan afficha un mince sourire, les yeux pétillants. Il ôta l'éternelle peau de bête qui lui couvrait les épaules et la déposa délicatement sur celles de Minho. Seungmin assistait à la scène, le cœur lourd et douloureux. Il savait ô combien ce genre de séparation pouvait être difficile, surtout pour un homme comme Chan, qui avait vécu des moments de tourments par le passé, qui avait dû laisser la femme qu'il avait chérie. Il s'en voulait de lui imposer cela, mais il n'y avait que lui sur qui il pouvait compter, que lui qui serait capable de mener cette mission à bien. Il connaissait ses capacités au combat, ses talents de mercenaires, et il avait l'intime conviction que tout se passerait bien. Il reviendrait du front avec une bonne nouvelle, celle de la mort des souverains Hwang.

Minho se jeta dans les bras de son compagnon pour l'enlacer, il ne put s'empêcher de pleurer et ce fut à cet instant précis que Seungmin se laissa aller lui aussi. Plus discrètement. Plus silencieusement. Il laissait partir un ami, un frère, un homme qui l'avait toujours soutenu et épaulé, qui lui avait fait confiance, et en qui il avait confiance.

— Je te promets que tout ira bien, d'accord ?

Minho hocha la tête et d'un geste tendre, Chan essuya ses joues rougies par les larmes. Il prit soin de toucher son ventre arrondi, puis ils s'embrassèrent une dernière fois avant qu'il ne doive s'éclipser pour rejoindre l'armurerie. Une fois prêt à sortir de la bâtisse, il s'arrêta devant Seungmin et lui ébouriffa les cheveux.

— Ne pleure pas comme un enfant.

— Je ne pleure pas.

Le rire de Chan s'éleva dans la pièce.

— Veillez l'un sur l'autre durant mon absence. Prenez soin de vous et mangez correctement.

Ils acquiescèrent d'un commun accord. Chan leur adressa un dernier sourire, il semblait rassuré. Il lui fallut tout de même un instant pour tourner les talons et s'en aller. Seungmin et Minho l'observèrent quitter les quartiers princiers sans un mot. L'attente allait être longue, interminable. Ils craignaient déjà de ne jamais revoir Hyunjin, alors si Chan ne revenait pas, ce serait le coup de grâce.

Le soleil était presque sur le point de disparaître à l'horizon quand ils décidèrent de se rendre sur les remparts. L'ambiance était pesante, il faisait étrangement chaud, mais une légère brise venait apporter un peu de fraîcheur. L'armée commençait à quitter le palais, Seungmin voulait à tout prix être là pour le grand départ. Il voulait voir son père, il voulait voir Chan, peut-être pour la dernière fois. Minho serra la peau de bête contre lui et déglutit devant le défilé qui se tenait plus bas. Les escouades passaient la grande porte principale ; des fantassins, des cavaliers, des charrettes remplies de matériel pour les campements et d'armement.

La succession de soldats dura un long moment, jusqu'à ce que l'obscurité engloutisse quasiment Têhothen. Seungmin soupira, la gorge nouée et l'estomac sens dessus dessous.

— Il commence à faire froid, dit-il, nous devrions rentrer.

Minho fit un petit mouvement de tête et, alors que le prince se tournait, une lueur au loin raviva tous ses espoirs. Il lui attrapa le poignet pour l'obliger à revenir au bord des remparts. Un petit groupe de gardes faiblement éclairé par la lumière des torches avançait à cheval, en direction de la porte-Ouest.

— Qu'est-ce que…

Seungmin écarquilla les yeux, ses iris s'embrasèrent et son cœur se mit à tambouriner avec force. Il aurait pu le reconnaître entre mille, même dans l'obscurité.

Hyunjin était de retour.

•••

Hello ( ꈍᴗꈍ)
C'était l'avant dernier chapitre ! Chan s'en va, Hyunjin revient... et je vous laisse encore sur ça 🙄
Je vais essayer de boucler l'histoire rapidement car je voudrais l'inscrire aux wattys 2022 !
Ce sera bientôt la dernière ligne droite pour nos deux princes 🤧
À très vite 💜



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