♕ chapitre 24
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Minho quitta la chambre princière et lâcha un soupir, une main posée sur son ventre. Il y avait tant de choses qui le perturbaient. La découverte de sa grossesse l’avait rendu nerveux, il gardait cela pour lui depuis plusieurs jours et il cogitait, encore et encore. L’avouer à Hyunjin l’avait soulagé d’un poids, mais ce n’était pas encore suffisant. Il savait ce qu’il lui restait à faire et, même s’il était plutôt confiant quant à la réaction de Chan, il ne pouvait s’empêcher d’avoir la gorge nouée. Ce n’était pas une petite annonce sans importance, il attendait un enfant, et ils allaient devoir envisager le futur avec lui.
Et le futur le terrifiait désormais.
Il avait peur pour l’avenir, peur pour Hyunjin, peur qu’une guerre éclate quelque part dans le nord de Leaceura. Ils n’étaient pas à l’abri d’un tel événement, les royaumes entraient en conflit depuis la nuit des temps, Kryov avait déjà exercé sa domination sur Tähtary pour le réduire en esclavage, cela pouvait recommencer. De plus, Freyrior semblait fragile. Sans l’aide de Månerthia, il pourrait se faire envahir prochainement, mais ce n’était pas la seule option que Minho craignait. Il savait que les souverains étaient instables, il les soupçonnait d’être capables de monter des armées dans l’ombre et de se dresser contre d’autres nations. Le fait qu’ils réclament à tout prix des escouades le laissait perplexe.
— Minho, comment va-t-il ?
Il sursauta et défit la main de son ventre. Seungmin n’avait probablement pas remarqué son geste, trop préoccupé par l’état de son époux.
— Il regrette, vraiment.
— J’imagine… soupira le prince. Que puis-je faire ?
— Laissez-lui quelques minutes et revenez le voir après.
La mine triste, Seungmin acquiesça. Forcer ne servait à rien, il n’avait pas envie de brusquer Hyunjin et de le voir se braquer davantage. Il avait besoin d’un peu de temps.
— Merci infiniment Minho, merci pour ce que tu fais pour lui.
Le valet sourit.
— Merci pour ce que vous faites pour lui, prince Seungmin. Je ne l’ai jamais vu aussi heureux qu’à vos côtés.
Ils s’inclinèrent pour se saluer, puis Minho quitta la demeure des deux princes. Retrouver Chan ne serait pas un problème, il savait parfaitement où il était, leurs habitudes n’avaient pas changé même si désormais, leur relation était bien établie. Il se rendit alors jusqu’à l’orangeraie, le cœur battant à tout rompre. L'air frais de la nuit fouettait son visage et lui donnait un peu de courage. Il tentait de respirer le plus calmement possible, de trouver la paix intérieure pour ne pas craquer.
Il aperçut l’imposante silhouette de son amant en plein milieu du kiosque et son rythme cardiaque s’accéléra. Il essaya de remettre en ordre ses pensées, de réfléchir à ce qu’il allait dire, mais c’était impossible. Il savait qu’une fois près de Chan, il oublierait tout. Devant le pont, il prit une grande inspiration et en avançant, il se remémora ces derniers mois passés à Têhothen. Sa vie avait littéralement changé, il était désormais dans un endroit plus paisible, où certes, il était observé pour sa couleur de cheveux atypique, mais où plus personne ne le discriminait par rapport à ce détail. Les gens étaient curieux, mais toujours respectueux envers lui. Il ne s’attendait pas à rencontrer quelqu’un comme Chan, originaire de Kryov, et aussi de tomber amoureux de lui. De porter le fruit de leur amour. Un amour qui, dans bien des royaumes, aurait été considéré comme tabou. Mais ici, ils s’aimaient, sans barrière, sans préjugés. C’était beau et pur, et il ne changerait sa vie pour rien au monde.
Minho arriva face à Chan. Leurs regards se croisèrent et il fondit complètement. Il fonça sur lui, entoura son épaisse taille de ses bras tandis qu’il se blottissait contre son torse. Il huma son parfum si singulier qui le rassurait, qui lui rappelait tout ce qu’ils avaient partagé depuis qu’ils s’étaient vus pour la première fois. Il se souvint de leurs sourires, timides au départ, et plus francs avec le temps. Il se souvint des premiers mots qu’ils avaient échangés, des banalités, sur la vie, sur leurs princes. Il se remémora ces longues soirées passées à discuter, ou seulement à profiter de la présence de l’autre. Il se souvint de toutes ces fois où Chan l'avait recouvert de sa précieuse peau de bête pour qu'il n'attrape pas froid.
Et puis, il y avait eu cette petite crise de jalousie, leur premier baiser, leur confession, et une longue nuit d’amour. Minho ne pensait plus jamais aimer autant, même plus que ce qu’il avait pu aimer avant. Il avait dû s’autoriser à avoir des sentiments alors qu’il avait juré de vouer sa vie à Hyunjin. Il n’avait pas prévu de se laisser autant aller avec Chan, mais il était incapable de lui résister.
— Qu’est-ce que tu as ? Ça te ressemble pas d’être aussi affectueux…
Minho resserra son étreinte et Chan lui encercla les épaules pour le sentir encore plus près de lui. Il était vrai qu’il avait encore une certaine pudeur au sujet de ses sentiments, une certaine retenue, et qu’il n’osait pas se dévoiler pleinement dans leur vie de tous les jours. Mais ce soir, il devait tout abandonner.
— Je t’aime tellement… murmura-t-il.
Chan fronça les sourcils et délicatement, il le repoussa pour lui faire relever la tête.
— Tu t'es cogné quelque part ? T'as de la fièvre ?
Minho eut un petit rire, ses pommettes s’empourprèrent.
— Peut-être bien.
— C’est bien toi, Minho ?
Ils rirent de concert avant qu’il vienne à nouveau se lover dans ses bras forts.
— C’est bien moi.
— T’es bien étrange ce soir. Tu veux qu’on aille dans ma chambre ?
Il lui asséna un petit coup dans le dos, Chan ne manquait jamais une occasion de passer un moment intime avec lui. Il savait qu’il ne pouvait pas le lui refuser. Minho hocha la tête, c’était sans doute le meilleur endroit pour discuter. Ils se détachèrent l’un de l’autre, mais leurs mains se retrouvèrent pour que leurs doigts s’entrelacent. Ils regagnèrent la chambre de Chan, ce dernier s’empressa de foncer sur le rouquin pour happer ses lèvres entre les siennes. Minho peina à répondre. Il adorait la fougue dont il pouvait faire preuve en privé, mais ce n’était pas le moment de se laisser aller. Il posa les mains à plat sur son torse et se recula légèrement. Chan le maintenait entre ses larges mains, posées sur ses hanches qui s’étaient faiblement élargies durant son début de grossesse.
— T’en as pas envie ?
— Si, mais avant il faut qu’on discute.
Chan fronça les sourcils, mais il se dérida vite quand il constata de quelle manière son partenaire le regardait. Minho se mordit la lèvre et ses yeux s’embuèrent de larmes. Il ne savait pas pourquoi il réagissait ainsi, ses hormones le travaillaient et il ne cessait de changer d’humeur. Il était perturbé par toutes ces nouvelles sensations en lui, il s'inquiétait, et ce soir il était complètement perdu. Chan lui caressa la joue et lui embrassa le front, il se sentit aussitôt apaisé. Il chercha à nouveau à se blottir dans ses bras et après une étreinte agréable, ils allèrent prendre place au bord du lit.
— C’est à cause du départ de Hyunjin ? Tu dois aller avec lui ?
Minho déglutit. Il aurait aimé accompagner son prince, mais il le lui avait formellement interdit.
— Ce n’est pas que ça, murmura-t-il.
— Alors qu’est-ce que c’est ?
Il ferma les yeux un court instant, il essayait de se concentrait pour trouver la bonne formulation. Il n’y parvenait pas. Il mourait d’envie de tout avouer, mais il était aussi terrifié. Sa situation allait devenir encore plus réelle, et leur vie allait considérablement changer après cela.
— Je ne pars pas avec Hyunjin.
Chan se redressa, les yeux ronds.
— Comment ? Toi, tu laisses ton prince partir seul ? Je suis surpris.
— Il m’a interdit de l’accompagner.
— Et depuis quand tu obéis ?
Minho serra les poings sur ses cuisses, Chan lui attrapa une main pour la serrer. De par son geste, le rouquin pouvait ressentir tout l’amour qu’il avait pour lui, toute l’affection qu’il éprouvait à son égard, mais aussi toute l’agitation qui faisait rage dans son esprit. Il devait mettre fin à ce supplice, et vite. Pour Chan comme pour lui-même.
— Écoute Chan, j’ai quelque chose à te dire, dit-il d’un ton solennel.
— Tu me fais peur.
— Je suis… Enfin…
Il s’arrêta et souffla longuement pour faire descendre la pression. La poigne de Chan s’amplifia.
— Tu peux tout me dire, d’accord ? Tu ne dois jamais avoir peur de moi.
Il savait tout cela, mais il avait une peur incomparable qui lui écrasait les entrailles. Il avait peur de l’avenir. Peur de ne pas être capable d’assurer un rôle aussi important que d’être parent. Il avait aussi des craintes quant au futur des pays voisins, de sa terre natale, de sa terre adoptive. Il craignait de donner naissance dans un monde chaotique, de donner vie à un être qui n’aurait rien demandé et qui lui en voudrait. Il avait peur que son enfant lui en veuille, comme lui en avait voulu à ses parents. Même si aujourd’hui, il avait appris à aimer la vie, il avait dû affronter des épreuves pour arriver là où il était. Il ne voulait pas que sa progéniture souffre.
— Je suis enceint, lâcha-t-il sans même oser regarder son partenaire.
Un silence s’installa et l’emprise que Chan avait sur sa main se fit plus faible. Des secondes qui parurent des heures s’écoulèrent, sans qu’aucun d’eux ne parle. Sans qu’aucun d’eux ne tente de capter le regard de l’autre. Minho déglutit et renifla, cette attente était insoutenable.
— Tu es… Oh…
— Je suis désolé.
— Quoi ? Mais non !
Chan lui attrapa le visage entre ses larges mains tatouées et l’obligea à le regarder. De ses pouces, il essuya les larmes qui glissaient sur ses joues rouges, puis il déposa un baiser appuyé sur sa bouche.
— Tu n’as pas à être désolé, c’est compris ?
— J’aurais dû faire attention.
— On aurait dû faire attention. Je te rappelle qu’on était deux.
Malgré les faibles sanglots qui le secouaient, Minho sourit. Chan ne doutait pas que l’enfant soit de lui, et ça lui faisait chaud au cœur.
— Depuis quand ? Tu as une idée ?
— Oui, je crois que c’est notre première fois. C’était la pleine lune.
Chan laissa filer un rire et il enlaça son amant.
— Et quelle première fois, s’amusa-t-il.
À cette remarque, Minho lui pinça le bras. Parler de leurs ébats passés l’intimidait, même si sur le plan sexuel, il abandonnait toute bienséance avec Chan. Il savait profiter du moment présent, mais il ressentait toujours une certaine gêne d’en discuter après coup. Ils étaient différents sur cela, mais ils se complétaient. Encore une fois.
— Dis-moi ce que tu ressens, chuchota Chan au creux de son oreille.
Ils restèrent enlacés pendant que Minho se confiait. Il lui expliqua les premiers symptômes, les changements qu’il avait notés dans son corps, et son amant l’écoutait avec beaucoup de bienveillance tout en lui caressant le dos ou les cheveux. Il lui parla de ses doutes, de ses craintes. Il se remit à pleurer plusieurs fois, et il ne savait même pas pourquoi il se mettait dans de tels états alors qu’il savait qu’il n’était pas seul, qu’il serait soutenu. Chan ne le laisserait jamais tomber.
— Désolé, je sais plus comment gérer mes émotions en ce moment.
— Calme-toi, je suis là. Et je suis heureux de ce qui nous arrive.
Minho se blottit contre son torse, le forçant par la même occasion à basculer en arrière. Ils se retrouvèrent allongés sur le lit, toujours dans les bras l’un de l’autre.
— Tu n’as pas à t’en faire pour ça, je serai un bon père pour notre enfant, et je serai un bon compagnon.
— Tu l'es déjà.
— Je serai quelqu'un d'encore meilleur.
Les larmes jaillirent de plus belle. C’était la plus belle chose que Chan pouvait lui dire, et il était on ne peut plus heureux d’avoir eu la chance de le rencontrer. Il était attentionné et responsable, il savait comment le rassurer, il n’avait jamais peur de rien concernant leur relation. Il découvrait ce que cela faisait d’être aimé sans condition.
— Nous devrons voir le mire au plus vite, il faut s’assurer que tout va bien pour le bébé et toi.
Minho grommela. Il n’avait aucune envie de se faire ausculter pour le moment, c’était un événement qui l’angoissait et il préférait ne pas y penser. Là, tout ce qu’il désirait était de passer du temps avec son partenaire et de se sentir aimé. Il releva la tête et déposa un baiser sur les lèvres de Chan. Ils eurent à peine le temps de se décoller qu’il lui en donna un nouveau, mais cette fois il remua doucement. Leurs bouches se caressèrent avec lenteur, presque lasses, et de ses grandes mains, Chan lui saisit la taille. Il le fit pivoter sur le dos sans qu’ils ne se séparent. Sa langue se faufila entre les lèvres de Minho pour retrouver la sienne. Ils furent traversés d’une sensation intense, d’une fièvre qui leur retournait l’estomac et enflait dans leurs entrejambes.
La température augmenta. Ils prirent le temps de se déshabiller, de se caresser, jusqu’à se retrouver tous les deux nus l’un contre l’autre. Minho se mit à onduler, désespéré, en demande. Il avait besoin de plus de contact, de sentir la chaleur de son compagnon, de s’imprégner de sa peau et de son odeur. Il avait envie de ses bras, de sa bouche, de ses mains partout sur son corps. Il voulait qu’il soit sien pour la nuit, qu’il lui fasse oublier tous ses tracas. Leurs positions s’inversèrent, le roux exerça une pression sur l’épaule de Chan pour qu’il s’allonge. Il grimpa sur lui, les genoux de part et d’autre de son bassin. Leurs sexes se heurtèrent, ils exhalèrent un gémissement en chœur. Minho roula des hanches et, n’obtenant pas ce qu’il désirait de cette façon, il alla chercher une main de Chan pour la poser sur leurs membres tendus.
— Qu’est-ce que tu veux ?
Il fit la moue et donna un coup de reins incontrôlé.
— Touche-nous.
Chan sourit et obtempéra. Voir son partenaire au-dessus de lui, complètement nu et surexcité, ça avait un effet monstrueux sur sa personne. Il adorait lorsque Minho se laissait aller et qu’il lui faisait part de ses envies. Il était heureux qu’il se sente à l’aise dans l’intimité, qu’ils soient sur la même longueur d’onde. Il pouvait bien jouer l’homme courtois et réservé au quotidien, il n’en restait pas moins un amant éhonté une fois les portes closes.
Il l’observa se tordre de plaisir alors que lui-même commençait à perdre la tête. Il avait du mal à se concentrer sur ses mouvements et il sentait que Minho mouillait de plus en plus. Lui n’était pas en reste, les draps allaient être bons pour le lavage. Encore une fois. Les domestiques allaient finir par se poser de sérieuses questions, mais Chan s’en fichait bien. Qui oserait lui faire une quelconque remarque ? Personne. Il n’y avait que des bruits de couloirs. Et puis, tout le palais découvrirait bien assez tôt qu’ils n’avaient pas fait que de se regarder dans le blanc des yeux depuis qu’ils se connaissaient.
De se main libre, il caressa le ventre de Minho et soudain, il arrêta ses gestes.
— Chan, continue… geignit le roux, une moue déformant ses lèvres.
— Mais est-ce qu’on peut…
Minho pencha la tête sur le côté. Il comprit ce qui chiffonait son compagnon quand il le vit rougir en massant son bas-ventre. Il rit.
— Oui, bien sûr qu’on peut.
— Il n’y a pas de risques pour le bébé ?
— Non, aucun. Ne t’en fais pas.
Il se courba vers l’avant et déposa un tendre baiser sur le front de Chan.
— Je t’aime.
— Je t’aime aussi, Minho. Et je vais bien m'occuper de toi.
•••
Hello !
Je savais pas si je mettais ce chapitre dans la continuité ou en simple bonus, mais comme on reprend à une partie du chapitre précédent... je l'ai laissé dans l'histoire principale, j'espère que vous n'êtes pas perdu•es 🤣 Et j'espère que ce chapitre vous a plu.
À bientôt pour la suite 💜
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