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♕ chapitre 20

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Minho quitta les quartiers des deux princes lorsque les dernières lueurs du jour éclairaient encore le palais de Têhothen. Il n’avait pas croisé Chan, et il se demandait où il avait bien pu aller. Seungmin était rentré sans lui, ce n’était pas dans son habitude. Les valets restaient toujours un moment avec les époux pour leur tenir compagnie et discuter. Parfois, ils dînaient même avec eux. L’ambiance était étrange, mais Minho comprenait aussi que Hyunjin avait besoin d’être avec Seungmin. Il ne l’avait que très peu vu ces derniers jours, il avait envie de profiter de sa présence, maintenant que ses parents s’en étaient allés.

Devant la porte qui donnait sur une autre cour, Minho soupira et passa la main dans ses cheveux roux. Il les tenta de la placer en arrière, vainement, ils revenaient toujours sur son front. Les températures étaient agréables, plutôt chaudes en journée, plus fraiches en soirée, et il avait hâte de retrouver son point de rendez-vous quotidien. Chan et lui se rendaient au kiosque depuis des semaines, au milieu de l’eau, entourés par les arbres fruitiers et les fleurs. Ils passaient de longues heures à discuter à la nuit tombée, et parfois ils se contentaient de la présence de l’autre. Minho s’ouvrait peu à peu, il avait raconté comment avait été sa vie à Tähtary et en échange, Chan lui avait expliqué ce qu’il avait vécu à Kryov.

Leur passé était bien différent. L’un avait eu une vie prospère, riche, jusqu’à ce qu’il soit forcé de fuir à cause de ce que son pays considérait comme une trahison. L’autre avait connu l’après-guerre, un peuple pauvre, des récoltes mauvaises, la famine, la soif, la peur. Finalement, ils avaient tous les deux fui leur pays natal en quête d’une vie meilleure, et ils l’avaient trouvée.

Minho était heureux de pouvoir partager son expérience, de constater qu’il n’était pas seul, et qu’il y avait quelqu’un qui comprenait ce qu’il pouvait ressentir parfois. Il savait qu’il était différent, qu’il était considéré comme « l’étranger » à Lucéo, et que ses origines n’étaient pas forcément bien vues. Il y avait tout de même des gens qui s’intéressaient à lui, à commencer par Hyunjin, sans oublier les dames de cour. Il avait du succès auprès d’elle, et son arrivée à Téhothen n’avait rien changé à son charme. Quand l’occasion se présentait, elles aimaient discuter avec lui dans les jardins et elles se faisaient toujours très tactiles. Elles lui souriaient, lui parlaient de façon mielleuse. Et Minho répondait toujours avec politesse, une expression joyeuse inondant son visage. Il appréciait toute cette attention qui lui était portée. Ici aussi il faisait des ravages, mais il s’était promis de ne pas se laisser tenter. Il voulait garder la tête sur les épaules pour s’occuper correctement de Hyunjin, et puis il n’avait pas le cœur à cela. Peut-être même que son cœur était déjà rempli de sentiments pour quelqu’un, et qu’il n’avait pas envie de les abîmer avec des histoires sans lendemain.

Il marcha jusqu’au grand étang de l’orangeraie et, devant le ponton qui menait au kiosque, il s’arrêta. Chan était déjà là, de dos, les bras appuyés sur la balustrade et la tête pendante au-dessus de l’eau. Minho fronça les sourcils, l’ambiance était déjà anormale. Il inspira à pleins poumons avant d’oser s'avancer. Plus il se rapprochait de Chan et plus il sentait l’atmosphère s’alourdir. Peut-être que l’homme était triste, en colère, que quelque chose s’était passé, ou qu’il avait ressassé de douloureux souvenirs.

Minho arriva derrière lui et il toussa pour signaler sa présence — même si le bruit de ses pas avait dû l’alerter. Chan n’avait pas bougé, alors il alla se placer à côté de lui, dans la même position. Le silence était lourd, inhabituel, et même s’ils passaient parfois du temps ensemble sans avoir besoin de parler, l’ambiance n’avait jamais été aussi glaciale.

— Bonsoir, lança Minho.

Comme réponse, il n’obtint qu’un grognement guttural. Rien d’autre. Pas un mot, pas un regard, pas un mouvement. Il fronça les sourcils et déglutit. La situation n’avait rien de banale. Il avait été habitué à un Chan sûr de lui, extraverti, bruyant, qu’il n’était pas facile de ne pas remarquer. Là, il était absent, déconnecté. Minho était quelque peu déstabilisé par son comportement, il ne savait pas comment réagir et il n’osait pas se montrer insistant. Mais il s’inquiétait.

Depuis le temps qu’ils se rencontraient là tous les soirs, qu’ils partageaient de longues heures tous les deux, et qu’ils avaient des discussions intéressantes, jamais quelque chose de tel ne s’était produit. Après tout, ils s’étaient beaucoup rapprochés, il leur arrivait de rire ensemble, de se taquiner, et Chan n’était jamais le dernier pour lui faire comprendre qu’il le trouvait à son goût. À sa manière, un peu bourrue et maladroite, mais les intentions comptaient avant tout.

Toutes ces attentions, Minho en était touché. Il n’avait pas ressenti cela depuis bien longtemps, cette chaleur dans son cœur qui le faisait sourire à toute heure de la journée.

Il s’éclaircit la gorge une fois de plus, et il posa une main timide sur l’avant-bras de Chan. Ce dernier grogna encore, sans même le regarder, et il se décala. Il y avait définitivement quelque chose qui n’allait pas, et le rouquin était bien déterminé à savoir pourquoi l’autre valet réagissait ainsi.

— Chan, vous ne vous sentez pas bien ?

Un soupir, sec, agacé, et il releva la tête pour le fusiller du regard. Minho fronça les sourcils, il ne comprenait rien à la situation. Chan semblait à la fois en colère et déçu. Il avait l’impression qu’il en avait après lui, mais qu’avait-il fait de mal pour qu’il se mette dans un état pareil ? Ils ne s’étaient presque pas vus de la journée, tous deux occupés avec leurs princes. Ils n’avaient fait que s’apercevoir au loin, sans avoir l’occasion de se parler, juste de s’échanger un regard et un sourire.

Minho était perdu. Perdu, mais aussi tourmenté. Chan n’était jamais si bougon et distant à son égard, bien au contraire. Il lui parlait de façon familière, sans faire de manières, et s’il avait quelque chose à lui dire, il n’hésitait pas. Il lui répétait bien assez souvent qu’il pouvait se décoincer avec lui, qu’il n’avait pas à être aussi distingué, et il se moquait pas mal de sa courtoisie. S’il ne faisait pas tout ça, ce n’était pas lui.

— Vous pouvez me parler, vous savez.

L’expression de Chan ne changea pas. Il continuait de fixer Minho, de ses yeux noirs et perçants. Et le valet comprit qu’il était vraiment peiné. Il souffla lentement pour faire redescendre la pression qui venait de s’accumuler en lui. Voir Chan aussi peu commode le rendait nerveux, mais quelque peu irrité aussi. Il n’aimait pas ne pas savoir ce qui se tramait dans son esprit, ou encore pourquoi il prenait cet air-là avec lui. S’il ne parlait pas, il ne pouvait pas deviner. Minho était pour la communication, il préférait la franchise, et si quelqu’un avait quelque chose à lui reprocher, il voulait le savoir.

— Écoutez, je ne vais pas passer là nuit ici alors que vous semblez me faire la tête.

La mâchoire de Chan se crispa et il se redressa. Minho déglutit. Il était vraiment grand et imposant, ça l’impressionnait toujours.

— Je fais la tête ? demanda l’homme en croisant les bras contre son torse.

— N’est-ce pas ?

Il détourna le regard, Minho perçut une certaine fragilité avant qu’il ne recommence à le scruter.

— Pose-toi les bonnes questions.

— Comment ? Que vous ai-je fait ?

À son tour, le rouquin croisa les bras et s’appuya dos à la balustrade. Il releva le menton, tentant de paraître un peu plus fier, et il bomba le torse dans l’espoir d’être plus intimidant. Il savait qu’à côté de Chan, il n’avait rien d’impressionnant, mais il n’avait pas l’intention de se laisser faire. Quelques secondes s’écoulèrent, sans que l’un d’eux ne parle. Le silence pesant commençait à agacer Minho, et il n’avait aucune envie de perdre son temps devant un mur.

— Bien, si vous n’êtes pas capable de discuter comme un homme, je vais partir.

Il fit un pas et Chan se décala pour l’empêcher de passer. Minho haussa un sourcil. Il n’avait pas peur de lui, il savait qu’il ne lui ferait aucun mal. Il avait beau avoir de gros bras et une allure de brute épaisse — comme Hyunjin aimait si bien le dire — il n’en restait pas moins un homme adorable et au cœur doux.

— Que faites-vous ? Vous êtes décidé ?

— Pourquoi ? demanda-t-il seulement.

Minho pencha la tête sur le côté, en attente de la suite.

— Pourquoi tu me fais ça ?

— Quoi donc ?

— Je t’ai vu avec les dames de cour.

Minho eut un mouvement de recul. Il avait du mal à saisir où Chan voulait en venir. Oui, il partageait bien quelques moments avec les dames de cour, il aimait discuter avec ces dernières, et elles lui offraient parfois du thé accompagné de petits gâteaux. Il appréciait ces instants où il pouvait se détendre et en apprendre plus sur les coutumes de Têhothen. C’était toujours enrichissant et, même s’il savait qu’elles le faisaient par curiosité à son sujet, il s’en accoutumait parfaitement. Il ne faisait rien de mal, rien que Chan ne puisse lui reprocher.

— Et ?

— Ne fais pas l’innocent.

Cette fois, il émit un petit rire.

— Chan, vous ne me dites pas les choses. Parlez vraiment au lieu de tourner autour du pot.

Un nouveau soupir d’agacement retentit.

— Tu t’amuses à batifoler avec elles.

Minho manqua de s’étouffer. À aucun moment il n’avait été question de courtiser ces dames. Certes, il lui était souvent arrivé de passer du bon temps avec les femmes du château de Lucéo, mais jamais il n’oserait en faire autant ici. Il avait d’autres préoccupations, et surtout un prince pour lequel il s’inquiétait et se devait d’être présent.

— Je suis simplement poli, comme je le suis avec tout le monde, rétorqua-t-il. Comme je le suis avec vous.

Le visage de Chan se métamorphosa ; déception, agitation, peine. Il serra les poings et se mordit la lèvre inférieure avec force.

— Alors c’est juste ça ? Tu es juste poli avec moi ?

Minho l’observa hausser le ton, sans rien répondre. Son accent prononcé quand il s’énervait aurait pu le faire rire dans d’autres circonstances, mais ce soir, il n’avait pas envie de plaisanter. Le valet du prince Kim était véritablement affecté.

— On se retrouve tous les soirs par pure politesse de ta part ?

Chan ne décolérait pas, et le rouquin finit par déglutir quand il remarqua qu’il avait les yeux vitreux. Il l’avait blessé, il en était certain, et il ne savait pas comment se rattraper. Depuis qu’il était arrivé à Têhothen, les jours passaient et Chan ne le laissait pas indifférent. Cependant, il avait décidé de rester professionnel, de ne pas se laisser envahir par ses sentiments. Il s’était juré de ne jamais en parler au principal intéressé, parce qu’il craignait de délaisser Hyunjin. Ce dernier avait besoin de lui. Même si Seungmin était à ses côtés, Minho mettait un point d’honneur à garder son objectif en tête. Protéger son prince, le soutenir, sans jamais se détourner de cette mission.

— Ce n’est pas ça. Ce n’est pas simplement par pure politesse.

— Ah oui ? Pour quelle raison alors ?

— Je… Je ne peux pas en parler.

— Minho ! l’interpella-t-il afin qu’il relève les yeux vers lui.

— Ne m’obligez pas à le dire.

— Donc tu as bien quelque chose à me dire.

Il savait qu’il ne devait pas, qu’il n’avait pas prévu de se laisser autant aller, mais il mourait d’envie de tout lâcher. Il pensa à Hyunjin, et même si celui-ci avait quelques a priori sur Chan, il l’aurait poussé à sauter le pas. Peut-être qu’il essayait de se convaincre, que c’était-ce une façon de déculpabiliser quant à ce qu’il allait avouer. Il inspira à pleins poumons avant d’oser se lancer.

— Chan, je… Je ne viens pas vous voir tous les soirs parce que je veux être gentil. Enfin au départ, peut-être.

Il s’arrêta, le cœur battant, et il supplia Chan du regard. Il ne parvenait pas à lui dire la vérité, à épancher tout ce qu’il avait enfoui en lui. Il humidifia ses lèvres, c’était plus difficile qu’il ne l’avait imaginé.

— T’es vraiment pas possible.

Instinctivement, Minho ferma les yeux quand Chan se pencha vers lui. Il sentit sa main se glisser dans sa nuque pour l’inciter à basculer la tête en arrière tandis que leurs lèvres se scellaient pour la toute première fois. C’était étrange, loin d’être désagréable, mais complètement inattendu. Il répondit à son baiser qui, très vite, s’était fait passionné bien qu’un peu brusque. Il trouva du soutien en allant s’accrocher à ses épaules, recouvertes de son habituelle peau de bête.

La bouche de Chan était avide de découvertes, de nouvelles sensations, et Minho n’arrivait même plus à réfléchir de manière cohérente. Il se laissait totalement emporter par le flot d’émotions et d’excitation qui le submergeait. Il en avait eu des aventures à Lucéo, sans lendemain, sans importance, et il ne s’était jamais senti aussi comblé par un simple baiser. L’autre main de son partenaire se cala dans le bas de son dos pour le rapprocher, et sa langue se glissa sur ses lèvres entrouvertes. Minho se recula, le souffle court, une chaleur grandissante dans son estomac.

— Ne me repousse pas, s’il te plaît.

Il afficha un mince sourire et alla caresser la joue de Chan.

— Je ne vous repousse pas…

— Alors embrasse-moi encore.

Minho se hissa sur la pointe de pieds et déposa un chaste baiser aux coins de ses lèvres.

— Et arrête de me parler comme ça, tu m’énerves.

La remarque de Chan le fit rire et il alla se blottir dans ses bras, la température était bien descendue et il commençait à grelotter.

— Je vais essayer.

— Hm, tiens.

Chan retira sa peau de bête pour envelopper Minho dedans. Il le reprit contre lui et, jusque tard dans la nuit, ils profitèrent de cette proximité, sans ressentir le besoin de s’exprimer avec des mots, simplement avec des gestes.

•••

Hello !
Un petit chapitre centré sur le minchan 👀 avant de retourner nous occuper de la vie mouvementée de Hyunjin et Seungmin. J'espère qu'il vous aura plu !
À très vite pour la suite 💜

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