Les trois mousquetaires ou les Grooves.
Je viens d'être jeté dans cette pièce froide et sale dont une odeur d'humidité se fait sentir. Un endroit tout à fait charmant. Je détaille d'abord la pièce, la couleur grise et triste des murs de béton qui n'ont jamais été peints, la couleur de la peinture noire du sol sans doute usée par le passage de centaines de personnes avant moi, les barreaux gris qui sont censés dissuader les détenus de s'évader. Tout est affligeant dans cet endroit. Mais ce qui retient le plus mon attention c'est les trois autres détenus qui me fixent depuis le fond de la pièce. Un petit blond avec un air de James Dean, il ne doit pas être très grand, un brun qui est en train de fumer mais qui lui à vu d'œil ressemble plus à Marlon Brando, un autre brun qui lui ressemble plus à monsieur tout le monde. Nous sommes que quatre dans la pièce, il va falloir que je choisisse bien mes mots, la première impression dans ce genre de situation est très importante. Ils sont assis autour d'une table et jouent aux cartes, seulement le petit blond et monsieur tout le monde me regardent, ils doivent sûrement être les sbires du fumeur. Je suis face aux trois mousquetaires... Je commence à m'avancer.
- Qui t'a dit que tu pouvais avancer ?
Je m'arrête aussitôt, ok, monsieur tout le monde doit sûrement être le plus stupide des trois. Je soupire et je regarde autour en faisant mine de chercher quelqu'un.
- C'est à moi que tu parles ?
- Ouais c'est à toi que je parle et je te conseille de reculer immédiatement si tu ne veux pas avoir des ennuis.
Il vient à peine de finir sa phrase qu'il se lève et se dirige vers moi sous le regard du blond alors que le fumeur semble toujours désintéressé. Il se place juste devant moi, il est à peine plus grand, je n'ai rien à craindre.
- Désolé de te l'apprendre mais je ne suis pas du genre à me mettre à genoux devant les larbins. Si je suis là c'est parce que je n'ai pas respecté la lois et la justice alors je ne vais certainement pas obéir à tes règles à deux balles que tu essayes de m'imposer pour impressionner tes potes.
- Oh que si tu vas t'agenouiller et m'écouter.
- J'ai les genoux au sol seulement quand je suis à l'église et quand je fais les lacets de mes gamins.
Il s'apprête à me coller au mur, je le sens.
- Jack arrête.
Ledit Jack se retourne et regarde le petit blond qui se lève à son tour. J'avais raison, il ne doit pas dépasser le mètre soixante.
- Paul... Je t'ai déjà dit de ne pas intervenir dans mes discussions.
- Tu es ridicule.
Ok, on récapitule, monsieur tout le monde s'appelle Jack, et le petit blond Paul. Pour l'instant j'arrive à suivre. Celui qui s'appelle Paul me prend par le bras et m'emmène un peu à l'écart alors que Jack retourne s'asseoir en me lançant un regard encore plus noir que la couleur de mes cheveux.
- Désolé pour ça... C'est pas un mauvais gars il est juste un peu... Difficile à aborder.
- Je n'ai pas cherché à lui parler.
Ce petit n'a pas l'air méchant, il faut que je me détende si je ne veux pas me mettre des gens à dos au bout d'une heure. Il soupire et semble gêné, il finit par me tendre la main en me souriant.
- Je m'appelle Paul Shelby !
- Tom Marks.
Je lui serre la main en souriant à mon tour alors qu'il ouvre les yeux en grands.
- Tom Marks tu dis ?
- En personne.
- Le chef des West Side ?
- En personne.
Il me lâche la main avant de reculer légèrement et de soupirer en rigolant et de me regarder droit dans les yeux.
- Bah ça alors... Si on m'avait qu'un jour je serrerais la main du plus grand braqueur et contrebandier de toute l'Angleterre.
Ok, je viens de trouver mon plus grand fan mais aussi l'homme aux yeux les plus expressifs du monde. Je regarde derrière lui, Jack continue de me regarder alors que le fumeur n'a toujours pas l'air intéressé.
- C'est quoi son nom ?
- Le mec qui fume ? C'est Bradi... Et nous trois nous sommes des Grooves, nous venons du nord de l'Irlande.
- Les Grooves... J'ai entendu parler de vous.
- Sérieux ?! Enfin... Ouais... C'est normal c'est nous qui dirigeons l'Irlande...
Je lui souris en rigolant légèrement, je n'ai aucune idée de qui ils sont mais ça a l'air de lui faire plaisir.
- Vous êtes là depuis longtemps ?
- Non.
À ma grande surprise ce n'est ni Paul et ni Jack qui me répondent mais c'est bel et bien Bradi. Tous les regards sont posés sur lui et les deux autres semblent surpris. Il écrase sa cigarette et fait un signe de tête à Paul pour qu'il retourne s'asseoir. Il me fixe et me détaille, les mains dans les poches, il semble plutôt serein.
- Si on est là nous c'est pour expliquer le fonctionnement de ce qu'il y a derrière cette porte aux petits nouveaux comme toi.
J'hausse un sourcil, c'est vraiment à moi qu'il parle là alors qui me montre la porte métallique qui se trouve derrière nous ?
- Ici tu n'es personne. Tu n'es plus Tom Marks. Tu deviens juste un taulard parmi tant d'autres. Tu perds ton statut.
- Je ne m'attendais pas à mieux.
- On est censé te prévenir de l'horreur qui t'attends derrière cette porte mais je pense que ça ne sera pas nécessaire.
- Pourquoi cela ?
- Vue d'où tu viens ici tu seras au paradis.
- Ne dis pas n'importe quoi. Elvis va au paradis. Marilyn va au paradis. Debra va au paradis. Mais les types comme nous n'y ont pas accès. Si on a de la chance à la limite on peut aller en enfer.
Paul venait de prononcer cette phrase avec une grande certitude. J'aimais déjà ce petit mec. Alors qu'il continue de jouer aux cartes il finit par se rendre compte que tout les regards sont posés sur lui.
- Quoi ? J'ai dit une connerie ?
Bradi soupire et m'attire encore un peu plus loin.
- Écoute, tous les mec ici ne sont pas aussi simplets que Paul.
- C'est un homme qui m'a l'air charmant.
- Il l'est. Mais je veux juste te prévenir de deux-trois trucs. Si les flics t'ont admis au bloc C pour te protéger.
- Me protéger ? Mais de quoi ?
- Du bloc A. Les types qui sont admis au bloc A sont loin d'être des enfants de cœur et dans cette prison tout le monde veux ta mort.
Je tourne légèrement la tête et le fixe. Je ne comprends pas... Pourquoi des gens voudraient ma mort ? Bradi semble m'avoir compris et soupire.
- Je ne peux rien te dire mais je ne peux que te conseiller, ne reste jamais seul, trouve toi des larbins. Ne te rends surtout pas dans les autres blocs. Je sais que tu as connu pire mais ici c'est la prison, ton arrogance, ta sympathie et ton amabilité légendaire ne t'aideront pas à t'en sortir cette fois-ci.
- Je vois. Merci.
- Et ne dit surtout pas aux autres que je t'ai conseillé.
Il me tape amicalement dans le dos et repart s'asseoir avec les deux autres hommes. Je soupire et je vais m'allonger dans un des lits. J'ai beau avoir l'habitude d'être détesté je me demande tout de même pourquoi les gens voudraient ma mort. Bon... Je n'ai pas à m'inquiéter pour l'avenir, je suis Tom Marks après tout.
----------------------
Heey ! 😁 J'espère que ce chapitre vous a plu ! Vous êtes plusieurs à avoir appréciés les deux premiers chapitres et ça m'fait plaisir car je vois que ce ne sont pas seulement mes écrits stupides qui plaisent. ^w^
Breeef, je vous dis à treeees bientôt, restez géniaux ! 😘
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro