Mon Dieu non...

Ça recommence vraiment?

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Respirer, respirer... Comment on fait ça déjà? J'en sais rien, j'en sais rien parce que je n'ai juste plus envie de le savoir. Je ne veux rien savoir du tout, rien.

Tout comme je ne veux pas savoir que Thomas à eu un accident de moto, et qu'il est à l'hôpital dans le coma. Non, ça non plus je ne veux pas le savoir. Ou plutôt je ne voulais pas le savoir. Car on vient de me l'annoncer par téléphone, et moi, je viens juste de raccrocher au nez de la femme qui m'expliquait tout ça.

Je ne veux pas savoir si tout ça est réel ou non.

Non. Non non et encore non. Je ne veux pas que ça recommence... J'veux pas.

Je panique, seule dans cette grande maison qui n'est même pas la mienne.

C'est celle de mon petit ami maintenant décédé.

Ah, pardon, dans le coma. Mais c'est pareil, non? J'en sais rien, j'arrive plus à réfléchir. C'est la panique totale dans ma tête.

Mes mains tremblent toutes seules, et je ne sais plus quoi faire. C'est vrai ça, que faire maintenant? Me rendre à l'hôpital? Pourquoi faire, voir Thomas, l'être que j'aime le plus au monde agoniser? Agoniser à cause de la Mort qui veut me le prendre, lui aussi? L'embarquer dans son monde de ténèbres comme tous les autres?

N'en a t-elle pas marre de me tourmenter comme ça? Que lui ai je donc fait? Pourquoi moi? Pourquoi tout ça?

Je ne sais pas, je ne sais pas, je ne sais pas. Et je ne veux pas savoir.

Je veux juste que ça s'arrête, que tout ça s'arrête une bonne fois pour toutes!

Ma vue commence à se troubler à cause des larmes qui arrivent. Mais qu'est ce que j'ai fait de mal putain? Y'a bien un truc, c'est pas possible...

La Mort m'enlève tout le monde, tous les êtres qui me sont chères, elle me les prend, elle leur ôte la vie sans pitié. Et je ne comprends pas pourquoi. Peut être que je délire, et que tout ça c'est dans ma tête. Oui, peut être que je me fais des idées, que je suis tout simplement folle.

J'sais pas. Je ne sais jamais rien de toute façon. Et je ne sais même plus quoi faire.

Je suis complètement désespérée...

Tout ce que je ressens de réel à cet instant, c'est mon coeur qui souffre. Oui, je l'entends se briser d'ici, comme si on appuyait sur un miroir déjà fissuré.

-Ellipse de 4h.-

Me voila assise au fond d'une chaise, près d'un lit d'hôpital. Dans ce lit se trouve une raison de vivre, ma raison de vivre. Et sa vie à lui ne tient qu'à un fil. C'est bête hein, parce que j'ai plus l'impression que deux vies tiennent au bout de ce fil, et pourtant, y'a bien qu'une seule personne allongée ici, dans ce lit, perfusée à ne plus en pouvoir, et entourée de machines qui "bip" à tout va.

J'ai surement l'air d'un mort vivant, mon regard est vitreux, et mes gestes sont lents. C'est horrible.

Je fixe Thomas. Son teint est blanc, ses yeux sont clos, et sa poitrine se lève et s'abaisse beaucoup trop lentement à mon gout.

Mais il est toujours vivant. C'est les paroles de l'infirmière. Il est toujours vivant, il n'est pas encore mort. Pas encore.

Ça me rend folle de voir que la Mort le tient, elle le tient entres ses mains poisseuses et moi je suis la mais je ne peux rien faire. Comme d'habitude. C'est vrai quoi... Je devrais  avoir l'habitude maintenant, d'être simplement spectatrice de tous ses malheurs qui me touchent, et de ne pas pouvoir agir comme je le voudrais.

Si seulement je pouvais faire quelque chose. Mais quoi? Qu'est ce que je peux bien faire maintenant? J'aimerais tellement avoir le pouvoir de le réveiller. Y'a tellement de choses que j'aimerais...

J'étouffe un sanglot en portant une main à ma bouche. Le voir comme ça, ça me lacère le coeur. Je détourne le regard de lui dans l'espoir de me calmer, c'est le voir comme ça qui me rend folle.

Mon regard se pose sur la corbeille au fond de la chambre, ce sont ses objets personnels qu'il portait sur lui au moment de l'accident.

Je me redresse et je vais voir.

Une montre cassée, surement à cause du choc de l'accident... Un casque de moto, une chemise, un jean...

Et sa veste en cuir.

Un sourire illumine un court instant mon visage trempé par les larmes et meurtri par le chagrin. Cette veste, c'est la veste qu'il porte tout le temps.

C'est la veste qu'il portait le premier jour. Le jour ou je l'ai rencontré. Le jour ou il m'a sauvé. Le premier jour... Mes pensées dérivent vers tous ses lointains souvenirs.

Je le revois assit sur son rocher, sa cigarette pendante au bout de ses douces lèvres, le regard rivé sur l'horizon, muni de ses lunettes de soleil et de sa fameuse veste en cuir.

C'était si... Troublant. Sa façon de sourire. Il avait don de réussir à me calmer dans mes pires folies, quelque soit le degrés de la panique qui m'habitait, il arrivait toujours à chasser mes peurs.

Je sors de mes pensées et reporte mon attention sur la veste.

Je l'a sort de sa corbeille pour la serrer dans mes bras. J'inspire l'odeur. Elle sent encore son parfum, c'est si apaisant.

Alors que je l'a serre encore plus fort dans mes frêles petits bras tremblants, je sens quelque chose de dur dans la poche gauche. J'arque un sourcil et essuie mes larmes du revers de la main avant de la tendre vers la poche.

J'en sors un petit boitier, assez petit pour rentrer entier dans le creux de ma main. Il est recouvert d'un doux velours bleu marine.

Mon souffle se coupe quand j'ouvre la boite.

Une bague ornée d'un magnifique diamant étincelant se trouve à l'intérieur.

Je me laisse retomber lourdement contre le mur, glissant le long de celui ci jusqu'a atterrir sur les fesses, l'objet toujours dans les mains. Les larmes coulent maintenant à flots.

Voila pourquoi Thomas était si pressé de partir ce matin. Voila pourquoi il ne voulait pas que je l'accompagne. Voila pourquoi il avait l'air si heureux, oui, voila pourquoi ce grand sourire était présent toute la matinée sur son magnifique visage.

Et il à eu cet accident...

Je tourne mon regard vers le lit à l'autre bout de la chambre. Il est toujours la, comme mort, les machines bip encore autour de lui.

Je lâche un long soupir entre deux sanglots, la tête en arrière contre le mur. Je tremble comme une feuille, et la, à cet instant précis, j'aimerais une épaule sur laquelle me reposer. Un être à aimer. Mais non, le mien n'est pas la. Le mien est entre la vie et la Mort.

C'est comme si il s'accrochait, comme si il s'accrochait de toutes ses forces, mais que la cruelle et sadique Mort l'empêchait de se réveiller.

J'aimerais tant qu'il se réveille.

Mais j'ai l'impression que le choix est réservé à la Mort.

Va t-elle le prendre, ou le laisser?

J'en sais rien.

Mais tout ce que je sais, c'est que Thomas n'aurais pas aimé me voir comme ça.

Je me redresse et je vais me rassoir près de lui. Ma main se glisse dans la sienne. J'enlace nos doigts, ce contact est si doux que j'en frissonne.

Je me rappelle de toutes les paroles de Thomas. Il veut que je vive, c'est ce qu'il veut. Il veut que je reste.

Mais moi tout ce que je désire, c'est vivre avec lui...

Cependant, Thomas m'a apprit à vivre. Il m'a apprit à vivre, et je ne peux pas détruire ça. Ce serait aller contre ses volontés.

«Je reste, Tommy, je reste.» je murmure doucement, tout en laissant ruisseler les larmes sur mes joues.

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Hey! Vos avis sur ce chapitre? D'ailleurs je tiens à préciser que c'est le DERNIER chapitre de la fiction.