Lettre à Thomas:

Cher Thomas,

Douze semaines, douze longues, douloureuses et infinies semaines. Trois mois tout aussi horribles. Quatre-vingt-dix jours, deux-mille-cent-soixante heures, cent-vingt-neuf-mille-six-cents minutes et sept millions sept-cent-soixante-seize milles secondes sans te voir.

Une éternité.

Pire encore qu'une éternité.

Chaque instant qui s'écoule me paraît en durer mille, et chaque minute un million.

Je sais que si tu lis ces mots, après t'être réveillé, tu dois bien rire. J'ai sûrement ma tête posé sur tes épaules et je cherche à me cacher devant la honte que je ressens à l'idée d'avoir écrit ça. Je me doute que si tu les lis, je serais gênée, parce que tu ne m'as jamais vu comme ça.

Tu as rencontré une Hope brisée, tu l'as transformée en une Hope en travaux. En rénovation.

Voilà quelque chose qui me ressemble plus, une métaphore douteuse.

En travaux, parce que je ne peux pas être réparée sans toi.

La vérité, c'est que tout le monde dit qu'on n'a besoin que de soi dans sa vie. Qu'il faut être son propre meilleur ami car on est la seule personne avec qui on sera jusqu'à la fin de nos jours. Et que notre existence ne doit jamais dépendre de l'humeur d'un autre.

Je ne suis pas d'accord. Et même si j'aurais aimé au début me dire que j'étais suffisamment forte pour ne dépendre que de moi-même, je sais que ce n'est pas le cas.

Et contrairement à ce que beaucoup peuvent dire, ce n'est pas quelque chose de mal. Ce n'est pas une faiblesse.

Avoir des sentiments, c'est vivre. Et c'est toi qui me l'as fait comprendre.

Alors oui, je l'assume, j'ai besoin de toi.

J'ai besoin de savoir que tu seras à mes côtés jusqu'à notre mort, et même jusqu'à la fin des temps. J'ai besoin de me réveiller chaque matin, la tête sur ton torse, et j'ai besoin que la première chose que je vois dans une journée soit tes yeux que j'aime tant. J'ai besoin de m'endormir à tes côtés, après avoir regardé un film dans tes bras.

J'ai besoin qu'à chaque action dans ma vie, tu sois là, avec moi.

Je suis dépendante de toi. Complètement dépendante, en vérité.

Et je sais que je ne risque pas de m'en remettre si tu pars. Parce que si tu le fais, je sombre, avec toi. Nos existences sont liées et elles se sont mêlées le jour même de notre rencontre.

À l'instant où j'ai pour la première fois croisé ton regard, j'ai su que je n'allais plus jamais pouvoir m'en détacher.

Dans ma vie, j'ai connu de nombreux drames et si je m'en suis relevée, c'est grâce à toi. Tu es comme mon pilier, mais sans pilier, tout s'effondre. Sans pilier, il n'y a rien.

Si tu pars, je ne suis rien.

Alors reviens, pour finir de me réparer.

Hope, ton espoir