Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

VII - THOMAS

Je vole, encore et encore dans ce même horizon azur. Sous mes pieds, d'étranges paysages défilent les uns après les autres. Non, pas des paysages : des souvenirs.

Isabella et moi en train de jouer au Monopoly. Isabella et moi allongés dans l'herbe, passant une nuit à la belle étoile. Isabella et moi en train de nous baigner sur la plage. Isabella et moi en train de regarder la télé.

Isabella et moi, encore et encore. Des mois entiers défilent devant mes yeux, à la fois les meilleurs et les pires de ma vie. Ces mois où je croyais pouvoir enfin vivre heureux, alors que mes malheurs avaient seulement été mis sur pause.

Je souris malgré moi en revoyant toutes ses scènes, si chères à mes yeux à présent. C'est comme si je parcourais ma vie de long en large. J'éprouve un étrange besoin de la ressasser, de me rappeler de tout ce qui m'est arrivé, de retracer mon vécu dans tous les détails.

Et puis, le ciel devient noir, et je comprends pourquoi en regardant sous mes pieds, sur la Terre de mes souvenirs. Je tombe et me retrouve plongé dans un paysage familier, mais que j'aimerais tant oublier.

Le cabinet médical du psy.

— Bonjour monsieur Sangster, asseyez vous. Si je vous ai demandé d'être présent aujourd'hui, c'est parce que j'ai quelque chose d'important à vous annoncer concernant madame Melling.

Le moi d'il y a deux ans est stressé et angoissé, je sens mon cœur battre à tout rompre dans ma poitrine et je dévisage le docteur, attendant une réponse. Depuis quelques temps, Isabella n'est plus la même : ses cheveux roux sont perpétuellement emmêlés, ses yeux vides et des cernes immenses trônent sous ses yeux. La voir ainsi tous les jours me fait de la peine, et j'espère que son psy me dira ce qu'il se passe.

Je l'avais supplié d'en voir un il y a quelques mois déjà, persuadé que quelque chose n'allait pas et après plusieurs séances auxquelles je n'avais pas assisté, ma moitié m'avait dit qu'il avait demandé à me voir.

Je me mords les lèvres, redoutant le verdict final et l'homme se racle la gorge en me fixant. Il paraît chercher ses mots et après un silence interminable, il commence :

— Je ne vais pas y aller par quatre chemins. Monsieur, votre compagne traverse une sévère dépression.

Je reste figé, ne comprenant pas ce qu'il me dit : c'est impossible, pas elle, pas Isa. Elle est l'image même de la joie de vivre, du bonheur. Elle ne peut pas être dépressive, ce n'était pas possible. Ma Isa est rayonnante et dès qu'elle entre dans une pièce, elle l'éclaire et chasse toutes les pensées noires des personnes présentes. Alors comment pourrait-elle aller mal ?

Ce n'était pas possible. Il avait dû se tromper. Elle devait juste être dans une phase compliquée, à cause de ses parents, mais ça ne pouvait pas être une dépression.

Et, tandis que le moi du passé refuse d'admettre la vérité implacable, mon esprit s'échappe et remonte dans les cieux désormais noirs.

Ce jour-là, ma vie s'est arrêtée. Ce jour-là, j'ai voulu mourir. Ce jour-là, quand je suis rentré à la maison, j'ai trouvé Isa allongée par terre dans notre salon, en larmes. Et quand je lui ai demandé la raison de sa dépression, avec un faible "pourquoi", elle m'a avoué la triste vérité. Cela faisait des mois qu'elle se sentait mal, à cause de l'abandon de sa famille, de la mort de sa meilleure amie et surtout, de son infertilité.

Isabella ne pourra jamais avoir d'enfant. Et même si ça m'avait fait mal, très mal, de me dire que je ne serais jamais père, je ne comprenais pas en quoi c'était un motif de dépression. Il nous restait toujours d'autres solutions. Nous aurions pu adopter, faire appel à une mère porteuse ou je ne sais quoi encore, mais nous aurions trouvé une solution, ensemble. À la place, elle avait tout pris sur elle et portait désormais le poids d'une culpabilité injustifiée et d'une tristesse immense.

Et c'est quand j'ai compris que je ne pourrais rien y faire que tout a vraiment basculé.


Les mois qui avaient suivi avaient été les pires de toute mon existence, si horrible soit-elle. Les journées s'écoulaient au compte-goutte et se ressemblaient, si bien que j'avais l'impression d'être piégé dans un tourbillon noir.

Chaque jour me paraissait plus abominable que le précédent. Chaque jour, le sourire d'Isa qui était devenu un souvenir depuis longtemps me semblait plus lointain. Plus abstrait. Plus théorique.

On dirait que je décris une putain d'œuvre d'art. C'est ridicule. Mais pas tant que ça, en fait. Parce que finalement, c'est ce que c'était.

Une œuvre d'art.

Un tableau qu'on pouvait admirer, très difficile à trouver.

Un tableau qui se différenciait des autres par son réalisme. Par sa bonté. Par sa joie.

Un tableau que je n'avais jamais trouvé ailleurs qu'avec Isa.

Le premier vrai sourire que j'avais rencontré depuis que j'étais parti de chez ma tante Pauline.

Et sans aucun doute le sourire qui me manquerait le plus une fois qu'il appartiendrait au passé.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro