Lettre à Thomas:

Thomas,

Tu me manques tellement. À chaque instant de chaque minute de chaque heure de chaque jour. Je passe mes journées à t'attendre, assise auprès de toi. Je passe mes journées à contempler ton visage d'ange. Je passe mes journées à espérer que tu ne partes pas. 

Mais vas-tu revenir ? 

Les médecins disent qu'il y a moins de chance chaque jour. Ils disent que tu as subi un trop gros choc. Ils disent que la suite ne dépend que de toi.

Alors pourquoi ne reviens tu pas ? Pourquoi rester loin de moi ? J'ai besoin de toi, Thomas. 

Je n'ai aucun instant de répit. Garder les yeux ouverts, c'est fixer ton visage endormi. Les fermer, c'est le voir mort. Alors je ne dors pas. 

Parce que j'ai trop peur que si je m'endorme, quand je me réveille, tu sois parti. Et ça, je ne pourrais pas le supporter.

Huit semaines que tu es parti, Thomas, et autant de semaines ou j'ai souffert. Est-ce donc ça, l'amour ? Souffrir des semaines voire des mois, mais espérer un instant de bonheur ? Je ne sais pas si je suis prête à le supporter. 

La muraille que j'avais construite avant notre rencontre et qui m'empêchait de craquer, celle qui m'empêchait de ressentir quelque chose, tu l'as détruite, tu l'as brisée, tu l'as anéantie. Tu m'as fait comprendre que vivre, c'était prendre des risques, et j'en ai pris en t'aimant.

Après tout, c'est pareil pour tout, non ? Survoler les obstacles et se sentir invincible, avant de tomber tête la première. Mais quand on tombe, on ne se relève pas toujours.

Tu es tombé, mais je te retiens. Parce que si tu lâches, je lâcherais aussi.

Il faut que tu te relèves, Thomas, relève toi... 

Tu m'as appris à aimer, et je t'ai livré mon cœur entier. Bien plus que ça, encore, mon existence entière. Désormais, je dépends de toi. Tu es comme mon addiction, ma drogue.

Sauf que je ne parviens pas à me détacher de toi. Et je sais que je ne pourrais jamais. 

Alors je continue à espérer. J'ai trop longtemps cru que l'espoir était néfaste et qu'il allait me détruire, mais tu m'as prouvé que c'est la meilleure des raisons de vivre. Et pour que tu reviennes, je suis prête à tout.

L'une des infirmières m'a conseillé de faire une liste des choses que j'aimerais faire à ton retour, pour m'empêcher de craquer. Je vais le faire ici, pour que tu aies d'autres raisons de revenir.

Toute aide est bonne à prendre.

Quand tu reviendras, je te prendrais dans mes bas et je me serrerais contre ton torse musclé. Ensuite, j'embrasserais tes lèvres si douces. Je plongerais mes yeux dans tes prunelles noires, semblables à des tourbillons. Et puis, je sortirais la bague que tu m'as acheté et je te demanderais en mariage.

J'ai bien le droit de faire ça, après t'avoir autant attendu ?

Tu sais, tout ce que je souhaite, c'est te revoir. 

Même si tu es fauché et que tu n'as pas d'argent. Même si nous sommes à la rue et que nous n'avons plus de quoi manger. Je n'ai besoin que d'une chose: toi.

Reviens moi.