6. Oiseaux de malheur
Comme je l'avais pressentis, il me fut impossible de fermer l'œil de la nuit, déjà bien entamée.
Je m'étais donc résolue à ouvrir mon ordinateur portable et à chercher le peu d'information que je pouvais trouver sur les événements étranges qui étaient apparus dernièrement dans ma vie.
Je n'avais, hélas, pas trouvé grand chose si ce n'était des légendes celtiques provenant de la culture judéo-chrétienne concernant les corbeaux.
Lorsque le jour se leva, je tombais de fatigue mais heureusement pour moi, nous ne commencions les cours qu'à 15h00.
C'était la joie de l'université : avoir un emploi du temps peu chargé.
Alors que Cédrine se levait pour aller se doucher, je m'écroulais sur mon lit et m'endormis rapidement cette fois, ce qui fit mon plus grand bonheur.
Lorsque j'émergeais de mon sommeil et ouvris lentement les yeux, une délicieuse odeur de pancakes vint me chatouiller les narines.
Je m'extirpais finalement du lit et rejoignis ma meilleure amie dans la cuisine.
Celle ci fredonnait une douce mélodie tout en préparant la table pour déjeuner bien qu'il était déjà 10h45.
Après l'avoir salué, je m'installai à table et dégustais les pancakes qu'elle avait préparé sans piper mot.
Cédrine mit fin à ce silence :
- Tu as réussi à te rendormir?
J'engloutis la fin de mon pancakes et annonçais :
- Juste ce matin vers 8h00.
- Tu veux en parler ? Me demanda-t-elle.
Je ne répondis pas dans la minute puisque j'étais encore un peu offensée par le fait qu'elle n'ait rien voulu entendre cette nuit mais je mis ma frustration de côté et acquiesçai :
- Je pense qu'il le faut. D'ailleurs tu faisais un cauchemar avant que je ne te réveille ?
Elle hocha simplement la tête.
J'eus soudainement une illumination :
- Cédrine, tu vas me prendre pour une folle.
- Je te prends déjà pour une folle Marianne, et encore plus en ce moment, me coupa-t-elle pour plaisanter.
J'ignorai sa remarque et poursuivis :
- C'est lorsque tu as commencé à t'agiter dans ton sommeil que ces phénomènes étranges sont apparus cette nuit et c'est lorsque tu t'es réveillée...
Elle me coupa de nouveau :
- Rectification, lorsque tu m'as réveillée !
Je levais les yeux aux ciel en grommelant puis clôturai :
- C'est lorsque je t'ai réveillée que tout ça a cessé .
Elle se gratta le menton comme ci elle était en pleine réflexion puis poursuivit son petit déjeuné l'air quelque peu sceptique.
Je lui avais ensuite raconté l'évolution de mon rêve ainsi que les personnages inconnus qui y paraissaient mais la seule chose qu'elle avait répliqué était :
- Le beau brun ténébreux s'appelle donc Jake et en plus il s'inquiète pour toi !
Et la seule chose que j'avais trouvé à répondre était :
- Ce n'est qu'un rêve.
Nous nous étions finalement préparées pour nos cours de l'après midi qui se trouvaient être des cours plutôt calmes et intéressants puisqu'ils se faisaient en groupe et par conséquent dans une salle de classe. Je préférais ceux là aux cours qui se faisaient dans l'immense amphithéâtre plein à craquer.
Alors que j'écoutais l'explication de notre professeur, toute la classe sursauta à l'entente d'un bruit sourd contre la fenêtre.
Une trentaine de paires d'yeux, les miens y compris, se tournèrent vers cette dernière.
A la plus grande stupéfaction de tous, un corbeau l'avait percutée.
Mais ce qui fut plus stupéfiant, était le fait qu'une centaine de ses semblables le rejoignirent, brisant par la même occasion les vitres de la salle de classe et pénétrant cette dernière.
La plupart des élèves étaient apeurés et criaient mais moi, j'étais comme figée. Je regardais ces oiseaux noirs semer la zizanie dans la salle de classe, sans bouger. Je ne bougeais pas non plus lorsque l'un d'eux se posa sur la table juste devant moi, ni lorsque beaucoup d'autres se placèrent autour de moi.
Ils ne bougèrent plus non plus mais je restais sur mes gardes, me préparant à une attaque étant donné leurs actes précédents. On ne pouvait pas savoir ce qui pouvait se passer dans la tête de ces volatiles. Ils pouvaient très bien être devenus fou.
Lorsque je sortis de ma réflexion, j'agitai ma main vers l'un d'eux en criant:
- Oust!
A mon plus grand étonnement, celui ci s'envola par la fenêtre maintenant brisée.
Je me tournais vers les autres et agitais énergiquement les mains en ordonnant:
- Allez vous en ! Barrez vous !
Et comme pour ajouter un peu plus de folie à tout cela, tous les corbeaux s'envolèrent successivement comme venait de le faire leur semblable, sous les yeux ébahis de mes camarades et du professeur qui se cachaient sous les tables.
Je soufflais bruyamment, relâchant par la même occasion l'air que je m'étais empêchée de rejeter puis je tournais la tête vers ma meilleure amie et je sus qu'on avait à ce moment précis, le même regard stupéfait et inquiet.
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