J'ouvris doucement les yeux et émergeais de mon sommeil, si on pouvait appeler cela ainsi.
Je me tins l'arrière de la tête, prise d'un tiraillement soudain.

Il me fallut un certain temps pour retrouver l'usage de la vue, trop éblouie par la quantité de lumière dans la pièce.

Je me redressais alors et examinais la pièce dans laquelle je me trouvais. Je levai les yeux au ciel en constatant que j'étais à l'infirmerie. Je soulevais la couette et m'extirpais de ce lit peu confortable.
Un frisson me parcouru l'échine lorsque mes pieds touchèrent le sol froid.

Je me hâtais donc de sortir de cette pièce dénuée de chaleur.

Lorsque je franchis la porte, je me retrouvais nez à nez avec le beau brun de la cafeteria, ce même jeune homme qui était apparu dans ce rêve étrange que j'avais fait en cours juste avant de m'évanouir pour finalement me retrouver ici.

Je m'immobilisai juste à temps pour éviter de lui rentrer dedans mais lorsque je me dérobai sur le côté, l'individu en face de moi fit un pas, maladroit, dans la même direction que moi et nous nous retrouvions de nouveau face à face, mes yeux plantés dans les siens et réciproquement.

Je tentais désespérément de rester de marbre tandis qu'il se dérobait une nouvelle fois pour me laisser passer ce qui mit fin à ces circonstances embarrassantes.

Après cet épisode gênant, je m'étais réfugiée dans le bureau de l'infirmière, qui m'avait d'ailleurs posée toute une série de questions plus ennuyantes les unes que les autres et dont je ne voyais pas l'utilité, sur ma santé, la durée de mon sommeil, mon alimentation ou encore sur les vitamines que je prenais.

J'étais finalement parvenu à sortir de ce bureau sans faire de crise de nerfs et avais rejoint ma meilleure amie qui m'avait, à son tour, assailli de questions :

-  Alors, qu'est-ce qui t'es arrivée ?

Je soufflais d'exaspération :

- Je ne le sais pas plus que toi Cédrine !

-Tu peux au moins me dire ce que l'infirmière t'a dit ou prescrit ?

- Hum... elle m'a agacée avec ses questions que j'ai à peine écouté et elle m'a conseillée de prendre des vitamines.

- C'est vrai que je te trouve un peu mollassonne en ce moment? plaisanta-t'elle.

Éternelle susceptible que j'étais, je me froissais :

- Suis-je obligée de te rappeler, ma chère, que ça fait plusieurs mois que je suis hantée par un rêve complétement déconcertant et que je me mets maintenant à rêver les yeux ouverts ?

Je marquais une pause et lâchais plus fort que je ne l'aurai voulu :

- En d'autres termes, je deviens folle !

Cédrine leva les mains en l'air, signe de son innocence :

- Ça va ! Je ne suis pas contre toi Marianne! Je ne vais pas te livrer à je ne sais quel scientifique déséquilibré pour qu'il face des expériences morbides sur toi. Pas la peine d'être sur la défensive comme ça...

Elle marqua une pause avant de regarder par dessus mon épaule et de s'exclamer :

- Regardes qui sort de l'infirmerie ! Ce ne serait pas le beau brun de tout à l'heure ?

Je me retournais et constater que c'était bien ce garçon que je ne cessais de croiser en ce jour.

Lorsque je me retournais vers Cédrine, je ne pus m'empêcher de lui donner une tape sur l'épaule pour punir son manque de discrétion, dont c'était moi qui faisais habituellement part, et pas elle.

Nous avions finalement assisté à notre dernier cours de la journée puis à l'entente de la sonnerie qui marquait la fin de celui ci, nous avions grimpé dans ma voiture.

Durant le trajet, je tenais le volant avec des mains plutôt crispées. Cédrine me demanda :

- Tu ne veux pas dormir chez moi ce soir ? On regardera des films en se gavant de crème glacée, ça te ferra le plus grand bien.

J'approuvais avec le sourire :

- On peut faire ça ouais. Mais tu ne veux pas venir plutôt comme ça on n'aura pas d'adulte sur le dos.

- On a pas tous la liberté d'avoir son propre chez sois ma chère mais d'accord, plaisanta-t'elle.

Après être passées chez Cédrine pour qu'elle puisse y prendre les affaires dont elle avait besoin et prévenir ses parents de son absence, nous sommes enfin entrer dans mon appartement.

Nous nous étions ensuite installées dans mon salon et avons regardé un film afin de nous détendre un peu avant de nous plonger dans nos quelques devoirs.

La soirée c'était plutôt bien passée et nous avions rit sans penser aux événements étranges qui m'étaient arrivée ces derniers temps mais l'heure d'aller se coucher était venue et je savais pertinemment de quoi j'allai rêver.