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Chapitre 2

Luffy

Le jour où Luffy a réellement comprit ce que représente la « Chasse » est gravé dans sa mémoire. Pour lui, c'était le moment le plus difficile qu'il ait vécu, alors qu'il n'avait que sept ans. Chaque fois qu'il entend quelqu'un parler du gouvernement, il repense à ce jour où tout a basculé pour lui et pour ses frères. Il se revoit assit dans l'herbe, face à l'océan, serrant ses genoux contre sa poitrine alors qu'il sanglote doucement. Il était venu ici pour pleurer, à cet endroit qui représente tellement pour lui. Là où ses frères et lui se sont fait la promesse d'être libre un jour.

Promesse que l'un d'eux ne pourra plus tenir.

-Alors c'est là que tu te cachais.

Le petit Luffy ne prit pas la peine de relever la tête. Il a reconnu son frère. Il ne voulait pas pleurer devant lui, parce qu'il allait encore se moquer, alors il tira sur les bords de son chapeau et fit de son mieux pour ne faire aucun bruit. Il l'entendit s'approcher petit à petit, jusqu'à se tenir à un mètre de lui. Il ne dit pas un mot, regardant l'océan lui aussi. Luffy risqua un coup d'œil et murmura.

-Ace...

-Tu n'es plus un bébé Luffy. Arrête de pleurer.

-Mais... Sabo...

De nouvelles larmes lui montèrent aux yeux en repensant au blond. La veille au soir, ils revenaient de la ville lorsqu'ils ont aperçu des agents du gouvernement. Il ne fut pas difficile pour eux de comprendre qu'ils étaient à la recherche de ceux qui auraient mangé un fruit du démon. Ils ont essayé de se faufiler pour s'enfuir, mais un soldat les a vu et a saisit Luffy par le poignet pour l'arrêter. Son bras s'est évidement allongé.

-J'en ai trouvé un, a crié le soldat.

-Lâche-le !

Ace et Sabo sont immédiatement venu au secours de leur frère, frappant le soldat au point de l'assommer. Les trois enfants s'enfuirent et parvinrent à atteindre la forêt. Ils devaient retourner au plus vite chez Dadan, où ils seront en sécurité. Ils entendirent des cris derrière eux et comprirent qu'ils étaient suivis. Ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils ne soient rattrapés. Ace s'arrêta soudainement, enflammant ses poings.

-Ça ne sert à rien de s'enfuir !

-Ace, proteste Sabo. Qu'est-ce qu'il te prend ?! On n'a pas le temps de s'arrêter !

-Toi et Luffy, vous allez chez Dadan. Je vous y rejoindrai.

-Pas question de te laisser derrière !

-Ace, gémit Luffy. Vient avec nous !

Le brun voulu insister, mais un homme surgit soudain des buissons, les visant immédiatement avec son arme. Il prit pour cible Sabo, lequel se tenait près de Luffy, et tira sans hésiter. Le plus petit se mit immédiatement devant son frère, malgré les protestations de ce dernier, mais la balle s'enfonça dans son corps et fut renvoyé. Sabo s'empressa de vérifier si Luffy allait bien, alors qu'Ace profite de la confusion pour frapper le garde avec son poing enflammé.

-Je ne savais pas que tu pouvais renvoyer les balles, s'exclame-t-il.

-Moi non plus, rit Luffy.

-Ne fait pas des choses comme ça sans savoir, le sermonne Sabo.

Cependant, ils n'avaient pas le temps d'argumenter là-dessus. Les voix se rapprochaient de plus en plus, attiré par le bruit de la détonation lorsque le soldat a tiré. Luffy prit la main d'Ace, tirant pour forcer le brun à venir avec eux. Il ne voulait pas partir en le laissant seul face aux ennemis.

-Ace, s'il-te-plaît !

-Quelqu'un doit rester pour les retenir.

-Non ! Si on se dépêche, on peut rentrer chez Dadan !

-Ils vont nous rattraper, peu importe ce qu'on essaye de faire ! Je dois les éloigner de vous !

Luffy ne voulu céder, tirant plus fort. Il avait les larmes aux yeux, et Ace s'en voulait de lui faire de la peine. Mais s'il ne fait rien, les soldats vont les rattraper et emmener Luffy. Il ne pouvait laisser une telle chose se produire. Sabo les regarda, puis jeta un œil à la forêt. Les voix se rapprochent, mais il y a encore le temps pour deux d'entre eux de partir si l'un décide de rester. Il ramassa le fusil du soldat toujours à terre et se tourna vers ses frères.

-Je vais les éloigner.

-Hors de question, proteste Ace. Je vais...

-Tu ne peux pas les combattre seul, mais on ne peut pas rester tous les trois !

-Je suis sûr que je...

-Ils ne sont pas de simple brigands Ace ! Ils sont entraînés pour capturer ceux qui ont mangé des fruits du démon ! Ils t'attraperont facilement !

Ace sera les poings de rage. Il déteste se sentir impuissant, mais Sabo a raison. Il avait tendance à tout régler par la force, mais cette fois ça ne marchera pas. Ils ne pouvaient pas compter sur Luffy pour les ralentir, mais ils ne peuvent pas le laisser rentrer seul chez Dadan. L'un d'eux doit rester, et l'autre emmener Luffy. Pourtant, hors de question que ce soit à Sabo de se sacrifier.

-Pourquoi c'est toi qui devrais rester ?!

-Vous avez mangé un fruit du démon. Pas moi. Même s'ils me capturent, ils ne pourront rien tirer de moi.

-Tu crois vraiment qu'ils te relâcheront ?! Ils essaieront de te forcer à parler !

-Je préfère ça que de savoir que Luffy sera emprisonné pour servir leurs idéaux, ou que tu seras tué parce que tu es le fils de Roger !

-Sabo...

-Si c'est toi qui restes, ils n'auront aucune pitié pour toi. Même si tu as un fruit du démon, ils ne te laisseront pas vivre.

Ces mots furent les plus durs à entendre pour Ace. Vu sous cet angle, Sabo était celui des trois qui a le plus de chance de s'en sortir s'il se fait attraper. Mais ça ne change rien. S'il se fait prendre, ils ne se reverront jamais. A cause de son sang, Ace ne peut pas empêcher cela. Sabo ne cesser de le regarder, avec un air très sérieux. Peu importe combien Ace voulait refuser, il n'avait pas le choix. Résigné, il attrapa Luffy pour le mettre sur son dos et se mit à courir.

-Ace, proteste Luffy. Arrête, on ne peut pas laisser Sabo !

Le brun cligna des yeux pour chasser les larmes, ne répondant pas à son jeune frère.

-Ace !!! Ace, arrête-toi !!!

Sabo sourit tristement en regardant ses frères s'éloignés. Il murmura des remerciements à l'intention d'Ace, et s'éloigna dans la direction opposée. Ils devaient éloignés les troupes de chez Dadan, sinon il aura fait tout ça pour rien. Une fois loin, il leva le fusil vers le ciel, toutes ses pensées dirigées vers ses frères.

Il tira.

Ace tomba à genoux au même moment, laissant Luffy descendre de son dos. Entendre ce bruit, c'est comme s'il prenait soudain conscience de ce qui se passe. Sabo ne pouvait pas juste les combattre pour les retenir. Ils devaient les attirer ailleurs. Sa capture était inévitable. Luffy s'agenouilla près de lui, répétant son nom plusieurs fois pour le sortir de sa transe. Ace se sentait comme dans un brouillard. Il ne remarqua même pas l'arrivée de Dadan. La vieille femme ordonna à ses hommes d'aller chercher Sabo, tandis qu'elle s'occupe des deux enfants. Ils sont partis immédiatement, mais c'était trop tard.

Sabo avait été emmené.

-Sabo me manque, gémit Luffy.

Sans pouvoir se contrôler, le plus petit fondit en larmes. Tant pis si Ace se moque de lui, le traite de bébé ou lui dit qu'il faut grandir. Il était très triste de la perte de leur frère. Il avait besoin de pleurer. Mais Ace ne dit rien, le laissant faire en silence. Lui aussi il ressentait de la tristesse, mais ce n'était pas le sentiment qui prédominait en lui. Il était encore plus en colère que triste. En colère contre Sabo pour la facilité avec laquelle il s'est sacrifié. En colère contre le gouvernement pour cette chasse stupide. En colère contre lui-même pour son impuissance. Mais il reste Luffy. Il ne pouvait pas flancher.

-Sabo est partit Luffy. Mais moi, je suis encore là.

-Ace...

-Je te protègerai toujours Luffy. Tu es mon petit frère et je dois veiller sur toi.

Luffy se rappela les mots que Sabo lui a dit à son arrivé. « Tu es notre petit frère ! Par conséquent, on doit se protéger les uns les autres. ». Sabo est parti pour cela, et comme leur a dit Garp en venant les voir le lendemain, il y a peu de chance qu'ils puissent le revoir vivant. Leur frère est mort pour eux, pour les protéger. Il regarda Ace et avant même qu'il n'y pense, les mots quittèrent sa bouche dans une plainte désespérée.

-Ace ! Je ne veux pas que tu meures aussi ! Promets-moi que tu ne mourras pas !

Le brun le regarda longuement, et un sourire sincère s'étira sur ses lèvres.

-Je te le promets. Je ne te quitterai jamais Luffy.

-M... Merci...

-On va vivre notre vie sans regret Luffy. Et un jour on sera libre, comme on l'a promis à Sabo.

Ace débordait de confiance. Luffy ne pouvait que l'admirer. Il se dit qu'il devait être aussi fort qu'Ace, alors il ravala ses larmes. Lui aussi, il doit protéger Ace. C'est le seul frère qu'il lui reste. Le soir venu, Luffy dormait profondément, serrant la couverture roulée en boule dans ses bras. Assit sur le rebord de la fenêtre, Ace le regarde dormir et parler dans son sommeil, attendri. Il lève ensuite les yeux vers les étoiles, et il laissa tomber sa retenu. Il pleura comme jamais auparavant.

-Sabo... Pourquoi a-t-il fallu que tu nous abandonne ?!

Il n'obtient bien sûr aucune réponse, mais il pense que si son frère était là, il lui aurait reproché de ne pas dormir. Sabo avait toujours veillé sur lui et Luffy comme s'ils n'étaient pas capable de prendre soin d'eux-mêmes sans son aide. Il s'inquiétait toujours pour Ace. Le brun regarda à nouveau son frère. C'était à lui désormais que revient la tâche de s'occuper de Luffy. Il ne pouvait pas l'abandonner. Luffy l'aime pour lui, se moque de qui est son père, et il veut rester avec lui malgré tout. Alors, il ne peut pas le laisser derrière. Déterminé, il essuya rageusement ses larmes.

-Je te le promet Sabo, je prendrais soin de Luffy. Je vais veiller sur lui et le protéger. Et un jour, je ferai de lui notre nouveau roi !

Après tout, il est la seule personne qu'il lui reste.

Zoro

D'un geste souple, Zoro envoya ses adversaires au tapis. Il se fit presque immédiatement applaudir par l'ensemble du dojo. Il se moquait bien d'être aussi célèbre et admiré. Ce n'était pas son objectif. Il rengaina ses katanas et se tourna vers Koshiro, s'inclinant respectueusement. Le vieil lui rendit son salut d'un signe de tête et s'efforça de sourire, bien qu'il parût inquiet.

-Tu as progressé très vite Zoro, dit-il.

-Aucun épéiste ne t'arrive à la cheville, s'exclame quelqu'un.

-Ce n'est pas encore suffisant, réplique le vert.

Les années ont passées depuis la mort de Kuina. Il était presque adulte déjà, et des épéistes du royaume entier viennent le défier, sans succès. En dehors des affrontements, Zoro poursuit son entraînement, composés d'exercices horriblement excessifs. Il a développé une musculature à en rendre jaloux plus d'un. Il ne quitte plus son sabre Wado Ichimonji, et deux autres sont venus s'ajouter à la liste, faisant de lui un maître dans les techniques à trois sabres. Bien sûr, sa renommée a fait le tour de Grand Line, ce qui ne rassure pas Koshiro.

-Tu devrais partir Zoro, lui déclare-t-il une fois qu'ils sont seul.

-Je ne peux pas.

-Pourquoi ? C'est idiot de rester ici à attendre qu'ils viennent t'emmener ! Tu dois t'enfuir !

-Je refuse de vous laisser derrière moi sensei. Je protègerai ce village du gouvernement.

-Même pour toi, c'est impossible Zoro !

Mais bien qu'il ait grandi, Zoro est resté aussi têtu qu'il ne l'était enfant. Kuina n'était plus là pour qu'il puisse la défier, mais sa détermination semble l'entouré comme une aura menaçante. Personne n'ose s'opposer à lui lorsqu'il a décidé quelque chose, hormis Koshiro qui le considère comme son fils. Il l'a vu grandir et ne pouvait se sentir intimidé par lui.

-C'est pour ton bien que je te demande ça !

-Je le sais. Mais si je m'enfuis, ils viendront quand même et s'attaqueront à vous.

-Alors tu comptes attendre qu'ils s'en prennent à toi ?

-Je partirai si c'est ce que vous souhaitez sensei. Mais de manière qu'il ne vous considère pas complice.

Sur ces mots, le vert quitta le dojo pour aller s'entraîner, sous le regard triste de Koshiro. Pour n'importe qui, Zoro paraissait aller bien. Mais lui, il le connait mieux que personne, et il sait que ce n'est qu'une façade. La mort de Kuina a eu un impact trop important sur Zoro. Désormais, trop effrayé à l'idée de perdre à nouveau quelqu'un qu'il aime, il devient capable des pires sacrifices. Savoir cela l'inquiète pour l'avenir. Bientôt, il ne sera plus là pour veiller sur Zoro...

Ce jour arriva.

Les villageois se sont tous opposé à l'arrivé d'un groupement armé envoyé par le gouvernement. Ils avaient appris à être solidaire entre eux. La mort de Kuina leur a apprit la cruauté des hommes qui détiennent le pouvoir. Pour eux, il est absolument hors de question qu'ils prennent Zoro. Mais ils ne pouvaient lutter. Bientôt, les cris retentirent, les coups tombèrent et la ville brûla. Les guerriers du dojo s'empressèrent d'aider les habitants, les protégeant des soldats et les aidant à évacuer.

Depuis la fenêtre de sa chambre, Zoro observe le carnage.

-Zoro...

Le vert se tourna pour faire face à Koshiro. Le vieil homme avait une expression grave, mais ses yeux brillaient de larmes retenues. Il avait l'impression de perdre un autre enfant. Zoro lui adressa un signe de tête, puis attrapa son sac et ses sabres. Il ouvrit la fenêtre et, le cœur lourd, sauta sur le toit de la maison juste à côté. Koshiro se précipita mais il eut juste le temps de l'apercevoir alors qu'il s'éloignait.

-Bonne chance... Zoro...

Des gardes firent irruption dans la chambre, ne trouvant que le vieil homme a genoux devant la fenêtre. L'un d'eux, un grand brun dont les cheveux se redresse pour faire comme deux cornes sur sa tête, sortit un appareil de sa poche : un den-den mushi. Cette invention permet de discuter avec quelqu'un, peu importe la distance. L'homme rapprocha le combiné de sa bouche, parlant d'un ton détaché avec un air blasé.

-L'épéiste n'est pas ici.

-Comment ça, hurle une voix. Où est-il ?!

-Je l'ignore. Le propriétaire du dojo est tout seul.

-Ramène-le ! Nous allons l'interroger !

-Comprit.

L'homme raccrocha et s'approcha de Koshiro. Pour ne pas empirer les choses, Koshiro c'était déjà relevé, les suivant sans protester. Il fut guidé dehors, essayant de ne pas regarder les maisons qui brûlent. Les gens fuyaient, et les soldats cherchaient partout un certain sabreur aux cheveux verts. Koshiro fut conduit au centre du village, où attendait le chef de cette mission. C'était un homme imposant, avec de longs cheveux noirs et le regard mauvais. Il ne perdit pas de temps et s'approcha de Koshiro.

-Parle vieil homme. Où est-il ?

-Je l'ignore, répond Koshiro. Il s'est enfuit avant que je ne vienne le chercher dans sa chambre.

-Il doit être encore en ville, intervient quelqu'un avec un long nez.

-Il faut redoubler d'efforts, acquiesce une jeune femme.

Debout sur le toit d'une maison a proximité, Zoro observe la scène. Il mourrait d'envie de se jeter sur ces imbéciles du gouvernement, et de récupérer Koshiro. Mais s'il fait ça, il sera capturé. Il sera les poings de rage, mais finit par se détourner et s'enfuir. Il priait pour que tout le monde s'en sorte. Il sauta du toit, atterrissant souplement sur le sol, lorsqu'il entendit un hurlement de peur. Il leva la tête et écarquilla les yeux.

Devant Koshiro, à la place du chef du groupement armé, se tenait désormais une créature que Zoro n'avait jamais vu. Elle se tenait sur ses pattes arrière comme un humain, et portait les mêmes vêtements que l'homme. Elle était au moins deux fois plus grande qu'un humain normal, plus forte et plus imposante. De là où il se trouvait, il pouvait apercevoir une longue queue se balançant dans son dos, et d'énormes pattes griffues. La créature était désormais couverte de poils. Un pelage jaune avec des tâches noires un peu partout. Comme un léopard.

-Un fruit du démon...

Voilà donc ce qu'ils faisaient de ceux qui possèdent ce genre de pouvoir : les forcer à chasser ceux qui leur sont semblables, ou qui sont juste considérés comme dangereux. Combattre le mal par le mal, dans sa plus sombre définition. Zoro jeta un coup d'œil à Koshiro, inquiet que ce dernier puisse se faire attaquer par l'homme-léopard. Devrait-il renoncer et rester...

-Zoro !

Le vert fit un bond. L'un des épéistes du dojo le rejoignit en courant, le prenant par les épaules. Il avait l'air en colère, mais Zoro n'y prêtait pas attention. Il se sentait trop perdu pour y faire attention.

-Pourquoi es-tu encore ici ?!

-Koshiro...

-Je vais m'en occuper ! Sauve-toi !

-Mais...

-Sauve-toi !!!

Zoro laissa son instinct dominer, et il partit en courant. Il ne lui fallut que quelques minutes pour atteindre la sortie du village et s'enfoncer dans la forêt. Une main sur ses sabres, la mâchoire crispée à lui en faire mal, il n'ose pas s'arrêter. S'il le fait, il pourrait revenir sur sa décision. Tant qu'il peut encore entendre les cris, sentir la fumée de l'incendie, voir la lumière rougeâtre du feu ; il ne s'arrête pas. Dans son cœur et dans sa tête ; il hurle, brûle et souffre plus fort encore. Il n'a qu'une pensée.

Vengeance.

Nami

Elle ne saurait dire quelle sensation en elle est la plus forte : la douleur ou le soulagement. Couverte de sang et les vêtements déchirés, la jeune Nami revient chez elle plus épuisée que jamais. Qui aurait cru qu'un jour elle serait heureuse de voir cette immense maison sombre et froide ? La maison d'Arlong, l'homme qui l'a emmené avec lui il y a des années déjà. Elle n'est encore qu'adolescente, mais elle a déjà dû affronter de terribles épreuves. Un poids repose sur ses épaules, et elle ne sera tranquille qu'une fois son objectif atteint.

Réunir 100 millions de Berries pour l'achat de son village.

Elle a commencé à parcourir le royaume, volant tout l'argent qu'elle pouvait. Elle s'en est prise à des nobles, à d'autres voleurs, à des brigands, des commerçants, etc... Tout ce qu'elle peut récupérer, elle le prend. Bien sûr, elle revient souvent blessée. Aujourd'hui ne fut pas une exception. Elle a réussi à récupérer le butin d'une bande de criminels qui avait déjà ramassé une jolie somme d'argent. Elle est parvenue à tout prendre, mais ils l'ont poursuivi longtemps et elle a reçu une balle dans la hanche. Elle s'est arrêtée chez un médecin mais n'a pas prit le temps de se reposer, repartant aussitôt sa blessure guérie.

-Je suis rentré, cri-t-elle.

-Bon retour Nami, hurlèrent en cœur les hommes d'Arlong.

-La pêche a été productive, demande ce dernier.

-Plutôt, oui. J'ai volé un million de berries !

-C'est bien toi la meilleure Nami.

Il éclata de rire, alors que la jeune femme se presse vers sa chambre. Elle n'avait pas envie de passer plus de temps que nécessaire en sa compagnie. Une simple conversation comme celle-ci est largement assez. Elle arriva dans la petite pièce qui lui sert de chambre. Des piles de cartes et de livres jonchent le sol, laissant vide son bureau et son lit. Elle s'approche de ce dernier, le poussant de sorte qu'il bloque la porte d'entrée. Elle retira ensuite une latte du parquet, révélant un large trou.

-Je vais mettre cet argent avec le... Qu'est-ce que ?!

La rousse se pencha mais peu importe comment elle le regarde, le trou est vide. Son trésor à disparu. Elle était presque arrivée au bout ! Où a disparu son argent ?! Elle remit tout en place et se précipita dans la pièce principale où elle a salué Arlong en rentrant. Elle claqua la porte, marchant d'un pas furibond vers l'homme-poisson.

-Arlong ! Explique-toi !

-A quel sujet ?

-Ne te moque pas de moi ?! Où est mon trésor ?!

Nami pensa qu'il allait au moins essayer de nier, ou alors qu'il allait inventer une excuse pour justifier l'absence d'argent. Pourtant, il ne prit même pas cette peine. Il se contenta de rire bruyamment, bientôt imité de ses hommes. Nami sentit la colère bouillir en elle et elle se mit à crier.

-Répond-moi !!!

-Je l'ai pris, déclare-t-il nonchalamment.

-Pourquoi ?! As-tu l'intention de briser notre promesse ?!

-Ne mélange pas tout ma chère Nami.

L'homme-poisson se leva, dominant la jeune femme de toute sa hauteur. Il lui fit un sourire cruel, ses dents tranchantes de requin brillantes. La rousse fit de son mieux pour ne rien laissait paraitre de la peur qu'elle ressentait au fond d'elle. Arlong se pencha et demanda d'une voix dure mais néanmoins un peu amusée.

-Ai-je brisé notre promesse ?

-Tu...

-J'ai promit de libérer ton village si tu me donnes 100 millions de Berries en échange. Ai-je brisé cette promesse ?

-Tu joue sur les mots !

Arlong se détourna d'elle, se moquant éperdument de ses plaintes. Il se laissa tomber sur un canapé, faisant signe à Nami de partir en prenant un air ennuyé.

-Au lieu de te plaindre, tu ferais mieux de recommencer.

La jeune adolescente partit en courant avec le goût amer de la défaite. Elle avait envie de pleurer, mais elle ne leur fera pas ce plaisir. Elle quitta la maison, ignorant ce qu'elle a volé aujourd'hui. Ils peuvent bien le prendre, comme ils ont pris le reste. Quoi qu'il arrive, elle ne pourra jamais racheter son village. Elle ne sera jamais libre. Elle restera à jamais prisonnière des égoïstes désirs d'un avare noble sans cœur. Elle pouvait pleurer ou hurler, ça ne changera pas les faits.

-Je te hais... Je te hais tellement... Arlong !!!

Elle ne réalisa où elle allait qu'une fois arrêtée devant la maison qu'elle partageait autrefois avec Belmer et Nojiko. La pauvre Nami était complètement essoufflée, penchée en avant pour tenter de reprendre son souffle. Avant même qu'elle n'ait frappé à la porte, celle-ci s'ouvrit sur sa « sœur », qui la fixa choquée.

-Nami ? Qu'est-ce que tu fais ici ?

-Nojiko... Je dois te parler de quelque chose.

-Bien sûr. Entre.

Elles s'installèrent à table et Nojiko fit du thé, espérant que ça aiderait Nami à se calmer. Il ne lui a suffit que d'un coup d'œil pour remarquer que la rousse était toute chamboulée. Elle lui servit une tasse, ainsi qu'à elle-même, puis s'assit en face de sa sœur, lui prenant la main dans un geste réconfortant. Quoi qu'elle ait à dire, elle avait son soutien. Nami la remercia, puis lui raconta tout ce qu'il venait de se passer : la découverte du vol ainsi que sa discussion avec Arlong. Nojiko hochait la tête de temps en temps, mais ne fit rien pour l'interrompre. Quand Nami eut fini, elle pressa sa main doucement.

-Je suis désolé Nami...

-C'est moi qui suis désolé. Je ne pourrais pas vous libérer tout de suite.

-Tu sais que tu n'as pas à faire ça. Ce type se joue de toi !

-Je sais, mais je ne peux pas vous abandonner.

Maintenant qu'elle se sentait plus calme, Nami pouvait réfléchir. Si elle récolte à nouveau la presque totalité de la somme demandée pour le rachat du village, Arlong le lui volera à nouveau. Même si elle change de cachette, elle n'est pas à l'abri de devoir tout recommencer. A ce rythme, il lui faudra plusieurs vies pour arriver à atteindre son objectif. Si elle veut régler le problème, elle devait s'y prendre autrement. Le moyen le plus sur était de se débarrasser d'Arlong.

-Je vais continuer à voler, dit-elle. Pour qu'il pense que je veux recommencer.

-Hum. Et c'est quoi ton véritable objectif.

-Le tuer.

-Tu n'arriveras jamais à battre Arlong...

-Je ne vais pas l'affronter. Je ferai autrement...

Nojiko haussa les épaules, mais en réalité elle était inquiète. Et si le plan de Nami se retournait contre elle ? Et surtout, une fois qu'elle aura tué Arlong, que fera-t-elle ? Où ira-t-elle ? Aucun doute que si le gouvernement apprend ce qu'elle a fait, elle sera immédiatement exécutée. Nami en a parfaitement conscience, mais c'est un risque à prendre.

Pour leur liberté à tous.

Usopp

-Dépêchez-vous, cri Usopp.

Il ouvrit la porte de leur maison, se poussant sur le côté en faisant signe au médecin d'entrer. Ce dernier se pressa à l'intérieur, pénétrant dans la chambre et s'approchant du lit. Il était essoufflé, mais il n'avait pas le temps de reprendre une respiration calme. Sa patiente était dans un état critique. Sa maladie s'est aggravée d'un coup, et elle faisait une terrible crise.

-Je suis là madame, dit-il. Je vais m'occuper de vous.

-Maman, s'exclame Usopp.

-Sort d'ici Usopp ! Je dois m'occuper de ta mère !

Le petit garçon protesta, refusant de quitter le chevet de sa mère à un tel moment. Cette dernière avait une forte fièvre et sué à grosse gouttes. Sa respiration était devenue laborieuse, et elle toussait de temps à autres. Elle souffrait terriblement, mais tant que son petit garçon était avec elle, elle faisait tout son possible pour ne pas le montrer et pour qu'il ne s'inquiète pas. Elle jeta un regard au médecin, comme un appel à l'aide. Il prit un air coupable et secoua négativement la tête.

-Je vais faire ce que je peux, c'est tout ce que je peux vous promettre.

-Tu peux sauver maman non, demande Usopp au bord des larmes.

-Tu dois sortir d'ici...

-Non ! Je veux rester avec elle !

-Laissez-le je vous en prie...

Le docteur voulu protester, mais il laissa son cœur parler pour lui. Il préféra ne pas s'opposer à ce qui sera surement les derniers moments entre une mère et son fils. Alors il fit signe à Usopp de monter sur le lit. Le petit garçon se précipita, serrant la main de sa mère entre les siennes plus petites. Sa lèvre inférieure tremblotait, mais il faisait de son mieux pour contenir ses pleurs. Sa mère eut le cœur brisé en le voyant ainsi. Il était trop petit pour vivre une épreuve aussi difficile, et de vouloir l'affronter comme un adulte en retenant ses larmes. Elle s'en voulait tellement d'être celle qui le fait souffrir ainsi.

-Je suis désolé de t'inquiéter autant, souffle-t-elle.

-Ce n'est rien ! Je te pardonne maman ! Je te pardonne tout ! Mais reste avec moi, s'il-te-plaît !

-Mon désir le plus cher est que tu grandisses heureux et en sécurité.

-Les autres villageois et moi-même nous engageons à y veiller, intervient le médecin.

Il s'affairait autour d'elle, essayant tout ce qu'il pouvait pour tenter de la sauver. Même si ce n'est qu'une nuit de plus, ce sera toujours ça de gagner. Même quelques heures, peu importe ! Il ne pouvait pas l'abandonner. La jeune mère le regarda, le remerciant silencieusement avant de serrer son enfant contre elle. Usopp éclata en sanglot, serrant le tee-shirt de sa mère de toutes ses forces. Tout en caressant les cheveux de son petit garçon, la jeune femme murmura des mots doux et rassurants, lui répétant plusieurs fois à quel point elle l'aimait et tenait à lui.

-Je t'aime aussi maman... S'il-te-plaît ne me laisse pas...

-Je suis désolé Usopp.

-Non ! Non, je ne veux pas !

-J'aurais voulu être à tes côtés pour toujours. J'aurai voulu t'offrir une vie meilleure.

-Maman...

-J'aurai voulu que tu grandisses heureux, dans un monde moins cruel.

Elle ne pouvait regretter un seul instant la naissance de son fils, ou ses capacités qui faisaient de lui quelqu'un de si spéciale. Elle ne pouvait pas le tenir pour responsable, ni lui ni son père qu'elle a continué d'aimer de tout son cœur jusqu'au dernier moment. Les seuls coupables sont ces idiots du gouvernement, qui pensent pouvoir détruire la vie d'un innocent enfant parce qu'il a un pouvoir qui le rend plus fort. Elle tendit les mains, caressant le visage et les cheveux de son fils tout en le forçant doucement à la regarder.

-Je sais que le meilleur est à venir Usopp. Je suis convaincue qu'un jour, notre monde changera grâce à toi.

-Mais... Je veux que tu sois là pour le voir maman...

-Je ne pourrai pas... Mais j'ai confiance en toi ! Ne pense jamais que tu n'as aucune valeur ! N'ai pas honte de tes capacités ! Utilise-les pour faire le bien, pour réaliser ton rêve !

Le petit garçon acquiesça vigoureusement, promettant de le faire lorsque sa mère le lui demanda. Satisfaire, elle se pencha pour déposer un baiser plein d'amour sur son front. Puis elle se recoucha sur le lit, laissant le médecin l'examiner, lui donner des médicaments et faire tout ce qu'il pouvait dans l'espoir que ça marche. Usopp resta blotti contre elle, recroquevillé contre sa poitrine, un bras protecteur jeté autour de lui. Il entend faiblement les battements de cœur de sa mère.

-Usopp.

-Oui ?

-N'en veut pas à ton père. Il nous aime tout le deux. Je sais qu'il aurait voulu être là avec nous.

Une nouvelle toux la saisit, mais elle repoussa le médecin lorsqu'il s'approcha pour l'aider. Elle lui fit comprendre d'un seul regard et il hocha la tête, restant à l'écart la tête baissée. Usopp n'avait rien vu de l'échange silencieux entre eux, restant tout contre sa mère, tremblant et pleurant. La jeune maman lui caressa à nouveau les cheveux et murmura de la voix la plus douce possible.

-Je t'aime mon chéri. Je t'aimerai toujours et je serai toujours fière de toi.

-Je t'aime aussi maman.

Elle fredonna en réponse et les mouvements dans ses cheveux s'arrêta, la main retombant sur les draps. Usopp releva prudemment la tête. Sa mère avait les yeux fermés et un sourire paisible aux lèvres, comme si elle dormait. Elle était parfaitement immobile, on aurait pu croire qu'elle dormait. Mais Usopp savait que ce n'était pas le cas. Car, toujours couché contre la poitrine de sa mère, il ressent en vide, quelque chose qui était là il y a peu, mais qui manque désormais. Un bruit qui a disparu.

Son cœur qui ne bat plus.

-Maman ? Maman ?! Maman !!!

Il posa ses petites mains sur le bras de sa mère, la secouant faiblement. Mais elle ne répondit pas. Il regarda le médecin, mais ce dernier secoua la tête négativement, l'horrible sensation de défaite lui brûlant la gorge. Alors les larmes dévalèrent à nouveau en cascade les joues du petit garçon, qui se jeta sur le corps inanimé de sa mère pour pleurer bruyamment. Ses hurlements résonnèrent dans toute la maison, déchirants. C'est le cœur brisé que le médecin fit le tour du village pour leur annoncer la nouvelle. Un enterrement fut organisé et tous les habitants firent de leur mieux pour aider Usopp. Chacun leur tour ils lui proposèrent de venir chez eux, mais le petit refusa de quitter sa maison. Alors ils le laissèrent, venant à tour de rôle lui rendre visite, lui apporter à manger et vérifier qu'il allait bien.

Usopp passa plusieurs jours sans dire un seul mot, ce qui inquiéta fortement les villageois. Ils envisageaient d'appeler les Révolutionnaires, pour essayer de faire revenir Yasopp, mais les choses changèrent brusquement. Un matin, Usopp traversa le village en hurlant qu'un bateau de Révolutionnaire approchait. Tout le monde fut sur ses gardes, avant de découvrir qu'il ne s'agissait que d'un mensonge. Ils ne dirent rien, mais cela se répéta tous les matins. Alors, chaque matin ils sortaient avec fourche et balais, l'engueulant et lui courant après. Usopp, dans ces moments-là, souriait jusqu'aux oreilles.

Le reste de la journée se passait normalement.

Le médecin a tout de même prévenu Yasopp de la mort de sa femme. Il le connaissait depuis longtemps, ils avaient grandi ensemble. Il l'a vu rencontré sa femme et partir avec Shanks. Il pensait que c'était son devoir de le lui dire, alors il l'a appelé. Il pensait que Yasopp resterait maître de lui, qu'il le remercierait froidement avant de raccrocher pour pleurer sans être entendu. Mais il n'en eut même pas la force. Dès qu'il entendit les mots, il éclata en sanglot, toujours au téléphone. Il aimait trop sa femme pour penser à se cacher. Puis, il a fait une demande.

-Je veux parler à Usopp.

Le médecin a alors été trouvé Usopp. Le jeune garçon était assis au même endroit que d'habitude, fixant la mer. Il lui tendit le den-den-mushi sans un mot et s'éloigna pour leur laisser de l'intimité. Usopp ne posa pas de question, approchant le combiné de sa bouche, les yeux fixés sur l'escargot. Il salua poliment son interlocuteur et demanda de qui il s'agissait.

-Usopp ? C'est moi. Ton papa.

Le petit écarquilla les yeux. C'était la première fois qu'il entendait la voix de son père. Il ne s'attendait pas à recevoir un appel de sa part un jour. Ses mains se mirent à trembler. Il ne fit pas attention à ce que son père lui disait. Yasopp lui expliqua qu'il avait apprit pour sa mère, qu'il était triste et désolé. Il lui demanda s'il voulait qu'il vienne le chercher, car il ne voulait pas le laisser tout seul. Usopp pensa à ce que sa mère lui avait dit, à propos de la mission de son père. Si Yasopp vient le chercher, il devra abandonner sa mission. Le petit garçon prit une grande inspiration et se mit à hurler.

-Je ne veux pas te voir ! Tu aurais dû être là pour maman ! Tu n'as abandonné !

-Usopp, attend ! Je...

-Maintenant tu veux venir me chercher ?! Tu ne veux pas que je sois seul ?! Pourquoi tu es parti alors ?!

-Usopp...

-Reste avec les Révolutionnaires, ne te préoccupe pas de moi ! Je ne veux pas te voir !

Il raccrocha et renifla. Sa vision s'est brouillée à cause des larmes, qu'il essuya rageusement. Il posa le den-den-mushi à côté de lui, ramenant ses genoux contre sa poitrine. Il a repoussé son père pour le bien de sa mission, pour tous les enfants qui attendent qu'on sauve leur avenir. Il a fait passer le futur avant ses désirs, et même si c'était ce qu'il fallait faire, ça lui faisait très mal. Peu importe ce qu'il a dit à son père, il ne le pensait pas. En réalité, il aurait aimé lui répondre autre chose.

Il aurait voulu partir avec lui.

Sanji

Deux mois. Le petit Sanji a passé deux longs mois dans cette triste cellule. Il a compté les jours, marquant chacun d'eux sur le mur de sa cellule pour ne pas perdre la tête. Quand il sent qu'il perd la notion du temps, il recompte les petits traits dessiner avec un morceau de craie trouvé par terre. Ses deux mots furent longs et difficiles à vivre pour lui. Il n'avait qu'un seul désir : qu'on vienne le chercher, qu'on le fasse sortir d'ici et qu'on le laisse revenir à sa vie d'avant.

Il a passé chaque nuit de ses deux mois à grelotter de froid, enroulé autant que possible dans la couverture, recroquevillé sur lui-même. Il n'a que très peu mangé, les repas qu'on lui apportait étaient léger, constitués d'un morceau de pain, d'un bol de riz et d'un verre d'eau. Au début, il n'avait aucune visite, jusqu'à ce que ses frères apprennent qu'il était là. Ils venaient alors pour le frapper et se moquer de lui. Sa sœur Reiju venait le soigner, lui disant qu'il ne devait pas le dire sinon elle serait frappée aussi. Il a préféré l'empêcher de l'approcher, refusant toute aide de sa part. Il ne quittait son casque que pour les repas. Il le gardait sur la tête le reste du temps, même pour dormir. Ce casque lui faisait mal, mais au bout de quelques jours, il a cessé de pleurer et mendier pour qu'on le lui retire.

Un domestique qui est venu lui apporter à manger lui apprit que son père l'avait déclaré mort. Ainsi, les autres nobles pensaient que le petit Sanji était mort lors d'une attaque qui visait leur famille. Le point faible des Vinsmoke a disparu pour eux. Le domestique n'avait pu s'empêcher d'ajouter qu'il ne comprenait pas pourquoi Judge n'avait pas demandé qu'il soit tué, au lieu de le faire passer pour mort et de le garder ici. Depuis qu'il l'avait dit, Sanji ne faisait que d'y penser. Un jour, il cru même que son heure était vraiment venue.

Ce jour-là, après les deux mois de captivité, Judge Vinsmoke est descendu personnellement dans les cachots, s'approchant de la cellule de son fils. Il le trouvait vraiment misérable, mais il ne dit pas un moment. Il ouvrit la porte de la cellule, l'ouvrant si brusquement que Sanji fit un bond. Il avait encore plus peur maintenant que son père était face à lui. Judge entra dans la cellule, agacé que le petit ne soit pas sortit de lui-même. Il lui retira le casque et le prit par le bras pour le tirer à l'extérieur. L'enfant couina de douleur, et il peinait à suivre le rythme des pas rapide de Judge.

-Père...

Judge lui jeta un regard sombre et Sanji ravala ses mots. Il voulait demander où il compter l'emmener, mais il n'osa pas faire le moindre bruit. Il préféra baisser la tête, de peur de contrarier Judge s'il le regarde à nouveau. Il se fit trainer sans ménagement dans les escaliers. La poigne sur son bras lui faisait très mal, mais il mordit furieusement sa lèvre pour ne pas crier de douleur. Il allait surement avoir des bleus.

-Ne prononce pas un seul mot, lui ordonne soudain Judge.

-Pourquoi je...

-Ne répond pas ! Quelqu'un veut te voir. Contente-toi d'obéir !

-O... Oui père.

Ils arrivèrent dans le salon, et Sanji jeta un rapide coup d'œil sur les autres personnes présentes. Il y avait quelques domestiques qui se tenaient alignés contre un mur. Ses frères et sa sœur n'étaient pas présents. Judge s'arrêta au centre de la pièce, face à un homme que Sanji n'avait jamais vu auparavant. Il était grand, pas autant que son père cependant, et son expression renfrognée lui donné l'air stricte et autoritaire. Il avait des cheveux blonds et une moustache tressée. Il était accompagné d'eux deux autres personnes : un homme très grand avec des gros bras et une grosse tête ; et un autre beaucoup plus petit avec des lunettes. Tous deux le regardèrent et échangèrent des messes basses. Sanji baissa les yeux, imaginant qu'ils critiquaient son apparence misérable, indigne d'un fils de noble. Le troisième inconnu leur fit signe de se taire.

-C'est le gamin, demande-t-il.

Judge hocha la tête et lui lâcha le bras. Sanji s'empressa de masser la zone douloureuse où son père le tenait, cachant une grimace en s'inclinant poliment pour saluer l'inconnu. Il ne sait pas qui il est, mais son père ne recevait que des personnes très importantes. Il devait être à la hauteur ou il se fera disputer. Quand il releva les yeux, l'homme avait un regard furieux, les bras croisés sur son torse avec mécontentement. Sanji rougit, pensant qu'il avait fait quelque chose de mal, avant de réaliser que l'homme fixait son bras, où une ecchymose commençait déjà à se former.

-C'est dans cet état que tu compte me le confier, peste-t-il.

-Je ne t'ai pas autorisé à entrer chez moi pour que tu me critique, Zeff.

Il avait dû paraitre menaçant dans sa réponse, car les deux hommes derrière le fameux Zeff dirent un pas en avant, prenant une expression dangereuse. Zeff leur murmura que ce n'était rien et ils reprirent leur place initiale. Judge leur jeta un regard mauvais mais ne dit pas un mot sur leur attitude. Sanji ne savait pas quoi penser de la situation. Il se sentait mal, et voulait que cette discussion se termine au plus vite.

-J'ai du mal à croire que ce gamin soit une menace, souffle Zeff.

-C'est le point faible de notre famille. Il n'est pas assez fort, et ça fait de lui une cible parfaite pour nos ennemis.

-Es-tu incapable de protéger un enfant ?

-Je ne veux pas prendre le risque que les autres nobles l'utilisent pour nous faire tomber.

Sanji baissa honteusement la tête, ce qui n'échappa pas à Zeff. Le vieil aurait voulu crier tellement de chose à l'intention de Judge, mais il ne voulait pas que l'enfant entendent d'autres reproches de la bouche de son père. Il méritait mieux que cette souffrance continue. Il avait l'air de penser que sa souffrance était dû à sa faiblesse, alors que son géniteur était la seule personne à blâmer. Il inspira durement pour se calmer, puis plongea son regard dans celui du chef de la famille Vinsmoke.

-Je veux que les choses soient claires. Je m'en fou purement et simplement de votre réputation.

-Je ressens la même chose à votre égard.

-Si je cède à votre demande, c'est uniquement pour le bien de Sanji. Pour ma part, les nobles peuvent bien faire ce qu'ils veulent de vous.

Judge serra les poings, faisant tressaillir Sanji. Le petit leva les yeux vers son père, espérant obtenir des explications sur ce qui était en train de se passer. Il n'avait toujours pas le droit de parler, alors il n'osa pas demander. Zeff semblait attendre quelque chose lui aussi, mais les minutes passèrent et Judge n'avait toujours pas bougé, ou dit un mot. Finalement, le vieil homme poussa un soupire résigner et fit signe aux deux qui l'accompagnent.

-Patty, Carne. On y va. Prenez le petit.

-Ouais patron.

Ils s'approchèrent de Sanji le plus doucement possible pour ne pas l'effrayé. Le petit blond fit un pas en arrière, jetant plusieurs coups d'œil à son père pour qu'il l'aide. Pourquoi ces hommes voulaient le prendre ? Pour aller où ? Il voulu demander, mais il avait peur de se faire disputer s'il ouvrait la bouche alors il se contenta de reculer plus loin. Patty leva ses grosses mains en l'air, apparemment embêté par la méfiance de l'enfant.

-On ne te veux aucun mal gamin.

-Dépêchez-vous, ordonne Zeff.

Bien que réticent, Patty s'approcha et attrapa rapidement Sanji, le soulevant sans effort du sol, essayant de ne pas s'exclamer de surprise à la légèreté anormal du petit. Effrayé, Sanji abandonna l'idée de rester silencieux, se mettant à hurler et se débattre. Il avait beau frapper encore et encore cet homme, il ne ressentait rien, passant rapidement la porte et se dirigeant à grand pas vers la sortie, Carne et Zeff sur les talons. Dans un dernier espoir, Sanji tendit la main vers Judge.

-Papa !!! Papa, ne les laisse pas m'emmener !!!

-Pauvre petit, murmure Carne.

-Patron, vous êtes sur...

-Avance Patty. Sortons d'ici au plus vite.

Sanji pleurait maintenant, la panique montant rapidement en lui. On était en train de l'éloigner de chez lui, de sa famille. Pourquoi personne ne bouge ? Pourquoi son père ne lui répond pas ? Pourquoi il ne le regarde pas ? Il bougea ses petites jambes dans l'espoir de faire lâcher prise à Patty, tendant ses bras le plus possible en espérant que Judge le regarderait.

-Papa !!! S'il-te-plaît, ne m'abandonne pas !!! Papa !!!

Judge ne bougea pas et la porte se ferma, le claquement faisant écho au cœur brisé du petit Sanji. Lentement, il ramena ses bras contre sa poitrine, pleurant silencieusement. Une fois sortie de la propriété, Patty le reposa doucement au sol, gêné de le voir pleurer. Sanji n'avait même pas la force de s'enfuir, le sentiment d'abandon était trop puissant. Carne déclara qu'il allait appeler un taxi et s'éloigna un peu, suivit de Patty qui ne voulait juste pas regarder le gamin en larmes. Zeff s'accroupit devant Sanji, posant une main sur le haut de sa tête. Le petit garçon le regarda avec curiosité.

-Tu as dû beaucoup souffrir, chuchote-t-il. C'est fini maintenant. Plus personne ne te fera de mal.

Sanji ne répondit pas. Même si on lui faisait du mal, ils étaient sa famille. Il ne voulait pas être séparé d'eux. Zeff avait l'air très gentil, mais le petit garçon hésitait à lui faire confiance. Pourtant, il avait envie d'essayer. Il s'autorisa un petit sourire et Zeff lui ébouriffa les cheveux en retour. Il lui montra ensuite la grande maison des Vinsmoke, parlant avec une voix pleine de mépris.

-Ton père est un homme cruel. Il est prêt à se débarrasser de toi pour le reste de sa famille.

-Qu'est-ce que j'ai fais de mal, bredouille Sanji.

-Rien, au contraire. Ce sont les autres nobles qui te veulent du mal. Mais je suis là pour te protéger.

Patty et Carne les rejoignirent en courant, affirmant qu'un taxi allait bientôt arriver pour les ramener au Baratie. Zeff se redressa et tendit la main à Sanji. Le petit garçon le regarda sans comprendre, puis jeta un coup d'œil à son ancienne maison. Aucun membre de sa famille n'est venu lui dire au revoir. Il reporta son attention sur Zeff lorsqu'il se remit à parler.

-Je vais faire ce que ton imbécile de père n'a jamais fait. Je vais te laisser le choix.

-Quel choix ?

-Si tu veux rester avec eux, je ne m'y opposerai pas. Si tu veux venir avec moi, alors tu es le bienvenu petit cornichon.

Après deux mois à pleurer, à souffrir, à penser qu'il ne valait rien ; Sanji avait l'impression que sa vie entière était remise en doute. Qu'il pouvait devenir quelqu'un, au lieu de rester un boulet. Quelqu'un, pour une fois, croit en lui et veut prendre soin de lui. Alors, ignorant les doutes dans son cœur, il glissa sa petite main dans celle plus grande et chaleureuse de Zeff.

Une nouvelle vie l'attend.

Chopper

Il y a une chose que Chopper a appris de la pire des manières : le bonheur est très fragile. Il suffit d'un rien pour que tout bascule. On peut penser que les choses se déroulent parfaitement, que tout va bien et que rien ne peut nous arriver. Puis être ramené brutalement à la réalité, découvrir que nous n'étions pas si en sécurité que ça, et alors le monde s'effondre sous nos pieds. On se retrouve démuni, à souhaiter revenir à notre situation de départ. Mais on ne peut pas remonter le temps.

Chopper s'est retrouvé dans ce genre de situation, quelques mois seulement après sa rencontre avec le docteur Hiluluk. Ce dernier n'était pas assez callé en médecine, et il voulait faire de Chopper le meilleur. Il a supplié son ami Kureha de tout apprendre à Chopper. Le combat fut rude, mais la vieille femme finie par accepter.

-Tu as intérêt à être sérieux dans ton apprentissage, avait-elle menacée.

-Oui Doctorine !!!

Chopper se révéla être un excellent élève. Il était très concentré dans son travail, surprenant Kureha et rendant Hiluluk plein de fierté. Il s'entraînait très dur ; lisait beaucoup de livre, souvent très gros, en très peu de temps. Au début, il s'était plein de la charge de travail, mais après des critiques de la part de Kureha, il n'a plus rien dit et à fait tout ce qu'on lui a demandé de faire en temps et en heure. Il apprenait très vite et il devient bientôt un très bon médecin. Ils avaient une petite vie heureuse tous les trois.

-Tu as progressé très vite petit, ricane Kureha.

-Merci !!!

-Je savais que tu pouvais le faire Chopper, le félicite Hiluluk.

-Je te laisse un jour de repos. Je reviendrai dans deux jours pour la suite de ton enseignement.

La vieille femme est partie, laissant Hiluluk et Chopper seuls. Ils ont fait la fête toute la soirée. Le lendemain, Chopper s'est beaucoup reposé. Le soir venu pourtant, alors qu'il dormait profondément en ayant hâte d'être au lendemain, Hiluluk vient le secouer précipitamment. Le petit renne bondit de surprise dans son lit, regardant autour de lui sans comprendre ce qu'il se passe. Il dévisagea Hiluluk, frottant ses yeux encore plein de sommeil.

-Qu'est-ce qu'il y a docteur ?

-Le gouvernement est là...

Chopper se figea. Le gouvernement ? Hiluluk lui avait expliqué qu'il s'agissait de personne très influentes, qui cherchaient à capturer des gens ayant mangé un fruit du démon. Des gens comme lui. S'ils viennent, c'est sûrement pour l'emmener. Il commença à avoir peur, mais Hiluluk le prit par les épaules, essayant de le rassurer le plus possible.

-Ne t'inquiète pas Chopper, je suis là...

-J'ai peur... Je ne veux pas qu'on m'emmène !

-Je sais. Je ne le veux pas non plus. Mais je t'ai promis de te protéger non ?!

Pour Hiluluk, la situation n'était pas encore catastrophique. Les agents du gouvernement étaient sûrement venus pour la « Chasse », sans forcément être au courant de l'existence de Chopper. S'il cache Chopper et qu'il parvient à les convaincre qu'il n'y a aucun utilisateur de fruit du démon ici, ils partiront et Chopper sera sauvé. Il prit le petit renne par la main et l'emmena vers une armoire, qu'il poussa sur le côté pour révéler une porte dérobée. Il l'ouvrit et fit entrer Chopper à l'intérieur.

-Tu dois rester caché ici, d'accord ?

-Et vous docteur ?!

-Ne t'inquiète pas, je vais m'occuper d'eux. Reste à l'abri. Tu me le promets ?

-Je promet !

-Bien. Ne t'inquiète pas, tout ira bien.

Il referma la porte et Chopper entendit le bruit du meuble qui râcle le sol. Fermant les yeux, il essaya de rester calme et aussi silencieux que possible. Il ne pouvait s'empêcher de s'interroger sur ce qui allait se passer. Et si le gouvernement arrivait à le trouver quand même ? Que lui arrivera-t-il ? Que deviendront Hiluluk et Kureha ? Tout cela lui faisait vraiment très peur. Il attendit de longues minutes dans le silence, puis il entendit des voix.

-Nous avons reçu des appels à propos d'une étrange créature qui vivrait par ici, explique quelqu'un que Chopper ne reconnait pas.

-Je ne vois pas de quoi vous parlez, répond Hiluluk. Je n'ai rien vu de tel.

-Permettez-vous que nous fouillions votre maison ?

-Si vous le désirez... Mais je doute que cela vous soit utile.

Il y eu beaucoup de bruit à côté, et Chopper plaqua ses sabots sur sa bouche, effrayé à l'idée même d'être entendu quand il respire. Il entendit quelqu'un fouiller l'armoire juste devant sa cachette et son cœur se mit à battre plus fort. Mais rapidement, le soldat s'éloigna. Il soupira de soulagement puis colla son oreille contre le mur, espérant entendre ce qui allait se passer ensuite.

-Rien ici chef.

-Je vous l'avez dit ! Pourquoi je cacherai une créature ici ?

-Peu importe, nous avons reçu un autre ordre. Venez avec nous s'il-vous-plaît.

Les voix s'éloignèrent et bientôt il y eu un silence total. Chopper ne voulait pas prendre le risque de sortir et d'être vu, alors il resta parfaitement immobile dans le placard. Il attendait qu'Hiluluk revienne le chercher, qu'il vienne lui dire qu'il ne risquait plus rien. Les minutes passaient lentement, sans que personne ne vienne, et Chopper commençait à trouver cela inquiétant. Il ne saurait dire combien de temps il a attendu avant de s'endormir, ni combien de temps il est resté inconscient. Il se rappelle juste avoir été réveillé par Kureha qui a ouvert la porte secrète, les larmes aux yeux.

-Tu es là, hurle-t-elle. J'étais inquiète !!!

-Que se passe-t-il ?!

La vieille femme ne répondit pas, le tirant pour le serrer contre elle. Chopper remarqua que la maison était sans-dessus-dessous. Les meubles étaient renversés, certains objets cassés, d'autres éparpillés un peu partout. « Ce sont sûrement les soldats qui ont fait ça en fouillant » pense Chopper. Il leva les yeux vers Kureha et demanda.

-Où est docteur Hiluluk ?

Une goutte d'eau lui tomba sur le museau, et il écarquilla les yeux. Kureha pleurait. Pourquoi ? Il a fait quelque chose de mal ? C'est parce qu'elle pensait qu'il avait disparu ? Parce qu'il n'a pas répondu quand elle l'a appelé ? Il voulu s'excuser, mais la vieille femme parla la première, l'empêchant ensuite de faire le moindre mouvement tant ses mots furent horrible à entendre.

-Hiluluk... A été exécuté par le gouvernement sur la place publique il y a deux heures.

-Q... Quoi... Pourquoi ?!

-Parce qu'il est un médecin non-officiel.

Dans leur village habite un noble appelé Wapol. Cette ordure a ordonné que tous les médecins de la ville soient sous son commandement. Quiconque veut les voir devra le payer. Hiluluk et Kureha sont des médecins indépendants qui exercent leur métier de médecin sans autorisation. Ils font toujours en sorte de ne pas se faire attraper par les hommes de Wapol pour ne pas être arrêté. Mais Hiluluk ayant reçu la visite des soldats du gouvernement s'est fait attraper et a été tué pour l'exemple devant l'ensemble du village.

-Ils en ont profité pour faire croire à tout le monde qu'Hiluluk était le monstre qu'ils ont vu, explique Kureha.

-Le monstre ?

-Oui. Pour éviter que les villageois ne paniquent. Ils ont fait croire que c'était Hiluluk et qu'ils l'avaient maitrisés.

Evidemment, le vieil homme avait immédiatement confirmé cela pour que les gens ne cherchent pas à trouver Chopper et à lui faire du mal. Kureha était arrivé trop tard pour essayer de le souvent, et n'avait pu qu'observer les soldats lui tirer dessus, impuissante. Elle était revenue ici en courant, cherchant Chopper, mais ne le trouvant nulle part elle avait commencé à croire qu'ils l'avaient emmené lui-aussi. Jusqu'à ce qu'elle se rappelle la cachette secrète et ne trouve le petit renne à l'intérieur.

-Pourquoi, murmure Chopper. Pourquoi il devait mourir...

-Chopper...

-Il n'a rien fait de mal !!! Il a juste aidé les gens qui étaient malades !!! Alors pourquoi ???!!!

Il sauta au cou de Kureha, éclatant en sanglot contre elle. Kureha ne sut pas quoi répondre à cela. Mais les pleurs du petit renne lui faisaient terriblement mal au cœur. Elle ne pouvait pas l'abandonner, le laisser seul alors qu'il venait de perdre la seule personne qui l'a aimé sans se soucier de qui il était. Elle serra plus fort Chopper contre elle et repensa aux derniers mots d'Hiluluk avant qu'il ne meure.

« Soit libre Chopper !!! Tu mérites de connaître le bonheur !!! »

-Je vais te protéger maintenant, déclare Kureha.

-Doctorine...

-Tu vas devenir un brillant médecin, comme le souhaitait Hiluluk. Je veillerai sur toit jusqu'au jour où se sera à toi de partir, de quitter ce village et d'être libre.

Chopper acquiesça, mais au fond de lui il n'y croyait pas. Le monde dans lequel ils vivent est injuste, et il souhaite de tout son cœur pouvoir le changer un jour. Était-ce même possible ? Pourra-t-il être libre un jour ? Si on le lui avait demandé à ce moment-là il aurait répondu que non.

Pour Chopper, la liberté n'existe pas dans ce monde.

Robin

Personne ne sait comment le gouvernement a été mit au courant de l'existence de tout ces livres dans une pièce secrète de la bibliothèque, que certains des villageois étaient capable de lire et de comprendre. Mais ils l'ont su, et les Shichibukai ne pouvaient laisser en vie quelqu'un capable de réveiller Pluton. Ils prirent alors une décision radicale : détruire le village ainsi que tout ses habitants. Sans perdre de temps, ils lancèrent l'opération « Buster Call ».

La jeune Robin se retrouva au milieu d'une ville en flammes. Les agents du gouvernement ne laissaient sortir personne, s'assurant que tout le monde se trouvait à l'intérieur du village pour disparaitre dans les flammes. Partout autour d'elle résonnent les hurlements de douleur et de désespoir, les bruits des armes à feu qui tirent, et le crépitement des flammes. Mais elle ne pouvait penser qu'à une chose : les précieux livres de la bibliothèque qui renferme une partie de l'histoire de leur royaume.

Robin ne voulait pas laisser perdre cet incroyable trésor, et comme elle ne pouvait pas fuir le village, elle décida de se rendre à la bibliothèque. Elle arriva près du bâtiment, cherchant dans yeux un moyen d'enter à l'intérieur. Malheureusement, les flammes bloquaient la seule entrée existante. Elle envisagea de passer au travers, lorsqu'elle entendit des soldats s'approcher. Elle n'eut le temps de se cacher qu'ils l'avaient déjà aperçu.

-Il reste une survivante ici !

-Ce n'est qu'une gamine. On pourrait peut-être...

-Les ordres sont les ordres ! Personne ne doit survivre !

L'un d'eux la visa de son arme. Effrayée, la petite fille cria en repliant ses bras contre sa poitrine dans un geste défensif. Les yeux fermés, elle ne put voir des dizaines de petites mains pousser sur les épaules, le dos, les hanches et les jambes des soldats. Ses mains s'enroulèrent autour d'eux, les penchant en arrière d'un coup sec. Un horrible craquement se fit entendre et les hommes s'effondrèrent, inconscients. Robin risqua un coup d'œil, surprise de tous les voir à terre.

-Que s'est-il passé... C'est moi qui ai fait ça ?

Elle regarda ses mains, surprise. D'autres gardes apparurent et elle reproduit exactement le même geste que précédemment. Elle vit cette fois les mains pousser sur les corps des soldats et les assommer. Soulagé d'avoir un moyen de se défendre, la petite pensa qu'elle avait encore une chance de s'enfuir. Elle aperçut alors le gérant de la bibliothèque qui se tenait devant les flammes. Il avait placé un bras devant son visage pour se protéger du feu.

-Monsieur, l'appelle-t-elle.

-Robin ?! Que fais-tu ici ?! Tu dois t'enfuir !

-J'étais inquiète pour les livres...

-Ta vie passe avant les livres Robin ! Je vais essayer de les sauver... Va-t'en !

Avant que la petite fille ait pu protester, le vieil homme lui sourit puis se jeta dans les flammes. Elle envisagea de le suivre, mais se résigna et tourna les talons. Elle n'eut le temps de faire que quelques mètres avant d'entendre un gros bruit suivit d'un hurlement de douleur. Elle fit volte-face pour voir le toit de la bibliothèque s'effondrer sous les flammes.

-Non, hurle-t-elle.

-Il y a une enfant ici !!!

Robin sentit quelqu'un l'attraper et la soulever du sol. Elle se débattit, essayant de donner un coup de pied à cette personne, mais elle n'y parvient pas. Elle utilisa alors ses nouveaux pouvoirs, parvenait à mettre à terre le soldat qui la tenait. Elle voulu courir mais elle fut prise de vertige et tomba à genoux au sol, la respiration haletante.

-Elle a mangé un fruit du démon, cri quelqu'un.

-On dirait qu'elle ne maitrise pas encore ses pouvoirs...

-Profitons-en ! Capturez-la vivante !

Alors qu'ils se précipitaient vers elle, une barrière de glace se dressa soudainement entre eux et l'enfant. Avant qu'ils n'aient eu le temps de se demander d'où elle venait, ils se firent frapper et s'effondrèrent. Robin n'arrivait pas à croire que quelqu'un soit venu à son secours. Son sauveur s'approcha d'elle, s'accroupissant pour être à sa hauteur. Il était vraiment très grand, la peau mâte et les cheveux noirs. Son corps était recouvert de glace à certains endroits.

-Tu vas bien petite ?

-Euh... Oui... Je vais bien, merci.

-Vient avec moi.

Sans savoir pourquoi elle lui faisait confiance, Robin le suivit. Il utilisa ses pouvoirs pour sortir du village sain et sauf. La petite fille regarda les bâtiments en flammes, grimaçant aux cris des villageois en train de brûler. Auront-ils aussi une chance de survivre, tout comme elle ? L'homme posa une main sur son épaule, la pressant d'avancer. Ils arrivèrent une maison assez modeste, qui ne se trouvait pas très loin du village. Il l'a fit entrer à l'intérieur, la fit assoir à table et lui donna un verre d'eau.

-Es-tu blessée quelque part ?

-Non.

-D'accord. Je vais t'expliquer ce qu'il va se passer à partir de maintenant. Tu dois m'écouter si tu veux vivre.

Robin acquiesça doucement, la peur lui tordant l'estomac. Elle ne toucha pas au verre.

-Je suis l'Amiral Aokiji. Je travaille pour la marine.

-Vous allez m'arrêter ?

-Non. Je ne veux pas laisser mourir une enfant innocente.

Il lui prit les mains et à ce moment Robin remarqua qu'elles tremblaient, et qu'elle pleurait. Elle essuya ses larmes rapidement, murmurant des excuses. Aokiji ne dit rien, attendant qu'elle se calmer avant de poursuivre.

-Malgré mon statut, je ne cautionne pas certains des ordres du gouvernement.

-Pourquoi ils ont tué tout le monde ?

-Pour les Ponéglyphe.

La petite fille écarquilla les yeux, serrant le bas de sa robe. Comment le gouvernement a-t-il apprit pour l'existence des livres dans la pièce secrète ? Aokiji posa affectueusement une main sur la tête de la petite fille, lui ébouriffant les cheveux. Il avait une supposition, et la réaction de la petite à ses mots l'ont confirmé : elle connait l'existence des Ponéglyphe, et surement sait elle les lire. Ça ajouté avec ses pouvoirs du fruit du démon font d'elle une cible du gouvernement.

-Personne ne doit réveiller Pluton, explique-t-il.

-Je n'ai pas l'intention de le faire !

-Je te crois. Tu vas rester avec moi à partir d'aujourd'hui. Tu seras en sécurité ici.

-Pourquoi ?

-Tu sais lire les textes anciens, et tu possèdes le pouvoir d'un fruit du démon. Ils vont vouloir...

-Non. Pourquoi vous m'aidez ?

Aokiji ne répondit pas tout de suite. Pourquoi l'avoir aidé ? Peut-être parce qu'il ne voulait plus laisser des innocents être sacrifiés sans raison. Peut-être parce que, quand il l'a vu, il a eu le sentiment qu'il devait la sauver. Un peu comme s'il savait qu'elle avait une destinée à accomplir, et qu'elle ne pouvait pas mourir maintenant. Parce que désormais cette fillette renferme en elle un immense pouvoir dont elle n'a pas conscience.

-Je pense qu'un jour, tu pourras changer les choses grâce à tes capacités.

-Je pourrais sauver tout le monde ?

-Ouais. J'en suis persuadé. Alors, tu restes ?

Il n'y eu aucune hésitation. Robin hocha la tête, un large sourire plein de joie sur les lèvres.

-Oui !

Franky

La porte claqua contre le mur et Cutty Flamme fut jeté sans ménagement au centre de la pièce. Il ne perdit pas de temps pour se relever, jetant un regard noir à Iceburg. Ce dernier ferma la porte de la chambre derrière lui, fixant le plus jeune comme s'il allait le frapper. Il avait l'air très en colère et Cutty Flamme comprenait facilement pourquoi. Cependant, même s'il comprend sa colère, il ne compte pas se laisser faire. Il serra les poings, ordonnant d'une voix dure.

-Laisse-moi partir !

-C'est hors de question. Tu te rends compte dans quel merdier tu t'es mis idiot ?!

-C'est mon problème, pas le tien !

-Je ne peux pas continuer à te regarder faire des choses folles ! Regarde dans quel état tu es maintenant !

Cutty Flamme n'eut rien à répondre à cela. Il avait passé cinq longues années loin d'Iceburg et il avait changé plus qu'on aurait pu le prévoir. Cependant, malgré le temps qui a passé, les évènements sont encore frais dans sa tête. Le gouvernement tenait absolument à récupérer les plans de Pluton, et ils pensaient toujours que Tom les avait. Ils ont alors découvert qu'il était lié à Roger, et ont utilisé cette excuse pour l'arrêter et le condamner à mort, l'emmenant en direction de la prison Impel Down. Iceburg et lui s'étaient bien sûr opposé à cette arrestation, mais il était allé trop loin.

Il avait gravement blessé Spandam, le chef du groupement armé qui était venu chercher Tom. Considéré alors comme un criminel, Iceburg lui a ordonné de s'enfuir, mais il n'a rien voulu savoir. Tom a été emmené en train et il s'est jeté sur les rails pour tenter de l'arrêter. Il a été violemment percuté et son corps n'a pas été retrouvé. Iceburg l'a cru mort tout ce temps, jusqu'à ce qu'il se pointe un beau matin, complètement transformé.

-Je n'ai pas vraiment eu le choix. C'était ça où la mort.

-Tu n'aurais même pas dû te retrouver dans cette situation !

Pour survivre, Cutty Flamme devait remplacer certaines parties de son organisme. Il s'est lui-même complètement transformé. Désormais à moitié robot, il possède des armes à l'intérieur de son corps. Il est beaucoup plus massif mais il est toujours capable de pleurer ou de ressentir la douleur, voir d'être blessé. Une fois qu'il a pu bouger, son premier réflexe fut de revenir ici.

-Pourquoi tu ne m'as pas écouté ?! Je t'avais dit de fuir !

-Si je l'avais fait, je serai recherché à l'heure actuelle !

-Il ne fallait pas attaquer Spandam, déjà !

-Tu aurais préféré que je laisse Tom se faire emmener sans rien dire ?!

-Oui ! Parce que c'est ce que Tom aurait voulu lui aussi !

Cutty Flamme enfonça son poing dans le mur, emporté par la colère. Iceburg ne tressaillit même pas, fixant le plus jeune d'un regard dur. Les choses n'ont pas changé malgré la distance entre eux ; ils sont toujours incapables de discuter correctement sans s'insulter. Mais cette fois il ne peut pas juste laisser tomber. Il était allé beaucoup trop loin et maintenant il était en danger.

-Le gouvernement t'a cherché pendant longtemps. S'ils apprennent que tu es encore en vie, ils te tueront, ou pire te forceront à leur donner les plans !

-Je ne les leur donnerai pas.

-Je le sais ! Mais tu nous avais promis à Tom-san et moi, de rester discret ! Au lieu de ça, tu es devenu un dangereux criminel, activement recherché !

-En quoi ça te concerne ???!!!

-Je ne veux pas perdre encore quelqu'un !!!

Le silence tomba après ces mots, pesant. Les deux hommes se fixent sans rien dire, le regard fou, la respiration haletante, la gorge brûlante d'avoir crié et les muscles tendus. Il y avait encore tellement à dire, mais pour le moment aucun des deux ne se sentait capable de parler. Ils restèrent ainsi plusieurs longues minutes, puis Iceburg soupira, relâchant la tension. Ce n'était pas le moment de laisser son cœur parler.

-Le plus important c'est que tu sois en sécurité.

-Je ne comprends pas pourquoi tu fais une telle histoire de ces plans. Ils ne pourront rien faire avec, même moi je ne sais pas le faire marcher.

Iceburg se mordilla la lèvre inférieure, hésitant. Mais Franky avait le droit de savoir la vérité.

-Il y a une petite fille... Nico Robin. Elle peut lire les Ponéglyphe.

-Le gouvernement l'a capturé ?

-Non. Elle est portée disparue.

Cutty Flamme acquiesça, puis se sentit gêné. Il mentirait s'il disait que les mots d'Iceburg ne lui ont rien fait. Il n'était pas assez stupide pour penser qu'il n'aurait pas ressentit de la colère et de la peine si leurs rôles avaient été inversés. Il pouvait comprendre ce que ressentait Iceburg. Gêné lui aussi, ce dernier décida de mettre un terme à cette discussion.

-A partir de maintenant, tu resteras ici. Tu ne sortiras pas de cette chambre. Et Cutty Flamme est mort. Abandonne ce nom.

Il s'attendait à ce qu'il proteste, mais curieusement le plus jeune se contenta d'hocher la tête à nouveau. Il avait l'air perdu dans ses pensées, fixant le sol, les poings crispés sur ses genoux. Iceburg ne fit pourtant pas de remarque, comprenant que le jeune homme avait besoin de réfléchir, et d'assimiler tout ce qu'il s'est passé. Il devait lui laisser un peu d'intimité.

-Je vais faire comme si je ne t'avais pas retrouvé, et faire croire au Gouvernement que c'est à moi que Tom a confié les plans.

-Pourquoi devrais-je te laisser faire ça ?

-Tu me demandes vraiment ?!

-Quelle est la différence entre toi et moi ? S'ils pensent que tu as les plans, ils viendront te chercher comme ils l'ont fait pour Tom-san !

-Ils n'ont rien contre moi qui justifie une arrestation. Je suis en sécurité tant qu'ils ignorent que je te garde caché ici.

Le plus jeune voulu protester à nouveau, mais en regardant dans les yeux d'Iceburg, il comprit que ça ne servirait à rien. Il ne reviendra pas sur sa décision. Alors il baissa la tête, signe qu'il abandonne et accepte de faire ce qu'il veut. Iceburg le remercia à voix basse et se détourna pour quitter la pièce.

-Franky.

-Quoi ?

-Mon nouveau nom sera Franky. Il n'y a que toi et Tom-san qui m'appelaient comme ça. Il n'y a aucun lien entre ce prénom et Cutty Flamme.

Après un moment de silence, Iceburg acquiesça.

-Entendu... Franky.

Il quitta la chambre et Franky se laissa tomber sur son lit. Le voilà confiner ici pour l'éternité. Pourquoi prendre même la peine de le protéger si c'est pour qu'il reste ici tandis qu'Iceburg se met en danger ? Il ne comptait pas rester dans cette pièce jusqu'à sa mort. Quand les gens auront oublié définitivement l'existence de Cutty Flamme, il sortira d'ici et il retrouva cette Nico Robin. Ensemble, ils redonneront vie à Pluton, et il l'utilisera pour anéantir le gouvernement.

-Vous avez sacrifié des vies pour cette arme, alors elle sera votre perte.

Si son destin est lié à Pluton, alors il fera en sorte de changer le monde avec.

Brook

Jusqu'au dernier moment, Yorki garda son courage et son sourire. Jusqu'au bout, ses hommes l'admirèrent. Jusqu'à son dernier souffle, Brook avait confiance en lui et l'aimait. Quand il s'est éteint, tous pleurèrent. Brook rejoua la chanson préférée de leur capitaine avec un rythme plus lent et nostalgique. Ils déposèrent son corps dans un petit bateau et y mirent le feu, le regardant disparaitre dans l'océan. Le musicien ne cessa pas de jouer tant que l'on pouvait encore apercevoir un morceau de bateau.

Il fut inconsolable et pleura toute la nuit.

Malheureusement, leur malheur ne s'arrêta pas là. La maladie qui a emporté la vie de Yorki avait fini par contaminer chacun des marins. Pas un seul d'entre eux n'a été épargné. La joie avait disparu, tous attendant la mort sans grande conviction. Ils avaient attrapé un mal inconnu, que leur médecin de bord ne pouvait pas soigner. Il n'y avait rien d'autre à faire que d'attendre. Mais Brook ne voulait pas ça comme fin pour ses compagnons et lui-même.

-Nous ne pouvons pas continuer ainsi, s'emporte-t-il un soir.

-Que proposes-tu Brook ?

-Notre capitaine est parti avec le sourire. Faisons de même, et chantons une dernière fois cette chanson qu'il aimait tant.

Les marins se regardèrent entre eux, puis acquiescèrent. Ils ont fait partit de l'équipage d'un homme fier, qui ne s'est pas laissé emporter par ses sentiments même dans les dernières secondes de sa vie. Ils devaient en faire de même ; pour leur honneur, celui de leur capitaine et pour lui rendre hommage. Alors Brook saisit son violon, quelqu'un se mit au piano, et ils chantèrent. Bras-dessus bras-dessous, jetant leur jambe en l'air et hurlant le refrain qu'ils connaissent par cœur tant ils l'ont chanté pour Yorki.

« Bink's sake », la chanson de leur vie. Et de leur mort...

Alors que les dernières notes sont jouées au violon, les hommes commencent à sombrer. Ils s'effondrent au sol, les uns après les autres. Ils luttent pour murmurer les derniers mots de la chanson, mais la maladie est la plus forte. Alors que Brook termine de jouer, il constate qu'il est le seul encore debout. Il pose délicatement son instrument au sol, ignorant les larmes qui coulent sur ses joues.

-C'était pour toi... Yorki...

Il regarda le dial posé sur le piano avec un petit sourire. Ressemblant à des coquillages, les dials viennent d'un pays externe au royaume de Grand Line appelé Skypiea. Chacun a une fonction différente, et celui-ci permet d'enregistrer les voix ou la musique. Leur dernière chanson ensemble est désormais conservée à l'intérieur de ce dial, comme un souvenir précieux, un trésor que Brook veut tenir contre lui dans les derniers instants de sa vie. Il prit le dial au moment où une terrible douleur le saisit à la poitrine. Il s'effondra sur le pont, tenant le coquillage contre son cœur.

-Je suis heureux, murmure-t-il. J'ai bien vécu... Je vais vous rejoindre les amis... Yorki...

Il ferma les yeux, laissant son âme quitter son âme lentement. Il se voyait déjà retrouver les autres au paradis des marins : une île où tu vis éternellement avec tes nakamas et tous ceux que tu aimes. Il voulait revoir Yorki, ceux qui sont partit avant, qu'ils ont perdu en cours de route, ceux qui sont restés vivre sur les îles visitées. Il voulait tous les revoir.

Mais il n'était pas encore temps pour lui de quitter ce monde.

Il se réveilla brusquement, se redressant en prenant une grande inspiration. Il avait l'impression de suffoquer, comme s'il venait d'être sauvé de la noyade. Il faisait nuit autour de lui, et le bateau tangué doucement. Brook était complètement perdu, regardant autour de lui. Il y avait énormément de squelette, habillé avec les vêtements de ses amis. Qu'est-ce que cela signifie ?

-Pourquoi je ne suis pas... Ah !

Le musicien fixait ses mains, tremblant. Il n'y avait plu n'y peau ni muscle, ne laissant que de longs et fins os. Il se mit debout, regardant le reste de son corps. Même constat partout : il est devenu un squelette. Il a tout de même gardé son afro. Étais-ce un cauchemar ?! Ou alors il a atterri en enfer ?! Il n'a pas perdu ses sens, puisqu'il peut encore parler, entendre, sentir l'odeur de la mort et la pluie sur son corps.

-Qu'est-ce qu'il s'est passé ?! Pourquoi suis-je dans cet état ?!

C'est alors que ça lui revient. Il avait parlé avec Yorki de l'étrange fruit qu'il a trouvé et mangé. Son capitaine lui alors parlé de la légende des fruits du démon, soi-disant fabriqué par un scientifique pour le roi Roger. Il avait trouvé étonnant de trouver l'un d'eux si loin du royaume de Grand Line. Brook a alors découvert qu'il ne pouvait plus nager, mais aucun pouvoir ne s'est manifesté. Il pensait avoir mangé un fruit défectueux, mais la réalité en était tout autre.

-Se pourrait-il que... Je ne puisse pas mourir ?

Il se précipita dans la cabine du capitaine, fouillant dans les livres de Yorki. On lui avait proposé de regarder dans le livre sur les fruits du démon lequel il a mangé, mais Brook avait refusé, voulant le découvrir par lui-même. Il se saisit du bouquin, le feuilletant rapidement. Et là, parmi les fruits de type Paramecia, il le reconnu : le fruit de l'immortalité.

-Ce n'est pas vrai... Alors je ne peux vraiment pas mourir... Je suis tout seul maintenant...

Ses doigts se crispèrent sur les pages du livre, alors qu'il serrait les dents. Il était prêt à mourir pour retrouver ses compagnons. S'ils partaient tout ensemble, alors c'était moins dur. Mais maintenant, les choses sont différentes. Il ne peut pas mourir. Il est seul ici, entouré des corps sans vie de ses amis, il n'est plus lui-même et il souffre. Il ne voulait pas ça, il ne pourra pas supporter d'être en solitaire sur leur bateau, traversant les mers sans aucune compagnie.

-Je n'ai pas assez de courage pour ça ! Je ne veux pas être seul !

Il entendit alors une douce mélodie et baissa la tête. Le dial était tombé de sa poche, s'activant pour faire tourner la chanson toujours enregistrée. Les notes douces le calmèrent, et les paroles de ses compagnons le rassurèrent. Essuyant ses larmes (et découvrant au passage qu'il pouvait pleurer), Brook se remit sur ses pieds, prit d'une nouvelle motivation.

-Je dois donner un enterrement convenable à mes compagnons !

Il leur restait une barque par chance. Il réunit les corps de ses amis, installant avec précaution chacun dans la barque, puis il fit jouer à nouveau « Bink's sake » avec le dial, regardant la barque couler. Maintenant, ils pourront tous rejoindre Yorki. Se demanderont-ils pourquoi il ne les a pas suivis ? Yorki s'inquiétera-t-il ? Sans doute, leur capitaine était ce genre de personne qui s'inquiète plus pour ses proches que pour lui-même. Il tenait beaucoup à Brook, et le sentiment était réciproque.

-Je peux encore faire quelque chose pour vous capitaine.

Il ne veut plus naviguer s'il n'est pas avec ses amis. Alors il va rentrer chez lui, à Grand Line. Il ne peut pas emmener l'ensemble du royaume sur son bateau pour leur offrir la liberté, mais Yorki désirait tellement que tout le monde soit heureux comme lui l'a été. Alors, Brook a décidé de se battre. Il affrontera ceux qui se dressent entre les gens et leur rêve. Car Brook n'est pas qu'un musicien, c'est aussi un excellent escrimeur.

-La vie m'a donné une autre chance. Je vais l'utiliser pour changer le monde !

Law

Depuis l'incendie, Law avait perdu toute joie de vivre. Il était froid et distant avec tout le monde, dressant une sorte de carapace autour de lui pour le protéger. La seule personne avec qui il se montrait différent, c'est Corazon. Il passe tout son temps avec le blond, apprenant la médecine et s'occupant du plus vieux lorsqu'il se blesse maladroitement. Mais malgré les efforts de Corazon, Law ne croyait plus en rien.

Quand ils ont appris pour sa maladie, Law n'avait pas espoir de guérir. Il disait qu'en tant que médecin, il pouvait dire qu'il ne s'en sortira pas. Mais Corazon ne voulait pas abandonner, et il a emmené le petit garçon voire chaque médecin de presque chaque village de Grand Line. Mais le bilan était toujours le même : maladie incurable, et le temps qu'il reste à l'enfant est très court.

-Son état va s'aggraver dans les prochains jours. Vous ne devriez pas le déplacer trop.

-N'y a-t-il vraiment rien que vous puissiez faire ?!

-Je suis désolé monsieur. Nous ne sommes, à l'heure actuelle, pas en mesure de soigner cette maladie.

Law ne prenait pas la peine d'écouter ce que disait les médecins. Il savait déjà tout cela, puisque sa sœur avait la même maladie avant de mourir. Il regardait Corazon, ne comprenant pas pourquoi le blond avant tant de mal à accepter la situation. Il finissait toujours par s'énerver et crier sur le médecin, avant de le porter et de quitter l'hôpital ou le cabinet précipitamment. Il refusa de mettre Doflamingo au courant de la situation et arpenter un à un les hôpitaux du royaume.

-Pourquoi tu t'acharnes, demande Law.

-Je ne peux pas te regarder mourir ! Je te promets de te guérir Law ! Tu dois vivre !

-Non. Je pourrais rejoindre mes parents.

-Tu ne dois pas mourir si jeune Law. Même si tu veux retrouver tes parents, tu as toute la vie devant toi !

-Quelle importance ? Je suis malade, on n'y peut rien.

En réalité, Law avait très mal à cause de la maladie, et il avait très peur. Il ne supportait plus d'être seul, pleurant parfois longtemps à cause de la douleur. Corazon a toujours refusé de le laisser seul, restant à son chevet tout le temps. Il lui caressait les cheveux, lui donnait de quoi faire baisser sa fièvre et diminuer la douleur. Law se sentait beaucoup mieux quand il était là avec lui, pour le rassurer. Il l'a remercié à voix basse, avant de s'endormir. Il était si faible, Corazon en avait le cœur brisé. Alors il décida de tenter le tout pour le tout.

Un soir, il n'est pas revenu.

Law était au lit, l'attendant. Il s'inquiétait de ne pas le voir revenir, mais chaque fois qu'il voulu se lever pour aller le chercher, un domestique le remettait immédiatement au lit. Corazon avait ordonné qu'il ne se lève pas et ne se fatigue pas inutilement. Il essaya d'attendre, mais plus les secondes passent et plus il s'inquiète. Il refusa de dormir tant que Corazon n'était pas là, ignorant la douleur dans sa poitrine qui le faisait grimacer.

-Monsieur, vous devez dormir, le supplie un domestique.

-Laissez-moi ! Je veux Corazon !

-Monsieur Corazon ne sera pas rentré avant...

-Je ne veux pas dormir sans lui ! Je l'attendrai !

Rester éveillé dans son état s'avéra mauvais. Law avait encore plus mal que d'habitude. Les tâches blanches sur sa peau halée le brûlaient et le grattaient. Il ne pouvait pas bouger sans qu'un pic de douleur le traverse de part en part. Tout son corps réclame le repos, mais il lutta pour ne pas céder, fixant la porte dans l'espoir qu'elle s'ouvre sur Corazon. Il ne sentit pas les larmes chaudes sur ses joues, accompagnée d'une terrible migraine et de sanglots qui font trembler son petit corps fragile.

Puis Corazon apparut, essoufflé et blessé.

-Monsieur Corazon ! Mon dieu, que vous est-il arrivé ?!

Le blond les rassura d'un geste, puis leur demanda de quitter la pièce en désignant la porte du doigt. Les domestiques acquiescèrent, affirmant qu'ils avaient comprit et qu'ils allaient s'assurer que personne ne les dérange. Ils quittèrent la pièce et Corazon poussa un soupire fatiguer. Il s'approcha du lit, jetant un regard désapprobateur à Law.

-Je t'ai dit de te reposer. Ce n'est pas bon de rester éveillé aussi tard dans ton état.

-Je... Je ne pouvais pas...

-Hé, pourquoi tu pleures ?

Corazon s'assit sur le lit et ouvrit les bras, laissant Law se niché contre lui en pleurant. Il le maintient contre lui aussi longtemps qu'il le fallait pour que le petit garçon se calme. Il s'était tellement inquiété, Corazon s'en voulait. Il était la cause de son état maladif et de sa souffrance. Il caressa les mèches brunes et repoussa doucement Law de lui, avant de sortir de retirer son manteau. Il commença à en fouiller les poches, sous les yeux curieux de Law. Finalement, il poussa un cri de joie, et sortit de la poche intérieur un fruit avec d'étrange spirale sur la peau.

-Qu'est-ce que c'est, demande Law.

-Un fruit du démon. Si tu le manges, il te donnera un immense pouvoir. Il pourra aussi te guérir.

Il tendit le fruit à Law, mais ce dernier le repoussa.

-Je ne veux pas. Je te l'ai déjà dit, je n'ai pas envie de guérir.

-Je ne te demande pas ton avis gamin !

Avant que le petit ne puisse insister, Corazon le plaqua contre le matelas, lui ouvrant la bouche de force. Il enfonça le fruit entre ses lèvres et Law mordit dedans par réflexe, avalant un morceau. Un goût horrible empli sa bouche, lui donnant envie de vomir. Corazon le força à manger le fruit en entier, puis le relâcha. Law toussa fortement, mais quand il pu calmer les battements de son cœur, il sentit que la douleur avait disparue.

-Ça a marché, soupire Corazon.

-Pourquoi tu m'as forcé à le manger ?!

-Tu as encore beaucoup de chose à accomplir Law ! Je dois te dire la vérité...

Il avoua alors à Law qui été réellement responsable de la destruction de son village, qui n'était nul autre que Doflamingo. Il lui expliqua que le blond voulait de lui dans ses rangs grâce à son talent pour la médecine. Il lui dit qu'avec le fruit qu'il a mangé, il pouvait se battre pour être libre, voir renverser le gouvernement. Law n'arrivait pas à croire ce qu'il entendait. Il s'était fait totalement manipuler... Corazon tendit la main, hésitant à toucher l'enfant. Peut-être Law était en colère contre lui. C'est Law pourtant qui se jeta dans ses bras.

-Je suis désolé, souffle Corazon.

-Je ne veux pas rester ici, pleure le petit garçon.

-Je vais t'aider ! Maintenant que tu es guéri, on va s'enfuir tous les deux et...

-Moi qui pensait que plus jamais je ne pourrai entendre ta voix.

D'un bond, Corazon fut debout, forçant Law à rester caché derrière lui. Il jeta un regard noir au nouveau venu, son frère Doflamingo. Ce dernier, bien qu'il ait parlé avec un ton sarcastique, était visiblement très énervé. Les bras croisés sur le torse, les lèvres tordus dans un rictus mécontent et le regard de tueur braqué sur son jeune frère. Bien que mal à l'aise devant Doflamingo, Corazon essaya de rester maître de lui-même.

-Je n'ai jamais eu l'intention de te tromper mon frère...

-Ne penses-tu pas qu'il est temps d'être honnête, Rocinante ?

Le blond tiqua à l'entente de son vrai nom. Rapidement, il sortit un pistolet qu'il braqua sur Doflamingo. Comme s'il avait lu dans ses pensées, ce dernier en avait fait de même. Les deux frères se défiaient du regard, bien que l'un d'eux était moins assuré que l'autre. Accroché à la jambe de Corazon, Law fait la navette entre les deux frères. Il avait un très mauvais pressentiment. Il voulait éloigner Corazon de l'autre homme. Il tira sur le pantalon du blond, l'appelant d'une petite voix tremblante.

-Corazon...

-Oseras-tu tirer mon frère, ricane Doflamingo.

-Je t'en prie, répond Rocinante. Ne m'oblige pas à faire ça...

-Puis-je savoir pourquoi tu m'as trahi ?

Corazon mordilla sa lèvre inférieure, essayant de ne pas paraitre effrayé. La main tenant le pistolet tremblait, sa prise incertaine. Il jeta un coup d'œil à Law. Il voulait sauver cet enfant de la cruauté de leur monde. Il voulait partir avec lui, lui offrir une vie meilleure. Une vie qu'il mérite. Pourra-t-il réalisé cela ? Il reporte son regard sur Doflamingo.

-Depuis que tu as eu l'idée de ce coup d'état, tu n'es plus le même...

-Je ne vois pas de quoi tu parles. N'es-tu pas satisfait de la vie que je nous ai offerte ?

-Je ne veux pas de cette vie ! Ni pour moi, ni pour Law ! Je t'en prie mon frère, rend-lui sa liberté ! Je hais le gouvernement actuel... Mais je ferai tout ce que tu veux en échange de sa vie !

-Corazon, proteste Law.

Doflamingo sembla prendre la proposition en considération. Il regarda son frère comme s'il jugeait de la sincérité de ses paroles. Puis il baissa les yeux sur Law. Un sourire s'étira sur ses lèvres et il raffermit sa prise sur son arme.

-Je refuse.

Il tira. Law hurla. Corazon écarquilla les yeux, posant par réflexe une main sur son torse. Elle était couverte de sang. Il était blessé. Doflamingo lui a tiré dessus. Il tomba en arrière, s'étalant au sol. Law se jeta à genoux à côté de lui, posant ses petites mains sur lui en répétant son prénom. Corazon le regarda, lui souriant faiblement. Il murmura des excuses et ferma doucement les yeux. Law sentit son cœur se briser à ce moment.

-Non, gémit-il. Non... Corazon... Corazon !!!

-Emmenez-le, ordonne Doflamingo.

Des domestiques se précipitèrent, saisissant les bras du jeune garçon. Law se débattit, ne voulant pas être emmené loin de Corazon. Il tendit ses mains en avant, essayant de s'accrocher à l'homme. Il voulait être près de lui, mais on ne lui en donna pas le droit. Il sentit la douleur s'accroître en lui au fur et à mesure qu'on le traîner loin de Corazon. Il hurla son prénom de plus belle, les mains cherchant à s'accrocher désespérément, même s'il ne pouvait rien saisir.

-Laissez-moi !!! Je vous en supplie !!! Corazon !!!

-Enfermez-le, grogne Doflamingo. On ne peut plus le laisser sans surveillance.

-Corazon !!! Urgh, non... Laissez-moi...

Impuissant, Law ne put que voir Doflamingo recouvrir son frère d'un drap blanc, avant d'être emmené.

A suivre

Le deuxième chapitre de cette longue fanfiction... Les choses commencent à évoluer, à se préciser pour nos héros. Triste chapitre, puisque chacun a vécu un moment difficile. Dans le prochain, vous verrez comment chacun a été amené à rejoindre les Révolutionnaires !

J'étais motivée pour ce chapitre, je ne sais pas si les autres sortiront aussi vite. Mais j'espère pouvoir garder un rythme constant. J'espère aussi que vous allez aimé cette fiction !

A bientôt pour la suite !

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