Chapitre 17
Robin
Après l'appel de Luffy, les deux jeunes femmes se sentaient un peu perdues. Le brun n'a pas pu leur donner tous les détails, mais apparemment le chef de la prison était au courant de leur présence, et c'était trop dangereux pour elles de se confronter à lui. Elles n'étaient pas pour autant rassurées de savoir que ce sont Luffy et Sanji qui vont l'affronter. Le seul point positif, c'est qu'ils ont un moyen de s'enfuir d'ici grâce à Zoro et Sogeking.
-Qu'est-ce qu'on peut faire, demande Nami.
-Nous ne pouvons pas désobéir à Luffy. Faisons-leur confiance.
-C'est un Vice-Amiral...
-Justement. Notre capitaine est le seul à avoir une chance contre lui.
Du moins, tant qu'il est accompagné de leur ami cuisinier. Jonathan était réputé pour être un grand stratège après tout. Sanji sera capable d'éviter qu'ils ne tombent dans un piège. Une fois qu'ils auront récupérés Franky, ils rejoindront Zoro là où ils sont garés avec la voiture. Ensuite, ils n'auront plus qu'à essayer de retrouver Ace et Law. Ils n'avaient plus aucune nouvelle du duo depuis leur dernier appel. Ils avaient affirmé être en route, leur ordonnant de ne pas s'inquiéter pour eux et qu'ils allaient se débrouiller.
-On essaie de trouver les garçons, propose la rousse.
-Lesquels ?
-Brook et Chopper. Pour les deux autres, on sait où ils sont.
-Justement.
La brune avait murmuré ce dernier mot, un sourire amusé sur les lèvres. Nami lui jeta un coup d'œil, la remarque de son ami l'ayant fait douter. Zoro leur avait décrit avec précision l'endroit où ils attendaient avec la voiture, bien qu'il n'eût pas besoin de leur donner autant de détail pour qu'ils comprennent à quel point son choix était stupide. Est-ce que la meilleure chose à faire était de retrouver Brook et Chopper, qui n'ont pas donné signe de vie, ou de rejoindre Zoro pour lui donner une meilleure cachette ?
-Tu sais quoi ? Cet idiot pourra attendre. Il n'avait qu'à réfléchir !
-Il saura se débrouiller.
-Nous n'avons pas de nouvelle de Brook et Chopper. Ils sont une priorité !
Pour une raison inconnue, ils ne répondaient pas. Les deux jeunes femmes n'avaient même aucune idée de s'ils étaient dans le bâtiment ou dehors. Elles espéraient de tout cœur qu'ils n'aient pas été capturés par des gardes. Avec un vague souvenir du plan de la prison en tête, elles commencèrent à arpenter les couloirs en courant. Ils étaient vides de toute présence, la plupart des soldats étant partis en pause déjeuner, et d'autres pour régler une urgence près d'un garage. Sans doute s'agissait-il de Zoro et Sogeking. Soudain, elles entendirent des pas qui venaient dans leur direction.
-Quelqu'un arrive, déclare Robin.
-Cachons-nous, ordonne Nami.
La rousse se jeta sur la première porte qu'elle put trouver et fut soulagée de constater qu'elle était ouverte. Les deux femmes se glissèrent à l'intérieur silencieusement, refermant la porte avant que quiconque n'ait pu les voir. Elles virent des ombres au sol, signe que quelques personnes étaient passées devant la porte. Elles restèrent parfaitement immobiles, jusqu'à être sûr qu'il n'y avait plus personne dans le couloir.
-C'était juste, soupire Nami.
-Où sommes-nous ?
Les deux femmes observèrent avec attention la pièce dans laquelle elles s'étaient cachées. Un grand bureau était placé au centre de la pièce. Du matériel de pêche était rangé dans un coin, et des bibliothèques pleines de divers dossiers se trouvaient contre les murs. Sur le bureau s'entassent des dizaines de documents. Une pochette contenant quelques papiers est ouverte à côté d'un jeu d'échec. Robin s'approcha, surprise de constater qu'il n'y avait que neuf pièces sur le plateau, toutes de couleur blanche. Qui que ce soit le propriétaire de ce bureau, il n'avait pas sorti ce jeu d'échec pour s'amuser. Et la belle archéologue avait une petite idée sur le nom dudit propriétaire.
-Je pense que nous sommes dans le bureau du Vice-Amiral, déclare-t-elle.
-Oh non, panique Nami. S'il nous trouve ici...
-Nous devrions en profiter. Il a peut-être les clés qui nous permettrons de libérer Franky.
Nami, qui s'apprêtait à sortir, revient sur ses pas. En effet, il était fort probable qu'elles puissent trouver ici les clés de la cellule qui retient captif leur ami. Alors, sans plus tarder, elles commencèrent à fouiller partout. La belle rousse commença à regarder dans les bibliothèques et sur les murs s'il n'y avait pas quelque chose sur lequel il accrocherait toutes ses clés. Robin fouilla sur le bureau, en profitant pour jeter un coup d'œil au dossier ouvert. Elle remarqua les affiches de recherches, celles qui ont été mises de côtés et celle qui sont posées à côté du plateau, accompagné de dessin. Elle fronça les sourcils, regardant à nouveau chaque document avec attention.
-Il a aussi compté Sanji, s'étonne-t-elle. Pourtant, il n'y a rien sur lui dans ce dossier.
Elle reposa les documents à leur place et ouvrit les tiroirs. Il n'y avait pas grand-chose d'intéressant en dehors du matériel de bureau et de plus de documents. L'un d'eux contenait les fiches répertoriées de tous les prisonniers actuels de la prison. Robin envisagea de chercher si Franky en avait une à son nom, afin de la déchirer, mais un cri de victoire de Nami lui fit relever la tête. La rousse tenait dans ses mains un énorme trousseau de clé portant l'étiquette « cellules ». Elle arborait un sourire fier alors qu'elle s'approchait à grand pas du bureau.
-Je les ai trouvés !
-Super, sourit Robin.
-Hé vous deux ! Qu'est-ce que vous faites ici ?!
Sursautant, les deux femmes se redressèrent et Robin ferma brusquement le tiroir des dossiers. Elles se tournèrent vers la porte, où un garde les fixaient avec agacement, arme à la main. Il était à la recherche des intrus, comme beaucoup de ses collègues, et il fut surprit en vérifiant de constater que la porte du bureau de Jonathan n'était pas fermée à clé. Il comprenait maintenant que des Révolutionnaires avaient dû crocheter la serrure pour fouiller à l'intérieur. Il pointa le canon de son fusil sur Nami, qui poussa un petit cri effrayé.
-Plus un geste, hurle-t-il.
-Clutch !
Avant que le pauvre soldat n'ait pu comprendre ce qu'il lui arrivait, des mains poussèrent sur son corps, s'enroulant autour de ses hanches, bloquant son bras et ses jambes, lui faisant lever la tête. Puis, d'un mouvement brusque, les bras le penchèrent en arrière, causant un horrible craquement dans sa colonne vertébrale. Il poussa un grognement guttural de douleur, avant de perdre connaissance. Son corps s'effondra au sol, que les deux jeunes femmes enjambèrent avant de s'enfuir dans le couloir.
-C'était moins une, soupire Nami.
-On doit trouver Brook et Chopper.
-Oui, et donner les clés à Luffy et Sanji.
Elles couraient au hasard dans les couloirs, cherchant des yeux leurs camarades tout en espérant qu'ils n'avaient pas été capturés eux-aussi. Soudain, alors qu'elles passaient devant une porte, celle-ci s'ouvrit et deux bras en jaillirent, attrapant les deux femmes par le bras. Nami poussa un cri de surprise, sortant son climat tact pour frappant son agresseur. Un gémissement de douleur qu'elle reconnue retentit et elle fit volte-face pour prendre Brook dans ses bras, à la fois parce qu'elle était heureuse de le revoir et pour s'excuser de l'avoir frappé.
-Nami, pleurniche Chopper. Robin !!!
-Vous voilà, soupir de soulagement l'archéologue.
-Nami-san est effrayante, souffle Brook.
-Désolé... J'ai cru que c'était un soldat qui m'attaquait.
Le petit renne s'empressa de refermer la porte, pour éviter toute intrusion. Nami et Robin purent rapidement constater qu'ils étaient dans la salle de contrôle de la prison. Il y avait des écrans partout, ainsi que des centaines de commandes. Sur l'un des écrans, ils purent voir Sanji et Luffy qui couraient en direction de la prison, frappant tous ceux qui essayaient de les en empêcher. Sur un autre, il y avait Zoro et Sogeking qui attendaient dans une grosse voiture neuf places.
-On a vu sur toute la prison, s'exclame Nami.
-Presque, rectifie Chopper.
-On a beau chercher depuis tout à l'heure, explique Brook, on ne trouve le Vice-Amiral nulle part.
Depuis qu'ils étaient arrivés dans cette pièce, ils ont tout de suite pensé à localiser leurs ennemis pour éviter les pièges. Ils ont vu Jonathan en train de parler avec Luffy et Sanji, puis tenter de les attaquer. Quand leurs deux amis sont parvenus à s'enfuir, il est allé dans son bureau. Dès lors, ils l'ont perdu de vue. Ils ont regardé une à une toutes les caméras, mais Jonathan n'était en vu sur aucune d'entre elle. Ils ignorent s'il sait qu'ils sont dans cette salle où s'il fait ça par mesure de précaution.
-On ne sait pas où il est, s'étonne Nami.
-Non, confirme Brook.
-Il pourrait être en train de nous tendre un piège, avoue Robin.
-Luffy et Sanji sont en danger, s'exclame Chopper.
Ils étaient quatre dans cette pièce. Quatre à savoir que Jonathan préparait quelque chose. Quatre à pouvoir agir pour aider leurs amis. Un plan se mit rapidement en place. Utilisant ses pouvoirs, Robin fit apparaitre des yeux sur le mur, pour s'assurer que personne ne venait vers eux. Nami confia les clés qu'elle a trouvé dans le bureau de Jonathan à Chopper, lui expliquant qu'il devait aller dans la prison pour les donner à Sanji et Luffy.
-Je peux compter sur toi, demande-t-elle.
-Oui ! Je ne reculerai pas !
Prenant sa forme animale, Chopper quitta la pièce et courir aussi vite qu'il le put. Il savait se montrer courageux lorsque la situation l'exige. Il était le seul à pouvoir apporter les clés à ses deux amis pour sauver Franky. Alors, peu importe le nombre de gardes qu'il croisera sur son chemin, il apportera les clés à son capitaine. Une fois qu'il fut parti, Nami se tourna vers les écrans. Puisqu'ils étaient là, autant donner un coup de main à leurs amis, même à distance.
-Brook, surveille si tu vois Jonathan quelque part !
-Oui Nami-san !
Scrutant les écrans des yeux, Nami cherchait une pièce suffisamment grande pour contenir la majorité des soldats travaillant dans la prison. Elle remarqua alors une grande réserve quasiment vide, dans laquelle s'entassent quelques cartons. « Ça devrait faire l'affaire » pense-t-elle en s'approchant du micro. Elle pressa le bouton d'activation avec de se mettre à crier d'une voix forte. Sur les caméras, toutes les têtes des soldats se tournèrent vers les haut-parleurs, l'écoutant attentivement.
-Alerte, cri la rousse. Révolutionnaires localisés dans la réserve. Je répète, Révolutionnaires localisés dans la réserve.
Sous les yeux surpris de Brook, tous ces hommes armés se dirigèrent vers la réserve. Ils entrèrent à l'intérieur, commençant immédiatement à fouiller à la recherche des Révolutionnaires. Appuyant sur un bouton, Nami ferma la porte de la réserve et la verrouilla, emprisonnant tout le monde à l'intérieur. Il leur faudra encore un moment pour s'en rendre compte, et encore plus pour sortir. Elle venait de leur faire gagner un temps considérable. Brook se mit immédiatement à l'applaudir.
-Excellent plan Nami-san !!!
-Merci, sourit fièrement la rousse.
-Chopper-san n'aura aucun mal à rejoindre les cellules maintenant !
Ils n'avaient malheureusement aucun moyen de vérifier. Il y avait des caméras dans le bâtiment où sont les cellules, mais aucune ne montre Franky. Ils n'avaient aucune idée de si Luffy et Sanji l'ont rejoint, et Chopper à également disparu. Jonathan n'était toujours pas apparu, et Nami n'était pas rassurée de n'avoir aucune image d'eux. Maintenant, ils n'ont aucun moyen de connaitre leur progression. De plus, elle était quasiment sûr de ne pas avoir enfermé tous les soldats dans la réserve. Il devait forcément en rester d'autres qu'ils ne pouvaient pas voir.
-J'ai un mauvais pressentiment...
-Les gars, cri une voix.
Tous les trois sursautèrent en entendant une voix dans leur oreillette, surtout en reconnaissant celle de Sanji.
Sanji
Atteindre la prison n'avait pas été une balade sur un long fleuve tranquille. Chaque fois qu'ils se débarrassaient d'un soldat, cinq autres leurs sautaient dessus. Sanji et Luffy étaient loin d'être faible, et ils n'avaient aucun mal à se débarrasser d'eux tous, mais ils perdaient beaucoup de temps. De plus, le blond souffrait encore de ses blessures et il commençait à fatiguer. Heureusement, ils parvinrent à atteindre le bâtiment où Franky est retenu prisonnier. Il prit appuie sur le mur pour reprendre son souffle, tout en scrutant les environs des yeux.
-Je crois qu'il n'y a plus personne, déclare-t-il.
-On peut entrer alors, s'exclame Luffy.
-Et s'il y a des pièges à l'intérieur. Tu y as pensé ?!
Apparemment non puisque le jeune homme au chapeau de paille a déjà ouvert la porte en grand, se précipitant dans les couloirs sombres et froid de la prison. En grognant une insulte à voix basse, Sanji s'empressa de le suivre. Il ne pouvait pas le perdre des yeux à nouveau. Ils courraient partout, descendirent des escaliers, regardant autour d'eux alors que Luffy hurlait le nom de Franky. Sa voix résonna sur les murs comme un écho, mais ils n'avaient aucune réponse.
-Où est-ce qu'il peut bien être, peste Luffy.
-Il ne doit pas être loin. Continuons à chercher.
Ce bâtiment était plus grand qu'il n'y paraissait de l'extérieur, parce qu'il s'enfonçait sous terre. La plupart des cellules étaient vides, mais les deux hommes n'étaient pas près de baisser les bras. Ils devaient trouver Franky au plus vite. Soudain, la voix chantante du cyborg se fit entendre. Avec un sourire victorieux, ils suivirent le son jusqu'à arriver devant une immense cellule. Des dizaines de personnes s'entassaient à l'intérieur, y compris Franky qui tapait sur les barreaux avec un bout de bois pour faire une sorte de musique qui accompagne sa chanson.
-Franky, hurle Luffy.
-Oh ?! Les gars, vous êtes là !
Toutes les têtes se tournèrent vers les nouveaux venus. Les prisonniers n'étaient pas très rassurés de voir deux inconnus venir vers eux. Franky se leva, agrippant les barreaux, un immense sourire sur le visage. Luffy et Sanji le rejoignirent, lui demandant s'il allait bien et s'il était blessé. Franky s'empressa de les rassurer, avant de déclarer avec fierté.
-Je savais que vous alliez venir me chercher
-Bien sûr, renchérit Luffy. Je ne laisse pas mes amis derrière !
-Et ce Lucci qui disait que tu n'y arriverais pas !
Franky se tourna vers ses compagnons de cellules, leur expliquant que Luffy et Sanji étaient des amis à lui et qu'ils allaient tous les faire sortir d'ici. Alors, tous les prisonniers échangèrent des regards, l'espoir retrouvés. Ils avaient entendu parler d'un Révolutionnaires très fort, qui portait un chapeau de paille et qui avait vaincu Crocodile. Ils étaient inquiets d'être en présence d'un tel homme, mais savoir qu'il était un ami de Franky les rassura. Ce Luffy ne leur fera sûrement aucun mal. Pendant que Luffy parlait joyeusement avec eux, se présentant comme le prochain roi, Sanji regardait autour d'eux, inquiet. C'était beaucoup trop calme ici. Pourquoi il n'y avait aucun garde ?
-On n'a plus qu'à vous faire sortir, déclare Luffy.
-Attend un peu Luffy, intervient Sanji.
-Pourquoi ?
-On ne pourra jamais tous les faire sortir. On va se faire intercepter. On doit la jouer discret.
En chemin pour venir, le blond avait remarqué que la prison ne contenait pas qu'une seule entrée. Ils étaient arrivés par la principale, celle qui est la plus surveillée parce que c'est là qu'il y a le plus de passage. Mais il y a également plusieurs autres entrées, dont l'une qui est très peu surveillée, voir quasiment pas. Elle donnait sur une grande cour dégagée et il n'y avait aucun passage. Entrer par-là, c'était se faire repérer directement. Mais elle n'était pas surveillée alors il valait mieux prendre le risque de faire sortir les prisonniers par-là.
-On aura plus de chance en utilisant la sortie arrière plutôt que la principale.
-Ça a du sens, reconnait Franky.
-Vous ne pourrez pas tous nous emmener, même en sortant par l'arrière, intervient un prisonnier.
-On a quelqu'un pour vous transporter, explique le blond.
Il avait déjà prévenu Ivankov lorsque lui et Luffy ont dû se cacher pour éviter d'être intercepter. Il lui avait décrit où il devait attendre, lui précisant de se tenir à distance pour ne pas être visible de la prison. La reine des Okama lui avait déclaré qu'il savait ce qu'il faisait, et lui avait présenté celui qu'il devait rencontrer et que finalement il connaissait déjà. Mister 2, son adversaire à Alabasta, avait officiellement rejoint l'armée Révolutionnaire, et avait manqué de pleurer en l'entendant au den-den-mushi. Sanji était, au fond de lui, un peu content, car il avait apprécié Mister 2, reconnaissant qu'il était un formidable combattant, et qu'il avait des valeurs. Il leur sera utile.
-Pourquoi tu as le numéro d'Ivankov, demande Luffy.
-Pour je ne sais quelle obscure raison, il a insisté pour que je l'ai.
Ivankov devait se sentir un peu responsable de lui, ayant insister pour que Sanji l'appelle en cas de besoin. Le blond ne le fera pas, car il sait qu'Ivankov ne sera pas toujours là pour lui venir en aide, mais il appréciait l'attention. A leur première rencontre, ils s'étaient disputés, mais ils avaient fini par s'entendre en venant au QG et l'Okama est devenu une personne importante aux yeux de Sanji. Même s'il était toujours mal à l'aise en présence de travesti !
-Donc on les fait sortir par derrière et on fait diversion à l'avant, déclare Franky.
-C'est ça, confirme Sanji.
-Vous êtes sûr que ça ira pour vous, s'inquiète une femme.
-Vous allez être seuls contre le Vice-Amiral, renchérit une autre.
-Il ne nous fait pas peur, grogne Luffy en levant son poing.
-Les amis !!!
Toutes les têtes se tournèrent vers le couloir d'où jaillit une silhouette animale. Un large sourire s'étira sur les lèvres de Luffy alors qu'il criait le nom de Chopper et se précipitait vers lui. Sanji ne cacha pas son soulagement en sachant que le petit médecin allait bien. Franky expliqua aux prisonniers que le renne était avec eux, alors que les enfants avaient les yeux brillants de voir un si bel animal devant eux. Chopper reprit sa forme normale, tendant les clés à Luffy.
-Nami m'a confié ça !
-Pour faire quoi, s'étonne le brun.
-La clé de la cellule de Franky doit être parmi celle-là.
Sanji pensa que trouver la bonne clé allait leur prendre une éternité, mais finalement ce ne fut pas si long. Non pas parce qu'ils ont rapidement trouvé celle qui correspondait, mais tout simplement parce qu'il n'y avait aucune serrure. Ils regardèrent partout, mais si les portes étaient verrouillées, ce n'était pas grâce à une clé. Chopper tomba à genoux, déçu de n'avoir servi à rien. Franky leva les yeux et pointa du doigt le haut des portes.
-Il y a un mécanisme, déclare-t-il.
-Un mécanisme, s'étonne Sanji.
-Ouais. Elles s'ouvrent à distance, sans clé. Il doit y avoir une salle de contrôle...
Chopper, sa bonne humeur retrouvée, expliqua aux garçons que Nami, Robin et Brook étaient dans une salle de contrôle et qu'ils pourront sûrement ouvrir la porte. Jonathan avait tellement de coup d'avance sur eux. Il avait prévu qu'ils trouvent les clés et il avait placé Franky et les prisonniers dans l'une des cellules qui se ferment par un mécanisme. Sanji se demanda ce qu'il avait prévu d'autres tout en appelant ses amis.
-Les gars, cri-t-il.
-Sanji-kun, répond Nami.
-On a besoin de vous ! Il doit y avoir un bouton qui ouvre la cellule de Franky dans la salle de contrôle.
Après quelques minutes de recherche où ils se contentaient d'actionner toutes les commandes dans l'espoir de trouver la bonne, la porte de la cellule s'ouvrit avec un grincement. Luffy poussa un cri de victoire, se précipitant pour aider les prisonniers à se lever et à sortir. Franky fut le premier à quitter la cellule, prenant sa pose caractéristique en criant « Super ». Chopper ne put retenir son instinct, vérifiant l'état de chacun, s'assurant qu'ils n'étaient pas gravement blessés.
-Merci Nami-san, sourit Sanji.
-Dépêchez-vous de sortir maintenant, ordonne la rousse. Le Vice-Amiral ne doit pas être loin et...
-Nami, appelle Robin, d'un ton pressant.
Des gardes s'approchaient et bientôt ils allaient faire irruption dans la salle de contrôle. Ils étaient beaucoup trop nombreux pour qu'ils puissent les gérer. La décision la plus sage était de partir. Brook dégaina son sabre, ordonnant à Nami et Robin de se mettre derrière lui. Nami s'excusa auprès de Sanji, lui expliquant qu'ils devaient s'enfuir, avant de couper la communication. La blond était inquiet pour elles, espérant que le squelette sera capable de protéger ses deux précieuses mellorines ! Il se tourna vers Luffy, lequel arborait un sourire rassurant. Il était sûr que tout allait bien se passer. Ils devaient escorter les prisonniers, pour le moment c'est leur priorité. Sanji acquiesça et aida tout le monde à sortir de la cellule.
-Plus un geste !
Luffy redressa la tête, reconnaissant la voix. Aussitôt des dizaines de soldats armés les entourèrent, pointant le canon de leurs fusils sur les Révolutionnaires uniquement. Jonathan s'avança, un sourire confiant aux lèvres, le commandant Drake sur ses talons. Ce dernier fixait Luffy avec colère, visiblement prêt à lui sauter dessus mais préférant attendre d'en recevoir l'ordre. Les prisonniers se figèrent de peur, pensant que tout espoir de s'évader venait de disparaître.
-Éloignez-vous d'eux Révolutionnaires, ordonne calmement Jonathan.
-Ne leur fait pas de mal, cri Franky.
-Je n'en ai jamais eu l'intention.
Les mains en l'air pour prouver qu'ils ne tenteront rien, les quatre garçons reculèrent. Certains soldats les encerclèrent, alors que les autres s'approchaient des prisonniers. Mais contrairement à ce qu'ils pensaient, aucun d'entre eux ne fit un geste pour les remettre en cellules. Tous regardaient Jonathan. Ce dernier se pencha vers l'Officier Drake, lui murmurant quelques mots à l'oreille. Drake écarquilla les yeux se stupeur, puis se mordit la lèvre, apparemment en conflit intérieur. Finalement, il leva les yeux vers Jonathan et demanda.
-Vous êtes sûr ?
-Tout à fait. Je trouve cela plus juste, pas toi ?
-Si, monsieur !
Drake adressa à ses hommes un signe, puis tourna les talons et s'éloigna. Tous les soldats escortèrent les prisonniers à sa suite, sans leur donner la moindre explication. Bientôt, il ne restait dans cette prison souterraine que Jonathan et les quatre Révolutionnaires. Luffy fit un pas en avant, la détermination brillant dans son regard avec intensité. Jonathan souriait simplement, parfaitement serein. Mais Sanji pouvait voir dans son regard une pointe de tristesse.
-Pourquoi, demande le blond.
-Pourquoi quoi ?
-Pourquoi vous ne les avez pas remis en cellule ? Où vont-ils ?
« Pourquoi vous avez l'air d'être celui qui a perdu » se retient-t-il d'ajouter. Jonathan lui adressa un sourire énigmatique, puis posa ses yeux sur Luffy. Le petit brun avait beaucoup de respect pour ce Vice-Amiral, mais il ne pouvait pas le laisser emmener tous ces innocents. Ce n'est pas contre lui, et Jonathan n'éprouvait aucune rancune particulière contre Luffy lui non plus. Ils ont simplement des objectifs différents. Ils n'ont pas eu la chance d'être dans le même camp pour combattre. Luffy leva son poing devant lui.
-Affronte-moi, ordonne-t-il.
-J'y comptais bien. Je dois encore vous capturer.
-Je vais te battre et sauver tout le monde !
Au moment où Jonathan dégainait son épée, Luffy se jeta sur lui, le poing prêt à frapper. Mais alors qu'ils allaient s'attaquer, toutes les lumières s'éteignirent brusquement, les plongeant dans le noir le plus total. Étant sous terre, il n'y avait aucune lumière naturelle qui pouvait passer. Luffy atterrit par terre, ayant perdu de vu son adversaire, alors que Jonathan essayait de comprendre ce qu'il s'était passé. Ils ne pouvaient pas savoir que, en affrontant un ennemi, Brook avait fait sauter les plombs, privant toute la prison d'électricité. Le squelette lui-même n'avait aucune idée de l'accident qu'il venait de provoquer.
-Qu'est-ce qu'il se passe avec les lumières, peste Sanji.
-On s'en fou, intervient Franky. Profitons-en !
Il attrapa Sanji par la taille, le chargeant sur son épaule. Puis il attrapa Chopper de son autre main, le posant sur sa tête avant de se mettre à courir. Il avait entièrement confiance en Luffy, et le savait capable de vaincre Jonathan. Mais ils n'avaient pas de temps à perdre et ils devaient s'enfuir d'ici. Il fonça sur Luffy, l'attrapa lui aussi et partit en courant vers la sortie, Jonathan sur ses talons. Luffy eu beau protester, le cyborg refusa de l'écouter.
Ils réapparurent bientôt à la lumière du jour.
Officier Drake
Depuis que Drake a commencé à travailler pour le Vice-Amiral Jonathan, sa vision du monde a radicalement changée. Au début, il était comme la plupart des soldats de la marine, voulant anéantir tous les ennemis au nom de la justice et à n'importe quel prix. Comme ses collègues, il prenait Jonathan pour un incompétent, pour un idiot trop gentil qui avait facilement pitié de ses adversaires au point de leur laisser la vie sauve. Mais il est arrivé à Navarone et il a compris combien il se trompait. Il s'est senti si coupable d'avoir pu penser de telles horreurs de celui qui est devenu son mentor.
Jonathan était celui qui, selon lui, avait la vision la plus correcte de la justice. Il faisait son travail avec efficacité et précision, tout en s'assurant qu'aucun innocent ne meurt dans le processus. Drake avait été impressionné, le voyant mener des combats contre des prisonniers récalcitrant. Parfois, Jonathan devait partir sur le terrain, emmenant toujours Drake avec lui. Il pouvait alors le voir à l'œuvre. Il a toujours éliminé ses ennemis sans flancher, les épargnants seulement lorsqu'il le jugeait nécessaire.
Drake le trouvait impressionnant et son respect pour lui ne cessait de grandir.
Jonathan dirigeait la prison efficacement, et même si Drake n'approuvait pas toujours ses décisions, il lui obéissait toujours à la lettre, pour finalement se rendre compte que c'est lui qui avait raison. Il était maintenant fermement persuadé que lorsque Jonathan viendra à mourir, ce sera l'une des plus grandes pertes de ce monde. Il se moquait de l'impact des Shichibukai ou des Révolutionnaires sur Grand Line, et n'avait que peu d'intérêt pour ce qui pourrait leur arriver. Mais il sait qu'il ne pourra pas supporter la perte du Vice-Amiral.
Pourtant, Jonathan savait que ce jour finirait par arriver bientôt.
-Les gens comme moi ne peuvent vivre longtemps.
-Je vous vois mal perdre un combat et en mourir, avait rétorqué Drake.
-Je ne mourrai pas au combat. Je mourrai pour mes idéaux.
Drake se souvient que Jonathan s'est approché de lui, posant une main ferme et chaleureuse sur son épaule. Il lui avait adressé un sourire plein de fierté, et Drake avait sentit combien l'homme lui faisait confiance. Il en était tellement heureux. Heureux d'être celui à qui Jonathan pouvait se confier. Heureux d'être celui qui a été choisi pour venir ici, travailler à ses côtés. Heureux d'être une personne en qui Jonathan pouvait avoir confiance et être honnête. Heureux de pouvoir partager ses idéaux, ses valeurs et ses espoirs.
Il s'assura de les faire perdurer indéfiniment.
-Quand je partirai Drake, je te laisserai ma place.
-V... Votre place ?!
-Tu es le seul à pouvoir jouer ce rôle. Je sais que tu y arriveras.
Drake s'était préparé ces dernières années, afin d'être un homme admirable et respectable comme le Vice-Amiral Jonathan. Il se sent prêt à prendre sa place et à mener la prison comme lui l'a fait pendant tout le temps où il en a été responsable. Il ne voulait pas que ça arrive trop tôt cependant. Pourtant, il avait beau respecter Jonathan et l'admirer, il le trouvait parfois vraiment stupide. Le plus souvent, il ne comprenait pas ce qu'il avait en tête, même s'il obéissait toujours.
Comme maintenant.
-Commandant Drake, demande faiblement un soldat.
-Oui ?
-Pourquoi sommes-nous ici ?
« J'aimerais le savoir » pense Drake avec un soupire abattu. Ils avaient traversé tout la prison pour arriver vers la sortie à l'arrière. Il ordonna que les portes soient ouvertes, et ils guidèrent les prisonniers à l'extérieur. Caché à proximité, Ivankov regardait la scène d'un air sceptique. Ça ne faisait pas partie du plan. Pourquoi ce gars qui travaille pour le gouvernement a emmené les prisonniers au lieu de rendez-vous que Sanji lui a donné ?
-Devons-nous intervenir, demande Bon Clay, qui se trouvait à ses côtés.
-Nous pouvons récupérer les prisonniers, renchérit Inazuma.
-Non, proteste Ivankov. Ne bougez surtout pas !
L'homme à l'afro violet ne quittait pas la scène des yeux. Bon Clay et Inazuma échangèrent un regard d'incompréhension, mais attendirent comme le leur a demandé leur chef. Sous leurs yeux, Drake demanda à ses hommes de rassembler tous les prisonniers puis de tous les détacher. Les soldats se regardèrent entre eux, pas vraiment sûr de ce qu'ils doivent faire. Drake répéta son ordre plus fort et ils s'empressèrent de s'exécuter, retirant leurs chaînes à tous les prisonniers.
-C'est fait Commandant Drake !
-Bien.
Maintenant libre de leurs mouvements, les anciens prisonniers se regardèrent entre eux, cherchant une explication. Pourquoi les a-t-on libérés soudainement ? Avaient-ils l'intention de tous les tuer ? Non, ça n'aurait aucun sens. Pourquoi les avoir amenés ici s'ils avaient pour but de se débarrasser d'eux ? Voyant qu'ils ne bougeaient pas, Drake poussa un soupire. Il pensait qu'ils auraient pu réflexe de s'enfuir, mais ce n'était apparemment pas le cas.
-Ceci est un ordre du Vice-Amiral Jonathan.
-Du Vice-Amiral ?
-Vous êtes libres. Profitez-en pour vous enfuir !
-Vous êtes sûr que nous pouvons ?
-Vous ne risquez pas d'avoir des problèmes ?
Tous commencèrent à protester. Ils savaient que Lucci et les autres du CP9 devaient revenir. S'ils apprennent que Jonathan a ordonné de les laisser partir pendant leur absence, qui sait ce qu'ils lui feront. Ils refusaient d'être responsable de ça. Drake commençait à s'énerver. Il comprenait que ça partait d'une bonne intention, mais ces gens avaient la possibilité de s'en sortir et ils devaient la saisir au lieu de se plaindre. Perdant son sang-froid, il se mit à crier.
-Partez ! Vous m'entendez ?! Enfuyez-vous !
-Mais...
-Courrez !
Choqués et un peu perdus, ils commencèrent à reculer. Puis, petit à petit, ils s'éloignaient loin de cette prison, finissant par tourner les talons et courir. Ivankov, Inazuma et Bon Clay n'en revenez pas. Ils avaient assisté à tout cela, les yeux écarquillés et la bouche ouverte de stupeur. Cet homme, qui travaille pourtant pour le gouvernement, venait de laisser filer consciemment des dizaines de prisonnier, au risque d'être lui-même emprisonné et torturé par Lucci et ses comparses ! Ils ne s'attendaient pas à une telle chose de sa part.
-Que fait-on, demande Inazuma.
-On va en profiter. On continue le plan.
D'un geste de sa part, il envoya ses hommes qui s'approchèrent des prisonniers. Après leur avoir expliquer qui ils étaient, affirmant qu'ils travaillaient de concert avec Luffy et sa bande, tous acceptèrent de les suivre. Ils les escortèrent avec attention, prêt pour un très long voyage. Ivankov croisa le regard de l'Officier Drake et lui adressa un signe de tête en remerciement. L'homme ne répondit pas, mais il y avait une lueur chaleureuse et satisfaite dans ses yeux. Il avait le sentiment d'avoir pris la bonne décision.
-Ce que nous venons de voir, déclare Ivankov, nous devrons nous en rappeler !
-Que fait-on pour les Mugiwara, intervient Inazuma.
-Ils sont toujours dans la prison et je ne pense pas qu'ils les laisseront partir aussi facilement, rappelle Bon Clay.
-Faisons-leur confiance. Notre mission est de récupérer les prisonniers. Nous ne pouvons rien pour eux.
Ce coup de main de la part de Jonathan était une chance inespérée, mais il ne fallait pas se leurrer. Ils n'avaient aucune raison de laisser partir Luffy et les autres. Ils allaient devoir se débrouiller seuls pour sortir de là. Ivankov ne pouvait pas prendre le risque d'aller les aider. Mais bien qu'il le cachât, il était probablement le plus inquiet. Lorsqu'il a rencontré Sanji, il en a appris plus sur le blond qu'il ne l'aurait dû. Il a compris que, si l'espion qui se trouve à la capitale leur a demandé de sauver la vie de toutes ces personnes, c'est que comme Sanji elles ont des secrets. Ivankov ne connait que celui du jeune Vinsmoke, mais c'est suffisant. Personne ne doit savoir ce que ces gamins cachent. Surtout pas le gouvernement !
C'est précisément pour ça qu'ils ne doivent pas se faire capturer.
-On se met en route, ordonne l'Okama d'une voix forte.
-Oui monsieur, répondirent ses hommes.
Drake les regarda partir en silence. La première partie de la mission que lui a confié Jonathan a été résolue. Maintenant, il devait s'occuper du reste. Bien qu'il soit d'une étonnante et profonde gentillesse, son mentor restait un agent important du gouvernement, qui ne perdait pas de vue son objectif. Il avait ordonné l'arrestation de tous les Révolutionnaires présents dans la prison. Il avait déclaré s'occuper des quatre devant les cellules et avait ordonné à Drake de s'occuper des deux qui ont volés une voiture.
-Sa perspicacité m'impressionnera toujours, murmure Drake pour lui-même.
Comment Jonathan est parvenu à deviner que deux d'entre eux allaient voler une voiture est un mystère. Selon lui, des soldats s'occupent de ceux qu'il a délibérément amené dans la salle de contrôle. Il ne reste donc que les deux voleurs. Ils se trouvent à l'arrière de la prison, qui est aussi la sortie la moins sécurisée de tout Navarone. S'il y a bien un endroit où attendent des fugitifs, c'est ici. Il fit un grand mouvement de bras pour désigner la zone, donnant ses ordres d'une voix puissante.
-Fouillez chaque recoin. Nous cherchons deux Révolutionnaires qui ont volés un véhicule de la prison. Vous avez pour mission de les capturer !
-On s'en occupe Commandant !
Les soldats, après un bref salut respectueux, se séparèrent pour fouiller toute la zone. Ce n'était plus qu'une question de temps avant qu'ils ne trouvent une voiture avec deux inconnus dedans. Drake était plutôt confiant sur ce point. Ils avaient l'avantage du nombre, il leur sera facile de capturer les deux. Jonathan s'occupera des quatre autres, dont le chef de la bande. Il n'aura plus qu'à récupérer les trois restants dans la salle des commandes et leur mission sera accomplie.
Avec un peu de chance, avoir capturé tous les membres du groupe de Luffy au chapeau de paille apaisera la colère de Lucci. Mais Drake n'y comptait pas trop.
-Commandant, s'exclame un soldat.
-Que se passe-t-il ? Vous les avez trouvés ?
-Justement commandant... Ils ne sont nulle part.
Tous les soldats se tournèrent vers lui, la confusion bien lisible sur leurs visages. Ils avaient pourtant cherché minutieusement, s'enfonçant même dans la forêt qui borde la prison aussi loin qu'une voiture pourrait aller. Mais pas une seule trace des Révolutionnaires. Drake ne sut quoi dire pendant un moment, avant de lui-même participer aux recherches. Mais rien à faire, il n'y avait personne. Son visage devient rouge de colère alors qu'il se mettait à crier son incompréhension.
-Ils devraient pourtant être ici ! C'est la seule sortie non surveillées de toute la prison !
-Commandant, nous avons un appel !
Un jeune homme s'approcha en courant, tenant dans ses mains un bébé den-den-mushi. Drake inspira longuement pour se calmer, avant de décrocher le combiné. Les petits bruits de l'animal se stoppèrent alors qu'il ouvrait les yeux. Une voix retentit alors, celle d'un soldat travaillant à la prison et qui semblait plutôt surprit.
-Chef ! J'ai localisé les Révolutionnaires et la voiture volée !
-Vraiment ?! Où sont-ils ?!
-Devant l'entrée principale Chef !
Drake fixa le den-den-mushi comme s'il s'attendait à ce que son interlocuteur éclate de rire et lui apprenne que ce n'était qu'une blague. Il aurait préféré ça et ne se serait même pas mit en colère. Parce qu'il est tout simplement impossible que les deux fugitifs dont ils étaient à la recherche se sont posés bien gentiment devant l'entrée principale, qui est l'entrée LA PLUS gardée de toute la prison, avec des dizaines de caméras et des rondes constantes. Non, ils ne pouvaient décemment pas être stupide à ce point ! Si ?
-Dites-moi que vous plaisantez !
-Pas du tout commandant. Ils sont là et ils attendent !
-Ils n'ont même pas eu la décence de se cacher !
-Non, ils sont bien en évidence !
Il ne pouvait que déplorer une telle bêtise. Avec un grognement stupéfait, il se tourna vers ses hommes et ordonna sans grande conviction.
-Prenez des véhicules et des armes ; et capturez-moi ces abrutis !
Zoro
-Je pense que l'on aurait dû attendre ailleurs, déclare Usopp.
-Je ne vois pas pourquoi, réplique Zoro.
-Il y a au moins dix caméras braquées sur nous !
Le sabreur leva les yeux vers lesdits caméras, avant de hausser les épaules nonchalamment. Quel est le problème ? De toute façon, à partir du moment où Luffy est entré dans la base, être discret à perdu tout intérêt. Ils sont déjà repérés, c'est sûr. A ce stade, Zoro ne trouvait pas cela nécessaire de se cacher. Mais son cher compagnon était effrayé par le moindre petit bruit inconnu, alors l'idée d'être à la vue de tous ne pouvait pas le rassurer.
-Dit Zoro...
-Quoi ?
-Tu crois que l'on arrivera à partir ?
-Pourquoi on n'y arriverait pas ?
-J'ai peur que la voiture ne veuille plus démarrer.
Le regard du sniper était braqué sur la marque plus que visible qu'à laissé le corps de Zoro en entrant en contact avec le capot de la bagnole. Il n'avait pas vraiment eu le temps de vérifier que le moteur n'était pas endommagé et il avait peur que le véhicule ne démarre pas au moment où ils en auront le plus besoin. Zoro suivit son regard et grimaçant. Il avait encore mal au dos de cette rencontre involontaire.
-Je ne pense pas que le moteur ait été touché.
-J'espère pour toi !
-Arrête de paniquer.
-Je ne peux pas !
Actuellement, le pauvre Usopp était dans un état de stresse horrible. Peut-être qu'un peu d'air lui ferait du bien. Il s'empressa d'ouvrir la fenêtre de la voiture, appréciant le souffle du vent sur son visage. Dommage qu'il y ait une horrible odeur qui vienne perturber le calme et la fraicheur de l'endroit. Ça sentait comme s'il y avait un incendie. Peu rassuré, Usopp commença à regarder autour de lui, poussant un cri de surprise en apercevant de la fumée qui s'élève depuis la forêt, au-dessus des arbres.
-Zoro ! Il y a le feu !
-A la prison, panique le sabreur.
-Non, dans la forêt !
-Dans la forêt ?
Zoro pivota sur son siège suffisamment pour apercevoir lui aussi la fumée noircie. Il fronça les sourcils de confusion. Comment un feu a-t-il pu se déclencher ici ? Il doutait que ce soient des campeurs. Il ne voyait qu'une seule explication logique qui le rassurait et le désespérait à la fois. Il n'y a rien à faire, ces deux-là se ressemblaient beaucoup trop pour leur propre bien.
-C'est sûrement Ace, déclare-t-il.
-Tu crois qu'ils ont des ennuis ?
-Sûrement, mais au moins on sait qu'ils sont vivants.
-On devrait peut-être...
Avant qu'il n'ait pu aller jusqu'au bout de son idée, Usopp fut surprit de voir une main agripper la portière de la voiture, juste sous son nez. Il hurla de peur, manquant de s'évanouir de choc. La main trembla et soudain le corps de Luffy percuta la voiture alors qu'un fort claquement retentissait. La véhicule manqua de se renverser à cause de la rencontre brutale entre Luffy et lui. Zoro pesta à l'encontre du caractère inconscient de son capitaine, tandis que le sniper devenait pâle.
-Réfléchis à ce que tu fais, grogne le sabreur.
-On vous a retrouvé, l'ignore Luffy.
-Je vais mourir d'une crise cardiaque, souffle Usopp.
-Sogeking est là aussi, c'est super !
Ouvrant la portière passagère, Luffy parvient à s'engouffrer à l'avant, coinçant Usopp entre lui et Zoro. Le sabreur les repoussa en leur criant de ne pas se coller à lui et le sniper pleurait de douleur. Pourquoi devaient-ils être aussi brusque avec lui ?! Luffy claqua la portière et se pencha à moitié par la fenêtre avant de se mettre à crier.
-Hé ! Dépêchez-vous !
-Tu aurais pu nous attendre, lui répond Sanji.
Zoro et Usopp se penchèrent à leur tour, apercevant le reste du groupe qui venait dans leur direction. Sanji était en tête, suivit de Nami et Robin. Brook était juste après, riant pour une raison quelconque. Franky les suivait tout en portant Chopper sur sa tête. Ils avaient l'air paniqués, sauf Brook qui n'avait aucune expression faciale, étant dépourvu de visage.
-Qu'est-ce qu'ils ont, s'étonne Zoro.
-On est poursuivi, explique Luffy en se curant le nez.
-Arrête de faire ça, lui reproche Usopp en lui frappant la main.
Le vert plissa les yeux, et c'est là qu'il le remarqua. Le Vice-Amiral Jonathan en personne qui courait derrière ses amis avec la ferme intention de les capturer. Juste après lui, des dizaines de soldats armés qui leur hurlaient de s'arrêtaient. Puis, beaucoup plus loin, des voitures qui fonçaient vers eux. La situation ne pouvait pas être pire que ça. Ils allaient devoir faire vite s'ils voulaient sortit d'ici vivant. Luffy remarqua alors la fumée et un grand sourire s'étira sur ses lèvres.
-Ace ! Traffy !
-Si on survie, ce sera un miracle, bredouille Usopp.
-Grouillez-vous, hurle Zoro.
Finalement, Sanji fut le premier à atteindre la voiture. Il ouvrit la portière en grand et se jeta à l'intérieur. Passant par-dessus les sièges, il atteignit la dernière rangée de trois. Nami et Robin arrivèrent à leur tour, grimpant dans la voiture avec un soupire de soulagement. Franky arriva, tenait Brook et Chopper qu'il jeta à l'arrière avec Sanji avant de prendre lui-même la dernière place au milieu avec les filles. Il claqua la portière et ordonna.
-Démarre Zoro !
-Pas besoin de me le dire !
-Je vous préviens, déclare Usopp. Il conduit très mal.
-La ferme !
Appuyant de toutes ses forces sur l'accélérateur, la voiture partit en trombe avant que Jonathan et ses hommes ne puissent les atteindre. Zoro s'efforça de rouler droit sans changer de direction toutes les deux minutes. Il se dirigeait vers la forêt, espérant qu'Ace et Law n'allaient pas tarder à les rejoindre. Il ne pourra pas aller trop loin, sinon ils risquent de ne pas en sortir ou d'avoir un accident. Collée au siège conducteur, Nami s'efforce de guider au mieux Zoro pour qu'il ne se perde pas.
-Vous avez réussi à faire sortir tout le monde, demande Robin.
-C'est compliqué, répond Franky.
-Je suis soulagé de voir que tu n'as rien Franky, avoue Brook.
-Ace, hurle Luffy. Traffy !
Soudain, les silhouettes de leurs deux camarades jaillirent d'entre les arbres. Ils avaient l'air épuisés, regardant derrière eux. De toute évidence ils étaient poursuivis. Ils étaient couverts de terre et Law avait une éraflure au bras. Ace fut le premier à les remarquer, écarquillant les yeux en voyant la voiture leur foncer dessus à toute vitesse. Il attrapa Law, les écartant tous les deux de justesse avant que le véhicule ne les percute. Luffy leur fit signe de monter rapidement alors qu'ils s'éloignaient.
-Ils ont volé un voiture, murmure Ace, incrédule.
-En quoi est-ce surprenant ? Room !
L'instant d'après, ils étaient tous les deux sur le toit du véhicule.
-Ace et Law sont là, déclare Chopper.
-On se tire maintenant, répond Zoro.
-Elle a morflé cette voiture, s'exclame Ace. Il est arrivé quoi au capot ?
-On pourrait ne pas en parler ?
Sanji entendit soudain un petit bruit et sortit de sa poche un bébé den-den-mushi. Ce dernier avec un petit afro violet et une sorte de maquillage grotesque sur les yeux. C'était sûrement Ivankov qui l'appelait. Tout en faisant de son mieux pour garder un semblant d'équilibre bien que la voiture bougeait tellement qu'il avait l'impression d'être dans une machine à laver, Sanji décrocha. Heureusement qu'Ivankov parle fort, sinon il ne pourrait pas l'entendre avec tout ce boucan.
-Allo ?
-Luffy, laisse-moi ta place, lui demande Usopp.
-D'accord !
Luffy se retrouva à côté de Zoro tandis que le sniper se penchait par la fenêtre. Son lance-pierre en main, il constata que plusieurs voitures les suivaient. Avec dans ses mains des étoiles métalliques, il visa et les envoya directement dans les pneus. Il toucha sa cible avec une étonnante facilité, perçant les pneus et forçant les véhicules à ralentir. Tout en gardant son équilibre, Ace fit demi-tour et parvient à dresser une barrière de feu entre eux et leurs poursuivants.
-Maintenant ils ne risquent plus de nous suivre, sourit l'homme de feu.
-On rentre au QG, ordonne Luffy avec entrain.
-Et pour les prisonniers, l'interroge Robin.
Chopper leur expliqua tout ce qu'il s'était passé dans le sous-sol de la prison. Ils n'avaient aucune idée de l'endroit où toutes ces personnes ont été emmenées. Ils n'avaient malheureusement pas réussi leur mission. Luffy se laissa tomber contre son siège, l'air concentré. Il croisa les bras sur son torse avant de déclarer.
-S'il le faut, on y retournera.
-Nous n'aurons pas autant de chance une deuxième fois, proteste Nami.
-On n'a pas besoin d'y retourner, intervient Law.
Il passa sa tête à l'intérieur de la voiture, scrutant tout le monde à la recherche d'une place. Il n'avait que moyennement envie de rester sur le toit tout le long du trajet. Profitant que Brook était plutôt maigre, étant un squelette, il parvient à s'installer entre lui et Sanji, lequel avait déjà mit fin à son appel téléphonique avec Ivankov. Ace rentra à son tour, prenant la place de Luffy et laissant son frère se mettre sur ses genoux.
-On a vu les prisonniers tout à l'heure, déclare l'homme de feu.
-Où sont-ils ?!
-Un gars de la prison les a laissé partir.
-C'est vrai, confirme Sanji. Ivankov vient de me dire qu'ils ont pu les emmener en toute sécurité.
Tout se regardèrent avec soulagement. Ils n'avaient pas échoué finalement. Les prisonniers ont pu partir sain et sauf de cette prison. Ils n'auront aucune mauvaise nouvelle à rapporter à Dragon. Pourtant, Nami restait sceptique. Elle avait remarqué beaucoup trop de choses étrange durant cette mission. Robin remarqua son air préoccupé et lui demanda ce qui n'allait pas. Tout le monde se tut, dévisageant la rousse en attendant qu'elle explique ce qui la tracassait.
-Eh bien, j'ai l'impression que tout était planifié.
-Planifié ? Tu veux dire, par Jonathan ?
-Il n'y avait personne dans la salle de contrôle. Ce n'est pas normal.
En leur laissant l'accès aux commandes de la prison, Jonathan leur permettait de libérer les prisonniers. C'est d'ailleurs ce qu'ils ont fait. Mais une fois les prisonniers sortis de leurs cellules, il est apparu pour arrêter Luffy et les autres, et des gardes sont arrivés dans la salle de contrôle. Le timing était trop parfait, pour eux comme pour Jonathan. Nami était persuadée que Jonathan les a délibérés laisser libérer les prisonniers, et a tout fait pour les capturer seulement une fois que c'était fait.
-Dès le début il voulait laisser tout le monde partir, et ne capturer que nous.
-Ça explique beaucoup de choses...
-S'il n'y avait pas eu cette coupure de courant, on aurait eu de graves problèmes !
-Jonathan est quelqu'un de cool en fait, ricane Luffy avec un grand sourire.
Finalement, la chance est aussi un facteur important quand on est en mission. Sanji demanda alors à Ace et Law comment les choses se sont passées de leur côté depuis leur dernier appel. Le chirurgien expliqua qu'ils avaient fait un grand détour pour éviter les soldats qui ont survécu à l'explosion du train, mais qu'ils ont été retrouvés par Lucci et ses hommes. Ils n'ont pas voulu engager le combat et ont couru à travers la forêt dans l'espoir de les semer. Les flammes d'Ace avaient aidé à les ralentir, et aucun d'eux ne s'est retrouvé blessé dans le processus, en dehors de la coupure de Law qu'il s'est faites sur une branche en esquivant une attaque de Kaku.
-Ils sont plutôt tenaces, reconnait Ace.
-Ils vont encore nous causer des problèmes à l'avenir.
-On sera prêt à les accueillir cette fois, déclare Luffy.
Les autres ne pouvaient qu'approuver.
Jonathan
Tout ne s'était pas passé exactement comme prévu.
A dire vrai, la situation était catastrophique. C'est ce que se disait Jonathan en regardant ses hommes éteindre le mur de flamme qu'avait créé Portgas D Ace pour les empêcher de les suivre. Il venait d'essuyer un échec cuisant. Non seulement Luffy au chapeau de paille est parvenu à entrer dans la prison, mais en plus il a récupéré son compagnon Franky et ils sont tous repartis indemne. Il n'avait pas prévu qu'il y ait une coupure de courant, et ses adversaires ont été assez intelligents pour en profiter. Ils n'ont pas pris le risque de rester pour l'affronter, préférant s'enfuir. Il aurait suffi de quelques secondes pour que Jonathan parvienne à capturer Luffy et de ce fait contraindre toute son équipe à rester. Il n'avait tout simplement pas eu de chance. Il ne pouvait ni prévoir la panne d'électricité, ni que Zoro et Sogeking allaient attendre devant l'entrée principale.
Pas sûr que ces explications suffisent à Lucci cependant.
Les membres du CP9 ont émergés d'entre les arbres peu de temps après qu'Ace et Law soient montés sur le toit de la voiture. Ils avaient été blessés par l'explosion du train et cette course poursuite dans les bras n'avaient pas aidé. Ils étaient de mauvaise humeur, et leur annoncer la fuite de Cutty Flamme, Luffy au Chapeau de Paille et des dizaines d'autres personnes n'allait pas être une partie de plaisir. Pourtant, c'est sans aucune peur que Jonathan comptait leur faire face. A ses côtés, Drake le fixait nerveusement, clairement bien plus inquiet que lui de la tournure des évènements.
-Jonathan...
-Ne t'inquiète pas. Je vais prendre l'entière responsabilité de ce qu'il s'est passé.
-Mais...
-N'oublie pas tout ce que je t'ai dit Drake.
L'Officier ne put que se taire et acquiescer. Il tourna la tête pour regarder Jessica. La blonde n'était pas plus rassurée que lui et semblait au bord des larmes. Ils avaient tous les deux compris ce qu'il allait se passer, et surtout qu'ils ne pouvaient pas intervenir. Lucci s'approcha alors d'eux, Kaku sur ses talons. L'homme au long nez le priait de garder son calme, mais son camarade ne semblait pas vouloir l'écouter. Il vient se planter devant Jonathan, visiblement exaspéré.
-Ils nous ont devancé, déclare Lucci.
-Je le confirme. Ivankov a été aperçu par mes hommes près de la prison.
-Lui et Mugiwara ne sont pas les seuls impliqués. Je viens d'apprendre que Marco le Phoenix a fait des siennes encore une fois.
Après la destruction du train, Lucci s'est empressé d'appeler les soldats resté avec le deuxième convoi pour leur raconter ce qu'il s'était passer et pour leur ordonner d'empêcher quiconque d'entrer ou sortir du village. C'est alors qu'il a découvert qu'un groupe de l'équipe de Barbe Blanche avec Marco en tête sont venus et ont permit aux villageois arrêtés de s'enfuir. Lucci avait compris à ce moment-là que laisser partir le blond et l'homme masqué après leur attaque dans le train fut leur erreur. Ils ont prévenu Dragon, qui s'est arrangé pour empêcher l'envoie d'une nouvelle vague de prisonniers.
-C'est tout de même une bonne chose que vous ayez survécu, sourit Jonathan.
-C'est du harcèlement sexuel, marmonne Kalifa en les rejoignant.
-Que s'est-il passé exactement ici, demande Kaku.
Ils avaient rapidement constaté que la situation était critique ici à Navarone. Apparemment ils avaient rencontré des problèmes eux aussi. Jonathan leur expliqua que Luffy et sept autres de ses compagnons se sont infiltrés pour tenter de libérer Cutty Flamme. Il désigna ensuite d'un geste nonchalant de la main le mur de flammes qui avait grandement diminué depuis tout à l'heure.
-Comme vous pouvez le constater, ils ont réussi.
-C'est pour ça qu'ils n'étaient que deux dans le train, déclare Blueno. Le reste foutait le bazar ici.
-Nous les avons grandement sous-estimés, avoue faiblement Kaku.
-Et Ivankov était également présent, redemande Lucci.
Jonathan acquiesça et le brun laissa échapper un grognement mécontent. Dragon n'avait pas hésité à employer les grand moyens pour leur mettre des bâtons dans les roues. Cette fois-ci, il avait remporté la bataille. Ils allaient devoir expliquer ça au chez du CP9 et Lucci sentait déjà une migraine pointer rien qu'en y pensant. Spandam n'était pas un homme facile à vivre. Il était stupide, il criait beaucoup, il était vantard et surtout il passait son temps à geindre pour tout et n'importe quoi. Il n'allait pas apprécier que son équipe ait raté sa mission. Il sera encore plus en colère d'apprendre qu'ils ont laissé s'échapper Cutty Flamme.
Il n'était pas au courant de tous les détails, mais Lucci savait que de source sur que Spandam et le cyborg s'était déjà rencontré il y a plusieurs années, alors que Cutty Flamme était encore jeune et humain. C'est lui qui a blessé leur chef à la mâchoire de manière irréversible, alors qu'il essayait d'empêcher le gouvernement d'arrêter son maitre Tom le charpentier. Il a été percuté par un train et tout le monde le disait mort. Aujourd'hui pourtant, ils avaient la preuve qu'il avait survécu à tout cela, et il semblait déterminé à se venger.
-Qu'en est-il des prisonniers, intervient Kalifa.
-Ils se sont tous enfuis. Il n'en reste plus un seul.
-Comment une telle chose a pu se produire ?!
-J'avoue avoir été dépassé par les évènements.
Kalifa commença à s'énerver, le traitant d'incapable, alors que Kaku tentait vainement de la calmer. Jonathan restait de marbre face à tous ces reproches. Drake hésitait sérieusement à intervenir pour prendre la défense du Vice-Amiral. C'est final Lucci qui, agacé par les cris de la jeune femme, lui ordonna sombrement de se taire. Elle obéi immédiatement, redressant ses lunettes sur son nez nerveusement. L'homme léopard se tourna ensuite vers Jonathan.
-Pourquoi ne pas avoir envoyé vos hommes à leur recherche ?
-Nous étions occupés avec les Révolutionnaires, commence Drake.
-Ce n'est pas à vous que je me suis adressé !
Drake recula d'un pas, mal à l'aise devant la soudaine colère de Lucci. Jonathan perdit son sourire, n'appréciant que très peu que l'on s'adresse ainsi à ses hommes. Il en fit d'ailleurs la remarque à Lucci, même si ce dernier l'ignora. Il répéta sa question avec plus de force et Jonathan pesa bien chacun de ses mots avant de répondre avec sérieux.
-Parce que je leur ai demandé de les aider à s'enfuir. Ce serait une perte de temps que de les envoyer les chercher ensuite.
-Jonathan, proteste Drake.
-Mes hommes n'y sont pour rien. Ce fut ma décision, à moi et à moi seul.
Il y eu un grand silence après cette déclaration. Lucci semblait faire de gros efforts pour contenir sa colère, alors que les trois autres membres du CP9 dévisageaient Jonathan, incrédules. Drake était pétrifié, ne sachant que penser des aveux de son mentor. Les soldats de Navarone se regardaient entre eux, murmurant leurs inquiétudes. Jonathan restait bien droit, fier de ce qu'il avait fait. Il ne le regrettait pas et il ne comptait pas se cacher derrière de pitoyables excuses. Il allait assumer les conséquences de ses actes, tout en protégeant ses innocents subordonnés. Finalement, avec une voix teintée de rage, Lucci prit la parole.
-Dois-je prendre cela comme une trahison de votre part ?
-Je n'ai fais que suivre mon propre sens de la justice. Ces innocents ne méritaient pas un tel traitement.
-Vous ne pouvez pas rester impunis après ça, peu importe vos motivations.
Il fit un signe aux quelques soldats qui avaient survécus avec eux à l'explosion du train. Ces derniers se précipitèrent vers Jonathan, lui mettant les deux mains dans le dos avant de lui passer les menottes. Le Vice-Amiral se laissa faire docilement. Deux soldats s'efforcèrent d'écarter Drake, lequel se débattait férocement tout en protestant. Il n'était pas d'accord avec cette décision et il comptait bien se faire entendre.
-Arrêtez ! Vous ne pouvez pas faire ça !
-Il nous a trahi, réplique Blueno.
-Il n'a fait que penser au bien du peuple ! Il ne mérite pas de...
-Ça ira, intervient Jonathan.
Drake s'arrêta, soudainement vidé de ses forces. Les soldats le firent reculer plus loin. Drake se sentait tellement impuissant face à cette scène. Il aperçut Jessica qui s'était effondrée, en larmes. Jonathan les regarda tout les temps, une lueur de tristesse dans ses yeux bruns alors qu'il leur murmurait des excuses. C'était là son seul regret : avoir provoqué de la douleur dans les cœurs des deux personnes dont il était le plus proche. Il n'avait pas peur, même s'il avait conscience de ce qui l'attendait. Mais il avait mal de voir ses hommes pleurer et crier qu'on ne l'arrête pas, de voir les cuisiniers réconforter sa femme et de voir l'homme qui l'avait admiré désormais faible et anéanti.
Il se sentait terriblement coupable pour cette souffrance qu'il leur afflige à tous.
Il ferma les yeux et se laissa guider vers une voiture qui a été préparée en urgence pour que le CP9 puisse partir. Alors qu'il passait à côté de Lucci, ce dernier l'arrêta en posant sa main sur le bras d'un des soldats. Jonathan leva les yeux vers lui, soutenant son regard sans une once de peur. L'homme léopard lui sourit moqueusement. Il ne l'avait jamais apprécié et il était au fond un peu heureux de pouvoir se débarrasser de lui.
-Il n'y a aucune chance que tu survives après une telle trahison.
Il s'attendait à de la colère, ou de la tristesse. Il s'attendait à ce que Jonathan montre un quelconque sentiment, une preuve d'abandon de sa part. Mais pendant plusieurs longues secondes, il ne se passa rien. Ils se fixaient, les yeux dans les yeux, sans parler ou bouger, sans avoir conscience du monde extérieur. Puis c'est arrivé. Lucci écarquilla les yeux, surprit par un tel acte, alors que Jonathan se détournait et marchait calmement vers son destin. Le brun peinait à croire que ce qu'il avait vu était bien réel.
Jonathan avait souri.
Un simple sourire comme tant autre. Le genre de sourire posé que l'on ne fait pas dans ce genre de situation. Le genre de sourire que l'on n'aborde pas lorsque l'on est arrêté et accusé de trahison. Le genre de sourire qu'avait eu Gol D Roger à sa mort. Un sourire plein d'arrogance, comme s'il était celui qui avait gagné, et non pas celui qui allait mourir, exécuté devant des milliers de personnes. Un sourire confiant, un sourire de victoire. Il donnait l'impression que tout n'était pas fini.
Jonathan savait parfaitement ce qui l'attendait, et il savait ce qu'il voulait. Il avait un message à faire passer, et il comptait devenir un de ces acteurs importants de l'histoire, dont tout le monde se souviendra. Il n'avait pas un aussi grand rôle à jouer que Monkey D Luffy, mais il avait conscience qu'il pouvait donner de l'importance à tout ce qu'il a fait ces dernières années. Il n'avait qu'une toute petite chose à faire, et ensuite il pourra confier le reste à cette nouvelle génération. Il a pu être témoin de ce dont ils étaient capables en personne. Ça lui a suffit à comprendre que ce sont eux qui définiront le destin du monde.
Jonathan fut installé dans la voiture et la portière claque fortement. Blueno et Kalifa montèrent chacun d'un côté, pour être sur qu'il ne s'échappe pas. Ce n'était qu'une formalité, aucun d'entre eux ne pensaient sincèrement qu'il allait tenter quoi que ce soit. Kaku jeta un regard désolé aux soldats de Navarone. C'était cruel, mais ils n'avaient pas le choix. Ils ne pouvaient pas accepter un traitre parmi eux, ça n'aurait que de terrible conséquence. En pardonner un, c'est laisser les autres se multiplier, et c'est faire preuve de faiblesse devant leur ennemi. Kaku se tourna vers Lucci, surprit de le voir avec un air perdu. Il eu beau l'appeler plusieurs fois, il ne répondait pas.
Lucci se posait juste cette question : Pourquoi Jonathan a-t-il sourit à la mort ?
A suivre
Ils ont finalement réussi à s'enfuir, et ce ne fut pas facile... J'espère que ce chapitre vous aura fait rire ! Moi en tout cas, j'ai bien aimé l'écrire ! Le prochain chapitre termine cet arc sur Navarone. Je vous préviens tout de suite, pour le chapitre 18, sortez les mouchoirs. Je pense que vous allez me haïr à cause de ce que j'ai prévu...
Il me reste encore une semaine de cours. A l'Université, pour la Toussaint nous n'avons qu'une seule semaine de vacances, en l'occurrence la deuxième. Néanmoins, je vais faire de mon mieux pour avancer sur le chapitre 18 et vous le sortir Dimanche prochain.
Vous êtes de plus en plus nombreux à lire ma fiction, qui a bientôt atteint les 2k de vues ! Je vous remercie chaleureusement ! J'ai travailler des jours entiers pour le plan de cette fiction, et écrire les chapitres me prend aussi beaucoup de temps. Alors voir que mon histoire plait autant me touche profondément !
Je vous adore tous !
A bientôt pour le chapitre 18 ;)
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