Chapitre 2 : L'assistante
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Je sais que le grand sourire idiot que je dois afficher sur mon visage ne m'aide pas mais il est sorti tout seul ok ? J'ai été trop prise de court pour tenter de le retenir.
Voyant qu'il manque cruellement de joie face à moi, je reprends mon sérieux.
– A une condition.
C'était trop beau pour être vrai...
– Je t'écoute, me permette-je de le tutoyer malgré le fait qu'il puisse devenir mon futur patron.
– Devient mon assistance jour et nuit pendant six mois, et le poste est à toi.
– Je dois être ton assistante pendant six mois et le poste est à moi ? Répété-je.
Il hoche de la tête, sans perdre son regard troublant durement ancré dans le mien.
– Très bien, j'accepte, ne tardé-je à répondre, sûre de moi.
Dans six mois, le poste de directrice marketing sera à moi. Cela va être un jeu d'enfant .
***
Les pieds engourdis à cause de ces maudits talons hauts, je suis enfin de nouveau chez moi. Je n'ai pas cherché à rester plus longtemps après qu'il m'est proposé le contrat. J'avais eu ce que je voulais – ou du moins presque – alors ça ne servait à rien de faire semblant.
Une tornade me tombe dessus dès que j'arrive dans le salon. Clara.
– Raconte-moi tout !
– Tu es encore debout, pourtant il est tard, dis-je lorsqu'elle s'écarte de moi.
– Ne change pas de sujet ma vieille ! Assis toi et déballe l'histoire.
Elle m'entraine à sa suite vers le canapé pour que je lui raconte ma soirée comme elle le souhaite tant. Clara est une rêveuse. Elle fait partie de ces gens qui pensent que le prince charmant existe.
– Il m'a proposé le poste d'assistante. Mais... commencé-je avant d'être coupée par cette femme pleine d'énergie.
– Assistante ? C'est quoi ce délire ? Tu pars pour avoir le poste de directrice marketing et tu reviens avec un simple poste d'assistante ? J'ai loupé une étape je crois... prononce-t-elle perdue dans ses pensées, cherchant le passage qu'elle aurait manqué.
Clara dans toute sa splendeur...
– Si tu me laissais parler, tu comprendrais toute de suite mieux.
– Tu as raison, mais tu me connais. Excuse-moi, me dit-elle avec son regard de chat mielleux, m'empêchant toute volonté de lui en vouloir.
Je suis faible face à ma meilleure amie, je l'avoue.
– J'aurai le poste de mes rêves dans six mois.
– Comment ça dans six mois ? Recommence-t-elle. Oh je l'ai refait ! Désolé, vas-y je me tais, mime-t-elle en fermant sa bouche avec une clé avant de la jeter par-dessus son épaule.
– Je disais donc que je l'aurais dans six mois. Il m'a proposé un contrat d'assistante avant. Si je réussi à tenir et à faire le boulot correctement, alors le poste est à moi. Ça va être facile.
– Tu ne trouves pas ça bizarre qu'il veut que tu sois son assistante avant ?
– Il veut surement vérifier mes compétences, complété-je en levant les épaules pour accompagner mon hypothèse.
– Mais les deux jobs n'ont rien en commun, tu le sais autant que moi ! S'exclame-t-elle. Il veut t'avoir près de lui au quoi ?
Mes joues prennent une teinte rosée suite à son commentaire. Les souvenirs du baiser que nous avons échangé me reviennent en mémoire. Même si ça n'aurait jamais dû avoir lieu, c'était insensé et magnifique à la fois.
– Toi, tu me caches quelque chose... chuchote-t-elle en se rapprochant de moi, espérant que je lui dévoile mon secret.
Elle me connait par cœur et sait comment me faire craquer. Je n'ai, jusqu'à aujourd'hui, jamais résisté à son regard perçant.
– Disons qu'au début, on s'est mal compris...
– C'est-à-dire ? M'incite-elle à continuer.
– Je voulais lui dire le discours que je t'ai tant répétés mais, dès que j'ai commencé...
– Va droit au but Chanel !
– On s'est embrassé. Mais ce n'est pas important.
– Pas important ? Hurle-t-elle.
– Clara ! Il est une heure du matin passé, tu vas réveiller tous les voisins !
– Mais on s'en fou des voisins Chan ! Les détails, je veux les détails !
Elle se met presque à sauter sur le canapé tellement son enthousiasme est grand. En même temps, depuis Jordan, mon copain de terminale, il n'y a eu personne d'autre.
J'avais tellement de chose à faire avec l'école et mon job que je n'avais pas vraiment le temps pour un petit-ami ou pour sortir m'amuser.
Ma seule source de divertissement c'était Clara et à elle toute seule, c'est déjà pas mal, croyez-moi !
– C'était... Bien ?
– Seulement bien ? S'étonne-t-elle, avec une moue déçu plaqué sur son visage.
– Non, en fait c'était fabuleux..., compété-je rêveuse de ce moment qui s'est déroulé il y a moins de deux heures.
Les éclats de joie de Clara ont faillis me briser les tympans cette nuit-là...
Lundi. Je n'ai jamais aimé ce jour, et je pense que je vais encore moins apprécier celui-là. C'est mon premier jour aujourd'hui en tant qu'assistante. Je me suis documentée toute la fin du week-end pour savoir ce que je risque d'avoir et de m'y préparer au mieux.
Voulant montrer ma détermination et mon sérieux, j'ai opté pour une jupe cintré, qui m'arrive jusqu'au genou, en cuir noir avec un chemisier blanc. Même si j'ai connu plus jeune le patron, je ne pense pas qu'il fera du favoritisme pour moi. Bien au contraire.
Je souffle un bon coup, mettant mon stress de côté, et franchi les immenses porte du hall d'entrée. Je me dirige vers la réception pour qu'on me conduise vers Ethan. La jeune minette blonde au bonnet D de la réception me lance un regard hautain avant de me lancer :
– Oui ?
– Bonjour, je dois voir Monsieur Cooper.
Levant les sourcils, signe de sa surprise, elle me regarde décontenancer. Je suis sûre que cette nana rêverait de le voir elle aussi. Mais non ! C'est moi !
Je stoppe mes pensées quand je me rends compte à quel point elles sont possessives alors qu'il est question de mon patron.
– Seizième étage, lâche-t-elle sans abandonner son air supérieur, qui m'agace fortement.
Ne cherchant pas plus de sa part, je tourne les talons direction les ascenseurs. A cette heure-là du matin, ils sont tous blindés. Je me fraie un chemin et attend que le chiffre de mon étage s'affiche. C'est après un moment qui m'a paru extrêmement long que j'arrive enfin à mon étage. Je suis d'ailleurs la seule à y aller, les autres étant tous descendus avant.
Une tornade brune aux cheveux courts me surprend et m'arrange un petit cri de peur.
– Bonjour Chanel ! Je m'appelle Emma. Je suis là pour t'amener à ton nouveau bureau, suis moi.
Ne me laissant pas le temps de comprendre, elle me tire par le bras. Cette femme à l'air d'être une boule d'énergie et de joie. On sent comme une sorte de positivité qui émane d'elle.
Ouvrant une porte, elle s'engouffre à l'intérieur, m'incitant à la suivre.
– Voilà ton bureau. La porte sur la droite mène directement au bureau de Monsieur Cooper. Tu as des questions ?
Cette fille parle à une vitesse hallucinante ! Je suis épuisée rien qu'à la voir avec tant énergique. Il existe vraiment des personnes comme ça ? Ce n'est pas un mythe alors ?
Moi qui pensais que tout le monde avait la flemme de ce lever les lundis...
– Hum non, c'est parfait. Merci, dis-je décontenancée par la vue que m'offre les bais vitrées juste à côtés de mon bureau.
Elle semble le voir puisque je l'entends dire :
– Belle vue n'est-ce pas ? J'aimerais bien avoir la même ! Rigole-t-elle en s'approchant de la vue.
– Je ne m'entendais pas à ça. Je voyais plutôt un petit bureau fermé.
– Crois-moi, avec le boulot que tu vas devoir faire, tu mérites bien ce grand bureau.
– Comment ça ? Ajouté-je inquiète de ce qu'il m'attend.
Bizarrement, avec son commentaire, je sens qu'il n'est pas un patron cool. Je crois même qu'il va m'en faire baver. C'est dommage, moi qui pensais que cela ne serait pas trop dur...
– Disons qu'il n'aime pas qu'on mélange travail et amusement. Mais tu verras, on le voit pas souvent... Enfin toi si, finit-elle et regrettant ces mots, consciente du stress qu'elle me rajoute.
– Super...
– Dis-moi, tu ne connais personne ici ? Non bien sûr vu que c'est ton premier jour aujourd'hui. Ça te dit de manger avec moi à midi ? Je connais un petit restau sympa qui sert vite.
Cette Emma s'entendrait parfaitement avec Clara. On a pas le temps d'ouvrir la bouche, qu'elles ont déjà répondu et décidé à notre place !
– Oui, merci, c'est sympa de ta pars, dis-je même si j'avais l'impression avec son regard braqué sur moi accompagné de son sourire, que je n'avais pas trop le choix.
– Bon, je te laisse maintenant ! S'exclame-t-elle en se dirigeant vers la porte de mon bureau.
– Attend ! Ajouté-je avant qu'elle ne parte. Monsieur Cooper est-il là ?
– Tu es impatiente de le voir c'est ça ? clame-t-elle en affichant un sourire encore plus grand.
Je suis étonnée par sa question. Déstabilisée, je ne réponds pas tout de suite, perdue à chercher les bons mots.
Je ne veux pas que l'on soit au courant que je connaissais le patron plus jeune, même si nous n'étions pas vraiment amis. Au travail, les cancans vont vite, et je ne veux pas en faire partie.
– C'est... pour mon contrat, bafouillé-je.
– Ne t'inquiète pas, il va venir te voir dans quelques minutes, déclare-t-elle en me donnant un clin d'œil.
Sans ajouter un mot de plus, elle franchi le seuil de mon bureau, fermant la porte derrière elle, et disparait.
M'installant sur mon siège – hyper confortable au passage – je suis surprise par le son d'une porte s'ouvrant brusquement.
– Chanel Foster, ravie de vous revoir, lance une voix masculine dans mon dos que je reconnais immédiatement et qui m'hérisse les poils instantanément.
Ethan.
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