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Une présentation animée

Dix ans s'étaient écoulés depuis cet incident, mais tout le royaume en parlait encore. L'histoire du roi Fergus et de son combat contre Mor'Du était peu à peu devenue une légende, tout à la fois embellie et rendue plus tragique par le bouche-à-oreille.

La bête n'était plus reparue depuis ce jour et la vie avait repris son cours à Dun Broch. Aujourd'hui rares étaient ceux qui pensaient qu'elle reviendrait un jour. Beaucoup murmurait même qu'elle était probablement morte de vieillesse et qu'il n'y avait plus lieu de partir à sa recherche. En fait, Mérida pensait être la seule à la croire encore en vie et à songer que sa traque était une nécessité, même si le moment n'était pas propice à cela dans l'immédiat.

Sa mère était en train d'apporter la touche finale à sa tenue d'apparat, qu'elle avait fait coudre spécialement pour ce jour très particulier. D'une couleur bleu azur pâle – insipide, se disait la princesse - celle-ci était beaucoup trop serrée à son goût, l'empêchait de respirer et entravait tous ses mouvements. Par-dessus le marché elle cachait totalement sa chevelure sauvage sous une horrible capuche, alors qu'elle en était tellement fière !

Elinor semblait ne rien avoir remarqué de tout cela et regardait tout au contraire sa fille avec une vive émotion. « Que les années passent vite ! », se dit-elle en constatant à quel point sa chère enfant était grande aujourd'hui.

Elle savait que Mérida faisait tout pour faire bonne figure, mais qu'au fond d'elle-même elle appréhendait ce jour depuis quelques années déjà, tout comme elle-même l'avait craint en son temps.

Pour tenter de lui mettre du baume au cœur, elle récupéra sur la petite commode à côté d'elle le cadeau qu'elle avait précieusement gardé caché dans un simple morceau d'étoffe verte. En voyant sa mère le déballer, la princesse sentit son cœur se serrer. Il n'y avait aucun doute possible : il s'agissait du médaillon aux armoiries de sa famille, transmis à sa mère par Fergus en personne lors de leur mariage.

Le bijou était tel que Mérida l'avait toujours connu. Forgé et gravé dans une pièce unique en bronze, il présentait les silhouettes de trois ours, disposés dos à dos dans le médaillon (et très distinctement identifiables grâce à leur forme et aux émeraudes brillantes qui étaient enchâssées en lieu et place des yeux des animaux), ainsi qu'un triskèle en son centre. D'après son père, l'association des deux éléments conférait aux seigneurs de Dun Broch la force des ours et la sérénité du soleil, immuable et bienveillant.

Elinor s'approcha de sa fille et lui passa le médaillon autour du cou sans dire un mot, puis resserra un peu plus la ceinture dorée qui marquait sa taille avant de prendre la parole :

- Oh ! Tu es absolument ravissante.

Malgré les jérémiades de la princesse, elle lui demanda de se tourner pour admirer son œuvre.

- Oh quelle merveille !, ajouta-t-elle avec émotion.

Le silence s'installa à nouveau entre mère et fille. Mérida ne savait pas quoi dire et avait simplement hâte que tout ceci se termine. Elinor ouvrit la bouche, mais la referma aussitôt. Elle semblait vouloir dire quelque chose à son enfant, mais s'en gardait bien pour une raison obscure. Après quelques instants, elle tenta à nouveau de prendre la parole :

- Mérida...

- Maman ?, lui répondit la jeune femme qui ne savait pas à quoi s'attendre.

- Surtout... n'oublie pas qu'il faut sourire.

Mérida n'arriva à comprendre la réaction paradoxale de sa mère sur le coup. Son ton avait changé si brusquement en plein milieu de sa phrase ! Cela s'était également vu dans sa posture, se dit-elle.

Lorsqu'elle avait commencé à parler, la reine paraissait douce et pleine de bienveillance. Mais cette gentillesse avait laissé sa place à la froide, droite et distante allure qu'elle arborait presque en tout circonstance. Celle-ci n'avait pas même donné le temps à sa fille de répondre avant de tourner les talons et de quitter la pièce.

Toujours un peu confuse, la princesse se rendit d'un pas lourd dans la salle du trône où les clans attendaient de pouvoir se présenter officiellement à l'héritière de Dun Broch. Bien entendu, tous étaient déjà venus au château mais la reine tenait à ce que le protocole soit scrupuleusement respecté, au grand dam de sa fille qui trouva cette mascarade interminable.

Ce cérémonial n'avait, selon elle, plus aucun intérêt maintenant que les clans étaient unifiés grâce à sa son père. En plus de cela, chaque lord avait tellement à cœur d'impressionner la famille royale qu'il en rajoutait toujours plus que le précédent concernant les exploits de sa progéniture, au point de raconter des fables ridiculement impossibles.

Le clan Macintosh ouvrit le bal, à grand renfort de peintures de guerre et de boucles brunes savamment ondulées. Leur fils paraissait être le plus adulte des trois prétendants mais son côté précieux ne manqua pas d'amuser Mérida, qui tenta par tous les moyens de garder son sérieux.

Puis vint le tour du clan Mac Guffin et de son premier né, dont l'imposante carrure dénotait avec son visage poupin et son corps encore potelé comme un enfant. Celui-ci causa l'hilarité dans les autres familles – et chez la princesse - car il tenait des propos incompréhensibles à force de vouloir parler trop vite, du fait de sa très grande timidité.

Enfin, lord Dingwall présenta son fils unique, « Petit » Dingwall. Pensant qu'il s'agissait du géant à l'impressionnante musculature qui se trouvait à la droite du chef de clan, Mérida cessa dans un premier temps de ricaner et regarda même sa mère à la dérobée. Celle-ci semblait également très surprise et peinait à le cacher.

Mais quand son père tira Petit Dingwall – caché derrière le guerrier - par le bras pour qu'il soit visible de tous, la déception se lut immédiatement dans les yeux de la reine, tout comme le fou-rire qui manquait de submerger sa fille. Mérida le trouvait rachitique, pas vraiment concerné par la raison de sa venue dans le château, voire même un peu idiot.

Ce sentiment était d'ailleurs partagé par au moins une partie du clan Macintosh, dont un des membres pouffa de rire suffisamment fort pour être entendu de lord Dingwall. Contrarié que l'on puisse ainsi se moquer de la chair de sa chair, le seigneur chercha le coupable parmi les hommes vêtus de tartan rouge et bleu, ce qui entraîna progressivement une véritable mêlée entre les représentants des trois clans.

Petit Dingwall en fut la véritable origine, en sautant à la gorge de lord Macintosh toutes dents dehors (sous l'injonction de son père), mais la reine Elinor mit un terme à cette bataille rangée sans fondement comme seule une reine savait le faire.

Elle se leva sans un mot de son siège et marcha calmement jusqu'au cœur de la mêlée, qui cessa immédiatement à son arrivée. Malgré leurs différents, cette sérénité et cette assurance laissait toujours Mérida sans voix. Il lui arrivait même d'envier la force intérieure de sa mère, même si, par fierté, elle ne lui aurait jamais avoué.

Une fois le calme revenu – et quelques oreilles de lords tirées au passage de la reine – celle-ci retrouva sa place devant le trône en bois finement ouvragé et reprit comme si de rien était :

- Parfait. Où en étions-nous ? Ah. Oui.
Comme il est d'usage depuis des temps immémoriaux dans nos chères contrées, seul l'enfant premier né de chaque chef de clan pourra prétendre au titre de champion, et ainsi espérer obtenir la main de la princesse de Dun Broch.

Pour gagner le cœur de la belle, ces jeunes gens devront prouver leur vaillance, en démontrant leur force et leur habileté à manier les armes. La tradition veut que la discipline soit choisie par la princesse elle-même.

- Tire à l'arc ! Le tir à l'arc !, s'empressa de répondre Mérida avant de retrouver la retenue qui seyait à sa situation. Je choisis le tir à l'arc.

Elinor regarda sa fille, satisfaite de constater que tous les exercices, toutes les remarques et tous les conseils qu'elle avait prodigué à cette dernière durant toutes ces années commençaient enfin à porter leurs fruits. D'une voix puissante et chaleureuse, elle déclara ensuite les jeux ouverts et fut ovationnée par l'ensemble de l'assistance.
Sa fille, de son côté, se sentit soulagée que ce mauvais moment soit passé, et espéra qu'on lui accorderait un peu de paix et de quiétude pour la soirée.

Une fois ces mondanités derrière elles, un riche banquet fut servi aux convives, plein de viandes rôties et des meilleurs légumes cultivés dans l'enceinte de la forteresse. Pour le plus grand plaisir d'Elinor, celui-ci se déroula sans accrocs dans une ambiance festive et bon-enfant. Les lords se chamaillèrent encore bien sûr, mais leurs querelles ressemblaient plus à celles d'enfants bagarreurs qu'à des déclarations de guerre, et elles trouvaient toujours une issue pacifique au détour d'une pinte de bière ou d'une boutade de l'un ou l'autre.

Mérida, qui ne souhaitait rien de plus qu'être seule, fut autorisée à quitter la grande salle tôt dans la soirée. Une fois dans sa chambre, elle n'arriva pas à trouver rapidement le sommeil pour autant.

Toute cette histoire de concours des prétendants lui donnait mal à la tête. Pourquoi devait-elle laisser sa vie entre les mains d'un quasi inconnu ? Et choisi non selon les liens qu'elle pourrait créer avec lui mais uniquement sur ses aptitudes dans une épreuve unique, qui n'aurait lieu qu'une seule fois avant leur mariage de surcroit ! Ne pouvait-elle pas décider elle-même de son avenir ?

Elle trouvait cette situation injuste et répugnante ! Aucun des trois adolescents qui s'étaient présentés devant elle ne trouvait grâce à ses yeux. Elle aurait tellement voulu pouvoir choisir son futur mari en tenant compte de ce que lui dictait son cœur et non en fonction d'une règle absurde...

Tout au fond de son esprit, une petite voix lui murmura :

- Tu sais que c'est la seule solution n'est-ce pas ? Tu dois respecter la tradition et accéder aux exigences de ta mère. Sinon, tu ne pourras pas honorer ton père et ton nom.

Mérida savait tout cela bien entendu, mais cela ne lui rendait pas la tâche plus facile. Du moins pas tant qu'elle n'aurait pas son destin de nouveau entre ses mains.

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