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Chap. 6

Élémenta

Télékinésie

Télépathie

- Elendil – Saison 1, Mois 4 – J-140

Outre cette dépendance fusionnelle que nous avions, discerner un vrai sourire, d'un sourire factice chez ma sœur, était aussi facile que de cligner des yeux. Et ce soir, elle avait été heureuse. Habituellement, Tinuviel unissait une égalité d'humeur et une maitrise d'elle-même. Ce soir, pour satisfaire sa curiosité elle avait fait le premier pas. Et, par la suite, sûrement accepté l'invitation de M'eta.

Aradan était le Chef des Renégats. Plus sa réputation avait grandi, moins il avait eu besoin de la maintenir. Pour un Évolué tué par lui, le Territoire entier était au courant. Rien que son nom possédait un charisme terrifiant.

Il y a six ans, il était venu avec les membres de son clan. Ils avaient réussi à passer nos défenses, et tué de nombreux Élémentalistes. Le tout, sans être affectés par les Roches.

Assassiner le Roi et la Reine ne lui avait pas suffi. Depuis toujours, Aradan, convoitait le don des Narmolanya : les deux Capacités. Il trouva un moyen. Inoffensif pour lui. Dévastateur pour ma sœur.

Elle évitait autant que possible la compagnie des hommes. Dans le pire des cas, une crise d'angoisse surgissait. Pas une crise ordinaire. Or, ce soir, elle avait cherché cette compagnie.

Elle n'était même pas consciente de cette tension naissante. Mais j'en étais sûr. Malheureusement, c'était le genre à ne tromper personne et qui ne pouvait aboutir qu'à la haine, ou à la passion.

J'en étais là de mes réflexions quand je ressentis des frissons. Comme ça. Venus de nulle part.

Un coup d'œil vers ma sœur et je vis Jo lui glisser quelque chose à l'oreille. Sans pour autant pouvoir lire dans l'esprit de l'autre, nous avions une conscience mutuelle accrue.

Conséquence : certaines sensations étaient ressenties conjointement, alors qu'un seul les expérimentait dans la vie réelle.

Jo était trop près d'elle.

Depuis le commencement, ça avait été elle et moi avant le monde. La regarder elle, était comme voir mon propre reflet. Je veillais sur elle.

Ces jumeaux Anti ou non, allaient apprendre à garder leurs distances.

Contre les dangers extérieurs, elle était plus puissante que moi. L'Instinct sommeillait dans un inconscient proche. Ce monstre ne connaissait aucune limite. Un seul faux pas La réveillerait. Ce point de non-retour ne devait pas être atteint à nouveau.

Mais contre ses démons intérieurs, la vulnérabilité de Tinuviel était stupéfiante.

Nous restâmes Tinuviel, guitariste violet, Em'merich, son père, et moi, jusqu'à la fermeture du bar. Ménage, préparation pour l'inventaire du lendemain, et autres formalités.

Nous avions décidé de rentrer à pied.

- On va faire comme si rien ne s'était passé ? Tu veux que je vous laisse un peu d'espace ?

La taquiner était si facile. Elle allait nager dedans, après y avoir sauté en plongeuse aguerrie.

Elle me transperça d'un regard noir, que je lui rendis.

- Ose me dire que tu n'as pas ressenti leur aura ?

- Ça ne m'obsède pas autant que toi en tout cas. Et leur beauté me laisse insensible.

Et ça y est. Elle était dans l'eau.

- Disons que je ne te connaissais pas aussi frémissante.

Je n'avais plus qu'à la repêcher.

- Tu veux me connaître frémissante aussi ? Ça peut s'arranger Elendil. On rentre chez nous maintenant si tu veux.

- Tu vas vraiment t'énerver contre moi pour un Évolué ?

- Tu parlais de beauté tout à l'heure. La mienne ne le laisse pas indifférent. Je fais quoi ? S'il y a bien une chose que je ne peux pas faire c'est changer mon apparence.

- Le rendez-vous de M'eta tombe à pic alors. Et, laisse-moi deviner, tu y vas juste pour enquêter ?

Le secret de la liberté acquise était ne plus avoir honte de qui nous étions. Nous le savions. L'application se révélait bien complexe.

Après ça, personne n'avait sommeil. Au lieu de dormir, quoi de mieux que d'aller nous allonger sur le toit et de contempler les étoiles. Le ciel était d'un bleu sombre. Écouter le silence de la nuit, me paraissait, encore aujourd'hui, le plus beau des privilèges.

Depuis la genèse, les Élémentalistes avaient toujours vénéré toutes sortes de lumières. Mais celle des étoiles restait la plus jolie. Froide et inaccessible.

En inclinant un peu la tête, on pouvait voir les buildings de verre qui semblaient vouloir toucher le ciel. Raté les amis.

Leur hauteur me rappelait les forêts de chez nous. Des bois si grands, qu'il était parfois difficile d'en connaître les limites. Des arbres si hauts, et une végétation si dense, que la lumière du jour ne filtrait que timidement.

- Les teintes de verts de chez nous te manquent à toi aussi parfois ? Je demandai.

Elle s'endormait finalement. Tout ralentissait en elle, je le sentais. Normal qu'elle ait froid. Elle fit apparaître entre nous une chaleur flottante, intense mais douce. D'un jeu de doigts, les flammes dansaient les unes avec les autres. Ce feu ne léchait aucune branche. Aucun copeau ne crépitait.

- Heureusement, un peu de chez nous ne nous quitte jamais vraiment.

L'air glacé qui entrait dans mes poumons ressortait de ma bouche en nuages de vapeur. Le monde de la nuit m'avait toujours captivé. Ce monde sans voix. Le ciel, à la fois vide et plein, qui semblait s'étendre à l'infini.

Je souris. Chez les Élémentalistes, les bébés restaient plusieurs mois sans prénom. Il leur en était attribué un, selon la maitrise des Éléments, leur force ou encore leur personnalité. J'avais hérité d'Elendil, autrement « Ami des étoiles », et ma sœur de Tinuviel « Fille du crépuscule ».

Nos parents n'étaient pas très loquaces, mais ils nous avaient raconté, une fois, l'origine de nos prénoms respectifs. D'après eux, je passais des nuits entières, allongé dans nos Terres, à regarder le ciel. Tandis que ma sœur, elle, il fallait lui attacher les bras et les jambes pour l'empêcher de voler. Toute la Garde Royale, menée par , son Chef, consacrait des heures à sa recherche alors qu'elle n'avait que quatre ans. Ils finissaient par la retrouver, juste avant l'aube, lorsqu'elle tombait de fatigue.

J'éteignis le feu. Je portai ma sœur et descendis par la trappe qui menait à l'escalier de notre Structure. Nous ne pouvions nous téléporter directement dans notre appartement, à cause des murs ignifugés aux Capacités.

Le sommeil m'emporta comme un vieil ami. C'est le rêve qui choisit le rêveur. Et non l'inverse : le repos fut de courte durée.

Le vent ne prévient jamais quand il tourne. Les pleurs de ma sœur me réveillèrent brutalement. J'accourus, en manquant de peu un carton qui gisait dans l'obscurité.

Depuis six ans, elle faisait des cauchemars. Inlassablement elle revivait cette journée. Il m'arrivait d'en faire des tempétueux, mais rien de comparable. Chacun de ses rêves lui arrachait des cris à vous déchirer le cœur. La souffrance se ressentait dans chaque mot qui sortait de sa bouche. Les cheveux collés au visage par la sueur, elle était là, à se débattre dans son lit contre un démon invisible.

Ses Capacités Élémentalistes la contrôlaient complètement. Heureusement que les murs empêchaient ses Capacités Évoluées. Les fenêtres claquaient violemment. Aucune brise dehors. Le vent de Tinuviel se chargeait de tout faire trembler.

Les meubles quittèrent le sol. La vasque de la cuisine explosa et l'eau, comme animée d'une gravité contraire, allait voler vers le plafond.

Je fis alors la seule chose qui permettait de la réveiller. Je la serrai fort, entre mes bras, tandis qu'elle continuait de se battre.

- Tout va bien Tinuviel, je suis là, ce n'est qu'un rêve, réveille-toi !

Elle était bien trop ancrée dans son rêve pour entendre ma voix. La pression de l'eau s'intensifiait. Tout le plafond en était recouvert.

La prenant dans mes bras, je l'emmenai rapidement sur notre petit balcon. Là, je pourrai user de mes Capacités Évoluées. Je posai ma main gauche sur son front pour apaiser son esprit.

L'immersion fut instantanée.

Comme si une pression énorme s'exerçait sur moi. Comme si quelqu'un pénétrait mon crâne. Ce rêve laissait un arrière-goût d'authenticité. Les yeux vairons et perçants d'Aradan, le Renégat, me fixaient tandis qu'il proférait une menace sur un ton étrangement calme. Sa voix imprégnait l'atmosphère. Je la sentais. Comme si elle s'insinuait dans tous les pores de ma peau. Les sons étaient si précis, qu'ils se rapprochaient plus d'un souvenir, que d'une projection :

« Tu es ma proie. Lorsque tu te sentiras en sécurité, je viendrai. Pour ton frère et toi. Et cette fois-ci je vous tuerai tous les deux. Tu sais par qui je commencerai, n'est-ce pas ? »

Elle ouvrit brutalement les yeux et agit comme à son habitude : me prenant pour le Renégat, elle m'agrippa la gorge, d'une force incroyable, et me plaqua au sol. Plusieurs de mes côtes se brisèrent. Elle était sur le point de me frapper avec son poing, en feu.

Les frères et sœurs Élémentalistes ne peuvent se blesser via les Éléments. Je n'avais rien à faire. Elle se ravisa sans mon intervention. Un éclair passa dans ses prunelles vertes et elle réalisa qui j'étais.

Tout s'arrêta. Ses cris. Les meubles retombèrent dans un bruit inquiétant. Dans un ultime effort de concentration, j'évaporai l'eau avant qu'elle ne touche le sol.

A peine capable de respirer, son cœur battait à tout rompre. Je la tirais contre moi. Je la serrais alors que des tremblements secouaient encore ses membres. Je voulais mon étreinte protectrice malgré la douleur lancinante de ma cage thoracique. Elle se perdit dans mes bras, trop hébétée pour faire quoi que ce soit d'autre.

- Rappelle-toi, ton maintenant n'est pas ton toujours.

J'avais rassemblé tout le calme que je possédais tandis que mon larynx brûlait encore.

- Fais que ça cesse, je n'en peux plus.

Sa voix n'était que bruissement. Un cri dans un murmure.

J'aurais tout fait pour elle. Sans une once d'hésitation, si elle me demandait de tuer quelqu'un pour elle, je le ferais. A l'autre bout du monde, si elle me demandait de l'y rejoindre, je le ferais. Je lui donnerais toute ma personne et tout ce que je possède, si elle me l'ordonnait.

Mais cette demande-ci, je ne pouvais l'exaucer.

Croyez-moi, on peut cesser d'exister alors qu'on vit encore.

L'austérité de la nuit se révéla dans toute sa brutalité au moment où la respiration de ma sœur reprit son rythme normal.

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