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Chap. 10

Élémenta

Télékinésie

Télépathie

- Tinuviel – Saison 1, Mois 5 – J-119

- Comment tu as su où vivait M'eta ?

Un sourire se dessina sur son visage trop vite pour qu'il envisage de le retenir :

- Tu veux vraiment connaître la réponse ?

- Oui, sinon pourquoi poser la question ?

- Adel est sa meilleure amie. Je suis déjà venu la chercher quand on était ensemble. Deux débris ensemble. Le couple parfait.

- Pourquoi ne plus être ensemble alors ?

- Je ne suis pas venu pour ça. Je voulais te reparler de l'autre soir au New York's Bar.

- Je t'écoute.

- Quand tu as chanté, on aurait dit la liberté incarnée.

- La musique, est la liberté incarnée. Je ne suis que la voix.

Il sourit :

- Je suis ravi de voir que tu n'es pas qu'un physique.

- Étonnant n'est-ce pas ? Je ne me sers pas de ma tête uniquement pour faire tenir les cheveux.

Mon ironie ne le désarçonna pas, au contraire, il continua :

- Que dirais-tu de t'abandonner avec nous alors ?

- Pardon ?

- E'gon et moi. Je suis la guitare, et lui une autre voix comme tu dis.

Ce témoignage d'attention et d'intérêt n'était dû qu'à mes cordes vocales et mon physique ? Pourquoi ne pas lui demander là, maintenant ? Je connaissais les mots en A.D.

Avec ou sans leur présence, je me sentais inexorablement ramenée vers eux. Si je leur posais la question, j'avais peur de les éloigner. J'étais prête à le suivre chez lui pour savoir qui ils étaient. Il aurait presque pu me demander n'importe quoi, j'aurais dit oui.

- C'est d'accord. Voyons voir ce que tu vaux avec des cordes.

Tout en écrasant son mégot par terre, une ombre de sourire flotte sur son visage sans qu'il ait à bouger les lèvres. Un petit robot volant, prévu à cet effet, vint nettoyer. De la taille d'un disque, cet appareil plat désintégra très simplement ce qu'il restait de la cigarette. Après avoir ramassé la poussière produite, il repartit silencieusement à sa borne de recharge.

- Je peux savoir ce qui te fait sourire ?

- Tu as répondu vite. J'étais prêt à argumenter s'il le fallait.

Que valait l'argumentation face à un claquement de doigts qui pouvait l'expulser à plus de dix mètres ?

- Tu habites loin ?

- Pourquoi tu es pressée ?

- Ne sois pas si sûr de toi. J'essaie d'estimer la distance entre ici et chez moi. Si par exemple, je dois me sauver.

Et pour courir, j'allais courir.

- Ne t'en fais pas, je te raccompagnerai. Et en marchant.

- Merci 87, mais je rentrerai seule.

- J'aime beaucoup la manière dont tu prononces ce nombre de mon nom de famille. Mais tu devrais faire attention, j'ai remarqué que tu ne prononçais pas bien la fin des mots en A.D.

Il critiquait mon niveau en langue ? Sérieusement ?

- Tu devrais plutôt faire attention à toi, j'ai entendu dire que tu jouais totalement faux.

Nous arrivâmes devant chez lui. Après être sortis de l'ascenseur, composé de plusieurs façades de miroirs, il effleura la porte de son Bracelet, ce qui la déverrouilla.

Son appartement était plus petit que celui de M'eta. Deux chaleurs corporelles faisaient écho à la mienne. Je ne ferai pas la même erreur deux fois. D'autant que, sur les photos, on ne voyait que J'ochim et E'gon sourire. Aucun parent.

- Je vais nous chercher des trucs à grignoter. Notre chambre est juste là-bas. Dit-il en pointant la pièce du fond.

En une seule journée, j'avais été invitée à entrer dans deux chambres. Heureusement, M'eta ne m'avait rien proposé à manger. J'entendais le cœur d'E'gon battre derrière la porte.

- Je ne pensais pas que tu accepterais. Dit-il simplement.

- Ton frère, lui, n'hésitait que sur mon délai de réponse.

- Il a pris moins de risques.

- Mais si ma présence te dérange, je peux repartir aussi.

- Non, je sais que tu vas rester.

Est-ce que j'avais le temps de l'éviscérer avant que son frère ne revienne ?

Son sourire donnait une tout autre dimension à son visage. Il quitta l'entrée de la chambre pour aller sur son lit. Il me regardait, sans ciller. Il avait beau être télékinésiste, il avait des yeux capables de transpercer un esprit, comme si vos pensées n'étaient pas à l'abris. J'étais une Élémentaliste, tout comme le jour de notre rencontre, je ne comptais pas baisser les yeux.

- Si tu as du ressentiment, laisse-le s'exprimer. Ne l'étouffe pas.

- Tu es étonnamment honnête pour une F.S.

J'avais vécu sur ce Territoire et ne connaissais pas cette réputation qu'il attribuait à ses habitants.

- Je ne sais pas si c'est de l'honnêteté, mais j'ai dû revoir beaucoup de mes jugements péremptoires à la lumière de l'indulgence de mon frère.

La calme assurance qui émanait de lui éveillait autant de méfiance que de curiosité.

- Je vais être aussi franc que toi alors. Je me suis réveillé ce matin avec une impression de déjà-vu. Si je ne t'invitais pas aujourd'hui, tu ne chanterais jamais avec nous. Mon frère ne l'explique pas non plus, mais il a tout de suite validé le projet.

J'ochim entra à ce moment-là. D'un geste coutumier, il ramassa une des deux guitares qui gisaient sur le sol. La pièce comportait deux lits simples. Mais J'ochim rejoignît son frère sur le lit déjà occupé.

Il commença à gratter quelques notes. Tenir une guitare lui allait bien. Son attitude défiait tout système de pensées et de conventions. Comme si de simples mouvements de poignets, balayaient tout encombrement de contraintes. Il demanda :

- Vous êtes prêts ? Ou on peut rester à discuter si vous préférez ?

- Autant faire ce pour quoi je suis venue.

J'ochim fouilla dans leurs affaires éparpillées tous azimuts. Il trouva une tablette, qu'il me tendit.

Leur appartement était globalement « en bordel ». Mais ils ne semblaient pas avoir tant d'affaires que ça. Mon doigt faisait défiler rapidement les playlists. En-dessous des chansons existantes, des morceaux à priori de leur cru était enregistrés. Celle intitulée « GH », attira mes yeux.

- Reste sur les musiques du haut E'milie. Demanda l'un des frères.

- Tu m'en demandes trop ou pas assez E'gon.

- Bon. On va pas y aller par quatre chemins. Oui, on compose, non tu ne les écouteras pas aujourd'hui. Choisis, ou sinon je m'en charge. Affirma 87.

- Quelle galanterie.

- Tu ne m'as pas habitué à une telle lenteur en même temps.

- Je ne t'ai habitué à rien du temps. Mais je choisis cette chanson-ci.

Cette chanson datait d'une vingtaine d'années Évoluées.

Je ne connaissais pas le groupe personnellement, et eux ne connaissait ni E'milie, ni mes autres identités. Mais cette chanson était si proche de mes sentiments qu'elle créait une sorte de transe. La chanter procurait une euphorie qui grandissait doucement, jusqu'à l'apothéose du refrain.

Depuis toujours, nous avions la sensation de ne pas avoir d'existence propre en tant que personne singulière. Les paroles de la chanson s'interrogeaient sur ce qu'être soi signifie. Est-ce qu'il faut chérir ou bannir ses souvenirs ? Est-ce un pan de soi ou un passage éphémère ?

Les jumeaux voulaient de l'authenticité ? Ils allaient être servis.

J'ochim commença à jouer avec beaucoup d'aisance. Chansons qu'il connaissait, ou non, ses notes s'enchainaient naturellement.

E'gon, lui possédait une voix à vous arracher des larmes. Un timbre qui vous happe avant que vous ne compreniez ce qui vous arrive.

Les yeux rivés sur son regard mordoré. Suspendue à ses mots, qui apparaissaient plus suaves. Il alternait entre les notes graves et les notes aigues, au rythme de la musique.

De ce trio, des images fourbes s'imprimaient sous mes paupières.

Après le premier refrain, comme convenu, il s'arrêta et ce fut mon tour.

Sa bouche était fermée, mais sa voix ne disparaissait pas, à l'instar des restes de la mélodie qui persistait à danser dans ma tête.

A mon tour d'être là. Je chantais. Pour moi. Pour Elendil. Pour nos parents. Criant une souffrance ancrée depuis longtemps.

J'avais pris goût à faire ce qui dérangeait les miens. Je ne suis pas eux et ils ne sont pas moi. Ma vie est la mienne. Père, Mère, j'aurais aimé avoir votre fierté. J'ai fini par apprendre à faire sans. Une violente nostalgie m'avait envahie. Le refrain suivant, nous le chantâmes de concert.

Nous sentions indubitablement tous les trois une osmose naître. Aucun de nous ne cachait nos regards adressés aux deux autres.

L'absence de photos et l'absence de parents. Et s'ils n'étaient pas Anti, mais tout simplement orphelins au même titre que nous ?

Le silence donna lieu au silence. Le guitariste finit par se lever et s'arrêta au centre de la chambre :

- Un remontant ? Quelqu'un ?

- Il est tôt Jo.

L'intéressé sourit à son frère :

- Ton rôle est de chanter. Laisse l'heure aux Bracelets.

Il nous laissa seuls, E'gon et moi. Et le silence réapparut.

- Ta voix est vraiment magnifique. Toi qui aimes les langues, tu avais remarqué que ton accent changeait quand tu chantais ?

Mon accent F.S ? A.D ? Sans le savoir, il venait de m'inviter à être plus prudente.

- C'est vrai ? Je peux te poser une question aussi ?

- Je t'écoute.

- Où sont vos parents ?

- Demande à Jo, moi je ne te répondrai pas.

J'ochim réapparut, mais je n'osai pas redemander. Nous jouâmes encore quelques chansons. Le guitariste proposa à nouveau de me raccompagner, ce que je refusai à nouveau. Hors de question que je cède et qu'il connaisse notre adresse.

Nous descendîmes tous les trois, E'gon voulait visiblement sortir aussi.

- A tout à l'heure E'gon. Dit J'ochim alors que son frère partait déjà dans la direction opposée.

- A tout à l'heure. A bientôt à l'École E'milie.

Mon prénom coula de ses lèvres comme une étrange mélodie hypnotique.

- Je te ramène à l'École, tiens. Comme ça, tu sauras te repérer, et si les Crédits sont un problème, tu pourras toujours rentrer à pied, il n'est pas tard encore.

Cette silhouette longue et élancée. Cette mâchoire carrée. Ça devait sûrement pencher en sa faveur quand il séduisait les filles.

Ma réflexion fut écourtée. Je lui aurais volontiers passé son orgueil, s'il n'avait pas froissé le mien. Et c'était bien la volonté de faire mes preuves qui inspirait la plupart de mes actes.

- Tu ne me feras pas changer d'avis. Oui les femmes sont aussi intelligentes que les hommes. C'est une certitude. Certaines femmes sont plus intelligentes, tout comme certains hommes le sont plus. C'est complètement indépendant de leur sexe. Mais tu ne peux pas soutenir que les deux sont égaux physiquement.

Quel que soit le sujet qu'abordait J'ochim, il savait le rendre attrayant. Son charme à lui seul rendait un propos insultant, ou subtil.

- Dis-moi, ce n'est pas trop handicapant de vivre avec une mentalité datant d'il y a cinq siècles ? Mais laisse-moi résumer. A âge égal et condition musculaire quasi équivalente, tu seras toujours meilleur qu'une fille c'est bien ça ?

- C'est un peu réducteur mais oui. A quel sport penses-tu pouvoir me battre ?

- Ne m'insulte pas D87A82. Et rattrape-moi. On en reparle après.

Je vous avais bien dit que j'allais courir.

J'avais perdu mes repères depuis longtemps. Je n'étais pas à ma puissance maximale en tant Élémentaliste, mais légèrement au-dessus du standard pour une Évoluée.

Il courait vite, il ne me laissait pas le choix.

La pluie commença doucement à tomber. Je lançai un regard interrogateur à mon adversaire.

- Tu es trop intelligente pour mettre ta défaite sur le compte de quelques gouttes ! Cria-t-il en me dépassant légèrement.

Mon corps, comme mon esprit réclamaient que cette bruine se transforme en une pluie battante. Le ciel répondit à mon appel.

Mes yeux habituellement totalement unis, variaient au rythme des Éléments. Et là, l'eau était leur couleur.

Je penchai la tête et accélérai.

Après un quart d'heure à courir à toute vitesse, considérant que je l'avais suffisamment devancé, je m'arrêtai. Nous étions dans un quartier aisé, les immeubles étaient plus petits et plus espacés. Il n'était qu'à deux rues. J'écartai les bruits de la rue et entendis ses pas.

Je voulais le voir courir, pour moi. Aussi, avec une prise de risque inconsidérée, je me téléportai sur le toit plat de la petite Structure à ma droite, en prévoyant suffisamment haut pour ne pas m'emmurer.

Ses mouvements étaient sûrs, et ses muscles solides. Il se rapprochait. Une S.I aussi. Sans attendre, je sautai immédiatement pour retourner là où j'étais.

Je venais d'amortir quand il arriva entre les deux Structures :

- Tu es tombée ?

Je ne pris pas la main qu'il proposa pour me redresser. Mais il la saisit quand même, me plaçant juste devant lui.

Près. Trop près. Nos respirations saccadées ne faisant plus qu'une.

- Tu ne peux pas prétendre que ta théorie tient toujours la route ?

Ne le voyant pas répondre, je poursuivis :

- Satisfait d'être deuxième ?

- Je connais un moyen de l'être encore plus. Dit-il tout en se rapprochant de moi.

La ruelle était pleine de lui, de sa voix. Personne ne m'avait jamais regardée de cette manière.

Étrange moment pour songer à ses parents. Mais je savais parfaitement quelle aurait été leur réaction s'ils m'avaient vue aussi proche physiquement d'un Évolué. Vouloir leur désobéir ne faisait que renforcer les vibrations naissantes dans mon corps.

- Tu devras me battre au moins une fois 87.

Il faut savoir renoncer à certains combats impossibles avant de s'avilir dans un dépit sentimental vain. Le danger était réel, nous l'effleurions volontairement de nos doigts.

- Si ce n'est que ça. Tiens-toi sur tes gardes.

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