
Chapitre Unique : Part.2/5
Destin Funeste
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Partie 2/5.
Après une douche chaude et s'être fait belle, Kimya se mit en chemin à bord de sa voiture de luxe.
Pendant le trajet, la ponte-negrine² contempla les bâtiments de structures variées qui bordaient la plage de la Ville Océane, ainsi que les habitations des différentes agglomérations qu'elle traversa.
En début d'après midi, Louessy lui transmit les coordonnées du lieu où se déroulait la fête. Elle suivit son GPS qui la conduisait dans un quartier très habité. Les rues baignaient dans une lueur fantomatique que seules les lampadaires vacillants perçaient de leurs halos jaunes. Cependant, à mesure qu'elle roulait, moins de maisons il y avait. Elle s'enfonça de plus en plus dans les tréfonds de cette localité, jusqu'à l'écoute de son appareil de géolocalisation :
« Vous êtes arrivé(e) à destination ! ».
La conviée aperçut une vaste maison très illuminée, clôturée par une basse muraille au-dessus de laquelle, s'incrustait des grilles. À l'extérieur de celle-ci, des voitures de marques diverses étaient parquées. À l'intérieur, il y avait du mouvement. Elle trouva un espace, stationna son véhicule, coupa le moteur, puis descendit en verrouillant les portières.
Lorsque ses pieds foulèrent le sol, ses yeux inspectèrent les alentours.
C'était une zone sablonneuse assez calme, animée par la fête dont les bruits sourds de la musique, parvenaient jusqu'à elle. La brise transportait dans ses fosses nasales, un arôme d'herbes ainsi qu'une senteur de sol humide, qui remplissaient délicatement ses poumons.
Debout, à quelques mètres de la propriété, elle sortit son smartphone de son sac à main hors de prix, pour passer un coup de fil à son père. Leur conversation dura près d'une minute. Juste après, elle se dirigea vers l'immense demeure visiblement construite en deux niveaux.
Pendant qu'elle marchait, la convive pouvait entendre la douce mélodie des vagues s'échouant sur la rive. S'en suivaient des bruissaillements harmonieux des feuilles de palmiers, s'agitant sous le souffle répétitif du vent. Le ciel étoilé ainsi que la pleine lune, embellissaient ce décor naturel.
En arrivant devant le portail, elle fut contrôlée par un agent de sécurité balafré, à qui elle présenta une invitation virtuelle. Ce dernier confirma d'un coup d'œil et la fit entrer.
La cour avant était éclairée par des lampes solaires d'extérieur en forme de boule, placées dans le magnifique jardin au milieu duquel, un chemin de pavés la conduisait jusqu'à la construction. Une fois devant l'entrée, elle trouva un homme vêtu d'un sweat à capuche. Ce dernier se frottait les mains pour se réchauffer, mais la regardait étrangement. Elle le salua avant d'ouvrir la porte athéna, qu'elle referma après l'avoir traversé. Un frisson d'anticipation la parcourut en franchissant le seuil.
Dans le vaste vide sur le hall richement décoré, l'ambiance était d'une extrême folie. Une majorité des invités chaloupaient comme des possédés au rythme endiablé de la musique assourdissante. Certains discutaient ou flirtaient comme des bêtes sauvages, d'autres buvaient comme des trous, et quelques uns vomissaient ce qu'ils avaient avalé. Ce n'était pas ce à quoi elle s'attendait.
— Ils sont tous drogués ou quoi ? marmonna-t-elle.
Elle scrutait les environs avec dégoût, dévisageant les personnes présentes pour repérer de vieilles connaissances, mais elle ne reconnut aucune d'entre elles. En faisant le tour de la propriété, elle découvrit d'autres fêtards à l'arrière de celle-ci. Comme tous les autres, leurs visages lui étaient étrangers. Confuse et contrariée, elle s'orienta vers la sortie. Une fois dehors, le jeune homme qu'elle vit plus tôt n'y était plus. Elle prit son portable et composa le numéro de son ami. Ce dernier décrocha presque immédiatement.
— Allô !
— Mais t'es où ? Ça fait déjà plus de vingt minutes que je suis là et je ne te vois nulle part, se renfrogna-t-elle.
— Ah, t'es déjà là ? Désolé, j'ai eu un contretemps. Mais t'inquiètes, j'suis là dans cinq minutes ! confirma-t-il.
— Et c'est quoi cette fête ? C'était sensée être des retrouvailles mais ce que j'ai vu là... En plus, il n'y a personne que je connais ici ! dit-elle irritée, pointant sa main sur l'habitation.
D'un ton amusé et rassurant, ce dernier répondit.
— Calme toiiii, ça fait partie de la surprise.
Soupirant à cette réponse, la jeune maman répondit en disant « ok » puis raccrocha. Évoquer le mot surprise suffisait à échauffer sa réflexion. Une fois qu'elle l'entendait, sa curiosité devait obligatoirement trouver satisfaction. La curieuse retourna à l'intérieur, et s'isola près du bar se trouvant tout au fond du hall. L'ambiance était la même, mais empreinte d'un soupçon de malveillance. D'ailleurs, certaines personnes semblaient être plongées dans un coma, elles dormaient comme des morts.
Des minutes passèrent et pendant ce temps, elle sentit un regard omniprésent sur elle. Cette sensation troublante, l'incita à abandonner son siège, et à se diriger vers une porte se trouvant en face de l'entrée principale. Celle-ci donnait accès à un salon de style vide sur séjour. En pénétrant la salle pénombreuse, les rires et la bruyante musique devinrent de simples bruits étouffés. Elle fit plusieurs pas avant de prendre sa gauche, et de s'enfermer dans des toilettes qu'elle repéra plus tôt. À l'intérieur régnait un calme absolu, l'isolant du tumulte qui se déroulait à l'extérieur..
Les parois épaisses ainsi que la porte à isolation phonique, créaient une bulle de silence autour d'elle, la coupant totalement du monde. La femme d'ébène se tenait devant le miroir plaqué sur le mur aux carrelages marbre, contemplant son image. Ses yeux parcouraient sa silhouette en forme de guitare, que sa robe de grand couturier moulait avec élégance. Elle sourit, satisfaite de l'effet que sa tenue produisait. Sa peau, même sans maquillage, était éclatante et impeccable. Ensuite, elle rajouta un peu de gloss sur ses lèvres charnues. Enfin, elle se retourna légèrement, vérifiant une dernière fois sa coupe en brosse, tombant en cascade sur ses épaules. Admirative de son apparence, elle prit plusieurs photos et vidéos. Tout en elle respirait la confiance.
La placidité de la pièce avait quelque chose d'apaisant, comme un cocon où le temps semblait suspendu. La jeune mère ferma les yeux un instant, savourant cette parenthèse de tranquillité. Cependant, une impression étrange commençait à l'envahir, fissurant peu à peu cette paisibilité. Brusquement, un sentiment funèbre l'accabla, faisant glisser un frisson le long de ses vertèbres.
Elle rouvrit les yeux et fixa son reflet. Cette fois, ses traits paraissaient moins rassurant. Quelque chose d'insaisissable la tourmentait. Progressivement, de viles idées affluaient dans ses pensées, la submergeant d'effroi. Et si quelqu'un l'avait suivi ? Et que cette personne faisait irruption pour la... ?
Elle secoua la tête pour chasser ces réflexions. Après tout, il n'y avait aucune raison de s'inquiéter. Mais l'inquiétude s'insinua en elle, grandissant en intensité à mesure que les secondes s'égrenaient.
Finalement, la fille d'Ève jugea qu'il valait mieux quitter les latrines. Certaine que l'hystérie de la soirée et ses invités l'aiderait à tranquilliser son esprit. Elle ajusta une dernière fois sa robe, prit une grande inspiration, et se dirigea vers la porte. Sa main se posa sur la poignée dorée, froide sous ses doigts. Elle la tourna lentement et poussa la porte. Toutefois, ce qui l'accueillit hors de la pièce n'était pas le vacarme festif qu'elle s'attendait à retrouver. Mais plutôt un silence glacial et écrasant, comme si la villa retenait son souffle.
Kimya se figea sur le seuil, son cœur se contractant douloureusement comme s'il avait cessé de battre. Elle n'entendait plus rien, pas même le murmure lointain qu'elle perçut en entrant dans les WC. Tout était anormalement calme, oppressant, comme un cimetière en pleine nuit. Un silence aussi profond et soudain ne pouvait pas être normal. On aurait dit que le monde entier s'était arrêté.
Un nœud se forma dans son estomac sous l'effet d'une angoisse grandissante. L'air devint lourd, presque tangible, enveloppant chaque recoin de la demeure dans une atmosphère de menace sourde.
L'angoissée avançait prudemment dans le séjour inoccupé et quasi obscur, les battements dans sa poitrine se voulant plus forts les uns les autres. Ses talons, presque inaudibles, résonnaient sinistrement sur le sol. Chaque claquement, pourtant faible, semblait un écho amplifié dans l'habitation, lui faisant craindre le pire. Avalant nerveusement la salive, elle tenta d'appeler quelqu'un, mais sa voix mourut dans sa gorge, abstenue par la frayeur. Ses pas la menèrent lentement vers la sortie donnant accès au hall, où elle avait laissé les autres invités quelques minutes auparavant.
Une fois devant la porte dudit espace, la suspicieuse l'entrebâilla. Tapie dans l'ombre, elle examina sa droite, mais il n'y avait plus une âme en vue. Alors que son cœur s'accélérait graduellement, son regard apeuré auscultait le côté opposé. Là également, plus un souffle, plus un mouvement. Sur le moment, une question émergea dans sa tête, ''mais qu'est-ce qui se passe ici ?''
L'espace était vide. Complètement déserte. Les convives s'étaient évaporés, laissant place à un décor cristallisé. L'image devant elle glaça le sang dans ses veines. Un sentiment de danger imminent s'empara de la trentagénaire³, la plongeant dans une terreur indicible. La respiration saccadée, son cœur martelait son thorax avec une violence qu'elle n'avait jamais connue.
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2. Un(e) ''ponte-negrin(e)'' est un(e) habitant(e) de Pointe-Noire, République du Congo.
3. Un(e) ''trentagénaire'' est une personne qui a trente ans ou un peu plus.
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😬 Bon là ça devient flippant ! J'ai le cœur qui bat la chamade. Et toi, qu'est-ce que tu penses de cette deuxième partie ? Dis le en commentaire.
☹️ Je sens que j'aurai du mal à dormir maintenant. Tu n'aurais pas de critiques ou remarques ? Ça va m'aider à me concentrer sur autre chose.
😖 En plus il fait bien trop sombre ici. Peut-être que si nous faisons briller la petite étoile 🌟 il y aura plus de lumière.
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