Chapitre 3 | Exploration Interdite
- Ok bon, là par contre on reste tous les deux collés d'accord ?
- Ça marche. Répondis-je
Il posa sa main sur la poignée et commença à la tourner lentement, de sorte à ce que le moins de bruit possible soit fait. Je m'approchai à mon tour de la porte progressivement, me positionnant derrière mon ami qui tentait d'ouvrir la porte au ralenti. Il arriva au stade final où il fallait pousser pour voir si elle était ouverte. Mon seul désir malgré le fait que j'étais partant pour entrer dans cet endroit glauque, était que cette dernière soit fermée à double tour, blindée et gardée par un chien, afin que nous puissions conclure que nous ne pouvions y rentrer. Mais à ma grande déception, le destin a voulu que nous obtenions des réponses. Eliot poussa la porte, et sans résister, celle-ci s'ouvrit lentement sans aucun bruit. J'entendis mon acolyte pousser un large soupir, ne sachant pas pourquoi je lui demandai :
- Alors ?
- Vois par toi même...chuchota-t-il.
Je penchai la tête par dessus son épaule et pu observer l'intérieur, ou du moins un semblant d'intérieur. En effet, les volets des fenêtres étant fermés, l'obscurité qui y régnait était totale et dense. Peut-être y avait-il quelqu'un, mais si c'était le cas, à cet instant présent, lui pouvait nous voir, mais pas nous.
Debout, nous avançâmes côte à côte, l'épaule collée à celle de l'autre, nous étions dans un de ces moments qui nous rapprochaient, comme si nous étions une force, tels des frères. À peine nous fîmes trois pas en avant que nous vîmes l'ombre de la porte qui nous indiquait que cette dernière se refermait lentement derrière nous. Je regardai alors mon ami avec un regard insistant, mêlé à de l'inquiétude et à de la détermination, il hocha la tête. C'était le signe pour me dire de fermer la porte car il sortit juste après son téléphone, et l'utilisa en guise de lampe-torche. Quand j'eus fermé la porte, je me retournai et vit Eliot à quelques pas plus loin de là où je l'avais laissé.
Nous étions visiblement dans ce qui semblait être un couloir, j'étais derrière mon ami qui avançait à pas léger tout en éclairant le sol de droite à gauche pour vérifier que rien n'y gisait. Nous arrivâmes devant une porte qui était à notre gauche, avec une poignée normale. Eliot me lança un regard inquiet, je lui fit non de la tête, à ce moment là, des dizaines de scénarios défilèrent dans ma tête qui pouvaient arriver si on ouvrait cette porte, et je préférais ne pas les voir se réaliser, je lui fit signe de continuer d'avancer. Quelques pas plus tard, nous vîmes cette fois-ci trois portes. Une était en face de nous, signalant la fin du couloir, et les deux autres étaient positionnées à droite et à gauche, toutes deux opposées.
- Il va falloir qu'on se décide... chuchota nerveusement Eliot
Pris par l'angoisse de la situation, ma mauvaise manie de m'imaginer tout un tas de choses glauques aux plus mauvais moments arriva. Je ne sais pas pourquoi, mais souvent, mes pensées, toutes innocentes qu'elles sont, me font passer d'une ambiance angélique à une ambiance totalement terrifiante. En effet à ce moment où nous devions faire un choix, j'imaginais derrière nous, au fond du couloir d'où nous venions, une silhouette noire, au sol, allongée, la tête relevée, des yeux rond d'un blanc neige avec de larges pupilles noires qui nous fixaient, accompagnés d'épaisses lèvres rouges dessinant un sourire malsain. Et j'imaginai là, la silhouette au fond, en train de nous épier, immobile. Je fus soudainement tétanisé face à cette image dans ma tête, je ne tentai alors même pas de regarder derrière, et posai ma main sur la poignée de la porte qui se tenait à notre gauche. Je la retirai, et Eliot posa à son tour la sienne sur la poignée et la tourna lentement.
Toujours poursuivis mentalement par l'horreur dans ma tête, je pressai mon ami en le poussant légèrement pour qu'il exécute ses gestes plus rapidement. Il ouvrit la porte et leva légèrement la tête. Étant derrière lui je ne pouvais pas savoir pourquoi il l'avait relevé ainsi, c'est en me décalant un peu vers la droite que je vis un début d'escalier. Il commença à avancer, et je pu voir tout un escalier à plan carré. Je montai les marches sans refermer la porte derrière nous, tout en suivant mon acolyte qui progressait lentement sur les marches en les cherchant à l'aide de sa source de lumière. Nous entrâmes cette fois-ci dans ce qui semblait être un couloir, mais celui-ci paraissait plus petit car Eliot leva son téléphone afin de diriger sa lumière droit devant nous, et nous vîmes un mur blanc au fond, sans fenêtres. Le long du couloir, trois autres portes s'offraient à nous.
- C'est vraiment, vraiment, mais alors vraiment glauque putain ... murmura mon ami.
- Je ne comprend pas pourquoi il n'y a personne, tu crois qu'ils dorment ?
- Ils ? Je préférerais qu'il n'y ai que nous dans cette baraque si tu veut savoir. Répondit-il par dessus son épaule
- C'est pas toi qui voulait rencontrer M.Psychopathe ? Dit-je d'un ton sarcastique
- Ah ah très drôle, c'était de l'ironie andouille.
Il s'avança dans le couloir. Sur le côté gauche se tenait une porte, et deux autres étaient un peu plus loin, toutes deux sur le côté droit. Il s'approcha de la première à notre gauche, et prit la poignée dans ses mains. Il tourna la tête dans ma direction.
- Promet moi de ne pas te casser la gueule dans les escaliers si on doit courir. Me dit-il d'une voix ironique et tremblotante.
- Je t'emmènerai dans ma chute, comptes sur moi. Murmurai-je
Il tourna d'un coup la poignée et poussa rapidement la porte de sorte à ce qu'elle ne soit qu'entrouverte. Il jeta un œil en y approchant sa tête, leva son bras afin d'y faire passer la lumière de son portable et me fit signe d'approcher. Il poussa la porte en grand, effectuant ainsi un grand courant d'air dans la pièce qu'il venait d'ouvrir et balaya directement cette dernière d'un rapide mouvement de bras.
- J'ai jamais été aussi content de voir qu'une chambre est vide bordel ... soupira-t-il
Je m'approchai à mon tour, et pu constater un lit individuel, fait, ainsi qu'un simple bureau et une chaise. Quelques livres étaient posés sur le meuble, mais hormis ça, la chambre semblait en ordre, rangée.
- La chambre de Diana tu pense ? Demandai-je
- Bizarre, mais possible.
Je compris sa réponse quand je vis que les murs étaient noir et blanc, et que le lit était recouvert d'une épaisse couverture sombre. Une chambre de fille est généralement, ou du moins d'après les stéréotypes composée de couleurs vives et joyeuses, pourtant Diana n'était pas connue comme Gothique ou quoi...
- On va voir les autres.
Nous sortîmes de la chambre et retournâmes dans le couloir, cette fois-ci, ce fut moi qui passai devant. Nous nous dirigeâmes vers l'avant dernière porte qui était du côté droit du couloir, juste à deux mètres de la dernière. Je me positionnai devant, mis ma main sur la poignée qui à mon grand étonnement était très froide.
Pour m'aider, mon camarade positionna son bras de sorte à ce que quand j'ouvre la porte, son téléphone puisse éclairer directement la pièce afin de voir ce qui s'y trouve. Je tournai la poignée lentement, je dû la serrer fermement à cause du fait qu'elle était froide et que mes mains, moites, glissaient sur cette dernière. Une fois la poignée tournée, je senti à nouveau mon côté paranoïaque arriver avec des idées toutes plus glauques les unes que les autres. Ne voulant pas que cet état ne me surprenne à nouveau, surtout à cet instant crucial, je poussai brusquement la porte et vis à l'aide de la lumière une baignoire blanche avec un rideau de douche gris. Déterminé à garder mon adrénaline, je fis deux pas en avant, et vis à ma droite derrière la porte, des toilettes blanches, propres. Je m'approchai ensuite d'un pas rapide du rideau de douche. Je pouvais voir la lumière du téléphone être de plus en plus forte et en direction de la baignoire, ce qui signifiait que mon ami entrait également dans la pièce.
J'étais toujours déterminé à en finir avec cette maison rapidement, mais au moment de pousser le rideau, une pensée me transperça le crâne, j'imaginai tout à coup la même silhouette noire que j'avais visualisé un peu avant, debout dans la baignoire, se tenant ainsi face à nous avec une posture malsaine, toujours avec les mêmes yeux ronds et la bouche de couleur sang. Cette image me tétanisa et me figea sur place, un frisson me parcourra tout le long du dos. Ne comprenant pas, Eliot s'approcha du rideau de douche, le pris fermement dans sa main, et le tira violemment, provoquant un bruit métallique monstre dans la salle de bain. Rien. Mes pensées s'en allèrent, évacuées par la réalité de la situation.
- Putain mais tu fou quoi Ed ? Me demanda Eliot dans l'incompréhension
- Heu...rien...rien...excuse moi...balbutiai-je
Peu à peu je repris mes esprits, puis nous sortîmes de la salle de bain. À nouveau dans le couloir, il ne nous restait plus que la dernière porte au fond de celui-ci, qui n'était en réalité qu'à quelques mètres de la pièce d'où nous venions. Nous marchâmes alors vers la dernière pièce et c'est en éclairant la poignée à l'aide de son téléphone que nous vîmes un détail troublant sur cette dernière.
- T'as vu la poignée ? Me demanda Eliot.
- Ouais ouais ... même si en fait pas vraiment ...
En effet, la poignée qui était censée être là était manquante, comme si quelqu'un l'avait retiré. Je m'approchai de plus près de cette dernière, et vis que la serrure de la porte elle, était présente, mais pas la poignée, cette dernière avait été enlevée. Vu l'état dans lequel était la serrure, on aurait dit que quelqu'un l'avait arrachée.
Soudain, une voix grave et masculine s'adressa à nous, venant tout droit des escaliers d'où nous étions montés.
- Je peux vous aider ?
Nous sursautâmes tous les deux, surpris, et nous retournâmes directement.
- Oh !!! Putain ... cria Eliot en agitant son téléphone vers l'homme
- Que faites-vous ici ?
J'étais pour ma part terrorisé, il devait en être de même pour mon acolyte qui restait paralysé dans la position dans laquelle il était. Nous étions là, dans le couloir à l'étage d'une maison où nous avions pénétré de notre propre chef sans demander une quelconque permission, et nous nous retrouvions là devant un homme ; devant une impasse. L'homme insista.
- À moins que vous n'ayez de bonnes raisons d'être devant moi dans ce couloir à cette heure-ci, vous allez descendre avec moi et on va s'expliquer sur votre présence en ces lieux.
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