Chapitre 2 | Faim de curiosité
En pleine course, je brisais toutes les branches sur mon passage, être discret n'était plus dans mes obligations puisque ma plus grande pré-occupation était de retrouver mon ami saint et sauf et de quitter les lieux au plus vite.
« On va les récupérer nous même les informations » qu'il disait ah ! Tout ça pour un foutu site internet. Voilà pourquoi jusqu'à maintenant on n'avait jamais été recueillir les informations sur les histoires glauques nous même, tout simplement parce que ça impliquait qu'on y soit mêlés, et c'était encore plus frustrant quand on revenait chez nous sans informations. Je sortis finalement du chemin de terre parsemé de branches pour arriver sur une route qui à première vue à cause de l'obscurité, ne me semblait guère familière. Aucun bruits aux alentours, aucun moteur, aucun animal, pas même le bruit du vent qui caressait le feuillage des arbres, seul le silence était audible. Complètement perdu, je décidais d'avancer un peu le long de la route, rien ne pouvait m'indiquer à quel endroit j'étais, je ne savais même pas si j'étais en train de m'éloigner ou de m'approcher de la ville.
Alors que j'avançais tranquillement, essoufflé de ma course, j'entendis brièvement un bruit à ma droite, provenant de la forêt. Quelqu'un était en train de courir à toute allure, brisant toutes les branches au sol sur son passage. Surpris à nouveau, j'eus un mouvement de recul, me retrouvant ainsi en plein milieu de la route, cherchant l'origine du bruit dans l'obscurité. Mes mains recommencèrent à trembler, la peur reprit possession de mon corps et ma respiration s'accéléra à nouveau. Le son se rapprochait à toute allure, quelque chose ou quelqu'un pouvait sortir de l'ombre à tout moment devant moi. Je n'eus pas le temps de réfléchir plus que ça, un gros craquement se fit entendre juste devant moi à peine à deux mètres, et une demi seconde plus tard, une grosse silhouette noire sortit de la végétation en sautant, se projetant ainsi à mes pieds, toujours immobiles. Je ne savais pas quoi faire, je ne voyais pas très bien qui était la personne devant moi à cause de la faible luminosité, mais je pouvais voir qu'elle était par terre, le dos courbé. Je levai alors mon bras droit pour m'apprêter à frapper de toutes mes forces afin de l'assommer.
- Oh hé stop ! Cria l'homme, c'est moi ! C'est moi ! Eliot ! Reprit-il, les mains devant son visage pour se protéger
-Putain tu m'as fais peur idiot ! Rétorquai-je
- Ah bah oui, excuse moi de ne pas avoir crié ton nom au mégaphone dans la forêt tout en courant comme un attardé !
Il se releva tout en prenant soin d'enlever les quelques feuilles qu'il avait sur lui.
- Mec ... cette expérience ...
- La prochaine tu la fait tout seul. Dis-je
- Absolument pas ! C'était tellement excitant !
- Je fantasme pas sur les poursuites avec des inconnus désolé.
- C'est pas dans mon habitude non plus. Ironisa-t-il tout en commençant à marcher le long de la route
Je le suivis, et nous marchâmes durant vingt bonnes minutes. Nous arrivâmes finalement devant le panneau avec marqué «Lancaster »
- Enfin à la maison ! Déclara Eliot, ça me démange de savoir pourquoi sa famille vit en dehors de la ville mais honnêtement j'ai plus la tête à réfléchir là.
- Ouais c'est ça, on se voit demain matin ?
- Yep !
Et le lendemain matin, aux environs de neuf heures, je reçus un sms de la part de mon ami. « RDV à la sortie d'la ville ». Je le rejoignis alors à l'endroit indiqué, il était exactement là où on s'était quittés la veille. Il m'accueillit avec un large sourire niais.
- Prêt pour une nouvelle balade en forêt ? Demanda-t-il les bras écartés comme s'il attendait un câlin
- Tu veux encore y retourner ?!
-Là il fait jour ça sera autre chose ! Dit-il en baissant les bras
- Et pourquoi on devrait y retourner ? Hier on a rien eu, on a vu personne, hormis un semblant de psychopathe et on est repartis les mains vides !
- Et c'est pourquoi on va essayer de trouver celui que t'appelles le psychopathe. Conclu-t-il
-Ok ... répondis-je à contrecœur, mais je viens seulement parce que j'ai pas envie de m'être levé pour rien.
Nous marchâmes le long de la route en direction de la maison dont nous avions fui la veille. Durant notre trajet, aucun de nous deux ne parla. Le chant des oiseaux qui dansaient aux sommets des arbres était le seul bruit aux alentours, accompagnant le temps triste et nuageux. C'est Eliot qui brisa le silence le premier.
- Alors ? Demanda-t-il soudainement
- Alors quoi ?
- Bah à ton avis ? C'était qui le mec d'hier ?
- Beh j'en sais rien moi ! Comment veux-tu que je le sache ?
- Je me doute bien que tu ne le sais pas, c'est juste pour des suppositions. Moi je pense que c'était un membre de la famille de Diana.
- Ah ? Et pourquoi ça ?
Il sortit un petit carnet dont les pages étaient remplies de mots raturés, de phrases barrés, et de lignes surlignés.
- Et bien réfléchis ! Une lycéenne plutôt calme disparaît brusquement du jour au lendemain, des semaines plus tard, elle réapparaît sans aucune explication, et quand elle revient c'est avec une machette, prête à tuer sept autres élèves de sang-froid en pleine journée, puis elle est tuée par les flics ... ce serait un membre de ta famille tu ferais quoi ?
-...
- Hein ?
- En tout cas je rôderais pas autour de ma maison la nuit dans la forêt à attendre que des adolescents se pointent chez moi pour avoir plus d'infos sur l'affaire. Répondis-je ironiquement
- Ah ah très drôle, t'ira la raconter à M.Psychopathe.
- J'y manquerai pas !
Après une quinzaine de minutes de marche, Eliot s'arrêta et commença à scruter les alentours.
- Je crois que c'est ici. Déclara-t-il
Il traversa la route pour en atteindre le côté gauche, et entra dans la forêt qui la longeait. Je le suivis, et entrai à mon tour dans cette dernière qui semblait bien plus accueillante de jour. Les bruits des branches qui craquèrent sous nos pieds étaient moins bruyants que ceux de la veille, nous faisions plus attention à là où nous mettions les pieds, de jours, la visibilité était bien meilleure pour nous, mais aussi pour d'éventuelles personnes aux alentours, alors nous devions être le plus discret possible. Je n'étais pas vraiment très serein durant cette « balade », nous allions nous rendre à l'endroit où nous nous étions fait poursuivre par un parfait inconnu la nuit précédente, sans savoir même si nous devions prendre des précautions. J'avais toujours le trac, mais le fait qu'il faisait jour me rendait un peu plus confiant. Après tout, on avait déjà fait pire que de retourner sur un lieu où on s'était fait chassé.
Nous avançâmes le dos courbé, les jambes légèrement fléchies afin d'être le moins visible et bruyant possible. Nous ne savions pas si Diana avait beaucoup de membres dans sa famille, mais dans l'espoir d'en savoir un peu plus sur cette affaire, nous allions tout de même à la recherche d'indices permettant de faire avancer " l'enquête ".
- Là ! Dit Eliot à voix basse, je crois que c'est la maison là bas.
En effet je vis également la maison où habitait Diana, du moins là où elle était censée habiter. La propriété était bien plus claire et visible de jours, nettement délimité par un mur de sapins, les mêmes qui m'avaient donnés du fil à retordre la nuit passée ; deux entrées, dont une principale où passaient certainement les voitures, et une autre, plus petite et d'avantage discrète, mais visiblement là pour les personnes à pieds. Un petit portillon rouge était là en guise de porte pour garder la petite entrée, tandis que l'autre, celle réservée pour les voitures, était libre, aucun portail. Nous nous arrêtâmes à une dizaine de mètres des sapins.
- Je pense qu'on va passer par le petit portillon rouge là-bas. Proposa mon ami
- Pourquoi ça ? L'autre entrée n'a aucune porte...
- Ouais mais c'est le meilleur moyen pour se faire griller si quelqu'un squatte le jardin.
- Mais c'est aussi plus rapide pour s'enfuir..
- Ouais, mais on va partir dans l'optique qu'on aura pas besoin de s'enfuir d'accord ?
- Bah passe devant alors...
Nous nous dirigeâmes en direction du portillon. De loin, l'entrée paraissait petite mais en fait il y avait assez de place pour qu'on y rentre à deux en même temps. Eliot passa devant et s'approcha de la petite porte.
- J'espère que c'est pas fermé...dit-il en approchant sa main de la poignée.
*Clac*
- Wow, je me demande bien à quoi ça sert d'avoir autant de sapins en guise de murs et d'avoir deux entrées non gardées. Railla-t-il en ouvrant le portillon
- Arrêtes tes commentaires et avance en silence, on est pas venu critiquer la déco'.
Nous entrâmes dans l'enceinte de la propriété, et longeâmes la barrière de sapin. Eliot s'arrêta en cours de chemin.
- Oh oh, tu vois les fenêtres ?
En effet ces dernières, contrairement à notre dernière visite, avaient les volets fermés, nous n'avions donc plus aucun visuel sur l'intérieur de la maison.
- C'était pas comme ça hier soir ? Demandai-je inquiet
- Non non t'es pas fou c'était pas comme ça, quelqu'un les a refermés..
- Donc y'a quelqu'un qui habite encore dedans. Conclu-je
Je balayai les environs du regard, histoire d'être sûr que personne ne nous épiait. Malgré le jour, l'ambiance était tout d'un coup devenu pesante, le vent se leva brusquement, claquant violemment le portillon métallique derrière nous.
- Oh merde putain ! il m'a fait peur ce bruit ! S'exclama mon acolyte toujours à faible voix
- Du coup on fait quoi ?
- Bah bonne question, il nous reste une dernière solution mais c'est pas très ... légal disons ... sourit-il
- Qui est...?
- On rentre dans la maison.
- Non mais t'es pas bien toi ?! C'est bien le dernier endroit où je veux aller !
- Écoute, je suis pas non plus venu ici pour me balader dans les couloirs d'une maison à l'allure abandonnée, lugubre et macabre, mais vu que toutes les entrées sont ouvertes, pourquoi ne pas voir ça comme une invitation ? Dit-il d'un ton moqueur
Le vent lui, soufflait de plus en plus, faisant danser les sapins de plus en plus violemment, et nous rendant la communication de plus en plus compliquée.
- Bon je t'ai assez suivis comme ça pour le mois tout entier, donc je te préviens, on y rentre, mais à la moindre panique je dégage en défonçant les murs.
- D'accord d'accord, on va rentrer vite, je vois que t'es pressé de découvrir une scène de crime à l'intérieur, mais ne t'excites pas. Ironisa-t-il
Nous allâmes en direction de l'entrée principale de la demeure, Eliot s'avança devant, se positionnant juste en face de la porte d'entrée, tandis que moi j'observai les alentours, toujours à guetter une éventuelle mauvaise surprise...
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