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Chapitre 7

On m'a kidnappée, ai-je le temps de penser avant d'émerger complètement. Lorsque j'ouvre les yeux, je suis allongée dans ma chambre, au Phare, et la lumière du jour se glisse à travers la fenêtre. J'ai affreusement mal à la tête.

— Shimizu ? Tu m'entends ?

Je tourne la tête et aperçois Jenna. Jenna... Les paroles des deux hommes me reviennent à l'esprit. Je me mets à trembler.

— On t'a retrouvé dans la rue, en bas de l'immeuble. Qu'est-ce qui s'est passé ? me presse-t-elle.

Je lui raconte. Elle ne semble pas surprise lorsque je lui répète les questions des hommes, mais une expression de culpabilité se peint sur son visage devenu livide.

— Tu ne sais pas qui ils étaient ?

— Non, ils étaient cagoulés. Qu'est-ce qu'ils...

— Et leurs vêtements ? Bleus ? Gris ?

Je fouille dans ma mémoire à la recherche d'un indice.

— Je ne sais pas. Il faisait trop sombre.

— Ils étaient armés ?

— Le type qui me tenait avait un pistolet, oui.

— Tu ne sais vraiment pas s'ils étaient Déshydratés ? Ils ne se sont pas appelés par leurs prénoms, je ne sais pas, quelque chose qui permettrait de les identifier ?

— Non.

— Et tu dis qu'ils étaient seulement deux ?

— Oui.

Je parviens enfin à poser la question qui me brûle les lèvres.

— Qu'est-ce qu'ils voulaient dire ?

— Repose-toi, fait-elle en se levant.

— Qu'est-ce qu'ils voulaient dire, Jenna ?

— Rien. Rien d'important.

— Important ou non, j'estime que j'ai le droit de savoir pourquoi j'ai failli mourir.

— Non.

— Non ?

— Non.

Elle quitte la pièce, et je me retrouve seule. J'aimerais encore faire des listes pour me rassurer, mais je n'ai plus d'inspiration. Je réalise que j'ai soif, mais c'est soutenable comparé à la souffrance qui irradie de ma tête.

J'entends des bruits de pas dans le couloir, une voix que j'identifie comme celle de Sam.

— Alors ?

— Ils voulaient savoir ce que je préparais, répond la voix de Jenna. Elle ne savait rien.

Je bloque mon souffle pour pouvoir mieux entendre.

— On devrait arrêter, Sam. C'est devenu trop dangereux. On ne peut pas continuer, ou sinon c'est eux qui mettront un terme à tout ça.

— Jenna...

— C'était un avertissement qu'ils m'ont envoyé, Sam ! Ils auraient pu venir me chercher, et ils ont préféré s'attaquer à une gamine sans défense. À une gamine de mon étage.

— C'est une gamine, justement. Ils se sont dit qu'elle était la plus facilement manipulable, je ne sais pas.

— Je ne veux pas que des gens meurent à cause de moi...

— Personne ne mourra à cause de toi. Et quand bien même, ce n'est pas une raison pour abandonner. On va y arriver. Ce n'est plus qu'une question de semaines, de mois à la limite.

— Je veux partir d'ici, Sam, je n'en peux plus.

— Bientôt. Bientôt, promis.

Les voix s'éloignent. C'est pour ça que quelqu'un en a après Jenna ? Parce qu'elle veut partir ? Pour aller où ? Un frisson me secoue, et j'enfouis mes poings dans mes poches avant de me rouler en boule. Je fronce les sourcils. Mes doigts rencontrent un papier, soigneusement plié. Mon cœur s'emballe. Je porte toujours mes vêtements de la veille. Il me faut de longues secondes pour réussir à le déplier de mes mains tremblantes.

Un numéro est imprimé sur la bandelette de papier. Un numéro de téléphone. Je le relis plusieurs fois. Qu'est-ce que je suis censée faire avec ça ?

Mon regard passe du papier au placard, du placard au papier. Je sens presque la présence palpitante de mon portable à travers le bois. Je dois prévenir Jenna. Alors que je m'assieds, mes yeux accrochent une nouvelle bande de papier sur le matelas. Elle a dû glisser hors de ma poche. Ma respiration se précipite tandis que je déchiffre les mots. Pardonne-moi, Shimizu. Appelle-moi.

Des larmes perlent à mes yeux.

— Everest ? je murmure.

Je n'ai jamais été très douée pour retenir les numéros de téléphone et le sait, il est donc possible que ce soit le sien. C'est possible, mais ça n'a aucun sens. Pourquoi et comment aurait-elle pu glisser ces mots dans mes poches ? Est-ce que ça a quelque chose à voir avec les hommes qui m'ont attaqués ? Ça n'a aucun sens. Donc ce n'est pas elle. Mais si elle avait demandé à quelqu'un de me faire passer ces bouts de papier ? Je secoue la tête. C'est elle.

Je me traîne jusqu'à l'armoire en serrant les dents pour ne pas hurler. J'ai mal partout. La porte de la penderie grince quand je l'ouvre. Je saisis mon mobile. Il vibre en s'allumant, ce qui me fait sursauter. Il reste vingt pour cent de batterie. C'est suffisant.

Et si c'était un piège ?

Je compose le numéro. Il me faut plusieurs minutes pour trouver le courage d'appuyer sur la touche d'appel. Je porte mon téléphone à mon oreille.

— Allô ?

Je me fige. Parce que cette voix, ce n'est pas celle d'Everest. Non. C'est celle du jeune homme, le fils de l'officier.

— Shimizu ?

— Je... je... Oui. C'est moi.

— Je m'appelle Marvyn. Tu... tu as reconnu ma voix ? Tu sais qui je suis ?

— Oui.

— Super. Merci d'avoir appelé.

Il y a un blanc. Un filet de sueur coule dans mon dos. Je déglutis, ce qui me rappelle ma gorge sèche. Je revois en un flash la scène de la piscine.

— Qu'est-ce que tu veux ?

— Te dire que je suis désolé pour hier soir.

Mon cœur rate un battement. Hier soir ?

— C'était toi ?

— Oui. Pardonne-moi de t'avoir frappé. Je n'ai pas eu le choix.

Je me mets à trembler. C'était lui. Lui, qui est resté muet pendant toute l'altercation pour ne pas se trahir.

— Pourquoi... pourquoi est-ce que tu as fait ça ?

— Mon père m'a demandé de vérifier si tu savais ce que trafiquait Jenna, et... je... Je l'ai fait parce que j'ai...

— Tu peux aller te faire foutre, et ton père aussi.

— Shimizu, j'ai une proposition à te faire. Mon père...

— Je me fiche de ton père. J'en ai marre de toi et de tes trahisons. Au revoir. Ne rappelle pas.

— Attends ! Je suis tellement désolé pour tout ça. Je veux que tu le saches.

Je ferme les yeux.

— Comment tu as dit que tu t'appelais, déjà ?

— Marvyn.

— Eh bien, Marvyn, j'aimerais te faire un résumé de la situation. Tu m'as balancée à ton père après avoir promis que tu ne dirais rien, et hier tu as menacé de me tuer, tu m'a frappée, puis assommée. Tu l'as fais alors que rien ne t'y obligeait. Et tu es désolé ? Excuse-moi, mais j'ai du mal à te suivre.

Il y a un long soupir à l'autre bout de la ligne.

— Je n'ai pas eu le choix. Encore une fois. Tout ça me dépasse, te dépasse, nous dépasse tous les deux. Mon père veut t'utiliser, Shimizu. Il veut se venger et il le fera. J'ai peur de ce qu'il me demandera de faire la prochaine fois.

Sa voix tremble.

— Qu'est-ce que tu racontes ?

La mienne aussi.

— Shimizu, je veux t'aider...

Des bruits de pas se font entendre, des coups discrets à la porte, et je raccroche. Je range mon téléphone et fait mine de me contempler dans le miroir. Je grimace. J'ai encore du sang partout sur le visage.

Soleil glisse sa tête à travers l'entrebâillement de la porte.

— Jenna m'a parlé de ce qui t'était arrivé. Je voulais savoir si ça allait.

Je réponds par l'affirmative.

— Tu as soif ?

J'acquiesce.

— L'heure du ravitaillement est déjà passée, on n'a pas pu prendre d'eau pour toi. Du coup, on s'est tous mis en commun pour t'en offrir un peu, fait-il en me tendant une bouteille de vingt centilitres aux trois quarts pleine.

— Merci.

Il me sourit, et me laisse. Une fois seule, la sensation de soif devient insupportable et je bois goulûment. Je sens l'eau couler dans ma gorge, et je me sens presque mieux. Je dors encore une petite heure, puis je m'enferme dans une des salles de bain.

Je me lave en moins de deux minutes, comme j'en ai toujours eu l'habitude. Bouche fermée, en évitant le plus possible le contact entre mes lèvres et l'eau contaminée.

Je me contemple un long moment dans le miroir. J'ai maigri, c'est indéniable. Des ecchymoses constellent mes côtes et mes bras, et une plaie s'étend sur le côté de mon front. Je tâte doucement l'arrière de mon crâne, et les larmes me montent aux yeux lorsque mes doigts rencontrent une bosse. J'enfile mes vêtements en réprimant la douleur qui se propage dans mon corps au moindre mouvement. Je croise une nouvelle fois mon reflet, et je me plie en deux au-dessus du lavabo, prise d'une soudaine envie de vomir.

Je ne sais pas combien de temps je reste là, à sangloter, à pleurer en essayant de retrouver mon souffle, à maudire la planète entière. Je me sens terriblement seule. Impuissante. Effrayée. Humiliée.

Je sors de mon état de lamentation lorsque la voix d'Alizée se fait entendre à travers la porte. Je lui ouvre. Elle est grande, avec de longs cheveux roux qui cascadent sur ses épaules et des yeux d'un bleu incroyable qui me regardent avec un air navré.

— Hé, la nouvelle, on te demande à la porte. Je n'ai pas tout compris, une histoire avec le service de traitement des Déshydratés.

Je manque de m'évanouir tandis que les paroles sibyllines du jeune homme – Marvyn – tournent en boucle dans mon esprit.

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Ce chapitre a mis plus de temps à arriver que les précédents, désolée. ^^

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