Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

Chapitre 31

–- Nous n'avons pas à être séparés entre Hydratés et Déshydratés. Parce que nous sommes tous humains. Parce que nos larmes ont la même valeur. Parce que...

La porte vole en éclat, tandis qu'une nuée de silhouettes blanches pénètrent dans la salle, armes aux poings.

Puis c'est le chaos.

Des hurlements, et Jenna qui se lève à côté de moi. Elle fixe la caméra sans prêter attention à l'agitation ambiante, aux cris, aux balles qui sifflent.

— Jusqu'où seriez-vous prêts à aller pour survivre ? Battez-vous, soulevez-vous !

— Jenna ! Arrête ! C'est fini. C'est fini...

Je me recroqueville au sol pour échapper aux coups de feu, tandis qu'une perle pourpre éclot sur le bras de Jenna.

Elle ne semble pas sentir la douleur.

Jusqu'où aurais-je été prête à aller pour survivre ? Malgré tout ce que j'ai pu dire u faire, je suis certaine à présent que cela n'aurait pas été jusqu'à la mort.

Et pourtant, c'est ce qu'il va se passer. Ça ne fait rien. Je meurs pour un monde plus juste. La caméra tourne encore. Je vais mourir devant des millions de regards.

Pendant une fraction de seconde, j'ai une pensée pour Marvyn, pour Everest, pour mes parents. Mon coeur hésite. Qu'ils me voient, sur le point de mourir, ou que ce sanglant spectacle puisse leur être épargné ? Je ne sais pas.

Après tout, nous avons eu le choix de nous révolter ou non. Et nous en payerons les conséquences.

–- Je proclame un nouveau système, poursuit Jenna d'une voix forte. Dès à présent, il n'y a plus d'Hydratés, plus de Déshydratés. Il n'y a que des hommes, des hommes qui lutteront ensemble pour...

Des bras la saisissent, des mains la bâillonnent, elle se débat. Je croise son regard. Malgré ma fureur qui anime son corps, je n'y vois qu'un calme absolu.

Quelques heures avant notre ultime bataille, Jenna disait que ce n'était pas quelques flammes qui changeraient la société. Elle avait raison. Mais ce qu'elle est en train de faire n'aidera pas non plus, au contraire.

— Tu ne fais qu'aggraver les choses ! crié-je. Pour nous tous !

Ses doigts tiennent toujours son pistolet. Mes yeux s'écarquillent. S'il lui prend l'envie de tirer pour se dégager de ses assaillants, nous sommes tous condamnés. Elle suit mon regard.

Et elle braque l'arme sur moi.

Je réalise que je vais mourir, là, maintenant, par la plus amère des trahisons.

Mon coeur rate un battement alors que son doigt se pose sur la détente.

Non. Non. Non. Pas maintenant. Pitié. Pas comme ça.

— Jenna ! Qu'est-ce que tu...

Un bruit sourd, et la souffrance, intense, indescriptible.

Mon flanc parcourut par un millier de décharges électriques. Un nœud de souffrance pur.

Les mains qui la retenaient la libèrent. Elle ne s'enfuie pas. Elle me fixe, impassible.

Puis un deuxième coup de feu.

Comme dans un rêve, je vois ses mains tenter de remonter jusqu'à la plaie béante qui troue sa poitrine. Puis, lentement, le corps de Jenna qui s'effondre au sol dans un râle.

Une flaque de sang se répand sous elle.

Ses yeux éteints sont rivés aux miens. Et, privés de leur étincelle de vie, je n'y vois rien d'autre que du vide. Pas de remords, pas de regrets, pas d'explication.

Jenna m'a tiré dessus, comme on tire sur les fils d'un pantin.

Jenna est morte.

Et des silhouettes me soulèvent, et je hurle, de tristesse, de douleur, j'ai mal. Blessure à mon âme, blessure à mon ventre qui saigne abondamment.

Jenna est morte.

Et tandis que le plafond des couloirs défile au-dessus de moi, tandis que les néons agressent ma rétine au milieu des flots de ténèbres qui m'emmènent au loin, tandis que la vie s'enfuit de mon corps, je réalise.

Il n'y a plus de révolution.

Tout est fini, tout s'est achevé. Mais pas comme nous l'avions prévu.



Lorsque je reviens à moi, je n'entends qu'une douce rumeur.

Les bruissements infernaux des machines qui me maintiennent en vie. Une faible douleur irradie de mon côté gauche.

Le monde au-dessus de moi luit d'une lumière si vive qu'elle en devient aveuglante. Je referme les yeux, m'enfonçant dans un monde d'obscure clarté. Un monde gris.

Je ne veux pas voir, pas savoir. Où suis-je ? En enfer ? Au paradis ?

Lorsque j'émerge à nouveau de ma torpeur, c'est par une main qui frôle la mienne, avant de se raviser.

— Shim...

Je connais cette voix, douce, cruelle, enjôleuse. La voix d'une personne que j'ai cru aimer.

S'il est là, auprès de moi, c'est peut-être que je suis en vie, finalement. S'il est là, c'est peut-être que tout n'est pas perdu. Et si je suis en vie, c'est que nous avons réussi. N'est-ce pas ce qu'avais promis Jenna ? Ou nous réussirons, ou nous mourrons tous.

J'ouvre les yeux, et le visage de Marvyn apparaît immédiatement, flouté, dans mon champ de vision. Je cligne des paupières, jusqu'à ce qu'il devienne plus net.

Mes lèvres peinent à formuler le moindre son.

— Alors ? finis-je par réussir à dire.

Ses yeux se plantent dans les miens, s'y rivent avec tant de force que j'en ai le souffle coupé. Sa voix n'est qu'un murmure.

— Bienvenue dans l'ancien monde.

J'ai un coup au coeur. Un poignard glacé, qui me fait mal, si mal. Beaucoup trop.

Qu'avons-nous fait ?

Nous nous sommes tous condamnés. Nous avons perdu notre ultime bataille, et il n'y aura pas de nouvel essai possible. Une larme glisse sur ma tempe. Je savoure le contact brûlant de l'eau sur ma peau.

Je suis, et je resterai à jamais une Déshydratée. Il n'y aura pas de rédemption possible.

— Est-ce que je vais mourir ? fais-je d'une voix rauque.

Il secoue la tête.

— Je vais finir en prison, alors ?

Ses doigts caressent ma joue pour y cueillir une autre larme. Il prend une profonde inspiration.

— Oui. Tu seras jugée, comme tous les autres.

Un minuscule appareil circulaire entre dans mon champ de vision. Un micro. Marvyn pose un doigt sur ses lèvres.

— J'aurai aimé que les choses soient différentes, poursuit-il. J'aurai aimé que tu n'aies pas pris volontairement part à tout ça.

Et tandis qu'il achève sa phrase, sa main presse la mienne. Mens, articule ses lèvres.

Je le fixe un instant, interdite. L'appareil enregistreur tremble légèrement entre ses doigts.

Je prends une profonde inspiration. Après tout, ce n'est qu'un demi-mensonge.

— Jenna m'a menacée. Elle s'est servie de moi. Elle voulait que je l'aide, que je parle, parce que l'on connaissait mon visage. Et puis, juste avant de mourir, elle m'a... elle m'a tiré dessus. Tu m'as manipulé, puis elle.

Je ne sais pas quoi dire de plus.

Marvyn me pose des questions sur la nuit dernière, le plus naturellement du monde, comme si nous ne faisions que discuter dans une conversation banale. Je réponds, sans trop en dévoiler, la voix enrouée par des sanglots qui ne parviennent pas à éclater.

Les images tournent en boucle dans mon esprit, et mon coeur bat à toute rompre tandis que je clame mon innocence. Je mens, encore et encore, avec l'impression de renier cette révolte en laquelle j'ai cru au cours des dernières semaines.

Voilà jusqu'où je vais pour survivre, voilà ma réponse à cette question si souvent posée.

Marvyn entremêle doucement mes doigts aux siens. Je le laisse faire, sans réagir, tâchant de démêler l'écheveau complexe de mes sentiments.

Sa main glisse hors de la mienne. Et, alors qu'il tourne les talons, je le retiens d'un appel désespéré.

— Marvyn !

Il s'arrête, la main sur la poignée de la porte. Le micro continue d'enregistre ma voix, mais peu importe.

— Je t'aime, fais-je dans un chuchotement presque inaudible.

Il me fixe, un instant, et sa mâchoire se contracte tandis qu'il essaie de déterminer la part de vérité qu'il y a dans mes paroles.

Alors, pour l'aider, je formule un énième mensonge.

— La nuit dernière, lorsque tu es venu me parler, tu m'as demandé de te dire que je t'aimais. Je t'ai répondu que je ne pouvais pas, tu te souviens ? Jenna m'avait forcé à te faire croire que je ne t'aimais pas. Elle voulait que je coupe les ponts avec toi. Je suis désolée. Je t'aime. Je t'aime...

Cette fois, un sanglot s'échappe de mes lèvres.

Des larmes intarissables coulent sur mes joues. Parce que je devrai vivre avec le poids de ces mensonges. Parce que je réalise peu à peu que Jenna, en se sachant perdue, a fait semblant de vouloir me tuer pour me protéger. Pour que je ne sois plus dans son camp, pour que je sois intouchable. Pour que je puisse survivre.

J'essuie d'un geste rageur les larmes qui perlent à mes cils.

Marvyn revient sur ses pas. Avec mille précautions, à travers la demi-douzaine de tuyaux, il me prend dans ses bras.

Je me blottis contre lui, respirant son odeur. Je me sens bien, ainsi. Je n'ai qu'à croire en mes propres mensonges pour qu'ils deviennent réalité. Oui, si j'y crois assez fort, je pourrais être heureuse.

Là, tout contre lui, je prends une décision. J'aimerai Marvyn.

Il me protégera. Auprès de lui, je serai en sécurité.

— Je t'aime aussi, murmure-t-il. Je t'aime tellement. Si tu savais à quel point je m'en veux, pour tout ça.

S'il savait lui aussi combien je souffre de devoir lui mentir, de devoir formuler cette demi-vérité.

— Ne m'abandonne pas, fais-je d'une voix éraillée.

— Plus jamais.

Ses lèvres se posent sur les miennes, comme pour sceller sa promesse. Un flot de sensations semble faire exploser mon cœur. Au final, peu importe ce que je crois ou non ressentir pour Marvyn. Tout ira bien. C'est la seule chose qui compte.

Nous nous sommes brûlés en voulant jouer avec le feu. L'eau nous a submergé, éteignant le brasier de la révolte, éteignant la stupide étincelle d'espoir qui avait embrasé nos âmes.

Il n'y a plus de révolution.

Il n'y a plus rien qu'un goût de cendre dans ma bouche. Et dans ma gorge serrée, une soif de vengeance inextinguible.

---------------------------------


Voilà. C'est fait. Le dernier chapitre, un an après avoir écris et publié dans la foulée le premier. Après avoir longuement hésité, brouillé les pistes, changé d'avis en cours de route, c'est la fin que j'ai décidé d'écrire.

Et même s'il me reste un épilogue à écrire, une conclusion à cette histoire, je veux que vous sachiez, déjà, à quel point j'ai aimé écrire cette histoire. J'en ai mis, du temps. Des semaines de silence, parfois, souvent. Des baisses de motivation, d'inspiration. Et puis des phases d'écriture intenses.

Parce que Déshydratée, c'est mes premiers pas sur Wattpad. Le début d'une aventure extraordinaire. C'est ces hésitations, ces remises en questions inévitables quand on a pas l'habitude de faire lire ces romans. Mais c'est surtout ces premiers sourires extatiques quand je recevais un commentaire plus qu'enthousiaste. C'est ce moment où j'ai franchi mes premières cent vues, puis mille, puis davantage encore.

Et je voulais vous remercier, du fond du cœur, d'avoir lu jusqu'ici. De m'avoir accompagnée, d'avoir voté, corrigé les fautes, commenté. Parce que vous êtes géniaux, et que ce roman n'aurait pas pu s'écrire sans votre soutien. ♥

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro