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Chapitre 25


— Donc c'est genre... quoi, la révolution ?

Je me tourne vers Everest, assise en tailleur sur son lit.

— Oui. C'est ça.

Elle semble longuement peser ma réponse, son regard faisant d'innombrables allers-retours entre Marvyn et moi. Elle a du mal à me croire.

— C'est dingue. Vous êtes sûrs ?

— Certains.

— D'accord, finit-elle par lâcher. Et qu'est-ce qu'il va se passer si ça fonctionne ?

Je hausse les épaules.

— Je ne sais pas. Mais ça vaut le coup d'essayer. Pour tous les Déshydratés. Et puis, si rien ne change... Je ne veux pas finir ma vie en prison pour un crime que je n'ai pas commis.

Ma voix se brise. Machinalement, Marvyn presse mes doigts dans les siens. Eve fronce les sourcils, me regarde comme pour me demander quelque chose. Puis son regard s'assombrit.

— Je suis désolée pour toutes les conneries que je t'ai dites, la dernière fois que nous nous sommes vues. Je ne... J'étais... Je n'ai pas arrêté d'y penser, je m'en voulais tellement, si tu savais !

— Ce n'est pas grave. Tu n'es pas la seule a avoir réagit comme ça, tu sais.

Je glisse un regard vers Marvyn. Il pousse un soupir. Il y a un silence dans la conversation.

— Donc... tu veux bien me pardonner ?

— C'est déjà fait, assuré-je avec un sourire.

J'ignore si c'est vrai. Peut-être un peu. Au fond de moi, je ne lui en ai jamais vraiment voulu. Non ? Je ne sais plus.

Everest me lance un pauvre sourire.

— Et tous les deux, vous êtes... amoureux ? fait-elle en nous désignant de l'index.

Mes joues deviennent brûlantes. Je fixe Marvyn, comme pour chercher une confirmation dans son regard. Je sais qu'il m'aime. Il me l'a dit, trois fois.

Une fois avant que nous ne décidions de nous enfuir loin.

Une seconde au milieu d'une nuée de gyrophares.

Une dernière quelques heures après, alors que j'étais à moitié inconsciente, reliée à des machines.

Pour se faire pardonner, toujours.

Et moi ? Lui ais-je dis que je l'aimais, une seule fois ? Non. C'est bien ça le problème avec Marvyn. Quand je crois l'aimer, il me trahit. Quand je crois le haïr, c'est là qu'il m'aime le plus.

Le regard d'Everest se fait plus insistant, me ramenant avec une cruelle brutalité à notre insouciance d'il y a quelques mois. J'étais le genre de fille qui ne tombait jamais amoureuse de personne.

Mais je n'ai aucune réponse à lui offrir, alors je hausse les épaules, encore.

Elle lève les yeux au plafond. Marvyn se racle la gorge.

— Il faut diffuser la vidéo, rappelle-t-il. La diffuser sur les réseaux sociaux, et l'envoyer aux médias.

Everest esquisse un bref sourire. Je réalise brusquement à quel point elle m'a manqué. Malgré toute la rancoeur que j'ai pu éprouver face au système qu'elle incarne si parfaitement. Elle allume sa tablette tactile, y introduit la clé USB. Puis elle se fige, les doigts suspendus au-dessus de son écran.

— Promettez-moi que je ne risque rien en vous aidant.

Je me mords la lèvre. Comment promettre une telle chose ?

— La police peut remonter jusqu'à moi. Ce qu'on va faire va laisser des traces.

Mon ventre se noue. Je n'avais pas pensé à ça. Il y a quelques secondes de flottement, puis Marvyn lui prend la tablette des mains.

— Il faut un VPN. Ça nous fera passer par d'autres adresses IP, ils ne pourront pas arriver jusqu'ici. Pas tout de suite, en tout cas.

— Tes parents ne sont pas là ? demandé-je à Everest pour combler le silence qui s'installe.

— Non, ils sont à une soirée. J'espère qu'ils ne reviendront pas avant deux bonnes heures. Avant ça ne les auraient pas dérangé de te trouver ici. Je ne leur ai pas dit que tu étais devenue une Déshydratée. Mais maintenant qu'ils savent, et en plus vu que tu as... Enfin, tu sais.

Elle s'arrête, semble réfléchir un court instant.

— Pourquoi est-ce que les gens ressentent tant d'animosité à l'égard des Déshydratés ? J'y ais énormément réfléchi après que tu sois partie. Mais en vérité, je ne trouve rien qui puisse justifier le comportement des Hydratés.

— Je ne sais pas. Peut-être parce que toute société a besoin d'un ennemi, de quelque chose à combattre pour se sentir unie. D'un adversaire inférieur pour se croire puissante.

Elle récupère sa tablette tactile. Nous nous créons patiemment des comptes sur tous les réseaux sociaux, les inondants de la vidéo. Everest relaie immédiatement l'enregistrement via ses comptes, Marvyn fait de même.

L'angoisse semble augmenter et diminuer par alternance. Je tourne en rond dans la chambre spacieuse aux murs violets, guettant le moindre bruit en provenance de l'appartement, mais les parents d'Everest ne se montrent pas. Il est deux heures trente du matin.

Marvyn envoie la vidéo à divers sites d'informations.

Je m'endors durant quelques minutes, épuisée.

Lorsque je me réveille, il est trois heures.

La vidéo ne circule pas assez. Difficile d'obtenir des milliers de vue en pleine nuit.

— On doit la diffuser chez les Déshydratés. Ils doivent savoir. Ça les révoltera encore plus.

Everest me regarde, surprise.

— Comment est-ce que tu veux faire ça ? Ils n'ont pas accès à internet, non ?

Je réfléchis une poignée de secondes.

— Lorsque Jenna avait été arrêtée, Soleil avait affiché sa photo dans le CD.

Le regard d'Eve semble vide, vaguement interrogateur.

Je lui explique en quelques mots notre action.

— On pourrait certainement diffuser la vidéo là-bas.

Elle hoche la tête.

— J'irai, lance Marvyn.

Je pivote vers lui.

— Ils n'accepteront pas que tu leur parle.

— Ils accepteront encore moins que ce soit toi. Et puis, c'est le couvre-feu, le quartier doit grouiller de collègues de mon père. C'est la seule solution.

— Parce que tu crois que le fait d'être le fils de ton père te protégera ?

Au même moment, les cris de sirènes retentissent dans la rue.

Des portières qui claquent, la danse infernale des hélicoptères et des faisceaux de lumières qui balaient le ciel nocturne. Un filet de sueur glisse dans mon dos.

La lumière bleue des gyrophares accroche le profil blême d'Everest.

Mon coeur bat si vite que je ne serais pas étonnée de le retrouver en mille morceaux, brisé à mes pieds.

Un chapelet de jurons se fait entendre dans la bouche de Marvyn.

Le coeur au bord des lèvres, je vérifie mon bracelet d'aluminium, mais il est toujours présent à mon bras.

— Comment est-ce qu'ils vous ont retrouvés ? chuchote Everest d'une voix paniquée.

— Mon téléphone...

Je fixe Marvyn, ahurie. Dans notre précipitation, nous n'avons pas pensé à ce détail. Je secoue la tête, tentant de refouler la peur.

— Peu importe. Il faut partir, vite !

Il attrape la clé USB, s'élance vers la porte d'entrée. Je me rue à sa suite, m'arrête sur le seuil.

— Eve, viens !

Elle me fixe, pâle et hésitante.

— Eve...

— Je ne peux pas... Je ne veux pas être mêlée à tout ça. Je leur dirais que vous m'avez forcée à vous aider, déclare-t-elle.

Mon coeur se serre. La main de Marvyn se pose sur mon bras. Ses doigts ouvrent mon poing crispé, y dépose la clé.

— Elle a raison. Passe par l'issue de secours. Ils ne savent pas forcément que tu es là. Va au Phare. Je dirais que j'ai moi-même trouvé cette vidéo, que j'ai supplié Everest de m'aider. Que tu n'as rien à voir là-dedans et que j'ignore où tu es.

— Mais...

— Vas-y, Shim !

Ma gorge se serre, des larmes embuent mes yeux.

— Non...

Des bruits de pas résonnent depuis l'escalier centrale.

Je recule d'un pas, puis de deux, avant de faire volte-face pour m'élancer vers la lumière verte et clignotante des escaliers secondaires.

Des larmes de rage et d'angoisse coulent sur mes joues, irrépressibles.

Je trébuche sur les volées de marches, tandis que l'escalier tourne, tourne encore et encore, à m'en donner des vertiges.

Marvyn, Eve. J'ai l'impression de les trahir, de les abandonner à leur sort. Mais ais-je seulement le choix ?

Je m'arrête devant la porte qui mène sur le dehors, prise d'un doute. Le bâtiment doit être encerclé.

Et si je me fais arrêter en sortant ? Et si...

Soudain, j'entends des bruits de pas au-dessus de moi.

L'adrénaline gicle dans mes veines, et je me précipite dans la nuit. Je cours droit devant, sans oser regarder autour de moi. Comme si ne pas voir niait à mes craintes le droit d'exister.

Mes jambes se dérobent, et je percute violemment l'asphalte. La clé s'échappe de mes doigts. Pendant de longues secondes, je la cherche à tâtons dans l'obscurité, paniquée, mes doigts frémissants contre le bitume. Puis ma paume rencontre le minuscule objet.

Je me fige, plaquée contre le bitume humide. Des cris perçants, en provenance d'une voix que je distingue comme celle de la mère d'Everest.

— Eve ? Que se passe-t-il ? Lâchez ma fille ! Lâchez-la ! Elle n'a rien fait !

Le bruit des sirènes est assourdissant, bien que émanant de l'autre côté du bâtiment. Après un instant d'hébétude, je me relève en gémissant. Je cours le long de la rue, sans personne pour m'arrêter.

Marvyn, Everest.

Ils s'en sortiront. Ce ne sont pas des ennemis, pas comme moi, pas comme les Déshydratés.

J'ignore combien de temps je progresse ainsi, mélange de course et de titubements, jetant de frénétiques coups d'oeil par-dessus mon épaule. Le lever du soleil d'été perce le ciel d'une multitude de couleurs chatoyantes.

La fatigue noue mes muscles, me fait chanceler. Je dois lutter pour marcher droit. Au bout de ce qui me semble être une éternité, le quartier des Déshydratés se profile devant moi.

J'avance dans un brouillard cotonneux. Le couvre-feu n'est pas encore levé, et je m'aperçois très vite que le secteur pullule de forces de l'ordre.

J'ai quitté la zone depuis une quinzaine de jours, et pourtant j'ai l'impression de poser les pieds dans un autre monde. Des pavés ont été arrachés, des vitres cassées. Certaines portes sont ouvertes, béantes.

La situation s'est détériorée. Combien de temps encore avant qu'un soulèvement massif ne commence ? Combien de temps avant que les Déshydratés vainquent le système – ou se fasse écraser ?

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