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Chapitre 11

Les heures s'égrainent, le couvre-feu s'installe, et le Phare reste désert. Une question tourne en boucle dans mon esprit. Et si, malgré les assertions de Marvyn, quelque chose leur était arrivé ? Je secoue la tête, mais le simple fait de penser à lui semble faire revenir sur mes lèvres asséchées le contact de notre baiser. Mon ventre se contracte.

Je décide de faire la liste des sons qui entrent par la fenêtre brisée du salon, à laquelle je me suis accoudée. Le silence de la nuit. J'ai beau attendre, il n'y a rien d'autre. Seulement moi, face au vide. Un vide presque insupportable, un vide qui semble même emplir l'espace.

Où sont les autres ? Je les attends toute la nuit, dans un état de demi-sommeil fébrile. Et s'ils ne reviennent pas ? Et s je reste seule, à jamais ? D'ailleurs, pourquoi reviendraient-ils ? Pour moi ?

Jenna est la première à arriver, à l'aube, les traits tirés, les yeux cernés.

— Merci, souffle-t-elle lorsqu'elle me voit.

— Où sont les autres ? Ils...

— Ils sont en sécurité.

Elle semble hésiter, avant de lâcher :

— Chez d'autres Eaupprimés.

Eaupprimés ?

— C'est comme ça qu'on s'appelle entre nous. Genre... opprimés.Mais avec l'eau au début.

— Ah.

Elle sourit, un sourire las. Il me faut une poignée de secondes avant de réussir à formuler ma demande.

— Je pense... je pense que tu me dois des explications. Non ?

— Je suppose que je t'en dois, en effet. Tu as dû déjà comprendre certaines choses.

— Que vous vouliez une deuxième Révolution ? fais-je en pensant aux paroles de Marvyn.

Une froide colère brille dans ses yeux.

— Oui. Mais cette fois, on espère qu'elle deviendra mondiale. Ce qui m'a toujours fascinée, c'est de voir à quel point notre société est capable de devenir prisonnière de quelque chose qu'elle à créer. De s'enfermer dans son propre système, tout en sachant combien il est destructeur. Et c'est une boucle infernale, une spirale sans fin. On sait que si on brise un système, il en surgira un nouveau, tout aussi dévastateur. Et à chaque fois, on se dit qu'il sera meilleur que le précédent, mais il n'en est rien.

— Alors pourquoi essayer de le changer ?

— Je veux que les gouvernements prennent conscience du mal que le système a placé dans la société, chuchote-elle avec rage. J'ignore ce qui naîtra de cette rébellion, Shimizu. Le monde a besoin d'un système pour tenir, la société a besoin d'une cohésion. J'espère juste que l'on cessera de jouer avec la vie des gens. Une répartition plus égalitaire de l'eau, un nouvel ordre économique, je ne sais pas.

Je hoche lentement la tête.

— Et vous allez y arriver ?

–- Ça aussi, je l'ignore. Trop de gens ont perdus la vie pour défendre cette cause. Parfois, j'ai envie d'abandonner, mais je ne peux pas, par respect pour eux. Alors je nous laisse encore un peu de temps pour essayer. Eh, Shim ?

— Oui ?

— Tu veux te joindre à nous ?

Mon cœur se serre. Je comprends son idée, je comprends la sensation qui l'anime. C'est le même sentiment qu'éprouvent tout les Déshydratés, cette impression d'être les pantins brisés et défectueux de la société. Et pourtant, quelque chose me pousse à prononcer un faible :

— Je ne sais pas.

— Tu n'as pas à avoir peur.

— Je n'ai pas peur.

— Bien sûr que si. Tout le monde a peur. Même moi. Surtout moi. Shimizu... si tu acceptes, tu me serais d'une grande aide. Ton Hydraté pourrait te donner des informations sur ce que prépare son père, le guider vers de fausses pistes.

— Pourquoi est-ce qu'il ferait ça ? Comment est-ce que je pourrais le convaincre ?

— Il t'aime bien, si tu vois ce que je veux dire. Et puis, il l'a fait une fois. Et regarde tout ce qu'il est prêt à faire pour toi ! C'est bien, qu'au fond, il est de notre côté, non ? Ou qu'il le deviendra. Tu as juste à lui demander.

Sur ce point, je dois admette qu'elle a raison. Il y a un moment de silence.

— Shim ?

— Oui ?

— Je sais que ça ne me concerne pas, mais... À quel point est-il amoureux de toi ?

Je hausse les épaules.

— Il me connaît à peine, et il me considère déjà comme plus qu'une amie, c'est assez déconcertant.

— Plus qu'une amie ? Non, me dit pas qu'il t'a embrassé ?

Sur le moment, j'ai presque l'impression d'avoir Everest en face de moi.

— Il a essayé, hier. Et plutôt bien réussi, j'ajoute devant son air insistant.

— Et toi ? Tu l'aimes ?

— Je ne sais pas. Il vit dans un monde tellement différent du mien. Et... je ne sais pas ! J'ai du mal à concevoir qu'il puisse s'intéresser à moi. Je suis juste une Déshydratée. Je ne comprends pas.

Et le pire, c'est que c'est la stricte vérité.

— C'est un joli message d'espoir, je trouve. Qu'il t'aime même si la société entière vous sépare. Alors ? Tu veux rejoindre les rangs des Eaupprimés ?

— OK. Je veux bien essayer.



Le bus s'arrête avec un crissement devant nous. Marvyn me presse la main, un geste doux, presque imperceptible.

— Shimizu, je me fais du souci pour toi. Jure-moi que si Jenna te demande de l'aider, tu ne le feras pas. Promets-moi que tu ne feras rien de dangereux ce soir.

Sa phrase me coupe le souffle. Esr-ce qu'il est au courant ?

— Tu n'as pas à t'inquiéter. Pas ce soir. Après-demain.

— Après-demain ?

Je n'ai jamais été douée pour mentir, et je prie pour qu'il prenne le tremblement de ma voix comme une manifestation de peur.

— Je les ai entendu discuter. Ils veulent faire un genre de rassemblement au Centre de Distribution, le matin, lorsque tout le monde y va. Je... j'ai peur que les choses tournent mal.

Un pli soucieux barre son front. Je jette un coup d'œil vers le bus. C'est le dernier, et il va partir d'une minute à l'autre.

— Tu es sûre ?

— Certaine. Pourquoi ?

Il me pousse vers le bus.

— Vas-y.

— Marvyn, pourquoi ?

— Ne me pose pas de questions, Shim. Il faut que je prévienne mon... Non, rien oublie.

Je le dévisage, sans réussir à me décider pour le sourire – il me croit – ou pour les larmes – maintenant je sais qu'il est prêt à tout rapporter à son père. Les derniers Déshydratés montent dans le véhicule, et je suis forcée de les rejoindre.

Je m'en veux de lui mentir, de le manipuler. Mais après tout, ne fait-il pas de même avec moi ?

Il m'aime, mais il m'utilise pour satisfaire les plans de son père, comme perdu entre deux mondes.

Lorsque je sors du bus, je crois d'abord qu'il neige en plein été.

Mais non. Les flocons sont en réalité une pluie de morceaux de papiers. Des centaines, des milliers, qui s'envolent depuis les mains des silhouettes grises juchées sur les toits.

J'en saisis un au vol.

Je déchiffre trois mots.

Rêve.

Eau.

Luttons.

Révolution.


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Bonjour à tous !

Désolée d'avoir mis autant de temps à publier ce chapitre 11 ! (C'est malin, je stresse maintenant). Je n'ai pas trop pris le temps de relire, de peur que cela me freine encore pour poster, désolée pour les éventuelles fautes.

Chapitre assez court, tout juste deux pages word, mais il fallait vraiment que je me remette à poster, j'avoue n'avoir guère eu la motivation le mois passé, faire plus long m'aurait sans doute fait à nouveau baisser les bras. ^^

Comme toujours, je reste ouverte aux critiques. (Et aux commentaires gentils aussi, j'en ai besoin vu comment ma motivation pour continuer l'écriture s'est détériorée ces derniers temps.)

En média, une musique que j'écoute beaucoup lorsque j'écris Déshydratée. ;-)

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