5.Premier crime
Izuku marchait dans les rues peu éclairées de Paris. Il avançait vite, la capuche descendue pour qu'on ne voie pas son visage.
Il allait à contre courant du flot de personnes voulant rentrer chez elles, comme chaque soir d'automne.
Si quelqu'un avait un tant soit peu jeté un coup d'œil à son visage, il aurait vu la sombre détermination peinte sur les traits du jeune homme.
Regardant de temps en temps son portable, il arpentait les rues bondées du quartier des affaires.
Les hauts immeubles s'étendant le long des avenues semblaient toucher le ciel, les voitures, de couleurs sombres, klaxonnaient, sans aucunes raisons valables, reflétant l'humeur de leur propriétaire.
La pluie tombée précédemment avait créée de grandes flaques dans lesquelles miroitaient la lueur des réverbères.
Les rues étaient grises, à l'image du ciel, et la nuit tombante n'arrangeaient guère les choses.
Les personnes autour de lui passaient sans même le remarquer, pressées par de nombreuses choses, qui semblaient les préoccuper, au point que plusieurs passants avaient failli lui rentrer dedans, trop concentrés sur leur téléphone.
Franchement, Izuku ne comprenait pas pourquoi on appelait ça la ville lumière.
C'était si gris, maussade, personne ne se regardait.
Les rues étaient hautes, comme si elles avaient été conçues pour empêcher la lueur du ciel de rayonner dans ces grands boulevards.
Les monuments si vantés de cette cité n'étaient qu'à peine visibles, on apercevait parfois de loin la célèbre Tour Eiffel, mais c'était tout.
C'était comme si cette ville si grise avait été vidée de son énergie, de sa joie, et de sa lumière.
Mais rien ne les avait remplacés.
Izuku parvint enfin à sa destination. Il se tenait devant un immense immeuble, gris à l'image de ses voisins.
En haut, il y avait marqué le nom de l'entreprise qui possédait cet immeuble.
Il se plaça non loin de l'entrée, et attendit.
Il observa durant des heures, qui entrait, qui sortait, et cela jusqu'à ce que la nuit enveloppe les dernières lueurs restantes.
Plusieurs jours plus tard, il avait enfin trouvé ce qu'il cherchait.
Il profita d'un instant d'inattention de l'employé placé à l'entrée pour surveiller les va et vient du personnel.
Le temps que l'homme ramasse son stylo, une ombre s'était déjà glissée dans l'escalier menant aux étages supérieures.
Izuku montait deux à deux les marches, envahi d'une excitation qu'il ne se rappelait pas avoir connu.
Il était prêt depuis longtemps pour ce jour, il s'était tant préparé.
Il ne faillirait pas, et avancerait sur le chemin qui le mènera à l'accomplissement de sa vengeance.
Il arriva dans un couloir, et coupa les fils des caméras dissimulées dans les angles morts.
À la fin de ce couloir, devant lui, se tenait une porte avec indiqué le nom de la personne travaillant dans ce bureau.
Izuku sourit à nouveau, de ce sourire froid et dénué d'émotion.
Et il poussa la porte où il était indiqué Hisashi Midoriya.
Il entra sans le moindre bruit, et ferma avec précaution la porte, toujours dans un silence pesant.
À son bureau, un homme aux cheveux verts plutôt pâles, et au visage constellé de tâches de rousseur était en train de taper sur son ordinateur d'un air concentré.
Izuku, sans plus attendre, prit la parole :
- Bien le bonjour, Hisashi Midoriya, commença-t-il d'un ton qui se veut formel, mais dans lequel on percevait quelque chose de plus sombre.
L'homme releva la tête d'un air surpris.
- Qui êtes-vous ?
L'inconnu en face de lui s'était introduit dans son bureau avec une telle discrétion et parlait japonais.
- Tu ne me reconnais donc pas ? Que c'est affligeant...tu ne reconnais même pas ton propre fils ?
À ces mots, Izuku laissa tomber sa capuche, permettant à son père d'apercevoir son visage, auparavant enfantin, qui était aujourd'hui empreint d'une expression glaciale.
- Izuku...? Mais que fais-tu là ?
- Ce que je fais là ? Izuku éclata d'un rire cruel, eh bien, mon cher père, je suis ici pour te tuer, annonça-t-il, en élargissant son sourire.
Hisashi blêmit. Son propre fils se tenait en face de lui, avec l'intention de l'assassiner, et il ne douta pas une seule instant qu'il n'en soit pas capable.
Il ne voyait plus le garçon souriant d'un air innocent, aux boucles folles, toujours à parler des super-héros.
Non, devant lui, se tenait quelqu'un dénué de culpabilité, et d'empathie. Et cette personne, qu'il appelait auparavant son fils, souriait toujours, de ce sourire qui nous glace le sang, et nous terrifie.
Celui qu'on fait quand on s'apprête à achever quelqu'un, et qu'on va y prendre un certain plaisir.
Hisashi se leva de sa chaise, en essayant tant bien que mal de tenir debout malgré ses jambes tremblantes.
- Izuku, balbutia-t-il, qu'est-ce qui te prend.
Sa voix tremblait, et Izuku le percevait.
Cette sensation, de pouvoir faire subir à la personne en face de soi, n'importe quoi, le grisait.
Il avait la plein puissance sur l'homme qui s'efforçait de tenir debout, malgré sa peur.
Peut-être s'imaginait-il pouvoir s'en sortir ?
Il n'y arriverait pas, Izuku y veillerait.
Ce dernier sortit de sa poche, ce qu'il y gardait caché depuis longtemps.
Il prit négligemment son couteau, fit mine de le lancer, le changea de main, jouant avec la peur de l'homme en face.
A chaque mouvement soudain qu'Izuku effectuait, Hisashi se raidissait de plus en plus.
Ses chances de fuir, non de survivre, s'amenuisaient d'instant et instant.
Il sut que c'était fini, quand le meurtrier qui lui faisait face prit pour de bon le couteau en main.
Il avait fini de jouer, à présent, il allait passer aux choses sérieuses.
Izuku s'approcha de l'homme, qui s'était effondré par terre, ne pouvant supporter le poids de ses émotions débordantes.
Il avança, jusqu'à ce que sa victime ne puisse plus reculer.
Il prit donc son père par le col, et susurra d'une voix presque douce, mais pourtant glaçante :
- C'est de ta faute si aujourd'hui tu te retrouve dans cette situation. Tu as voulu une famille, et tu n'as même pas été capable de t'en occuper correctement.
Et sans plus attendre, lui transperça le cœur d'un coup de couteau.
Le sang jaillit, tachant les vêtements de l'assassin qui venait de poignarder sa victime.
Izuku respira l'odeur métallique envahissant la pièce.
Il aimait ça, voir la peur dans les yeux de sa proie, la tenir à sa merci, et discerner la dernière étincelle d'espoir s'éteindre.
Son rire s'éleva à nouveau, mais cette fois, teinté de ce que l'on pourrait qualifier de joie chez quelqu'un ne ressentant plus rien.
Il avait aimé ça, voir son couteau transpercer la poitrine de l'homme, jusqu'à ce que la vie quitte ce dernier.
Il était désormais sûr d'une chose : il ne serait plus jamais faible.
Nava - 09/10/24
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