4.Âmes perdues
/!\ Ce n'est pas un ship, c'est de l'amitié /!\
Shoto courait, ses yeux embués par les larmes qu'il retenait.
Il tentait d'échapper à son père pendant ne serait-ce que quelques minutes.
Il en avait marre, de toute la pression qu'il devait supporter.
Pour son père, rien n'était jamais assez bien. Tout devait être parfait, même quand cela le semblait aux yeux de Shoto, ce n'était jamais ce qu'il voulait.
Fuyumi, sa soeur, disait qu'il faisait parce qu'il l'aimait.
Mais Shoto ne pensais pas quand ça.
Si son père était tout le temps en colère, et était toujours à rechercher la perfection, ce n'était certainement pas parce qu'il l'aimait.
Si c'était le cas, pourquoi est-ce que Toya était parti dès qu'il l'avait pu ?
Il entendait les disputes quotidiennes. Chaque fois, il tentait de ne pas écouter, car les paroles échappés sous l'emprise de la colère, le blessaient chaque fois plus, même si ce n'était pas à lui qu'elles s'adressaient.
Quand il avait 10 ans, son frère ainé en avait 18.
Le jour de son anniversaire, Toya avait pris ses affaires, et était parti sans même dire en revoir.
Aujourd'hui, Shoto avait 12 ans, et ça faisait 1 an et demi qu'il n'avait plus eu aucune nouvelle de son frère ainé.
Il tourna au coin de la rue, et courut vers le petit parc qu'il apercevait à l'opposé de la rue.
Il passa le petit portail, et chercha un coin tranquille sous les arbres.
Il en trouvât un assez facilement, malheureusement, il y avait une fille d'à peu près son âge, qui a avait l'air d'avoir été surprise, et qui avait les yeux rouges d'avoir pleuré.
Elle était recroquevillée sur elle-même, et esquissa un bref mouvement pour partir.
Shoto, intrigué, décida de la retenir :
- Attends !
- Oui ? répondit-elle, surprise
- ...ça va ?
- Oui, pourquoi ? répliqua-t-elle, en souriant
Mais Shoto savait que son sourire était faux, il l'avait trouvé en train de pleurer.
- C'est pas vrai, tu étais en train de pleurer.
- Mais t'inquiète, tout va bien pour moi ! annonça-t-elle d'un ton joyeux, et toi ? Tout va bien ? s'inquiéta-t-elle
- On s'en fiche de moi.
- Non ! Si ça ne va pas, je veux t'aider, s'exclama-t-elle
- Arrête de te préoccuper de moi, et pense à toi ! Tu as le droit d'être triste, et encore plus d'être aidée !
- Mais tout va bien...répondit-elle, avec moins de conviction
- Tu te mens à toi-même, là.
Shoto faillit ne pas entendre sa réponse tellement elle fut prononcée à voix basse.
- Peut-être...ajouta-t-elle, une larme rejoignant les précédentes qu'elle avait déjà versées, contrastant avec son sourire, qui disparaissait de son visage, petit à petit.
- Qu'est-ce qu'il y a ? commença Shoto
- Rien, ne t'inqu-
Elle fut coupée en pleine phrase par le bicolore.
- C'est pas vrai, alors arrête, dis-moi le problème, ou indique-moi comment t'aider.
- Il n'y a rien que tu pourrais faire, répondit-elle en souriant toujours, de son sourire qui paraissait maintenant n'être qu'un masque
-Peut-être, mais je veux au moins essayer.
Pour Shoto, c'était sa manière à lui d'aider les autres. C'était sa façon d'être un héros.
Il ne les sauvait pas d'un super-vilain ou d'une catastrophe naturelle, non il était là pour les écouter.
Il voulait que personne n'ait à souffrir seul.
Ne sachant comment faire, il entoura de ses bras l'âme perdue qui s'efforçait de sourire, en cachant sa tristesse.
Il la sentit se raidir contre lui, puis doucement, se détendre légèrement, mais en restant toujours enveloppée sur elle-même.
- Merci...d'habitude, les gens ne voient jamais ma tristesse, prononça-t-elle, entrecoupée de sanglots.
Peu de temps après, s'étant calmée, elle lui raconta pourquoi elle paraissait si déspérée.
Elle lui parla de ses problèmes, et lui, des siens.
Elle se détestait, souffrait d'anxiété, et était hypersensible.
Il n'était jamais considéré comme parfait, son père exigeait de lui bien trop, il haïssait ce dernier car à cause de lui il avait perdu de vue sa mère et son frère.
Ils étaient tout les deux seuls.
Et c'est ça qui fit leur force.
Ils se retrouvaient chaque fois qu'ils le pouvaient, pour discuter de leurs passions, pour faire découvrir d'autres choses à l'autre.
Chacun avait vu l'autre au fond du gouffre, et ne l'avait jamais abandonné.
Ils grandissaient ensemble, acceptant les défauts et les qualités de l'autre.
Leurs vies n'étaient pas roses, mais chaque fois qu'ils se retrouvaient, ils fuyaient le temps pour quelques instants en se réfugiant dans leur bulle.
Ils étaient toujours là l'un pour l'autre.
Shoto se rappelait d'un soir où il était interdit de sortie par son père, elle avait grimpé par dessus la clôture, pour lui lancer un avion en papier décoré de mots de réconfort.
Quant à lui, il s'efforçait de lui changer les idées quand ses problèmes quotidiens devenaient trop pesants.
Ils avaient trainés si souvent dans le quartier, à minuit, sous la pluie, s'amusant à imaginer un autre monde autour d'eux.
Elle lui avait faire découvrir les bubble tea, les animés, et le français.
Le bicolore lui avait fait découvrir les sobas et le nom de chaque étoile du ciel qui les surplombait.
Ils s'étaient bien trouvés.
Ils n'étaient pas de tempérament très énergique, mais ils finissaient toujours par courir sous la pluie.
Elle disait souvent que c'était les étoiles qui pleuraient.
Elle aimait voler, il aimait courir.
Ils n'étaient pas le jour et la nuit, c'était le crépuscule et l'aube.
Ils étaient sur certains points, opposés, mais se trouvaient toujours des ressemblances.
Cela aurait pu durer pour toujours si leurs vies extérieures ne les avaient pas rappelées à l'ordre.
Ils avaient 14 ans, quand elle a dû partir.
Elle était désormais hébergée chez sa cousine, qu'elle ne connaissait que très peu.
Tout ce qu'elle avait pu dire, c'était son prénom : Leïko.
Ce nom devint la seule et unique piste dont Shoto disposait pour la retrouver.
Le jour où ils se virent pour la dernière fois, elle pleurait, et lui aussi.
Ils se promirent de ne jamais s'oublier, et de se retrouver.
Puis elle dût partir.
Ce jour où ils se firent cette promesse, ce fût la dernière fois que Shoto vit Akemi.
Nava - 09/10/24
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