Quand elle s'était réveillée, dans une chambre d'hôpital, sa vie avait chamboulé du jour au lendemain.

Elle avait déménagé chez sa cousine, laissant derrière elle une partie de ses tourments.

Aujourd'hui, elle avait un véritable ami, une famille heureuse, mais les souvenirs étaient toujours là.

Ses bras seraient à jamais décorés de cicatrices, mais comme Leïko avait dit : « Les cicatrices, c'est pour se rappeler qu'on s'en est sorti. »

Sa cousine avait été là pour l'épauler dans les moments les plus durs, et c'est grâce à elle, qu'Akemi était elle-même aujourd'hui.

Le lycée n'avait pas été forcément plus simple. Les regards étaient toujours là , mais elle avait pris confiance en elle.

Être seule ne la dérangeait plus, elle s'évadait dans un livre, ou travaillait. Le silence lui convenait.

Aujourd'hui, elle rassemblerait tout ce qu'ils savaient sur Izuku et Shoto, pour avoir une idée claire du chemin qu'il leur restait à parcourir.

Les cours de la matinée passèrent lentement. Cependant, lors de la dernière heure avant d'aller manger, l'alarme Intrusion retentit.

Le cœur battant, et tremblante, Akemi se glissa sous sa table.

Le professeur éteignit les lumières. Recroquevillée dans le noir, la lycéenne laissa ses larmes couler.

Elle avait peur, pour elle, et pour les autres. Que s'était-il passé pour qu'on déclenche l'alarme ? Y'avait-il une attaque de vilain au dehors ? Est-ce que Leïko et Hawks allaient bien ? Est-ce que Katsuki était en sécurité ? Est-ce que Shoto était un minimum à l'abri ?

30 minutes passèrent, interminables. Quand ce fut la fin de l'alerte, elle se rassit sur sa chaise, les yeux rouges d'avoir pleuré, toujours tremblante du choc.

Leur professeur les informa de ce qu'il venait de se passer.

Les agences d'EdgeShot et Best Jeanist avaient respectivement été attaquées par l'Alliance des Super Vilains.

L'alerte avait été déclenché par mesure de sécurité, pour les protéger. L'attaque était normalement passée, et les super héros avaient la situation en main.

Dès que la sonnerie indiquant la fin du cours retentit, Akemi courut au dehors.

Elle le savait, ce n'était pas fini. Pourquoi attaquer les agences des numéros trois et quatre du classement sans attaquer celle du numéro deux ?

C'est pour ça que la lycéenne courait en direction de l'agence d'Hawks, laissant derrière elle son lycée.

Alors qu'elle arrivait à proximité de l'agence, soulagée qu'elle soit encore debout, deux individus se tenaient non loin, sur un toit.

Izuku et Shoto s'apprêtaient à faire sauter à la bombe, l'agence du numéro deux.

Personne n'avait accepter d'accompagner le vert, toujours sous le choc. Mais Shoto était quand même venu, par peur de ce que pourrait faire leur chef s'il était seul.

Jamais dans ses pires cauchemars, le bicolore n'aurait imaginé accompagner un meurtrier pour détruire l'agence d'un héros.

Leurs complices avaient respectivement détruit les agences simultanément, pour faire croire que l'attaque était finie.

Mais le plan d'Izuku était de les surprendre.

Quand Onryō appuya sur le détonateur, les cris terrifiés des victimes transpercèrent le cœur de Shoto comme s'il s'agissait de couteaux.

Il n'aurai jamais dû laisser Izuku appuyer, mais aurait-il pu l'en empêcher ? Non.

Le sourire dément, et les yeux froids de ce dernier le confirmèrent à Shoto.

Il ne pourrait l'arrêter seul, et les autres membres de l'Alliance avaient trop peur pour oser se rebeller.

Il était seul.

Pourtant, il ne pouvait s'empêcher d'espérer un jour, voir la lueur de vengeance brillant dans les yeux d'Izuku s'éteindre.

Le bicolore voulait retrouver le vilain narquois, à l'attitude enfantine, qu'il avait rencontré et dont il était tombé amoureux.

Akemi aperçut l'agence du numéro deux s'effondrer sous l'impact des bombes.

Elle avait tant espéré que cela n'arrive pas.

Cependant, les deux silhouettes postées sur le toit voisin n'échappèrent pas à son regard perçant, et elle courut pour les retrouver, manquant de percuter une fille de son âge aux cheveux blancs, mais elle n'y prêta aucune attention, concentrée sur les deux personnes sur le toit.

La lycéenne grimpa les escaliers à toute vitesse, espérant arriver avant que les deux vilains ne disparaissent.

Quand elle fut enfin sur le toit, un portail noir avait déjà englouti Shoto. Pourtant, Akemi ne put s'empêcher de crier dans un dernier effort, haletante :

- Attendez !

Izuku se retourna et soutint le regard d'Akemi, qui ne put s'empêcher de trembler devant la folie contenue dans ce dernier.

Mais elle ne recula pas.

Cela surprit Izuku, tous les autres avaient reculés, même ses alliés.

Le visage de cette fille lui disait quelque chose de vague. La mémoire lui revint. Il s'agissait de la collégienne qui avait essayé de l'aider, le jour où il avait tenté de se suicider.

Il dégaina son couteau, son sourire s'élargissant.

La lycéenne tentait toujours de reprendre son souffle, après l'effort qu'elle venait de fournir.

Izuku s'approcha d'elle, furtivement, et lui susurra à l'oreille :

- Encore à tenter d'aider les autres, hein, Akemi ?

Akemi blêmit, mais ne flancha pas, et lui répliqua d'un ton déterminé, parvenant à sourire :

- Ouais, toujours là, Izuku !

Malgré ses réflexes, elle ne put empêcher le couteau du vilain de s'enfoncer dans son épaule, manquant son cœur de peu.

Elle tomba, terrassée par la douleur, et aperçut du coin de l'œil, le portail se refermer, emportant celui qu'elle voulait aider.

Les minutes passèrent, interminables, avant que quelqu'un n'arrive.

La douleur lui transperçait l'épaule, mais elle serrait les dents, se disant que ce n'était rien par rapport à ce que Katsuki avait enduré.

- Akemi ! Qui t'as fait ça ? S'exclama, paniquée sa cousine, qui l'avait aperçu, il y a quelques secondes.

- Onryō...avoua la lycéenne

- Comment ? Et qu'est-ce que tu fais là ? T'es censée être au lycée !

- Il était là, avec un autre...je suis venue parce que je m'inquiétais pour vous...expliqua Akemi, les yeux brouillés de larmes à cause de la douleur.

- On sait très bien se débrouiller ! C'était idiot de ta part ! Tu pensais vaincre les vilains à toi toute seule ?

- Non, je voulais comprendre....

- Comprendre quoi ?

Mais Leïko ne put entendre la réponse de sa cousine, car cette dernière avait perdu connaissance, à cause de la douleur.

Nava - 24/10/24