Une journée comme les autres s'annonçait. Au loin, les nuages se formaient, prévoyant l'orage, qui troublerait bientôt le temps serein. Il faisait cependant beau, avec quelques rayons de soleil, et c'est sous ces fameux rayons qu'Izuku Midoriya se dirigea vers l'entrée de son collège.

C'était un jour normal, du moins il le pensait. Les heures se cours s'enchaineraient, en étant occasionnellement coupées par des pauses. C'était la routine de son quotidien, et il le savait. Il entra donc, n'ayant pas le choix s'il voulait espérer pouvoir devenir un  superhéros, il devait avoir des bonnes connaissances.

Ce fût lors de son dernier cours de la journée que les choses empirèrent. Leur professeur principal leur posa la question de leur avenir. 

Dans la classe d'Izuku, nombreux étaient ceux qui désiraient choisir la filière héroïque. Malheureusement, les choses empirèrent lorsque le professeur demanda qui visait Yuei.

Izuku, n'ayant pas honte de ses choix, leva la main. Certes pas très haut, mais au moins il la levait.

Dès qu'il eut effectué ce geste, il sentit un regard perçant se poser sur lui. Il ne se donna même pas la peine de se retourner, car il savait qui c'était.

La personne le fusillant de regard était son ancien ami d'enfance, et actuel harceleur, Katsuki Bakugo. Ce dernier visait l'excellence et la place de numéro un dans toutes les disciplines. Et il en avait les capacités. Pour cela, Izuku l'admirait. Il représentait son modèle, la personne qu'il aimerait devenir. A ses yeux, Katsuki ne pouvait que réussir à accomplir ses objectifs.

Malheureusement, s'il y avait quelque chose que Katsuki détestait par dessus tout, c'était le fait d'avoir des rivaux, car ils étaient pour lui, des obstacles à la réalisation de ses rêves, à savoir devenir le meilleur des héros.

Depuis toujours, les deux anciens amis rêvaient d'être héros. Tout avait changé le jour où Katsuki avait manifesté son alter. Il s'était détourné d'Izuku, sous prétexte qu'il était, ce qu'on appelait un "sans-alter". Il avait fini par oublier toute leur amitié passée et chaque fois qu'il le croisait, Izuku savait qu'il ne s'en ressortirai pas sans quelques bleus, et le cœur un peu plus morcelé.

Izuku savait qu'il ne ressortirait pas du collège sans que Katsuki ne vienne l'interpeller, puis lui répéter à chaque fois, que ses rêves ne se réaliseraient jamais, et aujourd'hui, plus particulièrement après avoir osé confirmer qu'il voulait aller à la plus prestigieuse des académie de super-héros, Yuei.

Dès la fin du cours, Izuku rangeait le plus vite possible ses affaires espérant échapper à son bourreau.

Malheureusement une fois sorti du collège, les ennuis le rattrapèrent.

Il avait dû prendre des couloirs peu fréquentés pour éviter les autres élèves, et ce chemin le rallongeait. Katsuki, accompagné des ses sous-fifres, l'attendait à la sortie.

Izuku essaya de se fondre dans la masse des élèves qui sortaient, il y avait ceux de son collège et celui du collège voisin qui se situait juste à côté.

Cela ne marcha pas.

Il prit le chemin habituel pour rentrer chez lui, mais ses démons l'attendaient au tournant du chemin.

Comme à son habitude, Katsuki ne se gêna pas pour l'insulter et essayer de lui faire renoncer à ses rêves. Ce jour-là, il fut bien plus dur que d'habitude, et prodigua à Izuku, l'unique conseil qu'il lui ai jamais donné :

- "Saute du toit et prie pour avoir un alter dans ta prochaine vie."

Sur ces mots, il lança au loin le cahier que sa victime chérissait. Il avait, dans ce cahier et les précédents, notés tous les informations qu'il le pouvait sur les héros qu'il croisait au quotidien.

Katsuki et sa bande tournèrent les talons, après s'être défoulé sur celui que Katsuki appelait "Maudit nerd".

Izuku resta au sol, sans bouger, dans la position où ses bourreaux l'avait laissé. Il n'éprouvait pas l'envie de se relever, de toute façon, il n'était pas sûr d'en avoir la force.

Soudain, il entendit des pas derrière lui. Ayant peur que ce soit l'un de ses harceleurs qui ait oublié quelque chose, il se recroquevilla plus sur lui-même, en espérant que sa douleur serait rapide.

Mais à sa grande surprise, la personne qui se mit à genoux à ses côtés n'était ni un des ses harceleurs, ni même quelqu'un qu'il connaissait.

Il la regarda attentivement, surpris de l'attention qu'on lui portait.

C'était une élève du collège voisin, il le sut grâce à son uniforme. Elle portait des lunettes rondes, avait les cheveux attachés et ne semblait pas très grande. Elle lui posa la question qu'il n'avait jamais espéré qu'on lui pose :

- Ça va ?

A ces mots, il la regarda comme s'il découvrait un être surnaturel. Jamais personne, ni même sa mère, ne lui avait posé cette question. Cette main tendue, c'est tout ce dont il avait besoin pour se relever à nouveau, et c'est ce qu'il fit.

- Oui, merci de t'être préoccupé de moi.

- Je suis désolé de n'être pas intervenue plus tôt, commença-t-elle, j'ai bien vu que les gars qui sont partis t'avaient frappés. J'avais juste peur de me prendre un mauvais coup, vu que je ne suis pas de taille.

- Ne t'inquiète pas, j'ai l'habitude.

A peine ces mots prononcés, il les regretta en voyant l'expression révoltée qui se peignait désormais sur le visage de son interlocutrice.

- Quoi ? Comment ça ? Tu es en train de me dire qu'ils te harcèlent, si c'est le cas, tu doit absolument faire quelque chose ! Et si tu as besoin d'un soutien, je serais là, s'exclame-t-elle

Cette fille était décidément très étrange. Qui proposerait à un inconnu de l'aider, sans même le connaitre, même si ils ont le même âge ? Aucun des adultes qu'ils avaient déjà croisés ne lui avait proposé cela. Même sa mère, qui le voyait rentrer couvert de bleus, le croyait quand il disait qu'il était tombé.

- Je m'appelle Akemi Yasuko, et toi ? demanda-t-elle

- Izuku Midoriya, répondit-t-il sans plus d'émotions.

Au fond de lui, des doutes avaient commencés à faire leurs apparitions. Une telle gentillesse ne pouvait être vide d'arrière-pensée. Il ne pouvait faire confiance à cette fille sortie de nulle part, aussi gentille paraissait-elle.

C'était sûrement un stratagème pour gagner sa confiance, et ensuite l'abandonner ou le blesser. Tous ceux qui lui avaient soi-disant un jour tendu la main, ne le faisaient que pour leur intérêt personnel car il semblait que ça leur plaisait de faire souffrir Izuku.

Mais cette fois, il ne tomberait pas dans le piège.

- Je vais rentrer chez moi, annonça-t-il sèchement

- Ah, d'accord...j'espère te revoir bientôt, répondit Akemi d'un ton légèrement peiné

Mais Izuku ne la regardait déjà plus...

Nava - 06/10/24