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trois

Lorsqu'Émilie rouvrit enfin les yeux, elle se trouvait plongée dans l'obscurité. Elle se leva, tâtonna à la recherche d'un interrupteur et parvint à illuminer la petite pièce dans laquelle elle était.

"Je n'arrive pas à croire que je me suis endormie ! s'exclama la jeune fille."

Elle soupira et rentra chez elle.

*

Allongée dans son lit, la jeune femme était incapable de fermer l'œil.

"Quelle idiote je suis ! songea-t-elle."

Elle se souvenait du son de trompette de Frédéric et n'arrivait pas à se le sortir de la tête.
La jeune fille s'extirpa hors de ses draps et alla s'asseoir à son bureau. Elle ouvrit un tiroir, farfouilla un instant à l'intérieur et en sortit des feuilles de papier musique. Elle s'empara d'un crayon et commença à composer, pour la première fois de sa vie, un morceau pour trompette solo. Elle y mit toutes ses émotions, tous ses souvenirs, et s'imaginait Frédéric le jouant pour elle.

Lorsque la nuit fut chassée par le soleil, Émilie avait presque achevé son œuvre. Tant pis, elle arriverait un peu en retard au travail ce matin, mais elle ne pouvait pas s'arrêter maintenant. Lilly et Alex comprendraient, ce n'était pas la première fois que la jeune femme était prise d'inspiration.
Lorsqu'elle eut enfin tracé la barre finale sur la partition, Émilie contempla sa composition un instant. Qu'allait-elle bien pouvoir faire de cela ?
Habituellement, Émilie écrivait des pièces pour violon. Lorsqu'elle les achevait, elle se mettait à pleurer un long moment puis elle jetait les partitions et n'y pensait plus. Cette fois-ci, face aux feuilles de papier, c'était le doute qui l'envahissait, et non la tristesse. Tout au fond d'elle, elle espérait entendre un jour Frédéric jouer ce morceau.

"C'est stupide, se disait-elle. Ça n'arrivera jamais dans la réalité."

Elle prit la partition, se mordit la lèvre et décida de la ranger dans une pochette. Après tout, elle n'avait aucune raison de la jeter ! Elle la rangea dans un tiroir de son bureau et partit enfin travailler.

Lorsqu'elle entra dans le hall de la salle de spectacle, Lilly lui sauta dessus, surexcitée.

"Mais qu'est-ce que tu fabriques Émilie !? On ne t'a pas vue de la journée hier et là tu arrives en retard !

— Euh... Je suis désolée, répondit Émilie, embarrassée. Hier, je suis montée à la régie et je me suis comme qui dirait endormie là-bas ! Et j'ai composé toute la nuit, je ne pouvais pas m'arrêter ce matin, d'où mon retard. Pardonne-moi."

Émilie s'inclina légèrement en signe d'excuse. Son amie, qui n'était pas du genre à rester longtemps en colère, sourit.

"Pas de problème ma petite Émilie ! Ce qui compte c'est que tu sois là ! Il est temps de te présenter à notre troupe de professionnels maintenant. C'est toi le grand manitou de cette salle après tout !"

Émilie sentit toute sa timidité monter en elle. Cela lui arrivait à chaque fois que de nouveaux artistes et leurs techniciens venaient. Mais après quelques échanges bredouillés, son travail reprenait le dessus sur son manque d'assurance qui disparaissait momentanément. Cependant cette fois-ci, l'idée que Frédéric pouvait être dans les parages la paralysait un peu plus.

"Il n'est pas là ce matin, dit subitement Lilly, comme si elle avait lu dans les pensées de son amie. Je ne sais pas quel est ton problème avec cet artiste - peut-être que tu me l'expliqueras un jour - mais il ne viendra que cet après-midi. D'ailleurs, je tiens à te prévenir que tu devras te confronter à lui tôt ou tard ma petite.

— Je sais, dit Émilie dans un soupir de soulagement."

Puis elle pénétra dans la salle de spectacle, où tout le monde s'affairait, et alla se présenter à l'équipe de Fryada. Passé cette étape, elle mit à son tour la main à la pâte.
Quelques instants plus tard, alors qu'Émilie se débattait avec des câbles à brancher dans les coulisses, elle entendit une nouvelle personne monter sur scène et converser avec Alex.

"Excusez-moi, mon manager voulait que je me repose ce matin mais je n'aime pas rester à me tourner les pouces. Je me suis dit que vous auriez sûrement besoin d'un coup de main.

— Waw, c'est très sympa de votre part ! répondit Alex. Mais je ne sais pas ce que vous pourriez faire... On est dans la phase de branchement des câbles pour les instruments, les enceintes et les retours scéniques.

— Pas de problème, je sais comment ça se fait. Dites-moi où je peux me rendre utile.

— Vous n'avez qu'à venir nous aider en coulisse, dit un des techniciens de la salle. Tous nos câbles sont emmêlés ! Ça fait plus d'un quart d'heure qu'on y est avec le patron.

— Le patron ? s'interrogea Frédéric. D'accord, je viens vous aider. Je pourrais le rencontrer comme ça, je n'en ai pas encore eu l'occasion."

Émilie sentit son pouls s'accélérer. Elle savait qu'elle ne pourrait pas fuir éternellement ce moment, mais elle tenta une échappée discrète vers la porte menant aux loges. Mais en l'ouvrant, elle tomba nez-à-nez avec Lilly qui, voyant le technicien et Fryada approcher, la saisit vivement par les épaules et la força à faire demi-tour. Avec un grand sourire et une voix enjouée, elle dit :

"Tiens ! Monsieur Fryada ! Que nous vaut le plaisir de vous voir ce matin ? Au fait, je vous présente notre grand chef à tous ici, Mlle Fujiwara."

Émilie se sentit devenir écarlate. Elle baissa instinctivement les yeux. Un silence gêné de quelques secondes, qui parut une éternité à Émilie, s'installa avant d'être brisé par Frédéric.

"Émilie ? lâcha-t-il.

— Bonjour, répondit celle-ci d'une toute petite voix, sans relever la tête."

Frédéric avait le regard fixé sur la jeune femme. Il était comme figé, mais aucune émotion n'était lisible sur son visage. Sentant qu'ils étaient de trop, Lilly et le technicien trouvèrent un prétexte - que ni Frédéric ni Émilie n'entendit vraiment - pour s'éloigner.

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