Ce fût Kyoka qui prit la parole :

- Votre Altesse, vous avez disparu. Votre père pense que vous avez été enlevé, d'ailleurs.

A la mention de son père, Shoto laissa un soupir fatigué.

- Himiko, je vais tout leur expliquer, ils ont l'air d'avoir fait un long chemin pour venir. Tu peux nous emmener à un endroit plus propice.

La vampire souria, attrapa la main d'Ochaco et les guida vers un petit salon décoré de peintures forestières. Les tons rose et rouge pâles qui définissaient cette pièce lui conférait une atmosphère relaxante. 

Tous s'assirent dans les fauteuils, Himiko guidant Ochaco vers le canapé pour ne pas avoir à lui lâcher la main.

- Tout d'abord, quels sont vos noms ?

- Kyoka Jiro, archère de Mustafasu, à votre service, annonça Kyoka en mettant sa main sur son coeur et en se courbant légèrement.

- Je m'appelle Eijiro Kirishima, Votre Altesse !

- Et moi, Denki Kaminari. Je suis son meilleur ami, précisa le blond en désignant Eijiro.

- Je suis Ochaco Uraraka.

- Et c'est une magicienne ! Précisa Himiko, un grand sourire aux lèvres.

Aussitôt, les quatre amis la dévisagèrent, le coeur battant. Ochaco elle-même avait blêmi.

- Toga, je n'ai pas le droit de pratiquer la magie, chuchota la brune à l'oreille de celle qui lui tenait la main.

Ce fut cependant audible pour tout le monde. Le prince eut une réaction des plus surprenante, il esquissa une léger sourire et répondit :

- Ce n'est pas un problème. Moi même, selon les lois de mon père, je suis dans l'illégalité.

- Pourquoi donc ? S'étonna Denki.

Shoto prit quelques instants pour réfléchir puis :

- Eh bien, vu que vous m'avez confié un de vos secrets, à mon tour de vous confier un des miens. Je ne tombe amoureux que d'hommes.

A ce moment, Eijiro ne sut pas si le plus douloureux fût son coeur battant contre ses côtes ou le coup de coude de Denki.

Alors comme ça, il avait toutes ses chances ? Il ne put s'empêcher de se mettre à rêver, mais dû redescendre sur terre après qu'Ochaco lui ai lancé un long regard appuyé signifiant qu'il était dans son monde depuis trop longtemps.

- Je comprends donc comment vous m'avez trouvé. Voyez-vous, je me suis enfui du palais et de l'influence de mon père, pour aller me réfugier chez ma cousine Himiko.

Alors comme ça, ils sont cousins ? Eijiro se maudit intérieurement pour avoir pensé qu'ils partageait une quelconque liaison.

- Uniquement ma chère amie Momo était au courant, continua le bicolore.

Kyoka ne pût réprimer une exclamation.

- Momo ? Je l'ai vu juste avant de vous rejoindre à la clairière. J'en avait discuté quelques jours auparavant avec elle, et elle ne savait rien.

- Ça veut dire qu'elle a bien joué la comédie. C'était la seule à savoir que je voulais échapper à mon père, et c'est elle qui m'a conseillé d'aller me réfugier chez Himiko, confessa le prince.

- Mais pourquoi vouloir échapper à votre père ? Questionna Ochaco

- Parce qu'il est horrible. C'est à cause de lui si j'ai une brûlure sur le visage.

Les exclamations choquées des compagnons résonnèrent dans la pièce.

- C'est atroce ! S'exclama la brune, désolé d'avoir demandé.

- Ce n'est rien. J'aimerais bien que les gens voient mon père comme le monstre qu'il est et non pas comme un homme avec quelques défauts.

Un silence se mit en place, nul ne savait quoi dire. Ce fût Eijiro qui le brisa en annonçant :

- Mais du coup, je pense qu'on ne vous ramènera pas au château, on ne va pas vous demander ça.

- Il le faut bien, pourtant. Je vais rentrer avec vous, même si cela ne m'enchante guère de retrouver les mensonges et faux semblants de la noblesse.

Les amis peinaient à le croire. Pourquoi le prince accepterait-t-il de les suivre pour retrouver un lieu qu'il a fui ?

Mais sa décision était prise. Shoto se leva de son fauteuil, et leur donna rendez-vous dans quelques minutes à l'entrée.

Les aventuriers suivirent donc Himiko, qui à son grand désarroi, se retrouverait seule à nouveau, quand il lui vint une idée :

- Ochaco, tu ne veux pas rester un peu avec moi ? Je peux t'apprendre plein de nouveaux sorts si tu veux !

- Pourquoi est-ce que tu me propose ça ? Demanda, étonnée, la brune.

- Parce que je ne veux pas être toute seule à nouveau, et que je t'aime.

- Comment ça ? Les joues d'Ochaco avaient légèrement rougi après la fin de la phrase de la blonde.

- Tu es trop jolie avec ton sourire ! Complimenta Himiko, en se rapprochant d'Ochaco.

Les joues de la magicienne s'étaient embrasées, et elle ne savait visiblement pas quoi répondre.

- D'accord, je veux bien rester un moment, balbutia la brune, les joues de la couleur des cheveux d'Eijiro.

Eijiro sourit devant la gêne apparente d'Ochaco. Il n'était finalement pas le seul à rougir autant quand on parlait de la personne qu'il aimait, la brune était sans doute même plus rouge que lui.

- D'ailleurs, j'ai un mot à dire à Eijiro, tu veux bien ? Quémanda cette dernière, en s'adressant à la vampire qui lui tenait toujours la main.

Le rouge s'étonna. Que voulait-elle donc lui dire ? La magicienne s'approcha et lui chuchota dans l'oreille, d'un air taquin

- Bonne chance...

- Bonne chance pour quoi ?

Seul le long regard malicieux de la brune lui répondit, et Eijiro comprit, et ses joues s'embrasèrent à leur tour.

- Oh, j'ai compris, il est amoureux lui aussi ! Comme vous deux ! Révéla Himiko, en désignant l'archère et le comédien, heureuse d'avoir compris.

Cette fois, ce fût au tour de Denki et Kyoka de rougir.

- Bonne chance à vous tous, du coup ! Ria Ochaco.

Shoto apparut enfin en haut des marches, un sac à la main.

- Qu'est-ce qui s'est passé ? Pourquoi vous êtes tous rouges, sauf Himiko ?

- Il ne s'est rien passé ! Tenta de justifier le rouge, allons-y !

Nava - 03/01/2025