Les traits du visage de Victor s'était affinés. Cependant, il avait gardé son impulsivité perpétuelle, sa curiosité sans limite.

Une seule ombre venait s'ajouter au tableau, la prophétie qui ne l'avait pas lâché d'une semelle. C'était un cadeau empoisonné, une soumission presque totale, diz ans sans une nuit paisible. Elle devenait presque une obsession, une compagnie désagréable au quotidien. Par moments, il se demandait pourquoi tous ces problèmes lui étaient attribués.

Cela compliquait ses débuts de journaliste. Ce n'était pas simple à gérer, mais Victor n'avait pas d'autre choix que de tenir le coup.

Il habitait dans un petit pavillon près d'une gare. Il avait longtemps espéré que le bruit des trains allait faire taire la voix à l'intérieur de sa tête, mais les innovations en avaient décidé autrement. Les trains roulaient avec l'électricité et étaient aussi silencieux que sa forêt d'enfance.

Pour s'évader, Victor faisait de la boxe et du jogging dès qu'il avait un instant de libre. C'était son moyen à lui de se vider la tête, penser à autre chose.

Épuisé et ressentant un besoin, une nécessité de sortir, il se prépara, seul, son chat Tom dans les pattes. L'animal miaulait, réclamant impatiemment sa nourriture.

- Attends un peu gourmand.

Victor attrapa le paquet de croquettes dans le placard et versa les friandises dans la gamelle. Les billes jaunes du chat ne la quittaient pas des yeux, prêts à se jeter dessus. Un prédateur avec sa proie.

Victor prit son sac sur le porte-manteau, son chat le regardant en baissant la tête sur le côté. La porte claqua lourdement, provoqua un écho jusqu'en bas de l'escalier. Le journaliste descendit, de la musique sur ses oreilles. L'instant précieux comme il aimait si bien l'appeler. Le calme avant la tempête.

Il augmenta le volume pour être dans sa bulle et ne pas entendre les râlements, les braillements d'ivrogne. Le train s'arrêta au pied de son lieu de travail. Ne perdant pas plus de temps, Victor se dépêcha d'y entrer.

Il entra dans son bureau, sur lequel étaient entassés des papiers par dizaines. L'heure était au travail et son mal de crâne attendrait.

Il compta les minutes restantes sur l'horloge. Le temps jouait avec ses nerfs, le narguait presque. La délivrance intervint quelques heures plus tard, à l'heure du déjeuner.

Victor sortit les repas qu'il avait soigneusement préparé la veille et sortit des médicaments pour soulager sa tête.

Le reste de sa journée n'avait rien de très palpitant, il préparait des notes de prochaines interviews, jusqu'en début de soirée.

Arrivés devant son club de boxe il se changea aux vestiaires et revint dans la salle. Une fille accompagné de son mec l'attendaient, prêts à commencer l'entraînement.

Tous les trois avaient vite sympathisé comme s'ils se connaissaient déjà. L'idée de révéler son secret lui avait effleuré l'esprit mais était très vite partie aussitôt qu'elle était revenue.

L'entraînement était intensif mais Victor ne voulait pas retrouver sa routine, ses cauchemars.

- Mec, il faut que t'arrêtes maintenant.

- Il a raison.

- Hugo et Lisa je ne peux pas, je ne veux pas.

- Je ne sais pas ce qui te tracasse mais il faut que tu t'en libères parce que tu as une mine épouvantable à chaque fois. Ouvre toi aux autres, ça te ferai du bien.

Ils partirent main dans la main, laissant Victor penaud.

Allait-il risquer de finir chez un psychiatre ou se tairait-il à jamais ? Allait-il écouter son ami ?

Le dicton "la nuit porte conseil" ne pouvait pas mieux portait son nom.

Libérer sa souffrance ou la garder encore un peu avec soi, comme un bouton accroché à sa peau ?

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Désolée pour le retard

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