Jour 2.
Après un délicieux petit déjeuner,nous avons décidé de partir à la plage.Nous y sommes allé à pied,pressés de revoir cette vaste étendue d'eau qui nous avait tant manqués,nous avons parcouru le trajet très rapidement.En débouchant en haut de la petite dune de sable,nous sommes restés sans voix.Ces bateaux sortant du port,cette eau brillante au soleil,ce sable doux,quelle merveille !Nous avons passé notre temps a tenté de faire de la planche,mais sans succès.Argh,c'est impossible !Trois baignades avec entre,un quart d'heure de bronzage,les habitudes reviennent vite.On rentre vers midi,avant d'aller chez mes grand-parents pour y passer l'après-midi.Comme ça fait du bien de les voir si souvent !Après un repas aussi bon que calant,nous nous sommes divertis comme nous le pouvions.Un jeu de carte,puis de la lecture,bref,tout sauf parler de choses ennuyantes avec les adultes !Je pense que le plus dur est de ne pas pouvoir parler à mes amis,car ici,pas d'ordi ni d'Internet !Mais ce n'est que deux semaines par an,je ne vais pas craquer alors qu'il y a tant de choses ici que nous n'avons pas chez nous.Vers 20h,nous passons de nouveau à table.Un grand classique que nous faisons chaque année : une journée sur toutes les vacances,nous passons tout l'après-midi chez eux,et après le repas du soir,nous rentrons à l'appartement.Mais en plein milieu du repas,le téléphone de mon frère sonne.Bizarre qu'il ait un appel,lui qui n'a pas d'amis...Enfin,il en a quelques-un,mais il n'a que de rares SMS,c'est le premier appel qu'il a.Je l'entends crier un grand 'QUOI ?',et je ne peux m'empêcher de me crisper.Ah,ce cri,je le reconnaîtrais entre tous : ma plus grande et seule crainte est de perdre mes proches,je redoute chaque soir que cela arrive,et je ne dors pas beaucoup.Le jour où mon père a poussé ce cri,avant même qu'il nous annonce le triste décès d'une de mes tantes,je savais déjà ce qu'il s'était passé.Mon frère se tourna vers nous avec un air choqué puis annonça d'un coup :
-Papa,Arnaud dit que ton bateau est en train de couler."
Il y eut un long silence.Je me doutais bien que mon visage reflétait ce que j'éprouvais : de l'étonnement,de l'incompréhension.Le bateau coulait ?D'accord,il ne marchait pas,mais couler...Mais je sentais au ton de la voix de mon frère que ce qu'il disait était vrai.
-Il déconne ?Dit à un moment mon père.
-Je ne crois pas.Il est pas sur place,ce sont ses parents qui lui ont demandé de me téléphoner.Ils sont en train d'écoper.
Nous nous sommes levés d'un coup,comprenant l'horrible vérité.Nous avons vite dit 'Au revoir' à nos grands-parents,avant de nous précipiter vers la voiture et de bondir dedans.Evidemment,nous avons été pris dans les bouchons et le trajet s'est considérablement rallongé.Assise entre mes parents,j'essayais de deviner ce qu'il ressentait.Pour moi,c'était encore et toujours cette incompréhension,mais aussi de l'étonnement.Ma mère semblait inquiète,c'est sûr que vu le prix du bateau,si il est au fond de l'eau après un jour,on s'est fait légèrement arnaqué.Mon père semble énervé,de ne pas avoir vu le trou,ou de s'être fait arnaqué,je ne sais pas.Tandis que mes frères et soeurs,eux semblent tout à fait hors d'atteinte,et chante à tue-tête un remix de leur invention :
-Laissez passer,je dois me dépêcher !Laissez passer,mon bateau va couler !"
C'est dans ce genre de moments que je réalise que je suis la plus jeune,seulement physiquement.Finalement,nous arrivons,et découvrons le bateau échoué sur la plagette (Sorte de plan incliné couvert de cailloux,au bout duquel se trouve une marche qui fait passer de 20 centimètres à 1 ou 2 mètres de profondeur,plus qu'autre part,je peux vous prévenir : Attention à la marche !).Les voisins nous ont alors raconté : ils ont vu le bateau rempli d'eau,et un d'entre eux a tenté d'écoper,mais l'eau montait aussi vite qu'il la vidait,il a alors ramé jusqu'à cette plagette,en cassant une fois de plus la rame que l'on avait déjà cassé hier...J'étais bluffée.Il a ramé pendant dix minutes dans un bateau à moitié coulé pour pouvoir l'échouer,et faire cela avec une seule rame,pour un bateau qui n'est pas à lui par-dessus le marché ???Après,nos voisins du dessus cette-fois,l'avaient aidé à le sortir à moitié de l'eau.Mais la situation était délicate : le bateau repose sur la marche,un faux geste et il basculera à l'eau !Bon,c'est pas la chose la plus grave...Si,en fait si !C'est la chose la plus grave qui soit ici,pendant nos vacances !Le voisin hurle pour rassembler les personnes présentes à tirer sur une corde pour remonter le bateau.Ma famille ne bouge pas.You hou !C'est notre bateau qui est en train de couler !C'est les voisins qui font le boulot !Mais remuez-vous !Je saute dans le trou et agrippe la première la corde.Evidemment,tout le monde se met à pouffer de voir un bout de chou de 13 ans vouloir tirer un bateau.C'est pas comme si j'allais les gêner,quoi !Mais même ma famille rigole,mais ils sont pitoyables !Je les regarde et leur hurle :
-Vous vous bougez le c*l,ou je vais devoir essayer de faire tout toute seule ??Nan,parce que sinon,il y a plus de bateau et c'est réglé !!"
Je lâche d'une main la corde,et à ce moment-là,un bruit de caillou parvient à nos oreilles.Je saisis alors rapidement la corde à deux mains et tire autant que je peux.Il est en train de tomber !!Je réussis à l'empêcher de glisser,mais je ne pourrais quand même pas le remonter seule.Aussitôt,la plupart des personnes présentes bondissent à leur tour dans le trou et viennent me prêter main forte.Ah,bah enfin !Mon père prend la corde devant moi et me crie :
-Pousse-toi !
En disant cela,il effectue le geste et je recule brutalement.Nan,mais oh !Un merci,ça te tuerait ??Puis ma mère me dit de rentrer,de prendre mon bain et de m'installer confortablement en attendant qu'on rentre.Sérieusement ??Je vois tout aussi bien qu'eux qu'on a besoin de nombreuses personnes pour tirer la corde !Mais je ne peux contredire ma mère,et m'en vais,la rage au cœur.J'ai été la première à me précipiter sur la corde,la plus affolée par l'événement,et c'est moi qui doit rentrer,sous prétexte que 'Après,on sera six à devoir se laver' ?Injustice !
Une dizaine de minutes plus tard,ils rentrent,épuisés.Je leur demande aussitôt ce qu'il s'est passé,et ma grande sœur me répond avec rancune :
-Si tu avais aidé,tu saurais."
Je bondis hors de mon lit,me précipitant vers elle avec un air de défi.Ma mère m'arrête et lui explique.Camille se contente de faire 'Hum' et d'aller dans la salle de bain prendre sa douche.Personnellement,je vais dans mon lit pour une fois de plus écrire.Camille cherche toujours des noises à tout le monde,mais là,elle exagère !Je me suis promis de me venger la nuit,en lui lançant des peluches (emmenées spécialement pour cela) sur la figure.La nuit fut longue,et ponctuée de cris étouffés,ainsi que de bruits de peluches volantes...
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