La marionnette de bois soupire. Posée sur une étagère du théâtre Albert Philibert elle rêve de liberté. Elle regarde autour d'elle : il y a Pok le cheval de bois. Mir le docteur en tissus, et elle Lin. Elle voudrait tant partir. Elle décide de sauter de l'étagère et se retrouve par terre, sur le carrelage gris.

Il fait nuit. La lumière est éteinte. Lin ne sait pas ou se trouve la sortie. Une alléchante odeur de soupe de carotte atteint ses narines factices. Cela fait si longtemps que Lin n'a pas bu de soupe de carotte ! Elle se pourlèche les babines puis décide d'avancer en direction de cette odeur. Arrivée à l'entrée de la porte de la cuisine, elle entend de petits bruit.Elle s'approche doucement puis entends un fracas de voix. Apeurée, elle sursaute et se met à courir loin de la cuisine.

Elle se retrouve alors devant La porte principale du petit théâtre Albert Philibert Celle ci est terriblement grande. Lin ne peut pas l'atteindre. Désirant à tout prix s'en aller, la marionnette recule puis saute jusqu' à la poignée de la porte. Elle attrape la poignée qui est toute poisseuse. Écœurée, Lin réprime un mouvement de recul puis se balance d'avant en arrière pour ouvrir la porte. Celle ci ne bouge pas. Elle est fermée à clef et reste donc stoïque face aux efforts insensés de la marionnette. Lin ne se décourage pas, mais ses mains lâchent. Elle tombe alors et se raccroche sur la clef. Le froid métal glace les mains de la petite marionnette Ses mains glissent. Elle manque de tomber. Courageuse, elle n'abandonne pas, sert les poings et tourne la clé dans la serrure. Clic clac ! La serrure est débloquée.

Il faut maintenant ouvrir la porte. Ragaillardit, Lin plie ses genoux puis saute de nouveau, attrape la poignée et ouvre la porte. Elle sort. Elle est enfin dehors. La rue est blanche. La neige tombe. Il fait très froid. A paris le mois de décembre n'est jamais clément. Lin frissonne. Elle ne sait pas ou aller. Elle n'avait jamais pensé à ce qu'elle pourrait faire une fois enfin sortit du théâtre !Elle décide d'avancer au hasard. Un chien passe. Il aboie très fort et manque de bousculer la petite marionnette.

Lin a peur. Elle se recule vivement au passage de l'animal puis décide de se réfugier dans une boutique. La boulangerie sent très fort. Lin observe les croissants chauds, les baguettes et les tartes avec envie. Son nez frémit. Elle arrache une miette de pain d'une baguette qui dépasse du sac d'un acheteur puis sort en courant. De nouveau dehors, elle ne sait toujours pas ou aller. Elle mange avec appétit son petit trophée puis aperçoit au loin un joueur d'orgue.

L'instrument est surmonté de quatre petits personnages mécaniques : un singe, un lion, un berger et un jongleur qui dansent ensemble. La musique enivre le petit cœur de Lin. Elle s'arrête pour écouter un moment puis traverse la rue pour aller parler aux attirants danseurs. Le jongleur fait sauter trois petites balles de couleurs. Le lion saute dans un drôle de cerceau. Le singe joue des cymbales tandis que le berger danse avec son bâton. Le joueur d'orgues, immense comparés aux quatre personnages miniatures continue de jouer son air enchanteur. Intriguée, Lin ouvre la bouche et demande :

« Bonjour ! Qui êtes vous ?Que faites vous ? »

Le musicien ne l'entend même pas. Le berger le singe et le lion continuent leur petit manège sans prêter attention à la pauvre marionnette de bois. Seul le jongleur parait la remarquer. Emprunt de curiosité, il arrête son jonglage et dit :

« Je suis Tok le jongleur ! Nous sommes 4 automates et nous dansons pour Monsieur Hector l'organiste de génie ! »

Tok regarda la robe de Lin qui virevolte au vent tandis que Lin s'agite au rythme de la musique entraînante. La main de l'organiste continue inlassablement de faire tourner la manivelle, produisant une incroyable musique. Prise d'une soudaine inspiration Tok se tourne vers ses camarades et dit :

« Ne pensez vous pas que nous avons besoin d'un cinquième membre ? »

Le lion interrompt son saut. Les cymbales du singes s'arrêtent soudainement tandis que le bâton du berger tombe sur le sol. Voyant cela, l'organiste Hector arrête momentanément de jouer. Quatre têtes se tournent vers Lin. Heureux de cette proposition, dont il rêvait depuis la perte d'un de ses compagnons de voyage, l'homme redresse sa moustache puis déclare :

« Dites moi Yalie ChiChi et Ladon ! Depuis que Roca nous a quitter il nous manque une danseuse non ? Qu'en pensez vous donc ? »

Ladon ramasse son bâton. Yalie se gratte la crinière. Chichi se dandine. Les trois amis hésitent. Ils pensent à leur ancienne danseuse Roca. Personne ne pourra la remplacer. Ce souvenir les emplis de tristesse. Ils se regardent, prennent ensemble une grande respiration et crient d'une seule voix :

« C'est d'accord ! »

Hector se met à rire puis demande :

« Alors? Tu viens avec nous ? Tu pourrais peut être te présenter non ? »

Lin se sent très confuse. Elle ne sait pas quoi répondre. Partir avec des inconnus serait une décision difficile à prendre mais en même temps la nuit va bientôt tomber, le temps est froid et elle n'a nulle part ou aller. Elle ne voudrait pour rien au monde retourner au théâtre Albert Philibertet de toutes façon il faudra bien qu'elle se trouve une nouvelle famille un jour ou l'autre.

Elle se racle la gorge puis dit :

« Je m'appelle Lin ! Je suis une marionnette de bois et une très bonne danseuse ! Je suis prête à venir avec vous!

-Bienvenue ! »

crient en cœur ses cinq nouveaux compagnons.

C'est ainsi que la marionnette Lin rejoint une troupe d'automates métalliques et leur chef organiste, partant pour un extraordinaire périple sur les routes de France, vers de nombreuses aventures...

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C'était un petit texte écrit en décembre 2018 et qui n'était pas déstiné à etre publié. Juste pour tester une nouvelle méthode d'écriture. (https://en.wikipedia.org/wiki/Scene_and_sequel) J'ai plus récemment écrit de nouveaux textes et avant de les publier je publie celui-ci. C'est avant tout un exercice d'écriture donc tous vos commentaires sur l'écriture sont les bienvenues. Mais je dois avouer qu'aujourd'hui je ne l'aime plus trop.