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Chapitre 7

Le temps, le jour, la nuit, les heures, les minutes, les secondes n'ont plus d'importance.
Il n'y a plus rien. Plus rien d'autre que leur tombe et les kilomètres de nage que je fais afin de me fatiguer suffisamment pour dormir sans faire de cauchemars. Ce n'est pas un remède miracle mais il vaut ce qu'il vaut. Il me convient.
Je ne nageais pas les premiers jours après le départ de Snow. Je restais là, assis à côté d'elles. J'attendais. J'attendais un miracle, que quelqu'un vienne me dire que tout cela n'était qu'un mirage, une hallucination et que j'allais me réveiller. Mais personne n'est venu. Personne ne m'a dit ce que je voulais entendre. Parce que ma vérité, ma réalité est ici, sous ce monceau de terre.
Je ne nageais pas les premiers jours. Mais dès que le sommeil me rattrapait, le soldat venait me torturer avec son rire. Encore et encore. C'était trop.
Alors je m'épuise.
Je nage. Je nage des kilomètres.

Être dans l'eau me fait du bien. Mon effort me permet d'oublier pendant quelques temps tout ce que j'ai perdu.
Ma vie.
La pluie qui tombe toujours me semble moins forte quand je me baigne. C'est sûrement juste une impression ou peut-être le fait d'être dans une vaste étendue humide qui me fait cet effet-là.
C'est la seule explication rationnelle que j'ai trouvée. La seule assimilable par mon esprit cartésien. À part les histoires d'Abby, ma vie a toujours été très terre à terre. Et même s'ils m'échappent, si je les oublie, je sais que les mensonges que nous racontions à Ada l'étaient aussi. Tout était plausible.
Pourquoi en serait-il autrement maintenant ?
Même si tout a changé pour moi, si plus rien de bien ne peut advenir, il n'y a pas de raison pour que le monde soit différent. Il est immuable. La folie des hommes sera toujours la même.

Loin de tout, loin des autres, je survis.
Tous les jours, je vais sur leur tombe. Tous les jours, je nage. Tous les jours, une fois éreinté, je m'endors. À côté d'elles ou dans la cabane de Snow. Ce sera la sienne éternellement.
Je vis comme je l'entends. Être seul me permet de n'avoir de compte à rendre à personne. Les réserves de nourriture diminuent à vue d'œil. Il faudrait que je m'en préoccupe mais je ne le fais pas.
À quoi bon ? À quoi bon ?
À quoi rime cette vie ? Pourquoi devrais-je me battre ? Lutter contre ma peine ?
Je n'ai plus qu'elle. Elle m'enveloppe de ses bras pour me réchauffer. Et je l'embrasse à mon tour. Je me perds en elle.
Je me perds.
Et j'aime ça. J'aime que le contrôle m'échappe, j'aime la sentir prendre le dessus.
J'aime qu'elle m'habite, qu'elle décide.

Parfois, dans un sursaut de lucidité, d'un besoin d'humanité, je me demande si je manque à quelqu'un, si Marley s'est inquiétée de ma disparition. Je me demande ce qu'elle est devenue, si elle est en vie. Je lui en veux aussi. De ne pas me chercher, de ne pas avoir pensé à venir ici. Elle sait pourtant ce que cet endroit représente pour moi, pour nous. Pourquoi me laisse-t-elle seul ?
Il n'y a pas qu'elle que j'ai envie d'envoyer au diable. J'en veux à la terre entière. À nos dirigeants qui n'ont pas su éviter la guerre. À mes voisins qui auraient dû protéger ma femme et ma fille autant qu'ils l'ont fait pour leur famille. Ils savaient que je travaillais. Que parfois, je n'avais pas le choix de rentrer plus tard que prévu. Ils savaient.
J'en veux à tous les habitants qui préfèrent être des moutons et suivre, plutôt que de dire stop. Je l'ai fait aussi. J'ai été un des leurs.
J'en veux au vieil homme. À force de tourner et retourner tous ses propos dans ma tête, je suis parvenu à la conclusion qu'il savait quelque chose et qu'il n'a rien fait pour y remédier. Il aurait dû. S'il savait, il aurait dû. Il n'aurait pas dû les laisser mourir.
J'en veux à Abby. À ma femme, mon amour, ma moitié. Je lui en veux de m'avoir abandonné.
J'en veux même à Ada de donner ses sourires à d'autres que moi maintenant. Pourquoi auraient-ils le droit d'en profiter alors que j'en suis privé ?
Et enfin, je m'en veux. Ma culpabilité me ronge. Comme de l'acide, elle brûle tout en moi. En parfaite tortionnaire, elle s'est associée à la douleur et à ma peine. Elles s'entendent parfaitement toutes les trois.
Si bien que plus rien n'a de sens.

Je suis fatigué.
Mon corps réclame son dû. Mais je lui refuse. À quoi bon me nourrir alors que je suis mort. Mort à l'intérieur.
Ce n'est pas mon cœur qui bat qui y changera quelque chose.
Elles ne sont plus là.
Je suis fatigué.
Mais je ne dors que très peu. Je n'y arrive plus. Je ne le veux plus.
Depuis quelques jours, je n'arrive plus à nager. Je suis trop faible.
Je ne peux même plus suivre les érables pour rejoindre les berges du lac. Le chemin est trop long.
J'erre dans la cabane. Et quand mes jambes ne me portent plus, je lis quelques pages des livres que Snow a laissés.
J'ai vu aussi qu'il a noirci des feuilles et des feuilles entières. Mais son écriture en pattes de mouche est incompréhensible. Elle n'a pas de sens. Les mots se mélangent devant mes yeux sans avoir de sens.
A-t-il ressenti ce que je ressens ? Cette impression de vide ? Comment a-t-il fait pour ne pas sombrer dans la folie ? Pour survivre ?
Peut-être que je devrais faire comme lui. Que je devrais écrire. Noter mes pensées avant qu'elles ne m'échappent.
Ce ne sera pas pour aujourd'hui.
Je suis trop fatigué.
Je vais aller m'allonger un instant. Peut-être qu'avec un peu de chance, je ne me réveillerai pas.

Je maudis l'aube qui vient de se lever. Je maudis le soleil d'apporter au monde un peu de lumière à travers les rideaux de pluie.
Je maudis cet oiseau posé sur le rebord de la fenêtre et dont le chant me vrille les oreilles. Il est beau ce chant. Il me rappelle ma vie d'avant. Avant la tristesse et la peine. Avant la guerre et la noirceur. Cette vie où Abby aurait pris du plaisir à le dessiner. À lui inventer une vie. Il serait devenu le protecteur d'un enfant ou le roi des animaux. Plus fort que le lion lui-même.
Il lui aurait mangé dans la main. Elle lui aurait parlé, lui aurait dit ses secrets. Et il les porterait avec lui pour toujours.
Il ressemble à ces oiseaux qu'elle aimait tant.

— Hé toi ! Pourquoi tu es là ? Pourquoi te moques-tu ? Tu devrais partir tu sais...

Il ne m'écoute pas. Il reste. Sur son rebord de fenêtre à m'observer. Il me dérange. Il me montre la vie. Il me montre la beauté. Et je ne veux pas.

— Dégage, oiseau de malheur. Va importuner quelqu'un d'autre. Dégage.

Cela ne suffit pas. Il n'a pas bougé d'un millimètre. Il me regarde de ses yeux trop lucides. On dirait qu'il sait. Mais qu'il sait quoi ?
Je n'ai plus qu'une solution pour qu'il parte. Je dois le chasser. Me lever. Faire un effort pour quitter mon lit de fortune.
La tête me tourne quand je m'assois. Mais je ne reculerai pas. J'attends que chaque objet présent dans la pièce reprenne sa place initiale et en me tenant au mur, je me mets debout.
Je manque de tomber. Une fois. Deux.
Péniblement, je m'avance vers le volatile.
Il s'envole dès que j'arrive vers lui. Contrairement à ce que je souhaiterais, il ne prend pas la fuite, il volète autour de moi, évitant tous les gestes que je fais pour l'éloigner.
Je le suis dans la cuisine et avec un air de défi, il se pose sur la petite table.

— Qu'est-ce que tu attends ? Il n'y a rien pour toi ici.

Nous nous dévisageons. C'est à celui qui cédera en premier et quand c'est moi, je suis presque sûr de l'avoir entendu rire.
J'attrape une des boîtes de conserve sur l'unique étagère, saisit l'ouvre-boîte, l'actionne. Je ne me souviens plus la dernière fois que j'ai fait ces gestes.
Je verse le contenu dans une assiette. Des lentilles, des carottes. Ça ira.
Je pousse le plat vers mon invité. Lentement, il s'approche. Et de son bec, repousse l'assiette vers moi, avec l'air de dire « mange ».
Je pourrais envoyer valser l'assiette dans la cuisine mais mon estomac qui gargouille m'en empêche.
J'attrape une fourchette, la remplis, la porte à ma bouche.
Bien sûr, je suis vite rassasié. C'est normal. Cela fait plusieurs jours que je n'ai pas autant mangé.

— Ça va ? Tu es content ?

Je n'ai droit comme seule réponse qu'à son chant.
Cela m'étonne presque. Je crois que je n'aurais pas trouvé bizarre qu'il se mette à parler.

Mon repas m'a donné des forces. Au moins quelques-unes.
J'ose m'aventurer hors de l'abri.
La pluie tombe toujours à torrents. Je pourrais rentrer, me recoucher mais l'oiseau tourne encore autour de moi, m'attirant plus loin à l'extérieur et je marche derrière lui. J'ai besoin d'air.
Je reconnais vite l'endroit où il m'amène.
Une fois au bord du lac, il vole jusqu'à l'arbre où reposent Abby et Ada.
Je ne le suis pas immédiatement. Un moment, je reste tout près de l'eau, je la contemple. Je m'imprègne de sa grandeur.
Quand mon esprit est apaisé, ne serait-ce qu'un tout petit peu, pas à pas, je rejoins mes amours.
Je cherche l'oiseau du regard et me fige.
Ce n'est pas possible.
Ça ne l'est pas.
La tombe est entièrement recouverte de fleurs, de minuscules fleurs blanches que je ne connais pas.
C'est impossible que quelque chose ait poussé avec le temps qu'il fait. Toute la nature est en train de pourrir. Il est donc impossible que quoi que ce soit sorte de la terre, surtout pas des fleurs. Des fleurs qu'il n'y a nulle part ailleurs aux alentours.
Je tombe à genoux devant elles.
Je les caresse du bout des doigts, je les effleure. Elles sont réelles. Bien réelles.
Je lève les yeux vers l'oiseau.

— Merci.

Je ne sais même pas pourquoi je lui ai dit ces mots.
Il incline la tête vers moi puis s'envole en chantant. On aurait dit une révérence.
Je deviens fou, c'est certain.
Mais pour le moment, cela m'importe peu.
Je suis à ma place.

— Ada. Ada. Ada. Si tu voyais ces fleurs, si tu voyais comme elles sont belles.

Ma voix se brise. Je me tais un instant. Je reprends mon souffle. Je calme les tremblements dans mes mains, dans mes bras. Ceux de mon corps entier. Plusieurs minutes m'ont été nécessaires mais enfin, je peux reprendre la parole.

— Si tu savais comme tu me manques. Je voulais te montrer le monde. Je voulais qu'on parte. Qu'on aille loin de la vie que nous t'avions inventée pour te cacher l'horreur du notre. Je voulais arrêter de te mentir même si c'était pour ton bien. Pour ne pas te faire peur. Bien sûr, tu avais les histoires de maman. Mais je voulais te donner plus. Je voulais te montrer la beauté.
J'aurais donné ma vie pour toi. Je la donnerais encore si cela pouvait te ramener. Tu me manques, Ada. Tu es la plus belle chose qui me soit arrivée et sans toi, le monde est gris et n'a plus aucun intérêt. Je voudrais jouer encore et encore au roi ou inventer des blagues pour entendre ton rire juste une fois. Deux. Mille. Et plus encore.

Plus encore. Ma vie entière. Chaque minute. Chaque seconde.
Mais j'ai failli.
J'ai failli.
Ma vie n'a plus aucun sens.
Je devrais parler à Abby mais les mots ne sortent pas.
Je reste là, à genoux devant les fleurs. J'attends que le temps passe.
La luminosité diminue, le jour baisse. L'obscurité embrasse peu à peu la terre, l'enveloppe et s'étend. Elle prend toute la place.
J'ai envie de rester ici. Mais l'oiseau semble en avoir décidé autrement.
Il ne me laisse en paix que quand j'accepte de rentrer. De manger. De lire les notes de Snow.
Je me plonge dans ses mots, dans sa vie. A la lueur de la frontale qu'il a abandonné en partant. Ils étaient illisibles il y a quelques jours. Je ne comprends pas pourquoi j'arrive à les lire maintenant.

« Jour 1
Je crois avoir trouvé l'endroit parfait pour me faire oublier.
Une minuscule clairière au milieu d'une forêt.
Depuis que je suis arrivé sous le couvert des arbres, je me sens un peu mieux. C'est comme si la nature me protégeait. »

« Jour 2
Je me demande pourquoi j'ai donné le chiffre 1 à mon message d'hier. Je crois que je l'ai fait sans m'en apercevoir, comme le 2 que je viens d'inscrire plus haut.
Est-ce cet endroit qui est différent ? »

« Jour 9
Mes provisions sont épuisées. J'ai faim. »

« Jour 10
J'ai trouvé des baies en me promenant dans les bois. J'ai divisé ma cueillette en plusieurs rations. Histoire de voir venir.»

« Jour 11
Je les ai toutes mangées. Ça ne tient pas au ventre.
La bonne nouvelle est que j'ai trouvé une source en en cueillant d'autres.
Au moins je ne suis plus obligé de boire l'eau que j'ai récupérée quand il pleuvait il y a quelques jours. »

Quel est l'intérêt pour moi de lire tout ça ?
J'abandonne ses notes et éteint la frontale. Je dois économiser les piles.
Les ténèbres prennent possession de la cabane mais ne m'emportent pas.
Les yeux grands ouverts, j'imagine Snow arriver ici et s'installer. Se sentir perdu d'abord, se laisser mourir et enfin se ressaisir pour devenir l'homme qui m'a sauvé.
Était-il différent ? Est-ce que cet endroit l'a changé ?
La réponse à mes questions se trouvent dans ces lignes. Je suis déchiré entre l'envie de savoir et celle de rester dans l'ignorance.
Je verrai demain.

Je n'ai pas résisté.
La lumière filtrait à peine dans la cabane que j'avais déjà le journal de Snow dans les mains. Je fais les cent pas à travers les deux minuscules pièces les yeux perdus dans ses mots.

« Jour 21
J'ai commencé à me construire un abri. Il fait moins chaud depuis quelques jours et je gèle la nuit. J'en ai marre de manger froid aussi. Il y a tellement de vent que les feux que j'essaie d'allumer ne prennent jamais. La pauvre flamme que j'arrive à sortir de mon briquet s'éteint dès que l'étincelle se fait.
Je n'arriverai jamais à trouver tout ce dont j'ai besoin dans la nature. Je vais devoir voler. De nuit de préférence. Je ne peux pas risquer de me faire prendre. »

« Jour 23
J'ai trouvé un campement militaire à l'est de la forêt. Je m'y faufilerai cette nuit. »

« Jour 24
Quelque chose ne va pas. Ça ne va pas. Je tourne en rond pour essayer de trouver une explication. Mais aucune ne semble assez folle.
Les militaires se sont aperçus que je les avais volés. Je n'ai pas fait assez attention et en partant j'ai laissé tomber des boîtes de conserve. Elles ont fait un bruit d'enfer. Et j'ai juré. Je me suis traité de tous les noms pendant que je pressais le pas pour rejoindre le couvert des arbres. Ils n'étaient pas loin derrière. Vraiment pas loin. J'entendais leurs pas.
Dès que je suis entré sous les arbres, je me suis senti protégé. J'ai osé regarder en arrière. Ils étaient là, à regarder partout autour d'eux. Je les voyais, je les entendais mais on aurait dit qu'eux non. L'un d'eux à tenter de s'approcher mais c'est comme s'il était entré dans un mur. Comme s'il y avait une barrière invisible entre eux et moi. Et c'est impossible. C'est tout simplement impossible.
Le monde est rationnel. Plausible. On peut l'expliquer... »

Ses mots sont proches de ce que j'ai ressenti hier en voyant les fleurs et l'oiseau. Ce n'est pas possible.
Quelque chose ne tourne pas rond. Mais quoi ? Qui ? Est-ce moi ? Et lui auparavant ?
Je ne comprends plus rien. Plus rien.
Je vais aller voir Abby et Ada. Elles m'aideront.
Comme à chaque fois, je suis les érables. Comme hier, je m'arrête au bord de l'eau. Je regarde la pluie exploser la surface en des millions d'impacts. Et quand je me sens un peu apaisé, je rejoins la tombe. Les fleurs sont toujours là. Encore plus belles qu'hier.
Je m'agenouille à côté d'elles et j'attends qu'elles éclairent mon esprit embrumé.
Mais rien ne vient.
L'envie d'en savoir plus me taraude.

— J'ai besoin de réponses. Je reviendrai demain. Je vous aime.

« Jour 30
Mon abri ressemble vaguement à quelque chose. Je suis protégé de la pluie, du vent. J'ai à manger. À boire. Avec mes larcins, j'ai de quoi tenir un moment.
Le vent semble être tombé.
Je suis allé au bord du lac aujourd'hui. Voir autre chose que des arbres, un paysage dégagé m'a fait du bien. »

« Jour 65
La solitude me pèse. Le vent me rend fou. J'ai l'impression qu'il essaie de me parler mais je n'y comprends rien. »

« Jour 92
Je dois restreindre ce que je mange. J'ai gaspillé. Les militaires ont instauré un tour de garde et je ne peux plus rien leur prendre. »

« Jour 110
Je n'ai presque plus rien. Je garde la dernière boîte en cas d'urgence. Cela fait trois jours que je ne mange que des champignons. J'ai mal au ventre. Ils ne devaient pas être bons. »

« Jour 113
Je deviens fou. Il n'y a pas d'autres solutions. Un oiseau s'est posé sur le rebord de ma fenêtre aujourd'hui. Il m'a poussé à manger. Il m'a emmené dans la forêt et montré des champignons, des plantes et des baies. Il n'a pas bougé tant que je ne les ai pas ramassés.
Me parler n'aurait pas été plus efficace. »

Les feuilles glissent entre mes doigts. Elles ont dû s'échouer au sol mais je ne les vois pas. Je ne vois plus rien.
Tout ceci n'est que folie.
On veut me rendre fou. Me prendre le peu de raison qu'il me reste.
Qui peut m'en vouloir à ce point ? Qu'ai-je fait ? Ma vie était belle malgré les horreurs de la guerre. J'ai essayé d'être quelqu'un de bien. Alors pourquoi ? Pourquoi me faire subir tout cela ?
La frontale rejoint les feuilles par terre. Son faible rayon de lumière éclairant les ombres qui m'habitent.
J'essaie de contenir mes émotions en marchant à travers la pièce.
La peur. La haine. La rancœur. La colère.
Mais je n'y arrive pas. Elles gonflent. Gonflent. Jusqu'à prendre toute la place. Je ne contrôle plus rien. Plus rien. J'explose. Comme le tonnerre à l'extérieur. Je ravage la pièce au rythme de ses grondements. Les éclairs éclairant les dégâts.
Bientôt, je n'ai plus rien à casser.
Je m'effondre.
Je n'existe plus.
Je suis brisé.

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