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Chapitre 22 : Mission Épineuse

J'emmerde le deuxième amendement.

Profondément.

Sans cela, je ne serais pas sur les dents, à patienter dans un véhicule à minuit passé, accompagnée de trois comparses, le Smith & Wesson MP9 dans mon holster me poignardant gentiment les côtes. J'ai beau avoir une jolie vue sur le quai de Richemond avec en arrière-plan, camions et blocs de containers, cela n'adoucit en rien ma soirée. Surtout quand les probabilités que cette mission foire prodigieusement sont élevées. Une véritable poudrière.

Et ça pue la transpiration.

Comment rêver de mieux, hum ?

Les Russes, eux, ne devraient pas tarder à arriver. Teddy le traître, et mon caporal junior attendent près du fleuve, pour accueillir nos invités. Enfin, j'aurais pu en faire de même, mais j'ai jugé plus prudent de me montrer à la dernière minute. Comme prévu, dix de nos hommes sont visibles tandis que dix autres attendent sagement dans les camions. Bien sûr, pour ne pas nous faire surprendre par la familia Quezada, nous en avons positionné aussi à des endroits stratégiques. Leur intervention ne fait aucun doute, mais demeure la grande question : quand ?

Je déteste être dans cette putain d'incertitude.

Un grésillement résonne soudain dans l'habitacle avant d'entendre la voix de Joe junior crachée d'un talkie-walkie. Stan lui répond pour finalement se tourner vers moi.

—Ils sont arrivés.

J'opine du chef.

Il est temps de se mettre en action. Sortant de la voiture, un vent frais balaye mon visage pour me donner le coup de fouet dont j'ai besoin. Suivie de mes deux gardes du corps, je m'en vais rejoindre mes caporaux. Nous nous contentons d'un bref geste de la tête.

Et nos regards de converger vers un bateau en approche.

Cependant, plus que nos invités, c'est surtout Teddy qui a toute mon attention. De la même manière que tous ici, il est armé. Mécaniquement, mes mains se resserrent sur mes dés. Pour m'obliger à me concentrer et à ne pas donner la puce à l'oreille au traître. Pour une fois, je sais pouvoir faire confiance à Mal. Au moindre mouvement suspect, il saura réagir.

Les Russes donc.

Ce sont des silhouettes toutes noires vêtues qui finissent par se dessiner, se mettant en branle pour accoster. Les hommes sont parfaitement coordonnés. Il ne faut pas plus d'une minute pour qu'ils mettent enfin pied à terre.

Les premières trognes à émerger sont couturées de cicatrices ou de tatouages. En somme, des hommes de main. Ils ne se gênent pas pour nous jauger à leur tour. Je sens les regards s'attarder sur mon profil qui doit paraître bien frêle au milieu de la bande de malfrats que nous sommes. Enfin, ce n'est pas comme si la sensation est étrangère ou étonnante.

Puis un homme d'une trentaine d'années, trempé dans la testostérone, émerge. Un sacré bout de viande avec deux billes glaciaires pour scanner les lieux et des pattes d'ours en guise de main. La crosse de son arme que laisse entrevoir son holster paraît ridiculement petite.

Je m'avance pour lui tendre la main.

Aussitôt, la tension monte d'un cran. À croire que je viens de menacer leur chef, ce qui est assez risible étant donné le gabarit en face. Mais ce n'est pas moi qui vais leur jeter la première pierre. Après tout, ils ne sont pas les seuls à être sur les nerfs.

—Bonsoir Nikolaï, je suis Ivy Thornes, me présenté-je.

J'ai droit à un haussement de sourcil dédaigneux.

—Cyrius m'envoie sa progéniture désormais ?

Derrière un accent à couper au couteau, je devine une raillerie tout aussi tranchante. À l'évidence, la testostérone est destinée à ne jamais faire dans l'originalité. Mais ce n'est pas aujourd'hui que je vais prendre les jambes à mon cou, oui, même si tout au fond, l'envie de me barrer me démange. À la place, je lui offre mon masque le plus aimable.

—Il n'envoie rien du tout, puisqu'il est mort.

Ma réplique est peut-être trop abrupte et un silence de quelques secondes s'installe. Le bonhomme me scrute comme s'il pèse le pour et le contre. J'en fais de même. Mes doutes et mes peurs, je les broie pour les tasser dans un coin de mon esprit.

Jusqu'à ce que Nikolaï s'esclaffe.

—Ivy, hein ? Ouais, je crois reconnaître un air de famille.

J'étouffe une grimace. L'idée de ressembler un tant soit peu à mon géniteur me donne envie de gerber. Mais je suppose que dans cette situation précise, c'est un compliment. Sa paluche finit alors par englober la mienne.

Ce sur quoi, il se retourne pour tonitruer des ordres dans sa langue natale à ses hommes qui s'affairent aussitôt.

—L'argent ? reprend-il à mon attention.

D'un signe de ma part, Teddy s'approche avec la mallette contenant un tas de billets verts. Chose que constate très rapidement le principal intéressé après le claquement de deux fermoirs.

—Toujours un plaisir de faire des affaires avec le clan Thornes. Quoi que j'aurais aimé être au courant que sa fille prenait le relais, hum ? Et comment a-t-il cassé sa pipe, le titan ? Parce que j'ai du mal à y croire.

Nikolaï a beau être un étranger, je constate qu'il maîtrise parfaitement l'anglais.

Cependant, je me serais bien passée de sa question. Car les circonstances du meurtre du géniteur restent encore nébuleuses. Et un manque d'explication peut être interprété comme un aveu de faiblesse de la part du clan. Pas forcément la première impression que j'ai envie de donner à nos alliés ici présents.

—Vous voulez vraiment discuter de ça ? Je vous avoue, parler d'un cadavre n'est pas vraiment mon sujet de prédilection.

L'esquive est grossière, mais c'est mieux que de dire la vérité.

Le géant ricane à nouveau.

—Je vois... Moi qui pensais que l'amour entre un père et sa fille était indéfectible, mais je vais pas juger, tant que moi, j'y trouve mon compte, ajoute-t-il en tapotant la mallette. Et puis, entre nous, vous êtes quand même beaucoup plus agréable à regarder.

La ligne de ma bouche se crispe. Décidément, ce Nikolaï a un don pour assombrir mes humeurs. Ou alors il aime jouer de la provocation.

Mon sourire s'étire dans la plus parfaite des faussetés.

—C'est toujours réconfortant de savoir qu'on est plus jolie qu'un macchabée.

Mon attention dévie légèrement vers les caisses qui s'entassent à quelques mètres de là.

—Maintenant, j'aimerais vérifier la marchandise.

Un geste de la tête et un coup de pied-de-biche plus tard, je peux enfin admirer une série d'Oudavs. Je repère aussi d'autres armes de poing, une kalachnikov aussi. D'après le rapport de Joe Junior, c'est un sacré arsenal que nous recevons cette nuit. De quoi mettre à feu et à sang tout New York. Moui, si ça ne fait pas partie de mes aspirations, j'imagine que c'est le minimum syndical pour intimider l'ennemi. Ou en éliminer quelques-uns.

Que de charmantes perspectives.

Bon.

Autant bien faire son job, n'est-ce pas ?

J'examine alors de plus près un des Oudavs pour le peser entre mes mains. Le contact est glacial mais solide. Le chargeur est vide pour plus de sécurité. Mais alors même que je vais vérifier la glissière, je suis brusquement tirée vers le bas.

Une déflagration éclate.

Mes oreilles sifflent et pendant quelques secondes, seuls les battement frénétiques de mon cœur me parviennent. Un corps plaqué contre moi vient envahir mes autres sens. Celui de Mal. L'adrénaline et l'effroi s'invitent dans mes veines.

Tout va bien. Je n'ai rien.

À l'abri, derrière les caisses, tous mes muscles se tendent d'appréhension. Des cris déchirent bientôt l'air suivis par d'autres détonations. Si je tente de repérer l'origine de l'attaque, les échos qui se répondent brouillent les pistes. Je n'arrive qu'à identifier la voix tranchante de Nikolaï. Monsieur est de toute évidence mécontent.

—Ton arme, Ivy, murmure Mal.

La suggestion est un véritable électrochoc.

Pourquoi n'y ai-je pas pensé ?

Sans plus tarder, je dégaine mon Smith & Wesson MP9, canon braqué au sol. Une main sur mon épaule m'enjoint à ne pas bouger. Loin d'être une stratège des fusillades, j'obtempère. Aucune envie de me retrouver trouée comme une passoire en jouant les héroïnes.

—Ce fils d'enculé de Teddy, il se planque où ? persifle Stan derrière moi.

Nouveau fracas. Nouvelle tension.

Je cille.

Putain de mission de merde. Putain de traître. Comment est-ce qu'il a fait pour s'échapper ? Autour de moi, la pénombre réduit drastiquement mon champ de vision, et ce, malgré les quelques lampadaires. Je ne perçois que des ombres et de vagues mouvements. Impossible d'identifier quoi que ce soit.

Fait chier.

Je déteste cette sensation d'impuissance.

—Faut qu'on bouge de là, rester ici est trop risqué.

Si nounou numéro deux le dit, c'est que ça doit être vrai. Je croise le regard de Mal avant d'acquiescer.

Qu'il mène la danse, je suis.

Ce sur quoi, mes deux gardes du corps échangent par gestes frénétiques. Puis trois doigts se dressent devant mes yeux en guise de décompte. Mon pouls accélère. Je serre les poings, me préparant à carburer des jambes. Ça tombe bien, il parait que je suis une très bonne coureuse.

Top départ.

Je détale, protégée par Mal, Stan assurant nos arrières. Cela suffit pour exciter le camp adverse qui en profite pour écorcher l'air de cette même agressivité. Le monde devient alors un long couloir confus et interminable. Respiration erratique. Tremblements. Et cardio en vrac.

Avancer sans tomber.

Voilà tout ce qui compte.

Jusqu'à enfin se faire happer par l'obscurité d'un container. Le soulagement m'envahit aussitôt. Je m'adosse contre la paroi de métal pour reprendre des forces.

—Saloperie, crache Stan.

Avant même de tourner mon attention vers l'intéressé, une odeur ferreuse agresse mes narines. Il m'en faut pas davantage pour comprendre. Il a été touché.

—Mon bras droit est HS.

Le bon côté des choses, c'est qu'il ne devrait pas en clamser, le mauvais, en revanche, c'est qu'il ne va plus pouvoir canarder qui que ce soit dans cet état. Et dire que pendant ce temps, Teddy se gambade gentiment quelque part. À se demander à quoi cela sert de faire des plans.

—Où en sont les autres ? questionné-je, désignant le talkie-walkie à sa ceinture.

Avec un peu de chance, la situation est plus avantageuse de leur côté.

Sauf que non. On apprend bien vite que la stagnation est générale. Tout le monde à beau jouer à la gâchette, personne ne semble réussir à sortir son épingle du jeu. De quoi me faire serrer un peu plus les dents. Hors de question de se faire doubler par la familia Quezada.

J'inspire. J'expire.

Et finalement, m'affale par terre.

À mon tour de faire bouger les choses. 

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