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Texte de -Narcacuga-


Sous le ciel nocturne, aux épais nuages chargés de pluie qui masquaient la lueur de la lune, j'étais là, sur le seuil de ma grange, à regardait les éclairs tomber comme les gouttelettes translucides qui venaient délicatement effleurer mes pattes. Une nuit sombre, porteuse de l'orage qui dérivait avec le vent humide et frais. Une nuit comme je les appréciait, où le calme et le chant des criquets était rompu par le fracas du tonnerre et où les Bipèdes qui vivaient non loin étaient partis depuis longtemps, me laissant apprécier seul ce moment de paix. Des senteurs de rongeur, qui venaient de l'intérieur du bâtiment de bois, me parvenaient mais, malgré la faim, je souhaitais rester encore un peu pour admirer ce somptueux décor. 


Fermant les yeux, je relevais le museau et laissais l'eau me tomber sur la truffe. Le contact, froid, humide, me déplaisait. Mais quand je ressentais les choses avec netteté, je me sentais vivant. Et j'en avais besoin, pour ne pas oublier qui j'étais, avec ces lunes sombres passées dans la solitude au milieu de la poussière de la grange, en adressant que rarement la parole à l'un de mes camarades.

 Je n'aimais pas être seul. 

 Mais bien plus valait la liberté. 

Mon soupir se perdit dans la brise froide qui fit onduler mes vibrisses. Ces rares instants de distraction ou ma vie de Solitaire semblait lointaine, ou je pouvais, le temps d'un instant, me sentir comme un oiseau et apprécier de rompre la monotonie du quotidien, me plaisaient, et je tentais par tous les moyens de les apprécier, de les sentir, comme ils le méritaient.

Puis, subtilement, un autre parfum que les senteurs mouillées de la lande me parvint au narines. Ce fut d'abord difficile de le distinguer, dans cet air lourd, chargé d'électricité, mais, au fur et à mesure, l'odeur semblait s'approcher et je pus la distinguer avec plus de netteté. C'était un fumet de félin, un fumet qui rappelait la résine des pins, l'herbe de la forêt et les souris, et les écureuils qui bondissaient dans les arbres ! L'odeur d'un chat sauvage, l'un de ces matous qui vivaient en groupe en se partageant le territoire, qui disaient vivre dans les "Clans". 


Cette odeur, que j'avais déjà sentie, éveilla en moi des souvenirs confondus et des regrets éplorés. Il fallait avouer que, bien souvent déjà, j'avais affreusement été tenté par le fait de les rejoindre. Vivre en communauté, avec des compatriotes, c'était ce qui me manquait le plus dans ma vie de Solitaire, c'était ça, et seulement ça, qui faisait que mon existence était creuse, et vide. Mais malgré tout, je ne l'ai pas fait, je ne suis pas venu à eux. Dans les Clans, il faut chasser pour les autres et non pas pour soi-même, on se dispute la moindre parcelle de territoire, et surtout, on ne peut pas faire ce qu'on veut, quand on veut, et si on est pas libres, à quoi rime la vie ? Tiraillé par des doutes, j'avais finalement décidé de rester où j'étais, tel que j'étais. Et puis, si je partais, qui s'occuperait des souris des Bipèdes ? 

Émergeant doucement, me tirant de mes pensées, une silhouette noire se confondant dans l'obscurité sortit d'un buisson non loin. J'entendis son souffle erratique avant de vraiment le voir, et c'est seulement le temps d'un éclair que je pus le distinguer.

Il était petit, même pas encore adulte. Un novice, un apprenti, comme ils les appelaient, là-bas, dans la forêt. Son pelage onyx, contrasté par une tache blanche sur le poitrail et une autre sur le bout de la queue, était hérissé, et ses prunelles vertes jetaient des regards fuyants tout autour de nuit, témoignant d'une véritable panique. 


- Gerboise ? 

 Il me fallut un instant pour comprendre que cette voix, fluette et enfantine, venait de l'inconnu. Un inconnu qui, visiblement, connaissait mon nom. Cela m'étonna l'espace d'un instant, puis, je me résonnais. J'avais déjà rencontré des chats de Clan, et le bouche à bouche avait dû faire part de mon existences à d'autres. Ce qui m'avait le plus surpris, en fait, c'était parce que je me demandais ce que faisait un si jeune chat, à cette heure où les prédateurs nocturnes rôdaient comme des ombres parmi les arbres, et pourquoi il avait l'air si terrifié, pourquoi l'odeur de sa peur avait envahi l'atmosphère de la sorte. Que devais-je faire ? j'étais un peu perdu. Aurais-je dû le prendre entre mes pattes et le rassurer, l'inviter dans la grange pour manger une ou deux souris ? Indécis, je répondis dans un souffle :

- C'est moi. 

 Il sursauta. Apparemment, il ne m'avait pas vu, mon pelage noir et blanc étant dissimulé par l'imposante présence du bâtiment. D'un pas craintif, les griffes sorties, signe apparent de nervosité, il s'approcha de moi, et je sentis sa panique me gagner progressivement. Le petit matou n'osait visiblement plus parler, alors, pris de pitié pour cette boule de poils misérable, je pris une voix que j'espérais douce et paternelle et lui dit :

- Hé bien, petit, qu'est-ce que tu fais là ?


- Je... Il s'était avancé sur le seuil, à mes côtés, et avait la posture timide de quelqu'un qui avait peur de déranger. Mais chez lui, c'était encore plus prononcé, comme si il pensait que j'allais le renvoyer d'où il venait. Et qu'il craignait plus que tout que ça arrive. Le petit matou déglutit, et je sentis sa terreur alors qu'il me disait dans un filet de voix : 

- Je m'appelle Nu-nuage de Jais, je f-fais, enfin faisait, partie du Clan du Tonnerre... je... Griffe de Tigre... Nuage de Feu et Nuage G-gris m'ont dit que... à cause de Griffe de Tigre... je me suis enfui... je me suis enfui comme toujours... Griffe de Tigre... Nuage de Feu m'a dit que tu pourrais... j'ai nulle part où aller alors peut-être que tu pourrais... me recueillir. 

 Seule la dernière phrase était claire dans mon esprit. Le reste, comme ces noms claniques affreusement compliqués, était flou et brouillé. Néanmoins, je sentais que ce félin était éploré, et avait besoin d'aide. Les reflets étranges de ses yeux écarquillés, assemblage de sentiments perçants tels que l'affliction, la honte et la terreur, me touchèrent au cœur, et, d'un geste, je l'invitais à entrer.

- Va te reposer, lui ai-je miaulé doucement. Demain, quand tu te seras calmé, tu pourras tout me raconter. 

L'air tout chamboulé, le petit hocha la tête et s'engouffra à l'intérieur, s'étalant sur une litière de paille, mais toujours avec cette posture coincée. Je ne voulais pas le laisser seul, mais, en même temps, la faim me tiraillait le ventre et, en ce qui le concernait, on se sentait toujours mieux avec une souris dans l'estomac.

Je me suis donc éloigné quelques minutes et, alors que je chassais les proies qui, effrayées par la seconde et inhabituelle présence, je me rendis compte que je ressentais comme une étrange chaleur, quelque part, près de mon cœur. Après réflexion, parler, même échanger ces quelques paroles dénuées de sens, à un chat, un matou comme moi, m'avait fait du bien. Vraiment beaucoup de bien. Et je me rendis compte également, tout en attrapant d'un geste prompt un rongeur qui s'élançait dans l'espoir de s'échapper, que Nuage de Jais avait besoin, visiblement, d'un endroit où vivre. Moi, j'avais besoin, désespérément besoin, d'une présence à mes côtés.


J'osais à peine croire à cette hypothèse qui venait de naître dans mon esprit. Mais se pourrait-il, me suis-je questionné alors qu'une deuxième souris, après quelques bonds, fut accueillie par mes crocs acérés, qu'il reste ici ? C'aurait été tellement beau... tellement inespéré... car après tout, qui aurait bien voulu vivre avec moi ? Certes, ce petit chat avait peut-être vécu des choses horribles qui l'avaient amené à s'exiler ici, mais je ne pouvais m'empêcher d'être heureux. Pour moi comme pour lui. Si il restait, moi, Gerboise, je veillerai sur lui, et je lui montrerai que même une vie loin de ses anciens camarades en valait la peine. Et lui aurait à manger tous les jours.

Il m'attendait, frissonnant désagréablement sur la paille, toujours en jetant des regards fréquents à l'entrée, comme si il s'attendait à ce que quelqu'un vienne le chercher jusqu'ici. Je laissais tomber une souris que je fis rouler jusqu'à lui. Avec un regard craintif, comme si il me demandait l'autorisation de la prendre, il la saisit entre ses griffes et se mit timidement à la manger. Je m'installais à côté de lui, comme une ombre bien présente, et tenta de transmettre un peu de la chaleur à sa toison emmêlée. Nous avons mangé en silence, mais cela ne me dérangea pas, tellement je ressentais une impression de bien-être en pensant que, pour la première fois depuis des lunes, j'avais un camarade. 


Une fois notre repas fini, le petit félin s'allongea difficilement, et je me couchais près de lui, ne le lâchant pas du regard, comme le faisait ma mère lorsqu'elle voulait veiller sur moi. Le silence n'était pas tendu, mais Nuage de Jais se mordait fréquemment la babine, ses griffes étaient toujours sorties. Sa voix aigüe brisa le calme lorsqu'il demanda d'un ton frêle et fêlé :

- Dis... Griffe de Tigre... il va pas venir ici... il va pas venir me chercher... hein ?

Et, bien que je ne savais absolument pas qui était Griffe de Tigre, je lui répondis doucement : 

- Non, il ne viendra pas.

Puis, après un instant de silence : 

- Je resterai éveillé toute la nuit si il le faut.

L'odeur de la peur et de l'anxiété s'atténua légèrement et, pour la première fois depuis son arrivée, le petit chat ébène sourit. C'était un sourire un peu gauche, un peu nerveux, mais un sourire quand même, et j'en fus ravi. Je vis ses paupières se fermer doucement, et le "Merci" qu'il me chuchota me procura une joie indescriptible. Peu de personnes m'avaient dit merci. Et je tins ma promesse.

Merci de ta participation !!!

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