Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

45. You're A Fucking Bastard

Will est resté toute la semaine. J'ai pris soin de lui autant que j'ai pu mais il avait besoin d'un soutien familial. Sa soeur est venue le chercher ce matin. Elle n'a pas traîné, un petit remerciement et elle embarquait son frère dans la voiture. Il allait mieux quand Samaé était là, probablement que ma petite lui faisait oublier ses problèmes. Mais quand Alia et elle sont repartis le dimanche soir je n'ai plus eu le droit à un seul sourire. J'étais désespéré. Je ne savais pas quoi faire, quoi dire. J'ai beau avoir un père de merde il ne m'a pas viré, je suis parti de mon plein gré la haine au ventre. Je n'avais aucun conseil à lui promulguer si ce n'est d'oublier son géniteur, conseil que j'ai eu la décence de ne pas lui donner. Will ne veut pas oublier son père, il veut qu'il l'accepte. Est-ce que j'avais vraiment envie d'oublier le mien ? J'aurai préféré qu'il change pour moi, mais il ne l'a jamais fait. Oublier est parfois la meilleur des solutions. Dans la vie il faut savoir aller de l'avant.

Je ne pouvais évidemment pas lui servir ce discours, il aurait été hypocrite. Je suis bloqué dans mon passé depuis cinq ans, aller de l'avant je ne sais pas faire. Je commence tout juste à apprendre.

Meghan est arrivée tôt alors j'ai le temps avant d'aller travailler à onze heure trente. Je décide donc d'aller me balader pour prendre l'air. Après avoir pris une douche rapide et m'être habillée, j'attrape ma veste, mes clopes et mes clés puis je pars. J'allume une cigarette dès que je passe la porte de l'immeuble. Je veux juste marcher, alors sans but mes pas commencent à se diriger d'eux-mêmes. Je profite de mon environnement. Je passe entre les quatre murs de la ville qui m'entoure. Immeubles, maisons, commerces. Je lève la tête pour observer les différents tags, vieux comme ancien. J'essaie de passer par les petites rues étroites, les disgracieuses, les inhabituelles. Je connais par coeur cette ville, je sais exactement où mènent chaque croisement et je sais parfaitement où je suis en train de me conduire.

Je suis en train de me diriger vers le bar LGBTQ+. Ecouteurs dans les oreilles je rêve. Je suis dans une vie où tout va bien. Je ne suis pas entouré uniquement par le béton de la ville mais également par la nature. Des arbres et des fleurs partout. A l'horizon je vois des forêts et des champs dans lesquels j'ai envie de me promener. Samaé et Astéria sont à l'école ensemble pendant qu'Alia et Emma sont en cours. On a pas de problèmes de thunes alors ma meilleure amie n'a pas besoin de travailler. J'imagine ma mère heureuse avec mon père parfait et Will heureux dans sa famille parfaite également. Rana a retrouvé le sourire et on est pleinement ami. Pas de bizarrerie. Pas de peur. Pas de relation asymétrique. En bref, je suis heureux et je vais bien.

Mon bonheur et mon rétablissement sont bien plus palpables que tout le reste. Peut-être que ce rêve est atteignable. Du moins, je rêve que je suis capable d'y croire. Je me surprends à sourire. Je sais que être totalement en paix avec moi-même, il me manque une étape que je n'arrive pour l'instant pas à franchir. Je dois me réconcilier avec mes démons. Je dois réussir à en parler à haute voix comme j'ai réussi à le faire avec mon père, avec ma mère. Je dois en parler comme si c'était mon quotidien, comme si c'était ma vie, comme si c'était normal. Parce que c'est le cas. C'est la prochaine étape mais elle ne m'effraie pas. Je suis bien plus effrayé à l'idée de remonter sur scène. Qu'elle idée ai-je eu d'accepter cette folie ? Et maintenant je n'ai plus le choix. Je soupire.

J'étais sur un petit nuage et en deux secondes me voilà stressé comme jamais. Sacré sentiments, c'est à cause de vous que je suis devenu un minable. Mais c'est grâce à vous que je suis toujours en vie. Je vous hais autant que je vous aime.

Mais mon stresse, mon rêve, tout sentiment aussi soit-il disparaissent instantanément. Je suis devant le «Not very straight friend» et je suis dans une colère monstre. Le bar a encore été vandalisé. Mais cette fois les vitres ont été cassées, l'intérieur est totalement détruit, les machines ont été volées. L'endroit est inutilisable.

Que fait la police putain ? Ils portent plaintes à chaque fois et rien est fait ! J'en ai marre. Ils cherchent simplement à offrir un environnement sain à ceux qui ne sont pas potentiellement pas accepté par leur entourage ou même en danger. Ils veulent juste offrir de l'amour et ce qu'on leur rend c'est de la haine ! J'ai la rage.

Je serre tellement fort mes poings qu'y apparaissent des stries blanches. Que personne ne me parle maintenant où cette personne risque de prendre ma main en pleine gueule. Il faut que je me calme avant d'aller au travail. Y aller dans cet état serait dangereux.

Je sors une autre cigarette et je mets à marcher. Je les hais. Je les hais tous. Ce monde est pourri. Ce monde mérite de brûler. Les personnes pures et gentilles souffrent. Les connards n'ont jamais la justice qu'ils méritent. Et les collages féminicides qui se font de plus en plus nombreux nous le rappelle tous les jours.

La colère fait que j'avance plus vite et j'arrive plus tôt que ce j'imaginais, mais je ne suis toujours pas calmé. Je m'assois sur le côté de l'enseigne et je ferme les yeux. Je cherche à me concentrer. Alors je commence pars imaginer deux trains parallèles qui avancent à la même vitesse, jusqu'à ce qu'à l'horizon ils ne fassent plus qu'un. Lorsque je visualise parfaitement les deux transports, je passe au second exercice. Je dessine virtuellement un symbole infini jusqu'à ce que j'en ai une image précise. Je termine par mon troisième exercice : sur un tableau imaginaire, j'écris avec ma main imaginaire le mot MENTAL. Je l'écris et le réécris jusqu'à ce que les lettres blanches soient claires et distinctes. A ce moment j'efface les signes un à un en commençant par le L : MENTA, MENT, MEN, ME, M, et le tableau est de nouveau propre.

J'expire profondément, tout l'air contenu dans mes poumons. Et je prends le temps d'ouvrir les yeux pour rester calme et concentré. Je me relève doucement et je puise en moi pour avoir le courage de rentrer.

Immédiatement, mon regard croise celui de Rana. Elle me sourit sincèrement. Un doux courant me traverse : aujourd'hui c'est un jour avec. Ce geste si simple me rend instantanément plus heureux, plus calme. Je vais me changer rapidement en compagnie d'Emma et nous commençons à travailler.

Ma journée se passe bien. J'ai réussi à rester bien concentré, sans m'énerver ni avoir envie de frapper Octave. Ce qui est un exploit. Soit les exercices de concentration que j'ai fait avant d'entrer sont miraculeux, soit le sourire de Rana est magique. Mais dans le vestiaire je n'arrive plus à me contenir et je soupire :

« Le NVST à encore été vandalisé mais cette fois...

— Quoi ? Encore ? » s'écrit Emma.

Elle est restée exceptionnellement ce vendredi après-midi parce que ses cours ont encore été annulés.

« Oui, j'en ai marre. J'aimerais pouvoir faire quelque chose mais personne ne sait jamais qui est l'auteur du vandalisme.

— Putain c'est rageant, ajoute Léandre.

— C'est exactement ce que j'ai pensé. Surtout que cette fois les connards qui ont vandalisé en saccagé l'endroit. Ils vont mettre des mois à tous réparer. J'espère au moins qu'ils étaient assurés parce que ça va coûter extrêmement cher. Vous auriez vu l'endroit... J'ai eu l'impression que c'était mort, ce lieu si plein de vie d'habitude... »

En mettant mon t-shirt, je secoue la tête désespéré.

« Mais pourquoi les gens font ça ? soupire Emma.

— C'est incompréhensible. » confirme Léandre.

Je ne dis rien. Je les regarde se plaindre de la méchanceté des gens. Je ne participe pas, je l'ai déjà assez seul, je n'ai pas envie de retomber dans une spirale de colère. Ce n'est pas franchement le meilleur sentiment. Je finis donc de me rhabiller et de ranger mes affaires dans mon sac en les écoutant d'une oreille peu attentive.

Soudain je commence à me concentrer sur la conversation derrière moi. Ils parlent un peu trop fort pour que ce ne soit pas volontaire.

« Ecoute-les se plaindre. Ils sont ridicules.

— De toute façon ce bar n'a que ce qu'il mérite. »

Instantanément, je me retourne et je choppe Octave par le col. Toute la haine que je tentais de garder loin de moi m'assaillit immédiatement. Je suis dans une colère rouge. J'ai qu'une envie, le tabasser, le faire payer pour toutes celles et tous ceux qu'il a fait souffrir, détruit. Je veux le faire payer pour ces personnes là qui ont détruit le bar sans vergogne, certainement juste pour s'amuser, ou juste parce que «c'est contre nature». Je veux le faire payer pour tout ce qu'il a dit à Guillaume, à Myrtille. Je veux le faire payer pour tout ce qu'il m'a dit. Je veux qu'il paye pour le connard qu'il est.

Mais je ne peux pas. Je ne peux pas le frapper. Ce serait irresponsable parce que nous sommes au travail. Ce serait irresponsable parce que Samaé. Alors je me contente de le plaquer contre le mur, le regard plein de haine, histoire qu'il flippe un peu.

« Tu peux répéter ? s'il te plaît. »

Il est terrifié, je le vois bien. Je parie qu'il a la gorge noué, qu'il n'arrive plus à parler.

« RÉPONDS ! » je hurle alors fou de rage.

Je tire légèrement sur ses habits pour pouvoir le replaquer brutalement contre le mur. Personne ne bouge. Ils nous regardent tous. Ce n'est jamais facile de réagir, surtout quand l'une des personnes peut être violente. Ils me jaugent, réfléchissent, pour certains. Je suis persuadé que beaucoup sont juste comme Octave, tétanisés.

« Je-je, c'est pas ce que tu crois, bafouille l'intéressé.

— Et je crois quoi ? hein mon petit connard, dis-moi, je suis curieux. » je lui susurre à l'oreille.

Un frisson parcourt son corps.

« Lai-lai-laisse moi, pitié Asher, ne me fait pas de mal.

— Oooh. Pauvre chou. Tu fais moins le malin, là. »

Je resserre ma poigne sur son col, ce qui a pour effet d'augmenter la pression que je fais sur lui. Mais mon but est simplement d'éviter que mon poing parte seul dans sa gueule, malencontreusement. En mode, oups.

« A-Asher, je-je je suis désolé. »

Est-ce qu'il va se mettre à chialer ce connard ?

« J'aimerais bien savoir pourquoi tu es désolé. Est-ce que tu as tendance à t'excuser uniquement quand tu te chies dessus ? Tu n'as donc aucun courage ? »

Je secoue la tête et je ne peux pas m'empêcher de rire.

Il écarquille les yeux. Presque en état de choc. Il ne comprend pas pourquoi je ris. Moi qui lui souffle dessus comme un buffle tellement je suis énervé.

« Évidemment que tu n'as aucun courage, j'explique alors. Je le savais déjà, je ne sais pas pourquoi la question m'a traversé l'esprit. »

Octave ouvre la bouche pour dire quelque chose - une connerie ? - mais la referme instantanément. Il se ravise parce que paniqué. Il imagine tout ce que je pourrais lui faire. Je suis persuadé qu'il imagine déjà sa mort et ses funérailles.

« PUTAIN TU SAIS PAS RÉPONDRE AUX QUESTIONS ?! POURQUOI TU T'EXCUSES CONNARD ? » je vocifère.

Il se mord la lèvre et je le sens commence à gigoter. Il n'arrive plus à contenir son mal aise. Mais il n'arrive toujours pas à répondre. Il ne sait pas pourquoi il s'excuse. Il a juste peur. Il pense que c'est ce que j'attends. Des excuses. Alors il pense me donner ce que j'attends.

« Une idée m'a traversé l'esprit. Je me disais, peut-être, que tu t'excuses parce que c'est toi qui a vandalisé notre putain de bar ? Non ? Une pointe de culpabilité ? Ou plutôt une peur que je t'explose la gueule ?! »

Je n'y crois absolument pas. Il est bien trop lâche pour avoir détruit quoi que ce soit. A la limite, il est capable d'avoir envoyé quelqu'un pour le faire pour lui, mais jamais lui n'aurait osé y aller par lui-même. Mais un petit coup de pression en plus ne lui fait pas de mal. Pourtant cette attaque à l'effet inverse de ce à quoi je m'attendais.

La langue d'Octave se délie immédiatement pour se défendre :

« Quoi ? Non ! Absolument pas ! Je te promets que ce n'est pas moi ! Je n'aurais jamais fait ça ! Je t'en supplie Asher crois-moi. Jamais je n'aurais fait ça à ce bar. »

Sa sincérité et sa spontanéité me déstabilisent. Je lâche un peu ma prise sur ses habits. Mais je remarque également que sa voix est basse. Il ne veut pas qu'on l'entende. Mais oui... C'est évident ! En fait c'est même logique. J'avais beau y avoir déjà pensé, maintenant j'en suis sûr.

Je secoue la tête dépité. J'abandonne, ce type est un cas perdu. Alors je le jette au sol violemment, je prends mes affaires et je pars sans demander mon reste. Quand je passe dans la salle de service, Rana m'arrête :

« Est-ce que ça va ? On t'a entendu crié depuis les bureaux, s'inquiète-t-elle.

— Ouais ça va. » je réponds sèchement.

Elle a un sursaut de surprise incontrôlable. Je soupire intérieurement et je m'en veux. C'est Octave qui m'a mis en colère, pas elle, elle ne mérite pas ma méchanceté.

« Ouais, ça va, je te jure. Octave est juste extrêmement con, j'ajoute adouci.

— Je ne te le fais pas dire. » confirme-t-elle en souriant.

Je lui souris en retour mais je ne traîne pas. Je n'ai qu'une envie, me barrer loin d'Octave. Je marche rapidement, mais j'entends derrière moi une voix essoufflée qui me demande de ralentir. Je m'exécute et Emma arrive à ma hauteur. Alors je la prends dans mes bras sans dire un mot. Je me gorge d'amour. Face à toute cette haine, cette colère et cette bêtise, j'en ai besoin.

Quand passé la surprise de mon étreinte inattendue, elle passe ses bras autour de moi pour me serrer fort, toujours dans le silence, je me gorge de son amour. Je m'emplis de toute sa positivité, de toute sa force, de tout cet amour surpuissant qu'elle me porte. Je me charge de tout ce qu'elle me donne au quotidien et dont je ne lui rends même pas la moitié. Et ma tête blottie contre son cou, je laisse échapper, au travers d'une unique larme, tous les poids qui, à cet instant, m'oppressent.

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro