Après ce petit goûter à Corrifey, Béatrix retourna à Kickenham. Alors qu'elle se rendait à l'hôtel, elle croisa une personne qu'elle connaissait bien. Malgré ses sentiments partagés, elle ne put que se sentir heureuse de la voir et se précipita vers elle pour lui faire un câlin.

« Professeure ! Je suis si heureuse de vous revoir.

– Moi aussi Béatrix. Je suis ravie de voir que tu as l'air en pleine forme.

– De même ! Qu'est-ce que vous venez faire à Kickenham ?

– Tu as sûrement entendu parlé de l'incident qui a eu lieu il y a deux jours, avec un Berserkatt qui a dunamaxé juste à côté de la ville ?

– Oui, j'ai vu Tarak le vaincre.

– Et bien, après cet incident, le président a demandé mon aide. Il veut que j'examine avec son équipe les différents problèmes qui ont eu lieu récemment dans la région. Puisque je suis une experte du Dynamax, il pense que mon avis sera très apprécié. »

Béatrix fut un peu mal à l'aise. Elle aurait bien aimé ne pas avoir à aborder le sujet du président avec la professeure, alors que toutes deux avaient un avis très différent à son sujet.

« Je... Je vois.

– Béatrix, le président fait tout pour essayer de protéger Galar.

– Oui...

– D'ailleurs, je vais travailler avec ta tante. Je me demande comment ça va se passer. »

Béatrix fut surprise de cette révélation. Elle savait qu'Anne n'avait jamais eu le Lokhlass Gigamax entre ses mains. La jeune fille pensa alors que l'intervention de la professeure Magnolia était peut-être un stratagème visant à éloigner les soupçons...

« Ma tante est très professionnelle, si ça vous inquiète.

– Merci, Béatrix. D'ailleurs, Nabil n'est pas avec toi, aujourd'hui ? J'aurais juré que vous étiez inséparables.

– Nous avions tous les deux des trucs à faire de notre côté.

– Je comprends. Mais je n'ai pas l'impression que ça arrive souvent !

– Non, effectivement. Tant qu'on ne se dispute pas, ce qui est quand même limité à une occurrence, on est toujours collés ensemble !

– C'est vrai. Et donc, que vas-tu faire de ton temps libre ? L'après-midi est à peine commencé.

– Bonne question... Je vais peut-être m'entraîner... Oh, non, je pense que je vais aller prendre des photos ! Ça fait un moment que je n'ai pas vraiment pris le temps d'en faire.

– N'hésite pas à m'envoyer les photos que tu fais, je serais ravie de les voir. Sur ce, je crains d'être attendue, donc je vais devoir te laisser.

– Pas de soucis, à bientôt ! »

La professeure Magnolia s'en alla, laissant Béatrix vaquer à ses occupations. Celle-ci commença à avancer dans les rues de Kickenham, réfléchissant à où elle allait bien pouvoir prendre des photos. Cela lui faisait bizarre de ne pas être avec Nabil...

Alors qu'elle croisait des gens, Béatrix se sentit de plus en plus mal à l'aise. Il ne s'agissait que de passants, tout était normal, mais la jeune fille sentit son angoisse monter. Oppressée, elle finit par courir, jusqu'à trouver un endroit vide de personne. Elle s'assit par terre, sortit le casque audio que Rosemary lui avait offert et le plaqua sur ses oreilles.

« Mia... tu veux bien jouer de la musique ?

– Oui, bien sûr !

– Qu'est-ce qui te ferait plaisir ?

– N'importe quoi... »

Le Motisma avait bien remarqué le trouble de sa partenaire, et décida donc de lancer des musiques assez calmes, ou bien un peu dansante, dans l'espoir que ça l'apaise.

Au bout de quelques minutes, Béatrix parvint à se détendre. Elle respira un bon coup, puis soupira. Elle remonta ses genoux contre sa poitrine, et posa sa tête dessus.

« Je suis encore incapable de me balader toute seule en ville, hein...

– C'est normal, Trixie, la rassura Motisma. Ça ne fait pas si longtemps que tu as commencé à être toi-même. Laisse-toi le temps de t'habituer.

– Merci, Mia... Il n'y a pas de doute, la présence de Nabil fait tout, hein ?

– C'est sûr ! Ou bien celle de Rosemary, aussi. Ou la professeure. Ou Sonya. Ou Julia. Ou...

– Pff, tu peux t'arrêter, je sais qu'il y a des gens avec qui je suis à l'aise ! Pouffa Béatrix.

– Je suis content de voir que tu te sens mieux.

– Merci. C'est grâce à toi.

– De rien ! Tout pour toi, Trixie ! »

Après être reposée encore quelques minutes, la jeune fille se releva.

« Dis, Mia...

– Oui ?

– Tu penses pouvoir trouver un bon spot à photo ? Mais où il n'y a personne, de préférence...

– Hum, voyons ça... Je pense que le plus proche, ce serait les abords de Kickenham, dans les Terres Sauavges. Cela devrait correspondre à tes critères.

– Alors allons-y ! »

Béatrix se dirigea vers la sortie nord de Kickenham. Lorsqu'elle passa la porte en forme de tête de dragon et commença à descendre les escaliers, de mauvais souvenirs lui revinrent. La dernière fois qu'elle avait descendu ces marches, c'était à sa dispute avec Nabil... Et elle s'était ramassée et avait cassé son bracelet. Béatrix poussa un soupir et se reprit. Tout ça, c'était dans le passé.

Les abords de Kickenham dans les Terres Sauvages – autrement appelé "plateau de Kickenham" – était un lieu couvert d'herbe, avec quelques arbres et buissons qui poussaient de ça de là, et surtout, permettait d'avoir une magnifique vu sur toute la zone nord des Terres Sauvages, dont la partie désertique.

Béatrix s'éloigna un peu de l'entrée de Kickenham, mais pas trop pour éviter de rencontrer des Pokémon sauvages trop agressifs. Lorsqu'elle trouva un endroit qui lui plaisait, elle sourit et sortit tous les Pokémon qu'elle avait avec elle ce jour-là. Outre Sakura et Lottie, elle avait également Dia la Monthracite, Rui la Clic, Violette le Mélancolux et Steam la Smogogo de Galar.

« Salut tout le monde ! Aujourd'hui, c'est détente, et j'ai bien l'intention de prendre plein de jolies photos de vous ! Qui veut commencer ? Bien entendu, Mia, j'aimerais prendre des photos de toi aussi. J'ai réalisé que je n'en avais aucune ! »

Le Motismart se plaça devant la tête de sa détentrice, tout près, un smiley surpris sur l'écran.

« Vraiment ? Moi aussi ?

– Oui, c'est ce que je viens de dire !

– Alors j'peux commencer, s'il te plaît ?

– Voyons si ça va aux autres ! »

Sakura s'en fichait un petit peu, puisque, étant une Pokémon que Béatrix avait toujours avec elle, elle avait déjà des dizaines et des dizaines de photos d'elle. Lottie, elle, avait été bombardé par sa dresseuse lorsqu'elles s'étaient retrouvées, et l'Altaria était contente d'être juste aux côtés de la châtaine, donc pas vraiment de conflit là non plus. Rui et Violette voulaient passer du temps ensemble tous les deux, et Dia laissa la place de premier photographié au Motisma. Celle qui râla un peu fut Steam. Béatrix s'approcha de sa Smogogo et la caressa gentiment.

« C'est vrai qu'on a pas passé beaucoup de temps ensemble, toutes les deux, depuis un moment. Bon, très bien, je vais commencer avec vous deux, Mia et Steam !

– Super !

– Smoo ! »

Motisma quitta le smartphone, que Béatrix récupéra dans ses mains, activant l'application de photographie. Elle commença par son adorable Motisma, qui profita également des machines que sa partenaire lui avait offert à Noël pour changer de forme et diversifier les photos. Puis après, Steam, qui avec sa capacité à créer de la fumée, permit de créer de jolies photos avec un côté mystique. Et, parfois, la dresseuse demandait de l'aide à ses autres Pokémon pour créer des effets à l'aide de leurs diverses attaques.

« Je devrais peut-être apprendre à éditer... » Remarqua Béatrix.

Après cette longue session photo, elle s'était assise dans l'herbe, et ses Pokémon s'amusaient autour d'elle. Dia, aussi calme qu'à son habitude, c'était assise à côté de sa dresseuse, lui tenait chaud. Les autres jouaient entre eux, sauf Mia, qui observait avec curiosité chaque photo que sa partenaire faisait passer sur l'écran de son téléphone.

« Oh, celle-là est bien ! Regarde, Mia, t'es super beau sur celle-là.

– Motiti !

– Tiens, c'est celle-là que je vais poster aujourd'hui, du coup. »

Alors que Béatrix se rendait sur Pokéstagram, elle reçut un message.

« Tiens ? Je m'attendais à recevoir un message de Nabil, pas de Rosie...

– Moti ? »

La châtaine ouvrit le message et le lut rapidement, sous le regard curieux du Motisma.

« Oh ! Rosie organise une fête avec Peterson et la Team Yell pour fêter sa réussite du Défi des Arènes, et Nabil et moi sommes invités ! C'est dans trois jours. Super ! Ça promet d'être génial ! Je lui réponds tout de suite que je serais là... J'ai hâte d'y être ! »

Après ça, Béatrix continua ses activités jusqu'à ce qu'elle retrouve Nabil, à qui elle ne manqua pas de raconter ce qui avait eu lieu à Corrifey, ainsi que de lui montrer toutes les photos qu'elle avait prises. Le garçon, lui, resta muet sur ses activités et son amie était très curieuse, mais n'insista pas.

Trois jours plus tard, Nabil et Béatrix se rendirent à Smashings, et retrouvèrent Rosemary qui les attendait devant la porte de la ville. Les deux arrivants la saluèrent de grands signes de bras et la rejoignirent rapidement.

« Rosie ! Comment tu vas ? Demanda Nabil.

– J'vais très bien. On est en train d'essayer de gérer la possible reprise du tourisme à Smashings, comme plus de gens viennent visiter depuis ma réussite du Défi des Arènes, alors on est pas mal occupés ici.

– Vraiment ? Mais c'est génial ! C'est exactement ce que tu voulais ! S'exclama Béatrix.

– Oui, j'suis trop contente. »

Rosemary se dandina légèrement, un petit sourire sur les lèvres et les joues rosies, toute excitée. Cela réjouit ses deux amis.

« Mais ça a pas été trop compliqué d'organiser la fête, avec ça ? Demanda Nabil.

– Ça va, elle est en petit comité, avec juste mon frère, la Team Yell, et vous deux et moi, bien entendu. Et c'est surtout la Team Yell qui a organisé ça. Comme ça, avec mon frère, on a pu réfléchir à comment on allait gérer Smashings et la nouvelle mission d'arène.

– Oh, alors ton idée a été acceptée ? Comprit Béatrix.

– Oui. Et vous, vous avez fait quoi, ces derniers jours ?

– Oh, on s'est surtout détendus, et on a réfléchi à ce qu'on allait faire pour notre entraînement, répondit nonchalamment Nabil.

– Résultat, à partir de demain, on va aller braver les météos imprévisibles des Terres Sauvages pour apprendre à gérer la météo en combat ! Expliqua Béatrix.

– C'est bien pensé, mais n'allez pas vous mettre en danger, d'accord ?

– Allons, Rosie, tu nous connais !

– Justement. J'vous connais, donc j'insiste.

– Ha ha... rit nerveusement Nabil.

– Enfin. La fête va commencer, vous venez ? Elle a lieu au niveau de l'arène. Et j'pense que les autres n'attendent plus que nous !

– On te suit ! »

Les trois enfants se dirigèrent dans les fins fonds de Smashings, là où se trouvait le terrain de l'arène, qui présentait également une scène pour les concerts. Là-bas, plein de tables étaient étalées, recouvertes de nourritures et de boissons. Il y avait de la musique à fond, et la Team Yell accueillit Rosemary avec une pluie de confettis multicolores.

La fête commença alors, et les trois enfants s'amusèrent comme jamais. Ils allèrent au milieu de la piste de danse, firent des défis stupides avec la Team Yell, et finirent même par faire un Karaoké tous les trois sur la scène. Nabil et Béatrix chantaient incroyablement faux, mais ils se donnaient à fond, et Rosemary, à l'inverse, chantait très juste, ayant appris les bases du chant grâce à son frère. Après ça, la Team Yell força presque Peterson à monter sur scène, chose qu'il n'avait pas fait depuis de très nombreux mois, même s'il répétait souvent. Mais il céda à la pression et accepta de chanter, mais c'était vraiment juste parce que c'était une fête dédiée à sa petite sœur. Mia immortalisa tout ces moments pour sa partenaire.

Après ça, les trois enfants s'éloignèrent un petit peu du bruit pour discuter un peu ensemble, et ils furent rejoints par Peterson.

« Sœurette...

– Frérot ! T'as été génial. Ça faisait longtemps que je t'avais pas entendu chanter comme ça. »

Peterson se frotta la nuque. Oui, ça faisait longtemps qu'il n'était pas monter sur scène, il n'avait plus sa passion passée... Mais ce mini concert en petit comité lui avait fait bien plus de bien qu'il ne voudrait l'admettre.

« Merci. Je voulais te proposer quelque chose...

– Oh ? Quoi donc ?

– Si jamais tu parviens pas à devenir maître... Que dirais-tu de prendre le poste de champion d'arène de Smashings ? »

Rosemary fixa son frère, surprise. Nabil et Béatrix observaient la scène avec de grands yeux, se demandant ce que leur amie allait penser de cette soudaine mais prometteuse proposition.

« Moi ? Championne ?

– Ouais... T'es clairement mieux taillée que moi pour ça. T'es prête à tout pour Smashings et faire ressortir le meilleure d'elle. La Team Yell te suit toi, pas moi, et c'est pas pour rien... Et t'es une dresseuse confirmée.

– Mais... Et toi ? Tu f'rais quoi ?

– J'y réfléchis encore. Mais une chose est sûre... Si c'est toi la championne de Smashings, Smashings se remettra sur pieds.

– Je... »

Rosemary croisa les bras, ses yeux turquoise se perdant dans le vide, en pleine réflexion. Puis Béatrix et Nabil la virent revenir à la réalité, son regard se teintant de détermination. Elle s'adressa à Peterson.

« Oui. Si je deviens pas maître de Galar... j'accepte de r'prendre les rênes de l'arène, frérot.

– J'aime ton regard, sœurette. Bon, maintenant que ça, c'est dit, je vais aller m'poser un peu... »

Le champion s'éloigna, et Nabil et Béatrix laissèrent éclater leur joie.

« Incroyable ! C'est génial, Rosie ! S'exclama la châtaine.

– Oui ! Tu feras une super championne ! Ajouta le garçon.

– Vous croyez ? Demanda Rosemary.

– Évidemment !

– Je f'rais d'mon mieux... Mais croyez pas qu'ça veut dire qu'je m'donnerais pas à fond aux Poké Masters ! Mon premier objectif, c'est de devenir maître !

– On n'en espère pas moins ! Répondit Béatrix.

– Mais crois pas qu'on te laissera devenir maître si facilement ! Nous deux aussi, on ira aux Poké Masters ! S'exclama Nabil.

– J'espère bien. Les combats qu'on y mènera... seront décisifs. » Déclara Rosemary.

Les trois enfants s'échangèrent des regards déterminés. Ils avaient hâte de déterminer en match officiel qui était le plus fort. Dans l'état actuel des choses, Rosemary était définitivement première, et Béatrix étant toujours incapable de vaincre Nabil, elle se retrouvait en dernière place. Mais il resta cinq mois pour chambouler ce classement.

La dresseuse de Smashings se déconcentra en remarquant quelque chose derrière ses amis. Puis elle se frappa le front.

« C'est pas vrai, qu'est-ce qu'ils sont en train d'faire comme bêtise ? Je vous laisse, les amis ! »

Béatrix et Nabil observèrent leur amie partirent essayer de calmer la Team Yell, qui semblait partir en bagarre pour une quelconque raison – peut-être un peu trop de provocation et d'alcool...

Les deux enfants échangèrent un regard. Le garçon pensa que c'était sûrement le bon moment. Le cœur battant la chamade et les joues rouges, il proposa à la châtaine :

« Ça... Ça te d-dit qu'on aille se reposer u-un peu... dehors ?

– Oh, c'est une bonne idée ! Un peu de calme me fera du bien, mes oreilles n'en peuvent plus. »

Les deux enfants s'éloignèrent de la fête et quittèrent Smashings en empruntant un passage secret que Rosemary leur avait montré. Ils n'allèrent pas bien loin, puisqu'ils se contentèrent de s'asseoir dans l'herbe, adossés aux murs de la ville.

« Je suis épuisé ! S'exclama Nabil.

– Moi aussi. Il y a tellement de monde ! Et ils sont tous là pour Rosie.

– C'est vrai. Tu sais, si on faisait une fête pour toi, il y aurait aussi plein de monde !

– Hein ? Tu crois ?

– Bien sûr ! T'as pas toute une Team de supporters dont t'es proche, mais... entre ma famille, la tienne, la professeure Magnolia, Sonya, Rosemary et Perterson, Alistair, ça fait du monde qui viendrait ! Moi le premier, bien entendu. »

Un petit sourire rempli de bonheur apparut sur le visage de Béatrix. Elle ferma les yeux, imaginant cette situation.

« Tu as raison. Tout change si vite... et en bien. A mon anniversaire, je n'avais que toi et Julia, et il y a à peine plus d'un an, je n'avais personne. Je suis contente d'avoir pu en arriver là... C'est grâce à toi, Nabil. D'ailleurs, toi aussi, il y aurait plein de monde à une fête pour toi !

– Évidemment ! Et je sais que tu serais toujours la première à être là pour moi.

– Eh oui ! »

Un petit silence tomba. La jeune fille leva les yeux aux ciel, observant les étoiles dans le ciel d'encre de la nuit. La seule lumière que les deux enfants avaient était celles de quelques vieux lampadaires un peu plus loin.

Nabil fixa son amie, ses joues devenant progressivement de plus en plus rouges en pensant à ce qu'il voulait faire. Il sortit de sa poche un bracelet, fait de pierres colorées de la Mine de Galar, et prit une grande inspiration pour rassembler tout son courage.

« Trixie...

– Oui ?

Béatrix tourna la tête vers le garçon, pour le voir totalement écarlate, les yeux baissés.

« Nabil ? Tout va bien ?

– Je... T-Tiens, c'est pour toi ! »

Nabil tendit le bracelet à la jeune fille, n'osant même pas la regarder. Elle écarquilla les paupières en le voyant, et le prit délicatement dans ses mains.

« Mais Nabil, c'est...

– O-Oui, je... j'ai fait refaire t-ton bracelet. Il y a les pierres que tu avais pu récupérer de ton ancien bracelet et qui étaient encore en bon état, et de nouvelles que j-je suis allé chercher...

– C'était vraiment toi qui les avait prises... Mais c'est... »

Béatrix sentit les larmes lui monter aux yeux, émue. Mais ses sentiments contradictoires refirent face, et son expression s'assombrit. Alors que Nabil allait enfin lui transmettre la vraie raison de ce cadeau, Béatrix le lui rendit.

« Je ne peux pas accepter... » Dit-elle d'une petite voix.

Nabil écarquilla les paupières et se paralysa, sous le choc. Il n'avait pas encore pu dire à Béatrix ce qu'il voulait vraiment transmettre en lui donnant ce bracelet, mais c'était tout de même le symbole de leur amitié ! Pourquoi refuser ? Surtout après tout ce qu'elle venait de dire ! Le garçon avait l'impression que son cœur avait fait une chute libre. Béatrix évita son regard et commença à s'expliquer.

« Tu sais, depuis notre dispute, j'ai décidé que... j'allais être honnête avec toi. Alors je vais te le dire... »

Béatrix prit une grande inspiration, les larmes aux yeux, et osa enfin regard son ami.

« Tu as toujours été là pour moi, Nabil. Dans mes pires moments comme dans les meilleurs. Tu as toujours été là pour moi lorsque je faisais des cauchemars et que tu le remarquais, lorsque j'avais perdu tout espoir, lorsque j'ai du faire face à mes traumatismes après que nous nous soyons réconciliés, à chacune de mes défaites, même lorsque je passais mon temps à mentir. »

Puis un petit sourire apparut sur les lèvres de la jeune fille.

« Et dans les meilleurs moment de ma vie aussi. Lorsque tu m'as fait découvrir la chaleur d'un foyer aimant, lorsque j'ai pu quitter la maison abusive dans laquelle j'étais, à chacune de mes victoires, à chaque fois que je parvenais à être un peu plus moi-même, lorsque j'ai retrouvé Lottie... Si je pense à quelque chose qui m'est arrivé depuis que tu es dans ma vie, tu as été là pour toi. Il y a eu le moment où j'étais avec la professeure Magnolia quand nous nous étions disputés, mais même là, c'était la perspective de notre réconciliation qui me faisait avancer. Et tu sais... rien ne me rend plus heureuse que de savoir que tu as toujours été là pour moi. »

Nabil sentit son cœur s'emballer. Ses joues rougirent, alors qu'il pensait comprendre où Béatrix voulait en venir. La jeune fille referma la main du garçon sur le bracelet qu'il voulait lui offrir.

« Ce que je ressens pour toi... ce n'est pas juste de l'amitié. Je suis amoureuse de toi, Nabil. Alors... je ne peux pas accepter ce bracelet... »

Nabil ne réagit pas immédiatement, encore choqué de ce qu'il venait d'entendre. Il n'en croyait pas ses oreilles. Béatrix, honteuse, se leva en évitant soigneusement le regard du garçon.

« Je... Je vais te laisser. Désolée... »

Béatrix se retourna, prête à partir. Ce fut l'électrochoc qui fit enfin réagir Nabil. Il se leva d'un bond et la retint en lui attrapant le poignet. La châtaine lui lança un regard confus, alors qu'il posait le bracelet dans sa main.

« A-Alors, si c'est ça... Tu dois le garder ! Parce que, je... je t'aime aussi !! » Cria Nabil.

Béatrix écarquilla les paupières. Son visage devint soudainement écarlate, le cœur battant à toute allure, alors qu'elle essayait de bien saisir ce que le garçon venait de lui dire. Elle pensait se prendre un gros râteau, et voilà qu'elle vivait le contraire. Elle n'en croyait pas ses oreilles. Elle ouvrit la bouche, la referma, ignorant quoi dire ou faire. Elle était paralysée, en pleine panique. Peu importe à quel point elle l'avait espéré, elle n'avait jamais cru que ses sentiments puissent être réciproques, alors elle ignorait comment réagir. Nabil se prit la tête dans ses mains, tout aussi rouge que Béatrix.

« Ah... J'avais prévu de d-dire des supers trucs et tout... U-Un peu comme toi, que t'as toujours été là, et... et que le b-bracelet serait maintenant le... le symbole de notre... r-relation... Mais j'ai pas pu, j'ai trop honte...

– N-Non, c'est ma faute ! Se reprit Béatrix. Je... Je t-t'ai coupé alors que tu parlais ! J'aurais du attendre... que tu finisses... J-j'ai du te faire tellement peur quand j'ai refusé le bracelet, j'suis d-désolée...

– Non, c'est moi, j'aurais du être plus clair... »

Les deux enfants relevèrent timidement les yeux l'un vers l'autre. Lorsque leurs regards se croisèrent, ils les baissèrent de nouveau immédiatement, terriblement embarrassés et ne sachant pas du tout quoi faire. Ils restèrent plantés là, en silence, profondément gênés, pendant plusieurs minutes.

« Et du coup... On est e-ensemble, m-m-maintenant ? Genre, je suis t-ton petit ami et tu es ma... ma p-p-petite... a-amie... bégaya difficilement Nabil.

– O-Oui, bien sûr ! Si... Si t-tu veux bien...

– É-Évidemment ! »

Et le silence retomba encore. Finalement, Béatrix eut le courage de prendre la main de Nabil dans la sienne, serrant le bracelet dans l'autre. Nabil eut l'impression d'avoir une crise cardiaque en sentant les doigts de Béatrix l'attraper timidement, et elle avait l'impression qu'elle allait s'évanouir tellement elle était nerveuse. Elle parvint tout de même à retrouver l'usage de la parole.

« Hum... Heu, c'était... C'était pour ça que t-tu agissais bizarrement, récemment ?

– O-Oui... J'ai tellement honte... Mais je... je t'avais toujours vue comme ma meilleure amie, a-alors... Je savais pas trop quoi faire, m-maintenant que je savais que... que j'étais a-amoureux de toi...

– Je comprends mieux... Enfin, je suis rassurée que ce soit à cause de ça, et pas parce que j'avais fait quelque chose de mal...

– Je suis tellement désolé que t'aies pensé ça... »

Les deux enfants échangèrent un coup d'œil, et lâchèrent un petit rire nerveux. Ils se rassirent par terre, sans pour autant se lâcher la main. Béatrix se sentait un peu plus à l'aise, même si la situation lui paraissait totalement surréelle. Nabil, lui, ne parvenait pas à se calmer.

« Je... Je peux te demander comment tu as compris que tu es amoureux de moi ? »

Le garçon lança un regard surpris à sa petite amie, qui le fixait avec des yeux langoureux. Il devint incroyablement écarlate. Comment n'avait-il jamais remarqué que Béatrix le regardait comme ça ?

« Je... C'est grâce à Rosie, c'est elle qui m'a dit que j'étais amoureux de toi... J-Je voulais pas y croire, mais... Quand j'y pense, c'était tellement évident ! T-Toutes ces fois où je t'ai complimenté, et puis... lors du match contre Peterson, tu... tu étais... tellement b-belle, et je... j'ai compris à ce moment-là...

– V-Vraiment ? D'ailleurs... toutes les fois où tu m'as dit que... je suis jolie...

– Je l'ai toujours pensé ! »

Les paroles de Nabil prirent soudainement un sens nouveau, et Béatrix ne put qu'être plus heureuse.

« Et toi, tu... Comment t'as jamais remarqué que j'étais amoureux de toi ? Osa demander le garçon.

– Ben, je pensais juste que... que c'était pas possible. Je veux dire, l'amour a toujours été quelque chose qui t'es passé par-dessus la tête. C'est pour ça que j'avais pas de problème à te demander si j'étais jolie... Je savais que tu ne comprendrais pas que je demandais l'approbation de celui que j'aime...

– J'ai tellement honte de rien avoir capté... Mais du coup... t'as toujours été amoureuse de moi ? Je veux dire... Pourquoi ? Comment ?

– Je crois que je t'ai déjà répondu, non ? Tu m'as sauvé la vie, et tu m'as fait découvrir la chaleur d'un foyer. Tu m'as accepté comme amie sans te poser de questions sur toutes les rumeurs qui couraient sur moi à l'école. Tu as... toujours été là. En apprenant à te connaître, je suis juste tomber amoureuse de toi. Je ne pense pas t'avoir un jour considéré comme un ami...

– Dans n'importe quel autre contexte, cette phrase m'aurait blessé, mais là... Je suis tellement heureux que je crois que je vais mourir !

– Moi aussi ! J'ai l'impression que mon cœur va exploser. »

Ils lâchèrent un petit rire. Leurs regards se croisèrent, et encore une fois, ils le détournèrent immédiatement, tout rouges et gênés.

« Mais Trixie... Comment t'as fait pour tenir plus d'un an sans rien me dire ? J'ai même pas tenu deux semaines...

– Comme j'ai jamais pensé que ça pouvait être réciproque, j'étais juste heureuse de pouvoir être aux côtés de celui que j'aime, ça me suffisait. Alors que toi, tu as beaucoup de courage ! Tu n'avais pas peur que je te rejette ?

– J'étais terrifié, avoua Nabil. Mais... je voulais que tu puisses choisir. Tu me l'as dit... C'est à toi de juger si je te mérite. Et... j'ai vraiment du mal à y croire.

– Moi aussi... Mais c'est pas un rêve, pas vrai ?

– J'espère que non ! »

Les deux enfants lâchèrent un autre rire. Béatrix lâcha un instant la main de Nabil, pour enfiler son nouveau bracelet. Elle tendit son bras en l'air, observant avec joie le symbole de leur nouvelle relation. Le garçon fit de même, et leva le poignet autour duquel son bracelet se trouvait. Après les avoir observés à la lumière des étoiles, Nabil eut le courage d'attraper la main de sa petite amie. Béatrix serra ses doigts contre les siens. Tous deux échangèrent un sourire, plus heureux que jamais.

AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!! ☆*:.｡.o(≧▽≦)o.｡.:*☆

Ça, c'est mon cri du cœur que je peux pas sortir dans la vraie vie parce que j'ai des voisins et que j'ai pas envie qu'ils appellent la police pour moi.

OUI, la fête pour Rosemary n'est PAS DU TOUT le truc le plus important du chapitre, malgré ce que le titre du chapitre laisse penser.

JE SUIS TELLEMENT CONTENTE ! J'arrive pas à croire que je sois enfin arrivée là dans la relation entre Trixie et Nabil. Au bout de 66 chapitres, ils sont enfin ensemble ! J'espère que vous êtes heureux de savoir ça (*꒦ິ꒳꒦ີ)

Breeef, on a revu un peu la prof Magnolia, Trixie est toujours anxieuse en public, elle a pu passer du temps à prendre des photos, Rosemary a eu une fête pour être et son frère lui a proposé d'être championne et surtout, surtout... Trixie et Nabil sont ensemble ! Alors, que pensez-vous de tout ça ? Ne sont-ils pas trop mignons ? ( *' ▽ '* ).｡ｏ♡

Oui, ce chapitre en avance est pour me pardonner de mes retards, et un petit cadeau parce que je sais que vous attendiez tous la déclaration, j'espère que ça vous plaît UwU

Le prochain chapitre n'est pas fini, mais il est en bonne voie, donc il devrait sortir jeudi prochain sans faute ;)

A jeudiiii (ﾉ◕ヮ◕)ﾉ*:･ﾟ✧