
Chapitre 51 : Deux pas en avant, un pas en arrière
Dans les pâturages de la professeure Magnolia, les Pokémon de Béatrix et Nabil vaquaient à leurs occupations habituelles, peu importait que le temps soit froid et gris, avec quelques flocons qui tombaient parfois, synonyme de l'hiver qui était traversé. Chef venait de calmer un défi stupide entre Raiju et Fluffy. Le Moumouton s'apprêtait à aller chercher un nouveau moyen de s'éclipser de la ferme lorsqu'il s'arrêta soudainement. Il leva les yeux vers le ciel, comme s'il venait de ressentir quelque chose de très grave. Le Pyrobut et le Lucanon, toujours à côté, le regardèrent avec curiosité et perplexité.
Tout à coup, il se mit à courir en direction de la maison de la professeur. Il frappa à la porte avec ses sabots. Des coups rapides et un peu trop violents pour que ce ne soit que parce qu'un Pokémon quelconque avait fait une petite bêtise.
La femme était à son bureau, en train de ranger les dossiers sur les galarions qu'elle étudiait jusque là. Il était bien tard, et elle n'arriverait probablement plus à rien à cette heure-là. Et dire qu'elle était censée être à la retraite, mais la situation actuelle et le fait qu'elle soit une spécialiste du Dynamax ne lui donnaient pas de repos.
Elle poussa un soupir en entendant les coups de sabots sur la porte, manifestement ceux d'une créature qu'elle gardait, et fronça les sourcils en réalisant qu'ils étaient bien trop insistants pour qu'il n'y ait pas de problème. Elle se leva, attrapa sa canne, et s'empressa d'aller ouvrir.
« Chef ? Un problème ?
– Mou ! Moumoumouton ! Mouton !!
– Où est-ce ? Un Pokémon s'est perdu ? Deux Pokémon se sont méchamment battus ? »
Il secoua la tête.
« Moumouton ! Mouuuu !! Mouton !!
– Mais qu'essaies-tu de me dire... »
Chef, agacé et inquiet, força son passage pour entrer. Il se précipita pour aller monter les escaliers.
« Petit Chacripan, tu n'as pas le droit de te balader à l'intérieur ! »
Mais la plainte de la professeure atterrit dans l'oreille d'un sourd. Soucieuse de l'attitude du Pokémon, la femme décida de le suivre. Elle le retrouva dans la chambre qu'elle avait laissé à Béatrix le temps de son séjour, où il restait encore quelques affaires de la jeune fille.
Le Moumouton se planta au milieu de la pièce, et piailla de nouveau.
« C'est par rapport à ta dresseuse ?
– Mou ! Acquiesça-t-il.
– Tu penses qu'il lui ait arrivé quelque chose ? ... Bon, je vais l'appeler. »
Chef poussa un léger soupir et sa calma un peu, même s'il était encore très tendu. La professeure alla chercher son téléphone et contacta sa protégée. Malheureusement, personne ne décrocha.
« Bon... Chef, ta dresseuse ne répond pas. Vu l'heure, il est plus que probable qu'elle soit en train de dormir. Je la rappellerai demain matin, d'accord ?
– Mou... »
Le Pokémon semblait encore plus inquiet. Cela ne rassura pas la professeure. Elle savait que des liens étroits pouvaient se tisser entre un dresseur et son Pokémon, jusqu'au point que l'un sente quand l'autre était en danger. Et il avait déjà semblé à la professeure que le Moumouton était particulièrement sensibles aux sentiments de Béatrix.
« J'espère qu'elle va bien... »
Nabil et Rosemary s'arrêtèrent en remarquant que leur amie ne les suivaient plus. Ils se retournèrent, pour la voir figée, les yeux fixés sur l'écran de la télévision. Le garçon eut un sursaut en voyant à quel point Béatrix était livide. Il se précipita vers elle et lui attrapa la main. Il l'appela. Mais elle semblait dans un autre monde, incapable de décrocher son regard de la rediffusion d'une interview qui passait sous ses yeux. Rosemary s'était également empresser de rejoindre la châtaine, le cœur battant la chamade face à son expression. Se demandant ce qui la mettait dans cette état, Nabil et Rosemary tournèrent également la tête vers la télévision.
« Madame Tsurugi, pourquoi avez-vous décidé que votre prochain défilé se déroulerait à Galar ? Demandait la journaliste.
– C'est très simple... »
Élisa prit un air accablé, que sa fille savait incroyablement faux, mais qui passait sincère aux yeux de tous.
« Mon enfant... Ma fille se trouve à Galar.
– Je me souviens... Après le décès de votre mari, vous l'aviez confié à de la famille proche.
– C'est exact... Le chagrin, le fait d'être tout juste femme célibataire, je savais que je serais incapable de lui donner l'attention dont elle avait besoin. Pour son bien, je l'ai confiée à la sœur de mon défunt mari... Je savais qu'elle serait bien, là-bas. Ma belle-sœur et mon mari ont eu une excellente relation. »
Elle mêlait toujours aussi bien la vérité et le mensonge, constata Béatrix.
« La mort d'un proche est toujours un évènement très compliqué.
– Nous sommes restés en contact malgré ça. Je ne voulais pas couper tout lien avec ma fille, elle compte tant à mes yeux...
– Vous avez donc décidé de faire votre défilé à Galar dans l'espoir de la revoir, c'est ça ?
– Oui. Cela fait si longtemps... »
La jeune fille sentit son cœur chuter dans sa poitrine. Sa mère avait entendu qu'elle participait au Défi des Arènes. Elle avait entendu qu'elle se faisait un petit nom à Galar. Horrifiée, Béatrix plaqua ses mains sur ses oreilles et se mit à hurler.
Nabil était en pleine panique. Béatrix s'était soudainement mise à crier une suite de "non", elle répétait qu'elle "ne voulait pas", mais il ne comprenait pas ce qu'il se passait. Rosemary essayait de tout son cœur de la calmer, sans succès. Le secrétaire à l'accueil était venir voir ce qu'il se passait, surpris par les hurlements.
Mais Béatrix n'écoutait pas. Elle refusait de décoller ses mains de ses oreilles, elle ne voulait rien entendre. Elle était perdue dans l'idée que sa mère allait venir la chercher et que son cauchemar allait reprendre. Elle avait totalement perdu le pied avec la réalité.
Elle finit par arrêter de hurler, essoufflée. Nabil et Rosemary, toujours à ses côtés, la regardaient avec inquiétude.
« Trixie ? » Appela Nabil.
La châtaine ne répondit pas. Au lieu de ça, ses yeux se fermèrent et elle s'écroula sur le garçon. Il parvint tant bien que mal à ne pas tomber sous le poids de son amie. Il était au bord des larmes.
« Rosie ! Qu'est-ce que Trixie... »
Rosemary s'approcha. Elle posa sa main sur le front de la jeune fille.
« Elle est inconsciente... et brûlante de fièvre. Il faut appeler un médecin !
– Mademoiselle... intervint le secrétaire. Je vous laisse appeler un docteur. Jeune homme, laissez-moi vous aider à allonger votre amie. »
Nabil acquiesça, totalement chamboulé par les évènements.
Béatrix ouvrit les yeux dans la maison de la professeure Magnolia. Étrangement, il n'y avait pas un Miaouss. Tout était terriblement silencieux. Le cœur battant la chamade, la jeune fille commença à chercher frénétiquement toutes les pièces de la maison.
Lorsqu'elle arriva dans le salon, soudainement, c'était dans son ancienne demeure qu'elle se trouvait. Là où elle vivait avec ses deux parents. Elle reconnut l'immense canapé blanc, la décoration moderne et sans vie du lieu. Et, contre un mur, un grand miroir. Rien que sa vue empêcha Béatrix de bien respirer.
Elle devait sortir d'ici.
Alors qu'elle allait faire un pas en arrière, deux mains se posèrent sur ses épaules. Elle sentit de longs ongles manucurés s'enfoncer dans sa peau. La jeune fille s'emplit de terreur. Elle n'avait pas besoin de se retourner pour savoir qui était là. Les yeux rivés au sol, elle refusait de croire qu'elle était de retour sous le joug de cette femme.
« Et bien, mon adorable fille ? Tu n'es pas heureuse de voir ta mère ? »
Béatrix ne se contrôlait pas. Elle afficha un grand sourire alors que des larmes roulaient sur ses joues.
« S-Si, mère... Bien sûr...
– Bien, bien... Mais vraiment, tu t'es laissée aller pendant mon absence. »
Béatrix se crispa. Elle réalisa alors qu'elle se trouvait juste devant le grand miroir. Cela lui donna envie de vomir.
« Cette tenue est affreuse. Quel manque de goût... Tu as osé me désobéir, profiter ainsi de mon absence pour te laisser aller ! »
Une gifle s'abattit sur la jour de la jeune fille. Elle ne pouvait pas bouger.
« Il faut changer tout cela. Tiens, le joli trench-coat d'hiver beige que tu as acheté à Skifford sera parfait... Avec un pantalon simple noir. Et des ballerines. Et retire ces bijoux, ils sont affreux. Pour ton âge, juste des petites perles seront très bien. Et pas de broche. Quant à ta coiffure... quel manque de goût. De longs cheveux seront bien mieux ! »
Soudainement, c'était l'apparence de Béatrix.
« Voilà, simple et élégant... C'est parfait. »
La jeune fille voulait se débattre. Elle ne voulait pas être comme ça, elle ne voulait pas ! Mais elle était paralysée. Elle remarqua alors qu'elle était enchaînée. Aux chevilles et aux poignets, l'empêchant ainsi de faire le moindre mouvement, et au cou, pour qu'elle ne parle pas. Elle était la poupée de sa mère.
Béatrix pouvait juste faire un grand sourire, comme si elle était heureuse, les larmes coulant sur ses joues.
« Trixie ! » Entendit-elle quelqu'un appeler.
Béatrix se réveilla en sursaut. Elle était trempée de sueur et sentait que ses joues étaient humides. Elle avait la nausée. Il faisait nuit noire. Alors qu'elle allait se recroqueviller, elle sentit une pression sur son épaule. Cela la fit se lever d'un coup sec et rejeter la main, se souvenant de son cauchemar.
« Trixie ? »
La châtaine sembla redescendre sur terre en percevant la voix de Nabil. Elle réalisa alors que c'était lui qui se trouvait devant elle. Son visage traduisait toute son inquiétude. Béatrix n'arriva pas à parler, elle avait la gorge nouée.
« Comment tu te sens ? Je suis désolé si je t'ai surprise en te réveillant, mais tu étais agitée et tu pleurais, alors... je me suis dit qu'il fallait mieux que je te réveille...
– C'est... toi qui m'a sortie de là... ? »
Béatrix toussa après avoir parlé. Elle avait mal à la gorge d'avoir trop crié et pleuré. Nabil s'approcha, mais n'osa pas trop avancer vu comment elle avait rejeté sa main après qu'il l'ait posée sur son épaule pour la réveiller. Mais son amie se jeta dans ses bras. Elle recommença à pleurer.
« Merci, Nabil... »
Le garçon décida de s'asseoir à côté de son amie. Il passa une main dans son dos, l'autre dans ses cheveux et la réconforta autant de temps qu'elle avait besoin.
Après sa crise de larmes, Béatrix alla dans la salle de douche pour changer de pyjama, puis se réinstalla dans le lit, assise le dos contre le mur, la couette sur ses jambe. Nabil lui prépara un petit chocolat chaud avec ce qu'ils avaient dans la chambre d'hôtel pour ça.
« Ta température est un peu tombée, même si ta fièvre a pas totalement disparu. La docteur a dit que c'était probablement dû à la fatigue, expliqua le garçon en tendant la tasse chaude à son amie.
– Qu'est-ce qui s'est passé ? Demanda la châtaine en soufflant sur le liquide chaud.
– Tu t'es évanouie. Rosemary a appelé une docteur, qui est venue t'examiner. Après qu'elle nous ait dit que t'avais rien de grave, le type de l'accueil nous a aidés à te monter jusqu'à ta chambre. La docteur et Rosemary t'ont changée. Et Rosemary s'est occupée de tes Pokémon, Sakura est avec elle. La pauvre Sancoki était tout aussi perdue que nous, et en plus, elle était sur ton épaule quand tu as commencé à hurler...
– Désolée... Et toi, qu'est-ce que tu fais ici ?
– Oh, je... je voulais pas te laisser toute seule alors que t'étais malade. Rosemary a essayé de prendre la relève pour que je dorme un peu, mais j'y arrivais pas, donc je suis resté ici...
– Merci d'être resté, Nabil. Je sais pas ce que j'aurais fait si t'avais pas été là lorsque je m'étais réveillée...
– C'est rien. J'ai échoué une fois à être là pour toi... je recommencerai pas. »
Cette phrase arracha un petit sourire à Béatrix.
« Mais Trixie... qu'est-ce qui t'es arrivé ? »
La châtaine se paralysa. Ses doigts se crispèrent sur la tasse. Son regard se figea dans une expression d'horreur. Sa respiration devint irrégulière.
« Trixie ! Trixie, tu m'entends ? »
Elle ouvrit la bouche, mais la referma. Sa voix restait bloquée dans sa gorge alors que l'annonce de l'arrivée de sa mère à Galar passait dans sa tête. Nabil se redressa précipitamment et posa ses mains sur les joues de son amie pour tourner son visage vers lui.
« Trixie ! »
Elle redescendit sur terre. Son expression se détendit un peu, et elle reprit le contrôle de sa respiration. Nabil poussa un léger soupir de soulagement en voyant ça. Puis il fut étonné en voyant son amie poser sa main sur la sienne. Elle appuya doucement sa joue dessus en fermant les yeux. Le garçon sentit ses joues chauffer et son cœur battre plus vite. Béatrix fut rassurée de sentir le contact de la paume de Nabil contre sa joue. Cela l'apaisait un peu.
La châtaine lâcha bientôt le garçon. Elle posa ses mains sur la couette et serra les poings. Elle baissa la tête. Elle se mordit la lèvre avant de parler.
« Nabil, ma... »
Béatrix déglutit péniblement.
« Ma mère va venir à Galar... Et je crois qu'elle va essayer de venir me voir. »
Nabil écarquilla les paupières. Il se souvint de tout ce que la jeune fille lui avait raconté sur cette femme. Il comprenait pourquoi elle avait été autant perturbée. Sans réfléchir, il s'empressa de prendre son amie dans ses bras et les serra fortement contre elle.
« T'en fais pas, Trixie ! Quoi qu'il arrive, je la laisserai pas s'approcher de toi ! Je ferai tout pour que t'aies pas à la croiser ! Tu crois que ta tante lui dirait...
– Anne ne lui dira pas où je suis... Elle déteste ma mère, et elle sait que je ressens la même chose. Mais ma mère va sûrement utiliser le Défi des Arènes... les matchs sont diffusés en direct... »
Béatrix enfouit sa tête dans le creux de l'épaule de Nabil et serra le pull du garçon entre ses poings.
« Alors... on peut attendre qu'elle reparte ? Faire autre chose... Elle sera repartie avant la fin Défi des Arènes ?
– Je pense, oui. Tu as sûrement deviné, mais ma mère, c'était la mannequin à la télé... A ce propos, désolée d'avoir crié comme ça...
– T'inquiète... Tu veux faire quoi, du coup ? »
Béatrix se décolla de Nabil. Elle avait la tête baissée, et ses mains tremblaient.
« Je veux... voir ma mère.
– Quoi ?! Mais... »
Le garçon remarqua alors à quel point son amie semblait déterminée, ce qui le prit de court.
« Nabil, je... je t'ai déjà dit que mon premier Pokémon, on me l'avait enlevé, non... ?
– O-Oui, tu me l'as dit, mais qu'est-ce que... Non, ne me dis pas que !
– C'est ma mère qui me l'a prit. Elle l'a encore avec elle aujourd'hui, je le sais, comme c'est un Pokémon élégant, elle l'utilise pour sa carrière... Je veux le récupérer. Je veux au moins essayer... »
Nabil serra la mâchoire. Plus il en apprenait sur la mère de son amie, plus il la détestait. Comment avait-elle pu faire autant de mal à une personne aussi adorable que Béatrix ? Cela le dépassait complètement. Et il détestait voir la jeune fille comme ça. Elle semblait si frêle, si fragile. Elle donnait cette impression qu'elle allait disparaître. Il avait déjà ressenti ça à Skifford, et il avait peur que cela finisse par arriver. Il se demandait si la mère de Béatrix n'allait pas essayer de l'emmener de force... Il posa sa main sur le poing tremblotant de son amie.
« Très bien. Tu peux compter sur mon aide. On ne laissera pas ta mère s'en tirer comme ça !
– ... Merci, Nabil. Je ne sais vraiment pas ce que je ferais sans toi... »
Un petit silence passa.
« On devrait dormir, maintenant... Surtout que ça se voit que t'es épuisé, Nabil.
– Ah ah... Je vais rester avec toi.
– Hein ?
– Ouais, j'vais installer mon sac de couchage. Comme ça, si t'as un problème, je suis juste là.
– Tu devrais dormir dans un vrai lit... Tu as besoin d'une bonne nuit de sommeil, dormir sur le plancher ne va pas t'aider.
– T'en fais pas, à force de dormir à la belle étoile, on s'y habitue, non ? Une nuit de plus ou de moins sur un sol dur va pas changer grand-chose !
– Nabil ! Ta nuit va déjà être courte... Je t'appellerai si j'ai un problème, O.K ?
– ... Bon, d'accord. Mais tu me promets que tu le feras, hein ? Tu n'essaieras pas de me le cacher...
– Promis...
– Bon... Je te fais confiance, hein. T'as besoin de quelque chose avant que je m'en aille ?
– Hum... Ma peluche Moumouton. Elle est dans mon sac... »
Le garçon s'empressa de la sortir et la donna à son amie. Celle-ci s'allongea, se recouvrit de la couette et serra contre elle le gros doudou.
« T'avais pas dit que l'encens que je t'avais offert la dernière fois t'aide à bien dormir ?
– Si... Mais je n'en ai plus.
– Ça tombe bien !
– ... Comment ça ? »
Nabil fouilla dans son sac, et en sortit un joli récipient à encens vert émeraude, qu'il montra fièrement.
« Tu... Tu as racheté de l'encens Fleur ? Quand ça ?
– A Old Chister, quand on est allé au marché. Je voulais te l'offrir, mais j'ai pas réussi à trouver le bon moment... Je pense qu'y a pas mieux que maintenant !
– ... Merci, Nabil.
– De rien ! »
Le garçon alluma l'encens, qui commença à diffuser une douce odeur fleurie à travers la pièce. Béatrix sentit son cœur se calmer un peu. Alors que son ami se retournait pour s'en aller, elle angoissa soudainement et attrapa sa main. Surpris, il se retourna.
« Trixie... ?
– Nabil, tu... tu ne m'abandonneras pas, pas vrai ? »
La voix de la châtaine était toute faible. Son ami en fut surpris. Puis il fronça les sourcils et serra légèrement la main de la jeune fille.
« Plus jamais. »
Lorsque Béatrix se réveilla le lendemain matin, sa fièvre était totalement tombée. Elle se leva pour aller passer un peu d'eau sur son visage. Même avec Nabil qui l'avait réconfortée, elle avait eu une nuit pas terrible ensuite. Heureusement, elle n'avait plus eu de cauchemars quand même... Mais elle avait toujours l'impression de sentir les chaînes à ses poignets.
Béatrix ferma le robinet et releva la tête. Elle eut un sursaut en voyant son reflet dans le miroir. Elle ferma immédiatement les yeux et tourna la tête. Son cœur battait la chamade alors qu'elle repensait à l'horrible sentiment qu'elle avait éprouvé lors de son affreux rêve. Elle se mordit les lèvres et se dépêcha d'aller se changer.
Mais lorsqu'elle arriva au moment de choisir ses vêtements, elle se paralysa.
Nabil frappa à la porte de la chambre de Trixie, Rosemary à ses côtés.
« Trixie ? Tu es prête ? »
Aucune réponse ne leur parvint. Ce qui était étrange, vu que leur amie leur avait envoyé un message pour dire qu'elle était levée et qu'elle se préparait.
Sakura, qui se trouvait jusque là sur l'épaule de Nabil, sauta sur la clenche de la porte pour l'ouvrir. Elle était beaucoup trop inquiète pour sa dresseuse pour attendre une minute de plus.
« Sakura ! » S'exclama Nabil, qui n'avait pas réussi à l'arrêter.
Rosemary s'approcha de l'entrebâillement de la porte, sans pour autant totalement l'ouvrir.
« Trixie, t'es là ? On peut entrer ? » Demanda-t-elle.
Toujours rien. Puis ils entendirent la Sancoki pousser un cri de surprise, inquiète. Nabil eut un sursaut et n'attendit pas une seconde de plus. Il poussa la porte et s'empressa d'entrer.
« Trixie ! Qu'est-ce qui se passe ?! »
Rosemary entra à son tour et ferma doucement la porte. Elle écarquilla les yeux en voyant son amie, assise sur le lit, recroquevillée dans la couette. Elle avait la tête baissée, et la releva à peine pour voir ses amis entrer. Ses yeux étaient rouges d'avoir pleuré. Sakura était allée se blottir contre la joue de sa dresseuse.
« Rosie, Nabil... » Dit-elle d'une voix étouffée.
Elle enfouit de nouveau sa tête entre ses bras. Nabil s'assit à côté d'elle et posa une main dans son dos. Rosemary s'avança pour les rejoindre.
« Trixie... t'as fait un autre cauchemar ? »
Elle secoua mollement la tête de droite à gauche.
« Alors qu'est-ce qui ne va pas ? Demanda doucement Rosemary.
– ... Je peux pas m'habiller, expliqua-t-elle d'une toute petite voix.
– Hein ? Comment ça ? S'étonna Nabil.
– Je veux pas m'habiller dans le style simple que ma mère aime. Je veux pas. Mais... j'arrive pas à mettre les vêtements que j'aime. J'arrive pas à les mettre sans avoir peur...
– Mais Trixie, tu les as déjà mis et t'as pas eu de problèmes !
– Je sais ! Et je veux les mettre ! J'étais tellement fière de pouvoir mettre des tenues que j'aime... Mais... »
Béatrix déglutit péniblement. Ses larmes mouillaient les manches de son pyjama.
« ... Je ne peux pas. »
Et maintenant, c'est officiel, vous me détestez :)
J'espère que ce chapitre vous a plu quand même. Très joyeux, comme vous l'aurez remarqué :D
Bon, à part ça, j'ai deux petits trucs à dire...
Déjà, je vous aime. Je vous l'ai déjà dit, et je vous le redis encore : je vous aime. Vous êtes les meilleurs, je vous adore. Dans le bonus précédent, je m'étais préparée, vraiment, à lire ce que vous n'aimiez pas sur mon histoire. Je m'étais préparée psychologiquement, hein. Mais ce que vous aimez pas, c'est que je fasse des méchants antipathiques, et des scènes qui vous font pleurer (ce qui est un immense compliment) ! Vous m'avez submergée de tout ce que vous aimez dans mon histoire, et sachez qu'en lisant tout ça, j'étais presque en train de pleurer et je sautillais à travers tout mon appart'.
Donc merci. Je vous aime de tout mon cœur, vois êtes des amours (*꒦ິ꒳꒦ີ) ♡♡♡
Après ça, vous pouvez être certains que je vais donner mon maximum pour continuer à vous donner des chapitres de qualité ! Je ne vois même pas comment je pourrais perdre de nouveau confiance en mon écriture avec tout ce que vous m'avez dit (/▽\*)。o○♡
Après ce petit moment émouvant, je voulais aussi vous dire que j'ai plusieurs projets de fanfictions Pokémon en attente. J'ai publié leurs résumés dans mon Rantbook, où je vous laisse voter pour quelle histoire vous préférez ! Celle qui aura le plus de votes sera celle que j'écrirais en priorité (b ᵔ▽ᵔ)b
(Quelques uns sont déjà au courant, mais j'ai bien conscience que tout le monde ne suit pas mon Rantbook. Mais comme vous lisez au moins une fanfiction Pokémon (vous êtes ici, après tout), alors je me disais que ça pourrait intéresser...)
Voilà pour cette longue note de l'auteure ! N'hésitez pas à me dire à quel point vous avez adoré ce chapitre, et je vous dis à jeudi prochain ! (人^▽') ~☆
Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro