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25

Je tortille nerveusement mes doigts en arpentant la salle à manger. Mon anxiété est si intense qu'elle déborde, impossible à maîtriser.

Ethan est parti chez le médecin et j'ai peur du résultat. Ça fait deux heures qu'il n'est pas rentré et même s'il essaye de me rassurer par message, la boule d'angoisse reste présente.

J'ai délaissé mon appartement, il y a maintenant plusieurs semaines et j'ai déposé un arrêt maladie à mon travail depuis plus d'un mois pour rester à ses côtés.

Les médecins voulaient le garder à l'hôpital, mais il a refusé catégoriquement en employant des mots qui m'ont rappelé la triste réalité.

" – Je veux passer mes derniers moments chez moi, auprès de ma copine."

Je grimace en me souvenant de sa voix ferme et lorsque j'entends la poignée de la porte d'entrée descendre, je me dirige vers lui avec la boule au ventre.

Angoissée, je lui demande des nouvelles. Son visage est fermé et ma poitrine se compresse.

Il secoue la tête et m'annonce de but en blanc :

– J'arrête la chimio.
– Quoi...? demandé-je dans un murmure douloureux.

Affaibli, Ethan s'approche de moi, il tente de tenir mes mains, mais je relâche mes bras le long de mon corps, démunie de toute force mentale.

– Oui, mais ça va aller, ne t'en fais pas.

Ces mots font bourdonner mes oreilles, non ça ne va pas aller.

Et j'en ai marre de faire semblant que tout va bien, j'en ai marre qu'il fasse semblant.

– Comment ça, Ethan ?

Il se tient la tête de ses deux mains maigres et la lève vers le ciel en soupirant.

– Je n'ai pas le choix, c'est comme ça, dit-il en haussant les épaules.

Pas le choix ?

Mes épaules se crispent et ma vue se trouble.

– Comment ça, pas le choix ?

Je contracte ma mâchoire, mon ton est plus froid que ce que je ne l'aurais voulu, mais je ne peux pas accepter cela.

Impossible.

– Tu veux que je te dise quoi, Elena ? Ce n'est pas moi qui choisit et il est hors de question que je pourrisse à l'hôpital !

Je recule face à l'atrocité de ses paroles qui me blessent et des larmes me montent aux yeux, malgré moi.

Il souffle et s'excuse, maladroit.

– Tu ne peux pas abandonner, tu n'as pas le droit !

Ils n'ont pas le droit.

Ethan pince les lèvres alors que mon menton tremble. Je supplie le Seigneur pour que ce ne soit qu'un cauchemar, un atroce cauchemar.

La douleur se dessine sur les traits de mon visage, mes tempes battent et ma mâchoire se crispe tellement que je crains de me briser les dents.

Ce n'est qu'un pur cauchemar, rien d'autre.

Il s'adosse contre le mur de l'entrée et baisse les bras, vaincu. J'essuie rageusement la goutte salée qui vient de perler à mon œil.

– Ce n'est pas possible, Ethan ! Il doit y avoir une solution, on va trouver ! Tu sais quoi ? On va contacter un autre médecin et puis... 

Un sanglot s'échappe de ma gorge, je porte la main à ma bouche pour essayer d'en empêcher un autre de sortir.

– Tu ne peux pas abandonner, tu n'as pas le droit, tu m'entends ?! On va voir quelqu'un d'autre, il nous faut plusieurs avis ! J'ai regardé sur internet et il...
– Elena, m'arrête-t-il.

Je le jauge du regard.

– Non, non Ethan.

Je m'approche de lui, la fureur brûle dans mon regard.

– Ne t'avise même pas d'abandonner, il en est hors de question... 

Ma voix se brise.

– Ils n'ont pas le droit de faire ça...

Le monde s'effondre autour de moi, mes jambes ne me portent même plus, je tombe à genoux, comme si la gravité s'était décuplée.

Ethan accourt vers moi alors que je laisse ma douleur interne s'exprimer extérieurement.

Je ne peux pas accepter sa perte, c'est au-delà de mes capacités.

Pas lui...

Une angoisse profonde prend possession de mon être. J'essaye de calmer ma respiration saccadée, mais je n'arrive plus à respirer. Je tiens ma poitrine en essayant de chercher de l'air.

" – J'arrête la chimio."

Ses mots tournent en boucle dans ma tête, ils m'écorchent tels des couteaux aiguisés.

– Calme-toi, Elena.

Il s'agenouille devant moi, prend mes mains tremblantes et pose son front contre le mien.

– Je t'en supplie, reprends ton souffle. Inspire avec moi !

Je fixe ses mains et les portent à ma bouche.

Je ne peux pas le perdre.

Il n'est plus l'homme que j'ai connu ; cet être mystérieux qui m'irritait tant, celui contre qui je devais me battre pour gagner le concours ou qui se croyait supérieur à moi.

Il est devenu si renfermé, si malade.

– On va trouver une solution, me rassuré-je. Il y en a toujours une, il ne faut pas abandonner...

Je ne cesse de marmonner.

– Jamais abandonner...
– Calme-toi mon cœur, s'il te plaît.

Je secoue la tête, je ne peux pas le concevoir.

Ma crise d'angoisse s'amplifie, je n'arrive plus à trouver d'air. Je me tiens la gorge, apeurée, les genoux tremblants.

Je ne peux pas perdre la lumière que Ethan m'a apportée. Je ne peux pas le perdre.

– Calme-toi, Elena. S'il te plait.

L'air se raréfie encore, ma gorge est enserrée par des chaînes tranchantes.

– Elena ! Regarde-moi, mon amour, s'il te plait.

J'entends sa voix mais je n'arrive pas à m'accrocher à elle, elle va bientôt m'être enlevée.

– Calme-toi, c'est une bonne nouvelle. Écoute-moi, c'est une bonne nouvelle !

Je relève la tête, le visage baigné par les larmes et le souffle court.

– Quoi ? balbutié-je, totalement perdue. Qu'est-ce que tu racontes ? demandé-je difficilement.
– Je n'ai plus besoin de chimio parce que miraculeusement, je vais mieux. La tumeur s'est dissipée grâce à elle.

Confuse, j'ai un mouvement de recul et j'essuie rapidement mes joues mouillées. 

– Mais qu'est-ce que tu racontes ?! Ce n'est pas du tout le cas ! m'énervé-je en prenant une grande inspiration. Tu as de moins en moins d'équilibre, tu vomis plus qu'avant et puis tes crises ont redoublé !

Il me serre fort et pose son menton sur ma tête où des cheveux ont déjà poussé.

– Extérieurement non et les prochains jours à venir seront sûrement pires, le temps que mon corps s'habitue à l'absence de traitement mais j'irais mieux, Elena. La tumeur a disparu miraculeusement ! C'est ce que le médecin m'a dit.

Désorientée, je me lève lentement et il me prend dans ses bras. 

Mais mes bras restent le long de mon corps, je ne comprends pas...

– Je vais mieux, me chuchote-t-il dans l'oreille. Je guéris, mon coeur.

J'écarquille les yeux et entoure sa taille de mes bras, hésitante. Ma respiration se calme, je pose ma tête sur son épaule.

– Tu es sûr ? demandé-je la voix cassée.

Il hoche la tête et il me porte du mieux qu'il peut en embrassant mon cou.

– Je guéris, Elena, répète-t-il dans mon oreille. J'ai essayé de te le dire, mais tu ne m'entendais pas.
– Mais comment est-ce possible ?

Le survivant prend ma tête entre ses grandes mains et m'embrasse le front.

– C'est un miracle, mon coeur. Un miracle...

Je ferme les paupières, ma crise s'est calmée mais malgré moi, je ressens toujours ce poids oppressant dans ma poitrine.

Il se décale un peu et essuie avec son pouce mes larmes séchées.

– Ça va aller, d'accord ?

Je hoche la tête et pour la première fois : mon sourire n'est pas sincère. Car, malgré ses paroles rassurantes, cett excellente nouvelle, un doute s'infiltre dans mon esprit. C'est difficile de s'accrocher à cet espoir après des mois de désespoir.

Et si ce 'miracle' n'était qu'une illusion passagère ?

Mais je n'ose pas lui en parler, de peur de briser son sourire...

***

Tenant le bras de Ethan, je monte les marches, habillée d'une robe rouge. Ma coupe garçon me donne un style fésculin que je trouve incroyable.

Un décolleté plongeant dévoile ma poitrine sans pour autant en faire trop et j'ai accessoirisé cette dernière d'un long collier.

Des escarpins vernis noir ont fait l'affaire, nous nous dirigeons vers le restaurant luxueux où il nous a réservé une table.

Ethan est vêtu aussi élégamment que moi, il a bien insisté sur le fait qu'il fallait être resplendissants ce soir. Nous devons fêter sa merveilleuse guérison.

Le restaurant gastronomique "La réserve de Nice" nous offre la vue sur le couché de soleil qui commence à être caché par les vagues.

Les nuances de couleurs me font penser au Kenya et j'esquisse automatiquement un sourire.

Je place ma main sous mon menton et regarde l'horizon, des étoiles plein les yeux.

Ethan se retourne, regarde le tableau vivant puis m'imite.

– Je pense au...
– Kenya ? me coupe-t-il.

Je penche ma tête sur le côté et hoche la tête.

– C'était incroyable. Je suis nostalgique parfois de cette période, ça me manque.
– La période où on se détestait ? Je peux recommencer, tu sais ? Ce ne sera pas forcément compliqué.

Je roule des yeux.

– Faut se calmer Tarzan, je te rappelle que tu as dormi dehors pendant un moment.

Il écarquille les yeux et semble se rappeler parfaitement ces nuits interminables.

– C'était horrible, ricane-t-il.

Le serveur nous dépose notre plat et nous le remercions.

– Elle me manque parfois.
– Faith ? souris-je.

Il confirme.

– Et dire qu'elle t'avait envoyé dormir au bout du village, me moqué-je.
– Comme quoi, parfois, les plus belles relations ne commencent pas toujours bien, dit-il en faisant allusion à la nôtre. 

Je confirme en lui tenant la main.

– Tu lui parles parfois ?
– Rarement, je pense lui envoyer un message prochainement. Je veux prendre des nouvelles de la tribu aussi.

Je bois mon verre de soda et j'acquiesce.

– Tu me donneras des nouvelles.
– Tu sais que parfois tu me fais penser à elles.

Je l'interroge du regard.

– A ces femmes combattantes, courageuses, qui profitent de chaque instant de la vie malgré leurs passés et leurs épreuves.

Je pince les lèvres et prends une bouchée de mon steack.

– On n'en parle jamais, mais comment tu te sens ?
– Par rapport à quoi ?
– Ta mère. 

Je hausse les épaules en ignorant mon sentiment de culpabilité et de colère.

– Je n'ai aucune nouvelle depuis.
– Et tu ne veux pas en avoir ?

Je réponds négativement.

– Elle m'a fait trop de mal, Ethan.
– Je sais et je ne te demande pas de rester en contact avec elle. Mais prends de temps en temps des nouvelles. On ne sait jamais de quoi demain sera fait , mon coeur.
– Tu as sûrement raison, dis-je seulement.

Il entrelace nos doigts.

– Tu es magnifique aujourd'hui, me complimente-t-il.
– Seulement aujourd'hui ? le taquiné-je.

Il confirme et je n'ajoute rien.

Ma langue me brûle, je veux lui demander des explications concernant sa fabuleuse guérison, mais je me retiens. Je ne veux plus parler de ça, bientôt, cette histoire appartiendra au passé.

Nous passons la soirée à discuter et à rigoler et malgré sa fatigue très intense, nous marchons vers la plage, mains jointes.

Les mouettes planent dans le vent frais du début de mois de juin qui caresse les vagues et les étoiles dans le ciel scintillent de mille feux.

On s'assoit sur un banc et je me tourne vers lui pour imprimer son visage dans mes souvenirs.

– Tu regardes toujours Alya ?

Ethan sourit de toutes ses dents.

– Mon étoile ?

Je hoche la tête.

Je n'oublierai jamais l'expression qu'il a eu lorsqu'il m'a avoué que la grande Ours était l'étoile qui veillait sur lui depuis qu'il est petit : Alya.

– Tu es devenue mon étoile. La plus belle chose qui me soit arrivée.

Il prend un air sérieux et mes lèvres s'étirent d'un sourire sincère.

– Il en est de même pour moi, Ethan.

Il secoue frénétiquement la tête.

– Tu ne comprends pas, chaque moment passé à tes côtés depuis notre rencontre restera à jamais gravé dans ma mémoire.

Je penche ma tête sur le côté, attentive.

– Chacune de tes paroles tournent en boucle dans ma tête et tu resteras la seule personne que je souhaite écouter pendant des heures.

Mon être s'emplit d'une sensation de plénitude  que je ne connais qu'en sa compagnie.

– Tu me procures des émotions que je ne peux contrôler. Et, près de deux ans plus tard, je réalise que si je te détestais, c'était parce que je t'aimais bien trop.

Le silence m'envahit tandis que l'amour me tourmente.

– Tu m'as prouvé que tu serais là dans la maladie et dans la guérison. Dans la tristesse et dans la joie et je veux te prouver par tous les moyens, Elena, que je t'aime tellement que tu es mon astre de lumière ici-bas. Que je regrette de ne pas t'avoir connue des années plutôt. Que je suis tellement fier de toi.

Des frissons hérissent ma peau.

– A cause de mon beau-père et de ma mère, je n'ai jamais cru en l'amour. Mais en nous voyant, je comprends enfin ce que veut vraiment dire, aimer. Ce sentiment qui nous fait perdre le contrôle et la raison. Celui qui nous fait perdre l'équilibre face à toute rationalité.

Je déglutis lorsque je vois son regard brûlant ancré dans le mien, il met un genou à terre, malgré son état de faiblesse.

– Mademoiselle Elena Durant, voulez-vous devenir Madame Elena Dubois ? Je sais que mon nom de famille est aussi pourri que le tien, se moque-t-il. Mais je veux que nous soyons réunis ici-bas et dans l'au-delà.

Et pour ne pas changer... mon cœur rate un battement.

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