Il y a une jeune femme de dos, ses longs cheveux noirs flottant dans la nuit. Ses mains tremblent, ses lèvres se pincent. Car devant elle, dans la nuit noire, les trains défilent. Heure après heure, flocon après flocon. Mais pourtant celui qu'elle attend, désespérément, n'arrive pas.

Il y a une jeune femme assise de dos sur le banc. Sur ses maigres jambes, s'entassent des petits monticules de flocons. Elle a le regard vide de toute expression, de tout sentiments.

Mais pourtant la jeune femme, immobile depuis des heures, des jours, se lève soudainement. Là, sur le quai, un groupe d'hommes et de femmes en uniformes sortent doucement d'un train. Tout leurs visages sont fermés, impassibles, malgré leurs familles qui pleurent devant eux. L'un deux se détache du groupe, les yeux vides, et s'approche de la jeune femme aux cheveux sombres comme la nuit. Dans ses grandes mains usées, abimées, il y a une chapeau, un képis, avec,  sur le coté, un corbeau dessiné au feutre noir. La jeune femme, paniquée, lève ses yeux du képis, de son képis, et croise le regard de l'homme. Ses petit yeux brun sont traversé par une multitudes d'émotions. Par de la honte, de la tristesse mais, surtout, par du regret. Un regret profond, un regret que l'on adresse à une personne partie, pour toujours. 

La jeune femme se retourne, ses mains, blanches comme la neige, tendu contre ses maigres jambes. Et elle pars.

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L'homme a t-il besoin de croire. Une question parmi tant d'autres. Mais pourtant si importante. La réponse serait sans doute oui, la jeune femme en est le parfait exemple. Car dans, cette nuit profonde, deux pierres sont cote à cote, l'une grande, en marbre. Décorée de tout les côtés mais, surtout, entretenue. L'autre, plus petite, en pierre quelconque et habillé d'herbes mortes. Une personne comme vous et moi, n'aurait pas compris le rapport entre cette question, et ces deux tombes.
Et pourtant, la personnes gisant sous la deuxième, doit ses derniers jours de vie à une chose. L'espoir. L'espoir de revoir son frère, à la fin de l'hiver.

Une cloche sonne, et sur la petite tombe, il y un flocon, le millionième.

Et l'hiver est terminé.