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32. Je suis déjà mort

Elijah :

Je suis en rogne, en colère. Je comprends son état, mais comment peut-elle imaginer que j'ai fait quoi que ce soit à dessein ? Je ne sais ni comment la rassurer ni comment la consoler. Elle se sent impuissante dans mon monde, mais je ressens la même chose dans le sien. J'ai le sentiment que quoi que je fasse, je ne parviendrai jamais à effacer ses craintes. Je quitte la salle de bain et me dirige dans ma chambre le pas lourd.

Mon regard se perd sur le lit. Même là, je ne sais comment chasser ses mauvais rêves. Je soupire et récupère une chemise dans mon armoire. Je ne peux m'empêcher de sourire en voyant l'état dans lequel elle l'a laissée lorsqu'elle a voulu m'emprunter un T-shirt. Tout est sens dessus dessous. Ce n'est pourtant pas compliqué, non ? Je me rends compte que nous allons devoir nous adapter si nous souhaitons cohabiter tous les deux le restant de nos jours, enfin tout du moins les siens. Je ne pense pas au fait qu'un jour, elle sera bien plus vieille que moi, que je ne vais pas changer alors que le temps fera son œuvre sur elle. Nous avons pour l'instant assez à gérer ici, à Seattle.

Je boutonne le dernier bouton de ma chemise lorsque j'arrive enfin dans le séjour. Et si j'allais la voir, est-ce qu'elle me repousserait ? Mon regard divague sans savoir où s'arrêter quand un détail m'interpelle. Le bout de papier n'est plus sur la table. Il y était, j'en suis certain. La panique m'envahit lorsque je réalise qu'elle a dû le prendre. Ça ne peut être qu'elle. Je traverse la pièce et m'approche précipitamment de la porte lorsque deux gardiens apparaissent sous mes yeux.

La surprise me fait faire un bond en arrière. Comment ont-ils fait ?

— Elijah, vous êtes assigné à résidence jusqu'à votre prise de poste auprès d'Ezekiel et Micah, m'annonce le premier.

— Comment êtes-vous rentrés chez moi ? ragé-je.

— Pensez-vous réellement qu'un seul endroit puisse nous être inaccessible ? Ce genre de protection ne fonctionne pas sur nous, répond le deuxième.

Les deux gardiens se postent devant la porte et prennent une posture défensive. Ils pensent vraiment que je vais les laisser faire ? Que je vais rester là sans bouger pendant que ma copine est en danger ?

Je me précipite sur le premier et mon poing s'abat dans ses abdos. Il ne moufte presque pas, mais il n'a pas vu ce dont je suis capable lorsque j'ai la rage. Le deuxième disparaît et, au mouvement dans mon dos, je comprends qu'il s'est téléporté. Ils ont clairement un avantage sur moi si leurs pouvoirs fonctionnent ici. J'ai juste besoin d'un peu d'avance pour sortir. Je dois juste sortir de ce putain d'appartement.

Celui derrière moi m'attrape par le cou tandis que ma main se lève pour faire voler l'autre, mais là encore mes pouvoirs ne fonctionnent pas. Saleté de protection obligatoire. Je saisis alors le but de celle-ci. Prendre par surprise, pouvoir cueillir un ange rebelle sans que celui-ci ne puisse se défendre. On nous fait croire que c'est pour notre sécurité, mais c'est complètement faux.

L'ange face à moi s'avance dans ma direction et le haut du corps toujours retenu par celui dans mon dos, je me contente de lever ma jambe en l'air. Visiblement il ne s'attendait pas à ce que je sois bon au corps à corps puisqu'il n'a pas le temps de se défendre. Mon pied vient s'abattre contre sa tempe et le mets K.O. Comment ça a pu être aussi facile ?

Je me raidis lorsque la prise sur mon cou s'accentue. Si vaincre le premier a été étonnamment facile, je me doute que pour le deuxième, ce sera une autre paire de manches.

Je m'accroche à ses bras et le fais passer par-dessus mon dos. Il n'a pas le temps de toucher le sol qu'il disparaît. Je me retourne vivement pour me coller au mur. Hors de question que je le quitte des yeux, je ne vais pas lui laisser plus de chance qu'il n'en a déjà.

À l'autre bout de la pièce, il se redresse et laisse ses ailes apparaître. Merde. Son halo.

Il va me faire cramer, c'est sûr. Il s'approche de moi et là, je sais que je n'ai aucune chance de m'en sortir. Charleen, pensé-je en tournant la tête vers l'horloge.

— C'est trop tard pour elle, s'amuse le gardien.

— Trop tard ?

— Dans quelques secondes, elle sera morte.

— Ce n'est pas...

Mes mots restent suspendus en l'air lorsque je comprends que ce n'était qu'un leurre. Ils nous ont tendu un piège. Elle était la cible première.

Un mouvement à ma droite attire le regard de l'ange face à moi et je me précipite sur lui pour lui faire une clé de bras. Je ne sais comment, mais je parviens à le clouer au sol, sur le ventre. Je pourrais le tuer, ce serait rapide et bref, mais je sais que ça n'arrangerait pas mon cas.

Un hurlement déchirant menace mes tympans d'exploser lorsque j'arrache ses ailes.

— Ils t'en offriront une nouvelle paire, ne puis-je m'empêcher de le rassurer.

Je n'ai pas le choix, sans ces pouvoirs, il ne pourra rien contre moi. Le deuxième se redresse lentement, sans doute encore désorienté. Je l'ignore et les mains ensanglantées, j'ouvre la porte pour me retrouver dans le couloir. Je n'attends pas pour me téléporter là où l'accident de Malcolm doit avoir lieu.

Lorsque j'arrive, la scène est figée et je me précipite pour la rejoindre. Pitié, faites qu'il ne soit pas trop tard. J'aperçois Dean dos à moi et je suis soulagé de savoir qu'il était là, qu'il a sûrement pu empêcher l'inévitable. Mais la tête qu'il fait lorsqu'il se retourne pour me faire face n'annonce rien de bon.

— Je suis désolé, m'annonce-t-il larmoyant. Ils m'ont tendu un piège, je me suis échappé trop tard.

Mes sourcils se froncent et je secoue la tête. Je suis la direction de son regard et mon cœur explose, il se fissure lentement jusqu'à s'échouer à mes pieds. Je cours dans sa direction, mais j'ai l'impression qu'à chaque pas que je fais, elle s'éloigne de moi, que je n'arriverai jamais à l'atteindre. Lorsque j'arrive enfin, mes genoux viennent buter contre le sol quand je me laisse tomber devant son corps disloqué.

— Charleen, l'appelé-je la voix éraillée.

Mes mains se posent sur son visage, pour qu'elle sente ma présence, pour qu'elle soit rassurée. J'ai peur d'aggraver son cas si je la bouge, alors je me contente de lui caresser le visage de mes mains tremblantes, de retirer les mèches qui la cachent à mes yeux, d'essuyer le sang qui s'écoule de son nez et du coin de ses lèvres. Ma respiration est hachée, désordonnée, mon cœur, lui, est resté aux pieds de Dean. Je tâte son crâne et je retiens un haut-le-cœur lorsque mes doigts entrent en contact avec une substance visqueuse.

— Bébé, tenté-je à nouveau. Ça va aller, je suis là.

Le dernier mot s'étouffe dans un sanglot et je tente de garder mon sang-froid, mais j'échoue lamentablement.

Ma tête se niche contre sa poitrine et mes mains s'agrippent à son corps avec force. Je la soulève pour la prendre dans mes bras, pour sentir son souffle, entendre son cœur, mais elle ne ressemble plus qu'à une poupée de chiffon, sans vie, sans âme. Je sanglote en hurlant de douleur. Le froid m'envahit et j'ai l'impression de crever. Comment peut-on supporter une douleur aussi intense ?

— Elijah ?

Mon cœur tambourine lorsque je reconnais sa voix. Je ne retiens plus les larmes et elles coulent avec abondance. Je n'ose pas la regarder, c'est trop douloureux.

— Eli...

Je sens déjà ma poitrine s'échauffer et mon halo prêt à accomplir sa tâche. Elle est bien trop près de moi.

— Va-t'en Charleen, tu ne peux pas t'approcher de moi, je... je ne pourrai pas contrôler mes pouvoirs. Va te cacher. Je viendrai te chercher.

— Eli... sanglote-t-elle.

Mon visage pivote puis mes yeux s'ancrent à ceux de son âme. Elle semble terrorisée, perdue.

— Ça va aller bébé, je vais trouver un moyen de te sauver.

— Je veux rester avec toi, j'ai peur.

— Charleen, tu devrais partir, ajoute Dean. Je vais tenter de retenir ceux qui viendront pour toi, mais pars.

Elle acquiesce, puis se tourne vers moi. Sa silhouette est pâle, presque translucide. Elle ouvre la bouche pour me dire quelque chose, mais finalement se ravise et pivote pour s'éloigner en courant. Je sèche mes larmes, mais elles repartent de plus belle lorsque mon regard se baisse sur son corps sans vie.

— Que vas-tu faire ?

— Les supplier, c'est tout ce qu'il me reste.

— Tu vas à la mort, m'annonce gravement mon ami.

Mon regard ne quitte pas le visage de celle que j'aime.

— Je suis déjà mort, rien ne sert de prétendre à l'éternité si elle n'est plus.

Je me relève et me tourne vers mon ami. Lui que j'avais du mal à supporter quand il a débarqué chez moi a à présent toute ma confiance.

— Je les retiens, je vais la protéger, me promet-il. Prends soin de toi.

Je lui adresse un sourire de façade et je resserre ma prise sur le corps de Charleen. La scène disparaît pour laisser apparaître la grande tour. Ma tête se lève pour l'observer. On n'en voit même pas le bout. Un vertige me prend, moi un ange, mais je ne peux plus reculer. Mon regard se baisse sur son visage sans vie. C'est ma seule chance, ma dernière.

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