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24. Contrat caduc

Elijah :

Caché parmi les nuages, j'arrive enfin là où j'obtiendrai peut-être des réponses, un sursis et, je l'espère, un miracle.

La tour apparaît au loin. Marbrée de blanc, elle fend les cieux, invisible pour l'homme. Son toit traverse les nuages et c'est là que j'atterris. Contrairement à mes déplacements dans le monde humain, mes ailes ici n'ont pas besoin d'être cachées. Bien au contraire, je dois les montrer. Leur couleur, leur taille, chacune de leurs caractéristiques ont une signification. Les plus jeunes ont des ailes plus claires et bien plus petites. Je ne suis pas un très vieil ange, mais suffisamment pour impressionner, pour que mes plumes indiquent un grade élevé.

Je passe les grandes portes ouvertes et longe un couloir immense dont le toit n'est même pas visible. Comme s'il n'y en avait pas. Mes chaussures claquent sur le sol et viennent rompre le silence religieux qui règne dans ces lieux. Un ange de la garde apparaît soudainement sous mes yeux. Ça ne me surprend même pas, j'étais aux aguets et je savais qu'ils ne me laisseraient pas arriver jusqu'à la porte sans que l'un d'eux ne m'accueille.

— Que faites-vous ici, Elijah ?

Bien, il me connaît, ça ira plus vite. Je n'ai pas de temps à perdre et, si on doit m'arracher les ailes, autant que ça soit rapide.

— Je demande à voir Ezekiel, annoncé-je.

Il m'observe avec attention, ses yeux se plissent comme s'il cherchait à savoir si je représentais une menace, puis il opine du chef. Ses sourcils se froncent et je devine qu'il est en conversation mentale avec l'un des Supérieurs. Après une succession de mimiques qui pourraient rivaliser avec celles de Charleen, il se décale puis me tourne le dos. Je comprends sa requête silencieuse et le suis. Nous parcourons le reste du couloir et arrivons enfin au pied d'un grand escalier. Je prétends me sentir à l'aise dans ces lieux, mais je n'y ai jamais mis les pieds. Je feins cette aisance parce que c'est la seule carte que j'ai en main ; s'ils sentent ma peur, ils s'en serviront contre moi. Le garde me laisse au pied des marches et je m'avance. Mes ailes se déploient comme si elles sentaient le danger. Elles ressentent le besoin de s'imposer, de repousser les menaces. C'est un instinct primitif, celui d'effrayer les potentiels prédateurs.

L'ascension est longue, mais elle me laisse le temps de réfléchir à une façon de procéder. J'aurais préféré me téléporter, mais en ces lieux, sur le territoire des anciens, seuls les gardes en ont le droit. Enfin, eux et les êtres Supérieurs. Je suis déjà en mauvaise posture, je ne tiens pas à aggraver mon cas et je suis bien conscient que je suis ici pour une requête.

L'ascension terminée, un long couloir encore plus grand que le premier me fait face. D'immenses statues d'une cinquantaine de mètres m'accompagnent dans ma marche. Elles représentent ceux qui, un jour, régnaient sur ce monde. Les grands dieux, de toutes origines qu'ils soient. Elles sont majestueuses et parées d'or. Moi qui me sens supérieur parmi les humains, je me sens ici insignifiant. Je suppose que c'est l'effet recherché. Ils veulent que les visiteurs comprennent où se trouve leur place, qu'ils ne se croient pas en terrain conquis. Seul un sot le penserait et j'ai beau avoir de nombreux défauts, la bêtise n'en fait pas partie.

Leur posture royale et fière ne m'aide pas à me rendre à l'aise, mais je ne rentre pas les épaules, au contraire. Mon dos se redresse, ma démarche se fait plus assurée et mes ailes se déploient totalement. Leur noir ébène au reflet bleu jure totalement avec l'atmosphère pure qui se dégage de la pièce.

Je m'arrête lorsque j'arrive devant de grandes doubles portes en bois de chêne, je n'ai pas besoin de frapper, je le sens, ils ont conscience de ma présence. Ils n'attendent plus que moi, alors je repousse la première porte et, sans que je n'aie besoin de forcer, les deux s'ouvrent totalement, me dévoilant la salle des trônes.

— Elijah, m'accueille une voix grave qui résonne dans la pièce.

Un frisson me parcourt l'échine, mais je masque mon malaise et m'avance dans la grande pièce carrée, pourvue de seulement deux grandes chaises en or. Leurs trônes pourraient m'impressionner, mais ils m'en ont tellement mis plein la vue jusqu'ici que ce détail me paraît presque insignifiant.

— Vous êtes venus nous rendre des comptes ? me demande celui tout à gauche, un homme à la peau blafarde dont les longs cheveux blonds ont la même teinte que celle de ses plumes.

— Laisse-le parler, Micah, je suis sûr qu'il a une bonne raison pour nous faire l'honneur de sa présence, le coupe celui qui m'a accueilli.

C'est Ezekiel. Si je l'ai déjà vu, je n'ai jamais eu l'occasion de venir lui parler. Ezekiel est le plus grand d'entre nous. Le plus intransigeant, aussi. Il règne d'une main de maître sur notre peuple. Son visage carré contraste avec la douceur qui émane du dénommé Micah. Sa longue chevelure noire fait ressortir sa peau diaphane qui laisse penser qu'il est frêle, mais quiconque s'est renseigné sait qu'il est le plus fort d'entre nous. Ils sont les originaux, les Supérieurs. Autrefois au nombre de quatre, ils ne sont plus que deux. Mais ça, c'était il y a des millénaires.

— Je suis venu au sujet du dossier Elena Pavlova, annoncé-je sans préambules. Vous devez l'épargner. 

— J'apprécie le fait que tu ailles droit au but... Mais pourquoi ferions-nous une chose pareille ? Et comment oses-tu nous demander une faveur alors que tu as failli à ta tâche ?

— Oui, les premières fois étaient inconscientes, vous le savez très bien, me justifié-je. En revanche, l'acharnement dont elle est victime est incompréhensible. J'ai entendu dire qu'elle avait fait l'objet d'un pacte, mais ceux-ci sont révolus me semble-t-il. À moins que vous ayez, vous aussi, failli à votre tâche ? les provoqué-je.

Je sais, je n'améliore pas mon cas, mais ce qui m'est reproché est moindre par rapport à ce qu'ils ont fait. Les pactes ont été abolis et c'est bien pour une raison. Les hommes en abusaient à l'époque où notre présence n'était un secret pour personne. Des anges pactisaient avec les moins scrupuleux, tuant de pauvres innocents pour quelques privilèges. Bien que nous ne nous mélangions plus depuis des siècles, les pactes ont été officiellement abolis il y a seulement vingt ans.

— Ce pacte était tout ce qu'il y a de plus légal. Sa date est antérieure à leur abolition.

Je comprends alors qu'elle a été vendue alors qu'elle n'était qu'un bébé.

— Qui l'a passé ?

— Sa propre mère. La race humaine me surprendra toujours, lâche-t-il blasé.

Comment peut-il prétendre que cela l'affecte alors qu'ils s'entêtent à vouloir attenter à sa vie ?

— Pourquoi ne pas avoir fait votre travail alors ? Pourquoi ne pas vous en être chargé à l'époque ? Pourquoi attendre aujourd'hui ? les questionné-je froidement.

— Il semblerait qu'un ange aussi fou que toi ait décidé de l'épargner, nous avons eu du mal à retrouver sa trace, voilà tout.

— Jusqu'au mois dernier, conclus-je.

Alors, je ne peux rien faire. Je comptais sur l'illégalité de l'échange pour sauver sa peau, mais il n'y a aucune règle concernant les contrats passés avant l'abolition. Pour le peu que je sache, rien ne dit qu'ils soient interdits. Mais je dois tout tenter, alors je poursuis.

— Pourquoi ne pas rompre ce contrat ? Pourquoi ne pas récupérer l'âme qui vous était due ?

— Oh, ne t'en fais pas, nous le ferons et elle finira en enfer, là où tous les traîtres vont, dit-il en accentuant bien sûr le mot traître.

C'est ce que je suis pour eux, ils ont sans doute raison, pourtant je ne pourrais jamais plus leur être fidèle, pas si ça implique la mort de Charleen.

— As-tu conscience de ce que tu as fait, Elijah ?

Je baisse ma tête, conscient que mon heure est proche.

— Mais nous apprécions ton courage, la fille sera sauve, reprend Micah.

— Et moi ? osé-je.

— Tu ne la verras plus. Nous te laissons soixante-douze heures. Après ça, tu travailleras ici. Éternellement, ajoute-t-il.

Son regard me défie de dire non, mais il n'y a que vivant que je pourrais m'assurer qu'ils tiennent leur promesse, alors j'acquiesce. Ezekiel semble déçu de voir que je ne me rebelle pas, mais si disparaître est le seul moyen de la sauver, alors soit. Elle se remettra de mon départ et elle vivra une longue vie heureuse. Toutefois, je ne peux m'empêcher de douter de leur parole.

— N'est-ce pas juste une façon de me faire baisser ma garde ?

— Bien sûr que non. Tu pourras nous être utile ici, et une vie humaine a si peu de valeur à nos yeux. La garder vivante nous indiffère autant que la savoir morte. Soixante-douze heures, Elijah. Romps ton serment et tu y laisseras ton éternité.

Je n'ai que faire de mon éternité, ai-je envie de leur rétorquer. Mais je ne dis mot et les salue avant de leur tourner le dos. Les portes s'ouvrent et quand je les passe, je me retourne pour trouver une pièce complètement vide, la stupeur grandit quand en sortant je me retrouve sur le toit de mon immeuble.

J'observe Seattle d'ici, ses rues animées et un nouveau sentiment m'envahit : l'urgence. Et s'ils m'avaient menti ?

Je m'empresse de tirer sur la porte du toit et descends les marches. Elle doit être rentrée chez elle. Je tambourine avec force à sa porte. Elle ne vient pas et la panique m'envahit. Ce n'est pas normal. Je recommence jusqu'à ce que la porte s'ouvre vivement. Charleen, surprise, me fait face. Moi qui suis toujours calme, je suis à présent fébrile et impatient. Avec force, mes lèvres se posent sur les siennes. Le soulagement m'envahit lorsque je ne découvre rien, rien d'autre que mes propres pensées qui m'invitent à poursuivre ce baiser. Je n'entends rien d'autre que mon cœur qui cogne, trop effrayé à l'idée de s'éloigner d'elle. Alors au lieu de la relâcher, mes lèvres s'animent d'un nouveau désir, celui de la posséder. Cette fille agaçante, bien trop bavarde et curieuse, représente bien trop pour que je m'en éloigne, encore plus maintenant que mon temps avec elle est compté. Je pénètre dans son appartement, referme la porte d'un coup de pied et nous fais pivoter pour la plaquer contre la porte. Je l'embrasse comme si c'était la seule qui comptait, comme si c'était tout ce à quoi j'aspirais. Je me regorge de son souffle de vie, de celui que je tente de préserver. Et plus je le fais, plus je me dis que jamais je ne pourrais m'arrêter. Pourtant, je n'ai que trois jours.

Alors que ma main glisse sous son t-shirt, elle me repousse puis nos regards se croisent, le sien est inquiet. Ses yeux assombris me jaugent et une nouvelle lueur traverse son regard. Elle est blessée, je le vois. Elle baisse la tête et la détourne tout en s'agrippant à ma chemise.

— Ne fais pas ça, chuchote-t-elle. Ne fais pas ça pour me repousser encore, s'il te plaît, je...

— Je ne te repousserai pas, murmuré-je en posant ma paume sur sa joue.

J'essuie une larme qui perle au coin de ses yeux et nos regards se retrouvent. Je lis dans le sien qu'elle me supplie de ne pas la blesser, et je mens en lui promettant du mien que je ne le ferai pas. La vérité serait trop cruelle. Charleen, maintenant que je m'apprête à t'aimer, je ne le ferai que durant trois jours.

— Elijah, je...

Il y a une chose étrange quand on est vivant, c'est qu'on ouvre son cœur lorsque tout nous glisse entre les doigts. C'est au moment où tout s'apprête à nous être enlevé qu'on réalise l'importance qu'ont les choses. N'est-ce pas lors des ruptures, ou lorsque l'homme perd un être cher qu'il fait ses plus belles déclarations ? C'est à ce moment-là que le cœur se met à nu, comme s'il n'avait plus rien à perdre.

— J'ai tenté de garder mes distances, mais depuis trois ans, j'envie celle que tu es. Maintenant que je sais ce que tu as traversé, je ne t'envie plus, je t'admire. Toi, ta bravoure, ta ténacité. Tu ne laisses jamais rien t'abattre et ce que je trouvais agaçant est devenu ce pour quoi je me bats chaque jour. Je ne contrôle pas ce que je fais, ce que je pense, ni ce que je ressens, mon cœur le décide pour moi. C'est lui qui a décidé que rien ne devrait t'arriver et, désormais, je ne veux plus le taire.

— Elijah, souffle-t-elle.

— Je ne veux plus me battre contre toi, mais pour toi. Si tu ressens la même chose que moi, embrasse-moi, sinon je partirai, mais ne perdons pas plus de temps, Charleen.

Pas alors qu'il nous est compté.

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