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22. Cette fille est un phénomène

Elijah :

Je n'ai pas fermé l'œil de la nuit, je ne sais pas pourquoi je l'ai embrassée... Enfin si, je sais. Cette fille est exubérante, à la limite du supportable, pourtant j'ai l'impression qu'elle est aussi bien plus que ça. Elle est courageuse, optimiste et généreuse. Plus je la regarde et plus j'arrive à percevoir cette fragilité, celle qu'elle tente de cacher par ses couleurs et ses rires.

Alors quand elle m'a assuré ne pas avoir peur, j'ai compris qu'elle ne disait pas tout à fait la vérité. Savoir qu'elle était effrayée m'a donné envie de la rassurer, de lui montrer que je ne la lâcherai pas.

Je suis dans un sacré merdier et j'ai beau le lui avoir reproché, je suis arrivé là tout seul.

Mais après ça, j'ai joué au connard, je l'ai repoussée. En douceur certes, mais repoussée quand même. Je n'avais pas le choix. Ma vie est chaotique. Je n'ai rien à offrir à personne. Je côtoie la mort au quotidien, je suis immortel et ce n'est pas un avantage. Quand on m'a proposé ça plutôt que la mort, j'ai sauté sur l'occasion. J'aurais dû lire les petits caractères au bas du contrat. Ils devaient préciser que ça ne serait qu'une vie de solitude sans possibilité d'avenir.

Si j'arrive à la sauver, à changer la tendance, je devrais de toute façon lui dire adieu. Elle mérite beaucoup plus que ce que je peux lui apporter. Malgré ce que j'éprouve pour elle, je dois l'oublier.

Elle s'est endormie et moi j'ai écouté son souffle sans pouvoir fermer l'œil, j'ai enregistré cette mélodie en espérant qu'elle ne s'arrêterait jamais. Elle dort encore lorsque le jour se lève, je quitte le lit et tourne mon regard pour l'observer.

Son short de pyjama dévoile ses jambes, elles ne sont ni longues, ni vraiment fines, pourtant mes doigts crépitent à l'idée de les toucher. Mes yeux remontent sur son T-shirt à l'effigie du Roi Lion et je ne peux réprimer un sourire de se dessiner sur mes lèvres. Même comme ça, je la trouve sexy, c'est dire. Elle m'a complètement retourné le cerveau.

Je ne m'attarde pas plus, au risque de vouloir recommencer ce que j'ai fait hier. Je sors sans bruit et me dirige vers la cuisine pour préparer du café.

Pendant qu'il coule, je m'accoude au bar et observe le salon. Il lui ressemble, des meubles dépareillés, mais colorés, le foutoir un peu partout. À l'opposé du mien. Pourtant, à y regarder de plus près, nos séjours se ressemblent bien plus qu'il n'y paraît. Ce sont ceux de personnes seules, sans famille. Pas une seule photo, nulle part, pas une seule carte d'anniversaire.

Elle est aussi seule que moi et j'en viens à me demander à qui elle manquerait réellement si elle venait à disparaître.

Je suis tiré de mes songes par le grincement de la porte de la chambre qui s'ouvre sur une Charleen ensommeillée, les cheveux en bataille.

Elle se fige lorsqu'elle me voit, mais décide tout de même de ne pas faire demi-tour. Elle me rejoint nerveusement et s'agite dans mon dos pour nous verser le café que j'ai préparé.

— Merci pour le café, dit-elle tout bas.

Je voudrais lui dire que je suis désolé pour hier soir, mais je sais que ça ne ferait que rajouter à sa gêne. Au lieu de ça, je trouve plus judicieux d'aborder un autre sujet.

— Dean ne va pas tarder, comme hier je prendrai le relais à ta sortie du travail.

Elle dépose la tasse à mes côtés puis contourne le petit bar pour me faire face. Je la vois froncer les sourcils et se triturer les doigts.

— Quoi ?

Je suis sûr qu'au bout de cinq minutes à peine, elle va être capable de me mettre en rogne.

— Par rapport à hier, commence-t-elle.

D'accord, cette fille est maso.

— Tu m'as parlé de ta vie d'avant.

Je retiens un « merci mon Dieu ».

— Et ?

— Dean, il est mort comment ? me demande-t-elle.

Pourquoi s'intéresse-t-elle à lui ?

­— Qu'est-ce que j'en sais moi ? me renfrogné-je.

— Je ne sais pas, vous êtes collègues de... travail ?

Mes yeux se lèvent au plafond. Qu'est-ce qu'elle croit ? Qu'on est censés copiner avec les 'collègues de travail' comme elle dit ?

— Oui, on bosse ensemble, ça s'arrête là, la rembarré-je. Et de toute façon, moins t'en sauras, mieux tu te porteras, mais visiblement c'est un concept qui t'échappe.

Mon ton était sec. Je mens, je la gronde comme une enfant alors que la vérité c'est juste que je suis jaloux à l'idée qu'elle puisse s'intéresser à Dean. Ses yeux s'arrondissent et elle boit son café sans me lâcher du regard. Je peux voir d'ici son esprit carburer. Elle le fait très souvent, elle cumule les grimaces et je regrette de ne pas pouvoir lire dans ses pensées. Parce que si ce qu'elle me montre n'est que la partie émergée de l'iceberg, le reste promet.

— Quoi ? finis-je par demander, lassé de ses mimiques.

Elle repose son café puis me regarde sérieusement.

— La version édulcorée ou honnête ? me demande-t-elle.

Mes sourcils se froncent, elle croit que je suis du genre à me vexer facilement pour me proposer une solution de facilité ?

— Honnête, affirmé-je sûr de moi, en portant la tasse à mes lèvres.

— T'es un sacré connard. 

L'aplomb avec lequel elle me dit ça m'en bouche un coin, il n'y a pas eu une once de crainte ni d'hésitation.

— Pardon ?

— Ma phrase ne contenait que cinq mots, je ne vois pas lequel tu n'as pas compris.

Je me retiens de rire, cette fille est un phénomène. Mon regard ne peut s'empêcher de la détailler, de la contempler. Ses grandes prunelles bleues, ses longues boucles désordonnées, sa peau si pâle qu'un rien la fait rougir. Je me racle la gorge pour arrêter de penser à des choses qui me sont de toute façon inaccessibles.

— Tu devrais te préparer, lui fais-je remarquer après avoir repris mes esprits. L'heure tourne.

Elle m'adresse un sourire crispé, mais ne s'en va pas pour autant.

— Si je te demande ça c'est parce qu'il y a une raison. Malcolm est persuadé que Dean est son père.

— Et il est mort comment son père ?

— Malcolm avait l'habitude de dire que son père était un héros, mort pour sauver les autres... Je crois qu'il était pompier et qu'il est décédé pendant une mission. Vu ce que tu m'as raconté hier...

— Tu penses qu'il est probable que ce soit bien son père ?

— Oui, lâche-t-elle dans un souffle.

— Si c'est le cas, Malcolm ne doit rien savoir, ça le mettrait en danger... Nos supérieurs n'aiment pas que nos mondes se croisent.

Et je dois dire qu'on a déjà fait assez de dégâts, elle et moi. Il serait suicidaire d'en rajouter.

— Le fait que je sois au courant pour votre monde me met aussi en danger ?

Je la fixe intensément, cherchant à savoir si elle plaisante, mais elle attend réellement que je lui réponde.

— Tu l'étais déjà... Tu n'as rien suivi ? m'agacé-je.

— Réfléchis à ces cinq mots..., me dit-elle dans un sourire crispé avant de quitter la pièce.

Je la suis des yeux lorsqu'elle retourne dans sa chambre. Je ne sais pas si je suis agacé ou admiratif. Je ne peux empêcher mon regard de glisser sur ses jambes. Focus, Elijah ! Je détourne la tête au moment où quelqu'un toque à la porte, je m'empresse de l'ouvrir et ne suis pas surpris de voir le sourire de Dean.

— Alors, cette nuit ? me demande-t-il avec le même air que la veille.

— Comme la précédente.

— Quoi ? T'as toujours pas craqué ? s'étonne-t-il.

Je lui lance un regard noir lui intimant de se taire et il pénètre dans la cuisine comme s'il était chez lui. Je me retiens de lui dire de surveiller ses manières. Étrangement, je suis aussi possessif avec les affaires de Charleen qu'avec les miennes.

— Ça ne te regardera pas, me contenté-je de répondre froidement.

— C'est pas vrai, souffle-t-il ébahi en se tournant vers moi.

— Quoi ?

— Il s'est passé quoi ?

Il croit vraiment que je lui en parlerais ? Ce mec passe son temps à jouer avec mes nerfs et s'il savait ce qu'il s'est passé, il ne me lâcherait plus.

— Mais rien ! m'exclamé-je.

— Quand il n'y a rien, tu ne réponds pas, tu ignores les questions.

Il marque un bref temps d'arrêt.

— C'est pas vrai... Il se l'est tapée ! Dis-moi que oui, que je ne fais pas tout ça pour rien, me supplie-t-il.

— Je ne me la suis pas tapée ! grogné-je.

— Il se l'est tapée ! répète-t-il fier de lui.

— Qui s'est tapé qui ? demande Charleen en revenant au salon.

— Personne, réponds-je fermement pour clore la discussion.

— Lui et toi, s'amuse Dean.

Gêné, je grimace et regarde mes pieds. Je suis sûr qu'elle va aller s'enfermer dans sa chambre, honteuse.

— Il m'a embrassée, avoue-t-elle avec légèreté.

Mon visage se relève pour la trouver certes rougissante, mais droite. Pourquoi lui donne-t-elle des munitions ?

— Sans déconner ? jubile Dean.

— Pas besoin de s'emballer, finit-elle par le couper. Il m'a dit qu'on ne pouvait pas.

— Il a fait ça ?

Elle hoche la tête à plusieurs reprises.

— Et quand il t'a embrassée, il avait l'air comment ?

— Je suis toujours là ! m'exclamé-je.

— Bonne journée, Eli, me salue Dean pour revenir à sa conversation.

— T'as le droit de l'appeler Eli ? se vexe-t-elle en tournant son regard vers moi.

Je crois que c'est le moment pour moi de partir, cette scène est encore plus surréaliste que le monde dans lequel je vis.

— Oui, mais je ne l'embrasse pas.

À bout, je quitte l'appartement et soupire lorsque la porte s'est refermée dans mon dos. Je regarde à nouveau ma montre et il va falloir que je m'active si je veux avoir une chance de nous sauver tous les deux. Cette nuit, j'ai décidé d'aller régler le problème avant qu'il ne se présente à nous.

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