Chào các bạn! Vì nhiều lý do từ nay Truyen2U chính thức đổi tên là Truyen247.Pro. Mong các bạn tiếp tục ủng hộ truy cập tên miền mới này nhé! Mãi yêu... ♥

2. Mêlez-vous de vos affaires

Quelques secondes plus tard, j'arrive devant le Rainbow's World. Une Pâtisserie de Capitol Hill, le quartier LGBT de Seattle. On y fait de tout, mais la boutique est surtout réputée pour ses cupcakes multicolores. Je pénètre dans le salon et un coup d'œil sur l'horloge murale m'informe que j'ai cinq minutes de retard. Je salue, d'un geste de la main, nos habitués qui sont au comptoir et m'engouffre sans tarder dans les vestiaires. J'y dépose rapidement mes affaires et enfile mon tablier. Je sursaute lorsque mon dos percute la poitrine de mon patron, Malcolm. Je me retourne gênée par mon manque de ponctualité. Non. Pas par lui. On a dépassé ce stade depuis les vomis et les tirages de cheveux à l'orphelinat.

— Je suis désolée, je rattraperai mon retard, m'excusé-je avant qu'il ne me réprimande.

— Oui, s'il te plaît. Tu me dois déjà tant d'heures, se moque-t-il.

Je lève les yeux au ciel et tente difficilement de nouer mon tablier. Mes mains sont bientôt remplacées par celles de Malcolm.

— Tu fais déjà assez d'heures comme ça, Char'.

Je grimace quand il prononce ce petit surnom. Je n'ai jamais aimé qu'il m'appelle comme ça, même à l'orphelinat. C'est d'ailleurs pour ça qu'il le fait. 

— Tout va bien ? me demande-t-il concerné. Ça ne te ressemble pas d'être en retard.

— Oui, j'ai croisé Miss Rose..., éludé-je.

S'il savait que j'ai tenté d'être sympa avec une armoire à glace, il se moquerait encore de moi.

— Comment vont ses chats ? plaisante-t-il.

—Ne te moque pas trop d'elle, ce sera moi plus tard.

­— C'est sûr que...

Il termine de nouer mon tablier et je me retourne pour le gratifier d'un regard noir l'invitant faussement à poursuivre. Il perçoit ma menace et préfère jouer la prudence en ne finissant pas sa phrase.

— Si tu veux, avec Jamie, on peut te présenter quelqu'un, me propose-t-il avec assurance.

— Non, c'est hors de question, merci ! Et arrêtez avec ça ! Je suis en retard, je n'ai pas le temps pour ces conneries.

Je coupe court à ses manigances en le poussant pour tenter de sortir du vestiaire. Mais il me barre la route de son bras.

— Ton patron ne t'en voudra pas.

— Son associé, si.

— Le patron détendra l'associé.

Son sourire salace ne m'échappe pas et une grimace de dégoût s'affiche involontairement sur mon visage. Je ne sais pas feindre, je suis lisible par n'importe qui, mais surtout par lui et Jamie.

— Fais pas cette tête, le monde n'est pas vierge, s'offusque-t-il.

Je soupire et le regarde, blasée. On va réellement parler de ça, à dix heures du matin ? Je mets les choses au clair, je ne suis pas vierge... Mais imaginer celui qui est comme un frère pour moi au lit avec mon meilleur ami ne me laisse pas forcément de marbre.

— Allez, un dernier double date ? me supplie-t-il en revenant au sujet que je voulais désespérément clore.

— Tu perds ton temps.

— Et j'essaye de t'en faire gagner. L'horloge tourne. Tic-tac-tic-tac.

Mes yeux suivent son doigt qui se balance de droite à gauche. Puis je secoue la tête en réalisant ce qu'il vient de me dire.

— J'ai tout juste vingt-cinq ans, me vexé-je.

— Pour l'instant, mais si tu persistes à rejeter les mecs qui n'aiment pas les mêmes choses que toi...

—  Non, mais..., me défends-je, le mec m'a quand même demandé si Dumbledore était un personnage du Seigneur des Anneaux !

—  Oui, c'est vrai que...

—  Ah ! Tu vois ! le coupé-je fièrement.

Je repousse son bras, coupant court à la conversation, et traverse le petit couloir pour rejoindre mon poste. Le salon de thé est assez grand pour pouvoir accueillir le plus de visiteurs possible, principalement à l'heure du brunch. Le quartier étant populaire chez les touristes, il nous reste rarement une table vide. Je passe la matinée et le début d'après-midi à parcourir les allées, à nettoyer les tables et surtout à sourire, à tel point que j'en ai mal aux joues à la fin de mon service.

Par chance, Malcolm a dû partir vérifier l'avancée des travaux de la deuxième boutique. Celle-ci marche si bien qu'ils ont décidé d'en ouvrir une autre à l'autre bout de la ville. Du coup, son absence m'a épargné de nouveaux commentaires et j'ai pu passer une journée tranquille. Depuis qu'on est tout petits, Malcolm me fait faire ce qu'il veut et je ne lui dis jamais non. Tout simplement parce qu'il n'entend que le oui.

Jamie, son associé et fiancé, arrive avec un peu de retard et, dès son arrivée, je me précipite dans les vestiaires pour retirer mon tablier et récupérer mes affaires. Je retourne en salle et passe derrière le comptoir pour emporter deux pâtisseries. J'effectue ma tâche tout en gratifiant Jamie d'une moue attendrissante. Si je ne peux jamais dire non à Malcolm, c'est à moi que Jamie ne peut rien refuser. Les deux boîtes refermées, je dépose un baiser sur sa joue et quitte le salon.

Il ne pleut plus et je profite de ce répit pour traverser tranquillement le quartier. Les rues grouillent encore de monde à cette heure-ci et ce sera probablement le cas jusque tard dans la nuit. Le quartier est pittoresque et attire les touristes en journée, mais le soir l'ambiance change. Elle devient plus festive puisque les rues comptent bon nombre de bars et de boîtes de nuit. Pour ma part, je ne les parcours qu'en journée. Je ne suis pas du genre fêtarde, mais plutôt casanière. Du style : plaid, thé fumant et séries TV. Une véritable vieille avant l'âge.

J'aime bien les gens, mais je crois que je les effraie. Je parle beaucoup, même trop, et un rien m'enthousiasme. C'est une dose de positivité que les gens ont parfois du mal à digérer, comme lorsqu'on mange trop de sucre ou de chocolat. Ça finit par écœurer. Ajoutons à ça ma maladresse légendaire et ma tendance à mettre les autres mal à l'aise, et voilà : un joli cocktail. J'ai donc très peu d'amis et fais fuir les hommes. Enfin, ceux qui réussissent le test de culture générale. Mais je ne m'en plains pas, non, j'apprécie même cette tranquillité.

J'arrive enfin devant mon immeuble et m'adosse à la porte pour la pousser, de peur d'écraser les deux cupcakes que j'ai ramenés.

Je monte les marches et m'arrête au premier palier. Je toque directement à la porte de Miss Rose et, comme si elle n'attendait que ça, elle m'ouvre.

—  Je vous l'ai pris au citron, plus de banane, annoncé-je directement.

Ma voisine affiche une moue contrariée, mais se saisit quand même du cupcake. Pas folle la guêpe.

—  Merci, mon chou. Attends-moi là.

Elle quitte la porte et revient quelques instants plus tard, un Tupperware à la main. Miss Rose est vraiment une voisine adorable. Je ne suis pas dupe, je sais qu'elle en fait toujours trop volontairement. Mais c'est notre petit truc à nous : un troc de bouffe. Sucré contre salé. Je m'en saisis et la remercie avant de me diriger à nouveau vers les escaliers.

Je traverse mon couloir et m'arrête devant chez mon voisin. Je m'en suis un peu voulu de lui avoir fait rater son rendez-vous, alors me voilà devant sa porte. Mon poing serré se lève au niveau de ma tête pour frapper. Allez Cha, tu lui donnes juste ce cupcake et tu t'en vas. Oui, mais s'il me mettait K.O. d'un simple regard ? Ma main se baisse pour serrer la petite boîte. Ne compte plus les points. C'est vrai. Je m'apprête à toquer quand la porte s'ouvre.

Cela me surprend tellement que je pivote et fais demi-tour précipitamment pour rejoindre ma porte.

—  Vous vouliez quelque chose ?

Ma main s'arrête au moment d'insérer la clé dans la serrure. Je souffle pour me donner du courage et prie pour qu'il ne m'envoie pas bouler à nouveau. Je me tourne vers lui, un grand sourire crispé sur le visage.

— Je vous ai apporté une pâtisserie. Je voulais m'excuser pour ce matin.

Je m'approche de lui et lui tends la boîte. Il semble tellement surpris qu'il lâche les documents qu'il avait en main. Ce n'est qu'un cupcake... On se calme, ça n'a jamais tué personne !

Je me baisse, pose la boîte devant lui et ramasse les quelques documents éparpillés au sol. Mon regard curieux ne peut s'empêcher de lire ce qui est noté sur un des petits cartons : Jeane, 47 ans, 2574 Eastake Ave E, 5:23.

Il s'empare brusquement du papier et mon regard affolé se lève vers lui.

Joue la cool, Charleen. Toi non plus, tu n'aurais pas aimé qu'on fourre le nez dans tes affaires.

— Vous êtes un stalker ? Un homme de main, peut-être ? tenté-je en riant afin de détendre l'atmosphère en analysant sa tenue.

C'est vrai que tueur à gages, ça pourrait le faire. Son look totalement noir, sa barbe mal rasée... Son regard assassin qui, à l'instant, semble vouloir me supprimer.

— Vous devriez vous mêler de vos affaires, rétorque-t-il froidement.

Il se relève alors et quitte le couloir, me laissant accroupie, face à ma boîte à gâteaux. Il l'a écrasée, elle est complètement écrabouillée, mais... Inspire, Expire. Laisse sortir les émotions négatives. Ne les laisse pas prendre possession de ton corps. Rha ! Ça marche pour qui ces idioties sans rire ?

Bạn đang đọc truyện trên: Truyen247.Pro