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13. Curiosité piquée

— Bon alors ? Tu vas finir par accepter ce rencard, oui ou non ? insiste Malcolm pour la dixième fois.

Voilà presque deux semaines que Mark le Relou se pointe au café, prend un dessert puis me parle au comptoir. Il est gentil, mais lui et moi n'avons aucun atome crochu... Je passerais ma vie à m'ennuyer si je devais le choisir. Je sais ! On ne parle pas mariage, mais même une soirée serait bien trop longue. Je soupire en préparant la commande des touristes français.

— Non, Malcolm...

— Il est persévérant !

Il a passé la semaine à chercher des qualités qui pourraient me donner envie de lui laisser sa chance.

— Ça... On ne peut pas le lui enlever, approuvé-je.

C'en est même effrayant.

— Bah alors ?

Choquée, je me retourne vers lui.

— « Bah alors ? », l'imité-je. Parce que la persévérance c'est le truc qui pourrait me faire changer d'avis ?

— Non ? s'étonne-t-il.

­— Non ! m'exclamé-je. Au contraire, c'est hyper flippant. J'ai l'impression d'être dans un téléfilm bien pourri où la fille paumée est persuadée que l'homme marié est fou d'elle. Tu sais, elle le harcèle, persuadée de la réciprocité de ses sentiments. Sauf que dans le scénario, c'est moi le mec marié ! Ça ne finit jamais bien ce genre de truc, crois-moi.

— Tu regardes trop de téléfilms, s'exaspère Malcolm.

— Non, mais qu'on l'achève, s'incruste Jamie en levant les yeux au ciel.

Ah non mais s'ils s'y mettent tous les deux, j'ai pas fini... Jamie s'accoude au bar tandis que je remplis mon plateau de Milk Shakes.

— Tu pourrais lui laisser une chance..., se plaint Jamie.

— Non mais, vous n'étiez pas là ce soir-là ? Vous avez bien vu qu'il ne me correspond pas du tout !

— Et qui te correspond, au juste ? s'agace Malcolm.

— Tu deviens vexant, là...

— Allez s'il te plaît, me supplie Jamie.

— Et au nom de quoi ? m'exaspéré-je.

Non, mais qu'on me retienne, parce que je vous jure que je vais en tuer un avant la fin de mon service.

— De notre amitié ? tente-t-il.

— Je préfère encore vous perdre, les garçons, réponds-je sûre de moi.

Je retiens un sourire de satisfaction lorsqu'une grimace déforme soudainement le visage de Malcolm.

— T'as vu, bébé ? demande-t-il, outré, à Jamie.

— J'ai vu, ouais...

— Je peux retourner bosser, maintenant ?

Malcolm me fait signe de déguerpir et je ne me fais pas prier pour retourner au boulot.

Les heures défilent puis je rentre chez moi. L'air de l'appartement est un peu trop chaud et étouffant, je récupère une veste, ma tasse de thé et quitte mon appartement pour me rendre sur la terrasse du toit. J'ai besoin de voir la vie d'en haut.

Accoudée au muret, j'observe, apaisée, la nuit qui prend possession de la ville, de la vie. Les rues se vident, elles se rempliront à nouveau dans quelques heures, mais pour l'instant elles se désertent. C'est peut-être le moment que je préfère... Quand le soleil se couche et que la frénésie de la journée laisse place au calme de la nuit, quand les habitants retrouvent leur famille, leur foyer. Ce moment plein de chaleur où il ne reste dans les rues qu'un calme momentané.

Je ferme les yeux et inspire, en m'imaginant ce que c'est que de rentrer chez soi, de retrouver ses parents ou la personne qui partage sa vie. Je n'ai pas eu une enfance malheureuse, mais parfois je me demande ce que sont devenus mes parents et pourquoi ils m'ont abandonnée devant cet orphelinat. Était-ce par obligation ? Certains jours, je me rassure en me disant que ma mère m'aimait suffisamment pour me déposer devant le St Matthews. Voyons les choses en face, elle aurait très bien pu me garder et m'offrir une vie plus que moyenne. Au lieu de ça, elle m'a confiée à des personnes qui se sont occupées de moi, qui m'ont chérie et aimée.

Le claquement familier de la porte qui se referme me fait rouvrir les yeux. Je me tourne vers la sortie de secours, Elijah est là. Voilà bien deux semaines que je ne l'ai pas vu. Il était aussi discret qu'une petite souris, je me suis même demandé s'il n'était pas mort, mais aucune odeur étrange n'émanait de son appartement alors j'ai fini par conclure que non.

Non, je ne suis pas folle... j'ai juste vu beaucoup d'émissions criminelles.

Surprise qu'il ne dise rien et ne fasse aucun mouvement, mon front se plisse. Il semble encore plus fatigué que la dernière fois que nous nous sommes vus, ses cheveux ont poussé et une barbe mal taillée a fait son apparition. C'est étrange, car j'ai toujours eu l'habitude de le voir soigné au millimètre près.

N'obtenant même pas un bonjour, je préfère retourner à mon panorama, mais maintenant qu'il est là, je n'arrive plus à en apprécier ni le calme ni la beauté.

— Vous vouliez quelque chose ?

— Ça ira.

Je soupire, non pas d'agacement, mais de lassitude. Pourquoi venir m'ennuyer quand je suis sur mon toit ? Il n'est pas à toi... J'y passe des heures depuis toujours et jamais je ne l'y ai croisé... Il n'est pas à toi !

— Vous vérifiez que je ne suis pas encore malade ? demandé-je sarcastique.

Je sens sa présence dans mon dos et je dois dire que c'est très dérangeant. Comme quand je devais effectuer un calcul sous le regard d'un professeur... Ça me mettait tellement la pression qu'à chaque fois j'échouais. C'est un peu l'effet qu'il me fait. À coup sûr, en repartant, je vais me manger le sol.

Mon dos frissonne et j'ai le sentiment qu'il n'est plus qu'à quelques centimètres de moi... Une sensation étrange me brûle le dos, comme s'il m'irradiait par sa simple présence. Je ferme les yeux et me mets à frissonner tout en déglutissant. Je déteste l'attraction que j'ai pour lui. Je préférerais être insensible à sa présence, son attitude m'affecterait moins.

Ressaisis-toi Cha ! Ne te ridiculise pas plus que ce n'est déjà fait... Mes paupières se soulèvent et je tente de me concentrer à nouveau sur l'horizon, mais je n'arrive plus à apprécier ma bulle de tranquillité et préfère la laisser éclater. Je me retourne, bras croisés, pour qu'il comprenne que sa présence est une intrusion, mais je constate avec stupéfaction qu'il n'est plus là.

Je pivote sur moi-même à sa recherche, en vain. Je suis pourtant persuadée qu'il était là... Je ne l'ai pas rêvé ! Je suis même sûre qu'il était tout proche de moi ! Je me raidis, ferme les yeux. Suis-je folle ? Oui, ça ne fait aucun doute, mais pas au moins d'imaginer voir des choses. Je suis convaincue qu'il était avec moi, sur ce toit.

Je tire sur la porte et m'engouffre dans les escaliers. Il va voir ce que ça fait de jouer avec moi ! C'est sans attendre que je me dirige vers sa porte et y toque violemment.

— Vous étiez là-haut ? l'agressé-je sitôt la porte ouverte.

— Pardon ?

— Est-ce que vous étiez là-haut ?

Son regard se tourne vers le bout du couloir puis se plante dans le mien d'un air blasé.

— Je n'étais nulle part...

— Pourtant, je suis sûre que...

— Écoutez, lâchez-moi, d'accord ? gronde-t-il sèchement.

Je sens sa colère crépiter et un frisson me parcourt. Son attitude glaciale a toujours été intimidante, mais aujourd'hui, c'est autre chose. Je recule comme s'il m'avait giflée, c'est la première fois que je le vois perdre son sang-froid.

— Je ne comprends pas votre attitude vis-à-vis de moi..., me défends-je. Je... je sais bien que je parle beaucoup, que je suis maladroite et que, peut-être, je mets les autres mal à l'aise, bien que quelque chose me dise que vous ne faites pas partie de ces gens-là. Mais honnêtement, je ne pense pas avoir fait quoi que ce soit qui mérite ça. Je n'ai pas rêvé, vous étiez là-haut...

Je ne suis même pas sûre que mes propos aient la moindre cohérence, tout ne ressemble qu'à un fouillis dans ma tête. Ma cheerleader se masse les tempes, dépitée.

— Vous ne m'intéressez pas...

Okay, c'est quoi ce hors sujet ? Qu'est-ce qu'il a dit ? rage ma pétasse intérieure.

— Est-ce que je vous ai proposé un rencard ? demandé-je, agacée. Non, je ne crois pas. Cependant, ne me prenez pas pour une imbécile. Vous êtes louche et si au début j'ai laissé passer ça pour ce physique, dis-je tout en le pointant du doigt, ça ne marche plus. Je trouverai ce que vous avez à vous reprocher. Il y a un truc pas net chez vous et je le sens au plus profond de moi.

— Charleen, soupire-t-il.

— Cette nuit-là, il m'est arrivé quelque chose, j'en suis sûre... Les souvenirs sont trop confus, tout se mélange, mais je trouverai ce que c'est. Vous pouvez me mentir, mais je ne peux pas me mentir à moi-même... Je finirai par trouver. Vous pouvez me croire.

Parce que non, je ne suis pas folle. Les cauchemars, cette ruelle, sa silhouette qui s'éloigne, ses yeux qui me scrutent. Tous ces flashs se mélangent, se succèdent et il me manque peut-être certaines pièces du puzzle, mais il y a quelque chose derrière tout ça. Si je trouve les morceaux manquants, tout prendra son sens...

— Bonne chance, alors.

Nous nous faisons face et je cherche à lire dans son regard la moindre chose, le moindre remord ou la moindre fierté, mais je n'y trouve rien d'autre que du vide. Un vide glacial, sidéral. Il me ment, j'en suis plus que convaincue. Je recule d'un pas et détourne la tête pour tenter de faire le vide, pour tenter de trouver ce petit truc qui me manque, mais encore une fois, je fais chou blanc.

— Je trouverai..., affirmé-je pour moi-même avant de m'éloigner.

Alors que ma main se pose sur la poignée de ma porte, il ouvre enfin la bouche.

— Mon monde n'est pas le vôtre, murmure-t-il si bas que je ne suis pas sûre qu'il ait voulu que je l'entende.

— Vous ne vous doutez pas à quel point vous ne faites que me rendre un peu plus curieuse, Elijah.

Je tourne la poignée et entre dans mon appartement où je ne trouve rien d'autre que du silence.  La vérité, c'est que tu t'ennuies tellement que quand quelque chose t'arrive, tu dois en faire tout un plat, se moque ma pétasse Cheerleader. Range tes Pom-poms Barbie, je ne suis pas folle.

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