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10. Deux jours

Je me sens comateuse et fiévreuse lorsque je me réveille, mais surtout désorientée. J'ai l'impression de ne plus savoir où je me trouve ni qui je suis. Mon corps courbaturé s'étire. Est-ce que je me suis pris une cuite monstrueuse hier soir ? Charleen... Tu ne bois presque jamais d'alcool, m'exaspéré-je intérieurement. J'ai l'impression qu'un trente-deux tonnes m'est passé dessus.

Je me redresse et m'assois avant de pousser un bâillement monstre. Lynette m'aurait certainement hurlé « Examen des amygdales ? » mais franchement, je suis bien trop fatiguée pour vouloir être polie. Et en plus, envers qui ? Mes figurines à l'effigie des sorciers de Poudlard ? Mon chat aussi aimable qu'une porte de prison ? J'aurais dû mieux réfléchir lorsque j'ai choisi son nom, même Severus Rogue est plus aimable que lui. Celui-ci quitte le lit visiblement agacé par mes jérémiades.

Ma main repousse le drap et, tel un paresseux, mon corps se traîne jusqu'à la salle de bain. La brosse à dents en bouche, j'observe mon reflet dans le miroir et j'ai le plaisir d'y retrouver mes nouveaux amis : les cernes. Alors que je me prépare, des flashs étranges me reviennent. Je secoue la tête et, pour quelqu'un qui faisait rarement des rêves, les quelques images que je garde des derniers me semblent d'un réalisme surprenant.

Qu'est-ce que j'ai bien pu faire hier ? Ma tête cherche encore et encore, mais je ne me souviens même pas être rentrée chez moi. J'ai forcément dû boire, et pas forcément beaucoup vu qu'une seule bière suffit à me transformer en reine de la nuit... D'où, d'ailleurs ma réticence à en boire. Réfléchissons, je suis sortie, je suis allée au cinéma, puis... Plus rien. Je recrache le reste de mon dentifrice et fouille dans mon armoire à pharmacie à la recherche d'un thermomètre. Je le retire de mon oreille, mais non, je ne suis pas malade.

Je me rends, perplexe, dans ma chambre. Un coup d'œil sur mon horloge et mon sang ne fait qu'un tour, je m'affole. Je cours dans tous les sens et m'habille sans tarder. Je suis du genre, « calme, on a tout notre temps », façon rasta, mais quand je suis en retard, je panique, façon rockeur sous ecstasy. En sautillant, j'enfonce mes bottes, puis une pince à cheveux dans la bouche, j'essaye de discipliner mes ondulations.

Mon regard analyse mon reflet et, tout à coup, c'est la panique. Ma main vient se poser sur mon cou, mais rien. Non, ce n'est pas possible. Je retourne devant le lit et soulève le drap après avoir jeté les coussins au sol.

L'angoisse me monte et la voix grinçante d'un homme m'ordonnant « Donne-moi ça » tourne en boucle dans ma tête. Calme-toi Cha, respire, pensé-je en me prenant la tête entre les mains. Je fais bêtement des exercices qui ne servent pas à grand-chose, mais qui ont, au moins, le mérite de faire disparaître la sensation de danger.

Mes mains tremblent et mes yeux s'humidifient. Mon collier. Mon corps se jette au sol dans l'espoir qu'il soit sous le lit, mais là encore, ma recherche est vaine.

Il faut que je hurle, j'ai besoin de hurler. Il faut vraiment que je le fasse. Tant pis si je passe pour une tarée, mais je dois monter et, de toute façon, ce ne serait pas la première fois qu'on me prendrait pour une folle. Ça doit sortir. Genre maintenant !

Sans tarder, je quitte mon appartement sans oublier ma clé et percute Elijah.

— Attention, gronde-t-il.

Je lève la tête et fronce les sourcils lorsque je vois que nos corps sont toujours collés l'un à l'autre. J'ai vraiment l'impression de l'avoir déjà vu d'aussi près, je secoue ma tête et me détache de lui.

Je ne l'envoie même pas bouler, il faut juste que je sorte. Je lui tourne le dos et, sans attendre, mes jambes me portent jusqu'aux escaliers. Au lieu de les descendre, je les monte.

Ça m'arrive. Rarement, mais ça m'arrive. Passer pour une folle est une de mes activités favorites. Au début, je me contentais de hurler dans mon coussin, mais il faut croire que j'ai besoin d'un public, d'une audience... Pourquoi se ridiculiser sans aucun témoin ?

Arrivée au dernier étage, j'ouvre la porte métallique qui claque derrière moi et passe devant les draps suspendus. Mes poumons se gorgent d'air et, dans un hurlement de rage, ils se vident. Je le fais plusieurs fois, jusqu'à ce que ma gorge me brûle et surtout, jusqu'à ce que ma colère se calme. Je ne redescends pas de suite et tourne en rond sur le toit.

— Comment j'ai pu le perdre ? J'en ai pris soin toute ma vie et il m'a suffi d'une soirée alcoolisée ? Je me maudis !

Je grogne de frustration et n'entends même pas la porte s'ouvrir. Ce n'est que quand elle claque que je sursaute et me retourne pour me rendre compte qu'Elijah m'a suivie.

— Tout va bien ? me demande-t-il prudemment.

— Ouais, réponds-je boudeuse. Je n'ai pas oublié le « Attention ! », l'imité-je, probablement mal.

Ses yeux se lèvent au ciel. Les miens aussi peuvent le faire ! Calme-toi Cha, tu te comportes comme une gamine. Un nouveau souvenir de mon rêve me revient en tête et mes joues prennent feu lorsque je revois ses lèvres se poser sur les miennes. Depuis quand je fais des rêves pornos, moi ? Pornos ? T'appelles ça du porno ? se moque ma cheerleader.

— Vous êtes sûre que tout va bien ? insiste-t-il en s'apercevant de mon trouble.

Mes joues rougissent encore plus lorsque je le sens s'approcher. Mon Dieu, je ne peux pas être plus gênée que ça, si ?

— Ça va, réponds-je à mi-voix en relevant la tête pour pouvoir l'observer.

Comment peut-on être si beau ? Tu te transformes en groupie, maintenant ?

— Vous m'avez vue rentrer hier soir ? le questionné-je.

Dans le doute, il pourrait m'éclairer. Si j'ai tout oublié, c'est probablement que j'en ai pris une bonne et dans ce cas, j'ai sans doute réveillé tout l'immeuble. Je ne suis pas du genre très discrète quand j'abuse de l'alcool. Mon voisin se recule et son regard se durcit.

— Non, j'ai d'autres choses à faire que vous surveiller, me répond-il froidement.

Mes lèvres se pincent pour retenir un « connard », ou autre, et un sourire forcé vient orner mon visage.

— Bien..., poursuit-il.

Connard.

— Je vais vous laisser là, continuer votre truc de hurlement ou que sais-je, poursuit-il en agitant ses doigts en l'air.

Gros connard condescendant.

Il me tourne le dos et je me demande comment on peut être un aussi gros...

Tu l'as déjà dit. Et genre : trois fois.

Un soupir d'agacement s'échappe d'entre mes lèvres tandis que la porte se referme derrière lui.

Ma tension, qui était légèrement redescendue, est à présent bien remontée, mais je n'ai même plus l'envie de hurler à nouveau. À la place, une larme solitaire roule sur ma joue. J'achève sa course d'un revers de main et déserte le toit pour retourner à mon appartement. J'attrape mon téléphone et mon sac, puis prends la direction du Rainbow's World.

***

La clochette tinte pour annoncer mon arrivée.

— Une revenante ! s'exclame joyeusement Malcolm en me voyant passer la porte.

Une revenante ? Je ne m'en formalise pas, il est parfois étrange de toute façon, et me rends dans le vestiaire où je récupère mon tablier à l'effigie du salon.

La matinée est plutôt productive et, malgré la fatigue, j'arrive à tenir la cadence. Profitant d'une petite accalmie, je me prépare un café lorsque Malcolm vient s'accouder au bar.

— Ça va mieux ? me demande-t-il sérieusement.

— Mieux ? répété-je en tournant ma tête vers lui.

— On s'est fait un peu de souci, hier, avec Jamie.

— Vraiment ? m'étonné-je.

Pourquoi autant d'inquiétude ? J'étais déprimée, c'est vrai, mais rien d'alarmant. En tout cas pas de là à ce qu'il s'inquiète et me le fasse remarquer. Malcolm est parfois trop protecteur. 

— Il n'y avait pas de quoi ? le rassuré-je détendue.

— Ça ne te ressemble pas c'est tout. Même malade, on est incapable de te faire rentrer chez toi, alors que tu ne sois carrément pas venue, ça m'a inquiété, c'est normal.

— Non, non, contré-je en riant nerveusement. Je me rappelle être venue. Oui, j'étais fatiguée, mais j'étais là... Mark est même venu.

Ses sourcils se froncent et s'il ne le croyait pas déjà, je suis sûre qu'à présent, il me pense folle.

— C'était y'a deux jours, Char'. Tu es sûre que tout va bien ? me demande-t-il en se redressant.

Okay, il se passe quoi là ? C'est quoi ce bordel ?!

— Comment ça deux jours ?

— Hier, tu n'es pas venue. On a essayé de te joindre et finalement, tu nous as envoyé un message nous expliquant que tu étais malade. Je dois m'inquiéter ?

— Non, ça va. Je t'assure, ajouté-je en voyant sa perplexité. J'avais besoin de repos. Excuse-moi, j'ai un peu la tête ailleurs avec les médicaments.

Il se contente d'opiner du chef sans me lâcher du regard. Lui mentir me rend mal à l'aise et je ne vois qu'une seule option : la fuite.

— Je peux prendre ma pause ?

— Bien sûr, vas-y.

Je ne m'attarde pas et cours presque jusqu'aux vestiaires, où je récupère mon téléphone. Je m'assois sur le petit banc et mon pouce déverrouille mon téléphone. Je constate qu'en effet, la veille j'ai reçu plusieurs appels des garçons. C'est quoi cette histoire ? Je me rends dans ma messagerie et tombe sur un message envoyé à Malcolm.

« Je suis navrée, mais je suis souffrante aujourd'hui. Je vous recontacterai. »

En lisant le message, je me demande pourquoi Malcolm n'a pas accouru jusqu'à chez moi aussi sec. Depuis quand est-ce que j'envoie des messages aussi formels et surtout depuis quand j'emploie les mots « navrée » et « souffrante » ?

La panique m'envahit en constatant que j'ai perdu plus d'une journée et que je ne sais absolument pas ce qu'il m'est arrivé. Je me tire nerveusement les cheveux pour tenter d'éclaircir mes idées, de démêler les flashs, mais rien ne me semble réaliste dans le scénario qui se monte dans ma tête.

Une main se pose instinctivement sur ma bouche lorsque j'ai l'impression de ne plus pouvoir respirer, ma tête se secoue pour chasser cette impression de suffocation et le dernier souvenir qui me revient est celui du dos d'Elijah qui s'éloigne dans une ruelle.

Était-ce un rêve ? Tout est tellement flou que ça ne peut pas être réel. Impossible.

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