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* Où es-tu mon cœur ? *

Heaven relève la tête après ma réponse. Je m'éloigne de lui et commence à sourire quand je sens qu'on me donne un coup de poing dans le visage. Je chancelle en me tenant la joue. Des étoiles dansent devant mes yeux et j'ai besoin de quelques secondes pour que ma tête cesse de tourner. Je regarde Heaven qui est bouche bée.

- Pourquoi tu m'as frappée ?!

- Ce n'est pas moi, je ne t'ai même pas touchée ! il répond en levant les mains en signe d'innocence.

C'est quoi ce bordel ? J'allais parler lorsqu'une douleur aiguë dans ma cuisse me fait crier. Je plaque ma main sur celle-ci et la ressort dégoulinante de sang. Je vois une entaille profonde. On me donne deux autres coups dans le ventre, jusqu'à ce que je me retrouve au sol. J'ai la respiration coupée ; Alia est descendue, sûrement pour prévenir les autres et Heaven me fixe, sans savoir comment réagir. Je me lève avec difficulté et boite jusque dans la salle de bain et essaye de nettoyer la plaie. Alia arrive peu après.

- Tu as une idée sur ce qui t'arrive ?

- Pas vraiment.

Je jette la serviette imbibée de sang et pose mes mains sur mes genoux en essayant de trouver la source de tout ça. Quand d'un coup, des souvenirs de ce matin me revienne. Je sais ce qui m'arrive.

- Voilà l'un des nombreux pouvoirs que l'on peut avoir quand nous sommes ensembles.

Nous sommes connectés. Si lui reçoit une violence physique, je la reçois également et inversement. Et peut-être que...

Je regarde la salle de bains dans laquelle je suis désormais seule. Je ferme les yeux et me concentre. J'imagine le visage de Théo en face de moi, je l'imagine me parler. J'ai déjà aperçu Devil et Théo parler par télépathie, donc je devrais pouvoir faire de même.

es-tu, mon cœur ?

Je n'arrive pas à rester plus concentrée pour avoir sa réponse et réouvre les yeux. Je ne sais même pas s'il l'a reçue. Je commence à faire les cent pas quand sa voix résonne dans ma tête.

Une maison magnifique devant une plage paradisiaque.

Je rigole à son message. Il ne changera jamais. Le sourire aux lèvres, je me dirige vers la porte de la salle de bain. Mais une fois ma main sur la poignée :

Viens me chercher je t'en supplie.

Je me fige. Qu'est-ce qu'ils lui ont fait ? Je descends les escaliers quatre à quatre et passe devant tout le monde malheureusement la discrétion n'a jamais été mon fort. Devil se lève et m'empoigne le bras.

- Eh ho. Tu vas où comme ça ?

- Sauver mon petit-ami. Ça dérange quelqu'un ?

Je me dirige vers un buffet et vois un poignard. Non pas celui qui m'a enlevé mes sentiments mais le manche de celui-là est orné de cuir. Il me plait énormément. Discrètement, je le place dans la poche arrière de mon jean et me retourne vers la dizaine de paires d'yeux qui me fixent.

- On comprend que tu...commence Mélania.

- Je vais avec elle, la coupe Devil.

- Je n'ai jamais demandé un baby-sitter, à ce que je sache.

- Mais je ne t'ai pas demandé ton avis, princesse.

Il insiste fortement sur le dernier mot ce qui me fait lever les yeux au ciel. Je jure bruyamment. Une fois à l'extérieur de la maison, je passe derrière lui et attrape les clefs de la voiture dans sa poche arrière. Il allait les prendre quand il se rend compte qu'il ne les a plus.

- C'est ça que tu cherches ? je miaule en brandissant les clefs sur mon index.

Il souffle à son tour et monte côté passager. Je lui fais un sourire triomphant et prends place côté conducteur. Ça fait du bien de pouvoir enfin conduire de nouveau. Je passe mes mains sur le volant en cuir avec un sourire satisfait.

- J'ai déjà fait mon testament c'est bon, dit l'idiot à côté de moi.

- N'importe quoi.

Je lève les yeux au ciel pendant que l'autre se met à rigoler. Je mets le contact et démarre. Au bout d'une demi-heure, on arrive devant un manoir adjacent à une plage. Hormis le côté apocalyptique du ciel, l'endroit me plait beaucoup.

Je sors de la voiture et m'appuie sur la portière. J'arrive mon amour.

Je m'avance vers la demeure d'un pas décidé quand Devil me retient.

- Quoi ? je réplique, agacée.

- Tu ne comptes tout de même pas combattre les hommes de Nick toute seule ?

- Ah tu crois ça ?

Je me dégage de son emprise et continue ma route. Les gardes me remarquent et froncent les sourcils en me voyant arriver. Je baisse légèrement mon tee-shirt pour laisser apparaître mon décolleté et m'approche d'eux. Mode Sirène activé.

- Bonjour, dis-je d'une voix sensuelle.

- Tu peux me dire ce qu'une ravissante créature comme toi fait ici ? Me demande le brun.

Je hausse les épaules et me mords la lèvre inférieure. Je m'approche un peu plus tout en sortant le poignard de ma poche. Je fais en sorte qu'il ne le voit pas et le plante d'un coup sec et rapide dans son cœur. L'autre homme s'en aperçoit et essaye de m'attraper mais je lui tranche la gorge avant.

- Mais qu'ils sont cons.

J'essuie le couteau sur mon jean et fais un signe à Devil pour lui dire qu'il peut venir. Nous entrons dans le hall et voyons personne. Pourquoi poster deux gardes devant la porte si c'est pour ne rien protéger derrière ?

- Tranquille. Trop tranquille.

Je ne te le fais pas dire. Je repère rapidement la porte du sous-sol et nous descendons. Un long couloir est devant nous. Nous passons devant une dizaine de cellule avant que je le voie. Assis par terre, la tête dans les bras. Je pète la serrure et me précipite sur lui. Il a d'abord un mouvement de recul avant de lever la tête vers moi.

- Clara ?

- C'est moi.

- Je vais faire la garde devant, nous informe Devil.

Je ne lui réponds pas. Je prends son visage en coupe et pose mon front sur le sien.

- Pourquoi tu es venue ? C'est dangereux !

- Rien n'est trop dangereux pour toi.

Il plonge sur mes lèvres. Oh mon dieu il m'a manqué. J'entoure mes jambes autour de son torse et mets mes mains sur son cou. Il balade ses mains dans mon dos et les passe sous mon polo. On se sépare à bout de souffle. Je me fige en entendant des pas dans mon dos.

- Comme c'est mignon.

On se retourne en même temps. Nick et deux de ses hommes sont devant nous. On se lève pour leur faire face quand l'un des hommes balance quelque chose à terre. Devil est en sang et essaye désespérément de se relever. Celui qui ressemble au brun que j'ai égorgé pose un pied sur le dos de Devil et appuie sur celui-ci qui grogne de douleur. Je m'avance vers lui et le ramène près de nous.

- Je suis désolé. Je n'ai pas réussi à les arrêter.

Je lui fais un sourire pour le rassurer et me relève. Je fais en sorte de me mettre en face des deux garçons pour être la première à prendre un coup au cas où, ils sont déjà assez amochés comme ça.

- Qu'est-ce que tu veux ? je demande à Nick, la tête haute.

- Ton malheur. Tu m'as humilié : à mon tour.

- J'ai juste fait ce que n'importe quelle fille aurait fait en temps normal vu que tu n'es qu'un connard de première : c'est-à-dire te dire non.

- Mais désormais tu es dans mon monde, mon trésor. Mon monde, mes lois.

- Et qu'est-ce que je dois faire pour sa majesté ?

Il se passe bien une minute sans qu'il me réponde jusqu'à ce qu'il s'avance d'un pas vers moi. Par reflex, Théo s'avance également mais je l'arrête en plaçant mon bras devant lui. Je le regarde pour lui dire de ne rien faire et me tourne de nouveau vers Nick.

- Je veux que tu restes avec moi.

Je hausse les sourcils. Juste ça ? C'est bizarre. Vous allez me dire que c'est déjà bien, mais venant de lui, c'est sûr qu'il ne me dit pas tout.

- C'est tout ?

- Non.

Je me disais aussi. Il claque des doigts et un homme lui donne un flacon violet dans la main. Oh non-pitié...

- Tu sais ce que c'est ?

Je hoche la tête. J'ai lu quelque chose là-dessus dans un livre à la bibliothèque universitaire sur Terre. Ce flacon m'obsède tellement que je suis obligée de le quitter du regard pour ne pas sauter dessus.

- Tu es une sirène et ceci est de l'Elios. Un puissant stimulant qui transforme chaque ensorceleuse que tu es en vrai machine à tuer. Si tu restes avec moi, je pourrai tester cette merveille sur toi.

- Qu'est-ce que j'aurai en retour ?

- Je ne toucherai à aucun de tes amis.

Qu'est-ce que je fais ?

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